JILT Slow living / slow life

[Peachcalibur]

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Coucou !

J'avais envie de créer un topic pour parler du slow living (ou slow life), un sujet qui m’intéresse beaucoup depuis peu.

Le slow living est un mouvement touchant à de nombreux domaines comme le design, la nourriture, la cosmétique, etc. C'est un mouvement qui incite les personnes à ralentir le rythme dans une société très (trop ?) dynamique. Il met en avant l'éloge de la lenteur, de profiter des choses, de prendre son temps.

Adopter la slow life, c'est essayer d'avoir une vie qui convient plus à son rythme, c'est conjuguer performance et bien-être.

Personnellement, je ressens le fait de lever le pied car je suis une personne très stressée et j'ai tendance à ne pas savoir lâcher prise (ce qui provoque quelques gros soucis de santé). Cela me permet de focaliser sur des petits bonheurs auxquels on ne fait pas forcément attention (un thé au soleil, arroser ses plantes, etc). Je me dis aussi qu'accélérer le rythme (souvent pour satisfaire d'autres personnes) ne sert à rien car on nous demande toujours plus, au mépris de notre santé (allo ui cé le rendement ). J'ai d'ailleurs fait un magnifique burn out il y a deux ans suite à un stage trop éprouvant en terme de rendement.

Et vous, est-ce que vous connaissez ? Êtes-vous intéressé(e) par ce type de changement ? Trouvez-vous que parfois votre vie est trop trépidante ? Quelles sont vos astuces pour intégrer la slow attitude à votre vie ?

Quelques petits liens :

- Segonzac, première ville française à bénéficier du label Cittaslow (2010)
- Eloge de la slow attitude
- La slow attitude
- L'art de la décélération
- Et si on ralentissait ?
- Prendre plus de temps pour soi


(la vie est une aventure, pas une course)

 

[Pham Nuwen]

Je connais pas du tout non plus ! Et à dire vrai ça me semble assez flou C'est semblable à la décroissance écologique ? Ou zéro rapport ?

 

[Iscambe]

J'avoue que je suis un peu perplexe moi aussi. Ca m'intéresse beaucoup, parce que je suis en plein dans ces questionnements aussi à titre personnel. Depuis que je suis maman, je ressens cette envie et de besoin de vivre autrement. Je n'ai pas envie de m'investir dans une vie professionnelle éreintante, où tous les efforts du monde ne suffiront pas parce que EH, tu as besoin de dormir et rien que ça c'est une perte de temps et donc d'argent pour l'entreprise. On n'en fait jamais assez, et c'est fatigant. Moi aussi ma santé commence à s'en ressentir. Enfin bref. Je suis intéressée par le concept, mais dans justement une société qui pousse à aller toujours plus vite et à en faire toujours plus, comment adopter une telle hygiène de vie ? Comment ça se passe, concrètement ? Quelles sont les étapes pour arriver à cette vie plus lente ?

 

[Peachcalibur]

Alors, je ne l'ai pas précisé mais je suis un peu comme vous, à la recherche de plus d'idées. Je trouve que malheureusement, il y a peu de choses sur Google (peut-être parce que ce mouvement n'est pas très médiatisé).

@Pham Nuwen Oui, c'est en rapport ! Par exemple, la slow food incite à consommer des produits plus sains, à cuisiner (à la base, comme son nom l'indique, c'était en opposition au fast food). Souvent, on retrouve des idées de " minimalisme ", de ne pas surconsommer. J'explique peut-être pas très bien .

@Iscambe & @Shiling C'est vrai que ce n'est pas facile d'avoir un comportement plus lent dans la vie actuelle. Personnellement, je vais essayer de faire par petits bouts : ma première étape, non la moindre, c'est d'arrêter de faire plein de choses en même temps : à chaque fois, j'oublie que ce que je fais, je m'embrouille et je perds du temps au final. Ce matin, un petit truc très bête, j'étais en train de plier du linge et la sonnerie (pas de la porte, d'un minuteur) a retenti : habituellement, je me serais précipitée en laissant mon linge en plan. Là, j'ai attendu d'avoir fini ma tâche et je suis allée tranquillou éteindre ma sonnerie. D'ailleurs, au moment où j'écris, mon téléphone a sonné (sûrement Facebook ou un truc comme ça) et ma première pensée a été " Je me lève et je vais voir " puis j'ai réfléchi et j'ai continué à écrire. Cela paraît idiot mais ça me semble important de se consacrer à une tâche, à fond.

Parfois, je me pose la question, dans le monde du travail, est-ce que c'est si risqué de dire non ? Un jour, lors de ce stage où j'ai fait un burn out, un collègue m'a demandé de faire un truc pas du tout urgent (et pas du tout en rapport avec mon job), je l'ai fait dans la seconde et même si cette personne m'a remercié en me disant " Avec toi, quand on demande un truc, c'est vite fait ". C'est gentil mais en y réfléchissant, elle aurait pu attendre.

Je suis un peu triste de ne pas pouvoir vous indiquer de marche à suivre plus claire, étant moi-même en tâtonnement .

 

[Iscambe]

Merci pour vos explications et vos débuts/tâtonnements ! Je suis vraiment très intéressée et je vais réfléchir à tout ça dans les jours et les semaines qui viennent.

 

[pucieBelle]

Ah c'est une bonne question, enfin un bon sujet
Je me dis de plus en plus (enfin, depuis un mois que j'ai commencé à bosser) que je n'ai plus le temps pour moi, juste pour apprécier ma vie. Entre le boulot, les transports, les taches ménagères et le fait qu'on ait que 2 jours par semaine pour "se reposer", le temps passe trés (trop?) vite. Et au final, je ne sais pas si je profite vraiment de ma vie du coup

Je reviendrai réfléchir de ça avec vous, je pense. Mais pour l'instant au dodo, parce que demain c'est métro et boulot

 

[Mama Sara]

En réfléchissant à ce que vous dites, je crois être en plein dans le "slow life". Après mon diplôme j'ai tout envoyé balader pour exercer un métier qui me passionne, chez moi, à mon rythme. Cela me laisse le temps de m'intéresser à pleins de sujets, de réfléchir, d'écrire....
Je privilégie beaucoup la solitude et le calme qui me permettent de me "nourrir intellectuellement" et de travailler dans de bonnes conditions. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir une vie sociale le weekend (ou même en semaine d'ailleurs, il nous arrive parfois de nous rencontrer entre créatifs solitaires )

Par contre depuis cinq ans que je vis ainsi, je suis confrontée à d'autres problématiques:
premièrement, je gagne très peu d'argent; et même si je suis persuadée que ce n'est pas le montant du revenu qui détermine la valeur de la personne, ce n'est pas le point de vue de la société. On a beau être sûr de soi, ce n'est pas toujours facile de supporter cette pression.
Beaucoup de gens ne comprennent pas que je puisse ne pas être employée, on me demande souvent quand est-ce que je me déciderai à prendre un "vrai métier" et là encore ce n'est pas facile de rester accrocher à ses certitudes.
A cela s'ajoute la culpabilité d'avoir la chance de vivre ainsi. Je sais que cette culpabilité n'est pas légitime, que ce choix là, tout le monde peut le faire, et que je fais chaque jour des sacrifices au profit de cette lenteur mais voilà je n'arrive pas à m'en empêcher .

Il serait temps que la société comprenne que ce n'est pas une vie de courir sans cesse, et qu'on est bien moins performants en étant stressés et fatigués. Je suis même certaine que ça coûterait bien moins cher à l'état. D'ailleurs, si vous voulez aller plus loin, je vous conseille de vous intéresser au concept de revenu de base (madmoizelle en a parlé ici et ici) qui, à mon sens, aiderait la société a passer au "slow life" (en favorisant l'emploi à mi-temps par exemple).

Pour le quotidien, je trouve que vous avez déjà donné pleins de super pistes pour supprimer les "tensions". Personnellement je ne reçois quasiment plus d'appels (que je considèrent comme une forme d'aliénation, je renvoie les gens vers ma boite mail), mais pour les quelques rares que je reçois, j'ai choisi la sonnerie la plus douce possible. Mon réveil, c'est le bruit de la mer. Je prend le temps de me cuisiner des vrais repas, de prendre soin de mon corps. Chaque objet à une place définit et j'essaie de ne pas m’encombrer inutilement. J'essaie également de ne pas sur-consommer, de ne pas me laisser manipuler par la publicité ou par d'autres formes de diktats et de rester fidèles à mes valeurs. Il me semble que tout ça va de pair en fait, et que tout contribue au mieux être. D'ailleurs, comme je le disais plus haut, finalement la principale source de mal-être dans ma vie actuellement, c'est le regard de la société.
C'est peut-être ça aussi le slow-life, réussir à s'en foutre de ce que pense les autres...

Du coup j'ai pas mal blablaté, sans être vraiment certaine de la définition du "slow-life". J'espère ne pas être totalement à côté de la plaque! Je reviendrai lire vos réflexions qui sont très intéressantes!

 

[happykali]

Je trouve ce concept vraiment intéressant. Et je vais me mettre à lire sur ce sujet dès maintenant.

En ce qui me concerne, je pense qu'il est nécessaire de ralentir le rythme, de prendre le temps etc...
J'ai moi même désactivé mon compte facebook et instagram l'été dernier car je sentais que ca me rendait aggressive. Je ne voulais plus faire partie de cette compétition de "la vie la plus cool au monde".
Ce qui est difficile c'est de se rendre compte qu'il faut faire les choses dont on a besoin au moment ou l'on en a besoin et pas au moment ou la société te donne l'impression que tu dois le faire.
Par exemple, je ne vois pas mes amies tous les jours, il y a des semaines ou je ne communique que très peu avec elles et pourtant elles sont toujours mes amies proches. Ce n'est pas parce que l'on est hyper connectée, entrain de papoter H-24 que les relations sont plus vraies ou plus durables.
Avec mon copain, nous sommes très indépendants et ca me fait rire quand mes copines s'offusquent parce qu'il ne me préviens pas quand il rentre tard par exemple. C'est juste un mode de fonctionnement qui nous est propre et que si l'on prend le temps de s'écouter, on fini par le découvrir.
Découvrir son propre rythme à été pour moi le stress-killer. Parce que je sais comment m'organiser pour ne pas être submergée et pouvoir garder la tête hors de l'eau. ( bon ca n'empèche pas de boire la tasse parfois^^)

Evidemment c'est difficile d'assumer sa différence et si j'écris aujourd'hui c'est que je suis touchée par le mal être des gens qui est lié à la société dans laquelle nous vivons. Je trouve que la vie est déjà bien assez difficile pour que l'on doivent encore s'en rajouter des kilos par dessus les oreilles.
Je ne fais pas l'apologie de la flemmardise ou du laisser allé mais au contraire celui de la douceur de vivre qui se trouve dans chaque acte pour soi même et pour les autres.
Professionnellement, je suis en dernière année de bachelor en graphisme, ce sont des études évidemment exigeantes comme toutes les études. Mais ce que j'ai de la peine a supporter c'est la compétition. En suisse là ou je vis, c'est un métier mis en valeur ou tu peux facilement devenir connu et apprécié. Au début de mes études je m'étais fixé comme objectif de devenir une graphiste renommée avec son propre bureau, ses employés etc... En gros, j'étais carriériste. Et puis au fur et a mesure de l'avancement de mes études, je me suis rendue compte qu'en fait ce qui était important pour moi c'était de prendre du plaisir dans ce que je faisait et que me mettre une pression de dingue ne m'aidait en rien à atteindre cet objectif. Alors exit l'objectif surréaliste et bonjour les pieds sur terre. Je bosse toujours autant mais en me fixant des ojectifs à ma portée.
Voilà, j'espère que ce témoignage aidera^^

Le plus important c'est de trouver SON rythme et même si ca ne donne pas l'impression d'avoir la vie d'une meuf stylée, en tout cas ca donne l'impression d'avoir trouvé SON style.

 

[GrandeMarine]

Je vais suivre avidement ce topic: c'est exactement le genre de vie que mon copain et moi aimeront vivre, mais pour l'instant nous ne l'envisageons pas en France parce que comme l'a dit @Mama Sara, les préjugés et le regard extérieur est vraiment compliqué sur ce sujet...
Bref je reviendrai surement revenir poster plus en détail derrière!

 

[Peachcalibur]

En fait, la clé pour le slow living, c'est nous-même je pense. Cela commence déjà par un travail sur soi : savoir s'affirmer, faire ce qui est bien pour soi...Peut-être qu'à force d’initiatives personnelles, on peut modifier l'attitude de la société.

Pour tout ce qui touche au numérique, je trouve que c'est un vrai problème : depuis quelques temps, je n'ai aucun plaisir à aller sur Facebook. Cependant, je n'arrive pas à quitter ce réseau pour des raisons professionnelles. Du coup, j'y vais moins (c'est mieux d'ailleurs). Twitter, c'est pareil, je n'y suis pas allée pendant un temps, il y avait beaucoup de tensions, de malaises...Étrangement, les réseaux comme Instagram me posent moins de soucis.

Il y a deux semaines, j'ai découvert la pleine conscience (ou mindfulness en anglais) dans le magazine Flow. C'est une sorte de technique créée il y a 20 ans pour aider les malades, surtout les dépressifs. En gros, on apprend (ou réapprend plutôt) à ne plus faire de gestes ou de pensées automatiques, à vivre sa vie en étant pleinement conscient de ce qu'on fait. J'ai acheté un petit carnet où il y a des exercices pour la pleine conscience et c'est plutôt pas mal.
A la base, je l'avais acheté pour la gestion du stress mais c'est sympa dans une optique de récupérer une vie plus " consciente ".

 

[Txell]

Le sujet me parle totalement. Après une expérience professionnelle extrêmement exigeante et stressante, où j'ai tenu plus de 5 ans dans un stress permanent et une demande constante (appels pendant mes arrêts maladie ou congés, etc.), je suis arrivée à ce que je pense la limite du burn-out avec des conséquences physiques et psychologiques. Puis j'ai fini par décider de quitter ce travail et cet environnement toxique. Pendant la période de 3 mois avant la fin de mon contrat, j'ai eu l'opportunité d'avoir beaucoup plus de temps pour moi et de faire un vrai bilan interne. J'étais très carriériste, très "le boulot avant tout" et finalement j'ai peu à peu pris la direction de la slow-life depuis le mois de janvier où je considère que c'est le "moi avant tout". C'était un peu une question de survie.
J'ai une tendance à stresser pour un rien, et par exemple rien que la foule et le bruit me stressent. Donc à présent, je fuis les centres commerciaux et les lieux bondés. La voiture est également un sujet de stress donc maintenant je fais mes courses au marché ou dans les supérettes à côté de chez moi plutôt qu'aller perdre du temps dans les grandes surfaces. (En fait j'essaye d'éliminer toute source de stress non nécessaire). Et cela me conduit aussi à beaucoup plus cuisiner, et mieux cuisiner.
J'essaye également de mieux consommer, plus responsable (moins d'industriel, moins de grosse consommation, moins de consommer pour consommer). Je me suis également tournée vers l'aromathérapie qui fait véritablement des miracles.
Dans mon nouveau travail, j'ai également réussi à négocier mes horaires pour me dégager plus de temps personnel, donc je gagne à présent 1h30 par jour, soit 7h30 par semaine ce qui représente quasiment une journée de travail et pendant lesquelles je peux me consacrer à ma vie personnelle.

En fait j'ai arrêté de me soucier des autres (entre guillemets) et j'ai choisi de me recentrer sur moi-même. Donc moins de réseaux sociaux (des fois j'en suis presque au point d'arrêter mais étant à l'étranger ça représente un lien avec ceux en France), moins de textos/whats app/appels qui sont une sollicitation constante, moins de sorties qui me plaisent moyennement et me fatiguent pour peu de plaisir finalement. Accepter le fait que "glander" est bon pour soi, je n'ai jamais autant lu par exemple. Accepter le fait qu'il est impossible de dire oui à tout pour faire plaisir à tout le monde et s'oublier soi-même dans la foulée.

C'est tout un changement qui prend du temps, qui n'est pas parfait tout le temps vu que ça m'arrive de craquer parfois, mais j'essaye vraiment de faire en sorte que peu à peu cela devienne vraiment un mode de vie à part entière.

 

[GrandeMarine]

@Peachcalibur je suis totalement d'accord avec toi! Mais ne penses tu pas que certaines villes, certaines société ne pourront jamais s'adapter à ce type de mouvement? Par exemple vivant sur Paris, et souhaitant me tourner vers ce type de mouvement je ne compte pas rester vivre ici parce que pour moi cette ville est anti slow life, certaines grosses villes ou même capital me semble beaucoup plus adaptés ou en tout cas me semble ouverte pour ce type de vie (cad qu'elle supporterai autant les slow life que les hyper consommateur/fast life).
Après ayant un métier manuel, je pense que je pourrai vite m'adapter à ce mouvement, mais même des personnes bossant dans le numérique aussi je pense (je lis beaucoup que le numérique/l'informatique ne va pas de pair avec le slow life).

En tout cas, j'adore parler de ça, j'aimerai beaucoup avoir des gens autour de moi qui ont cette conception de la vie, qui l'envisagent ou au moins qui s'en intéresse pour pouvoir débattre!