Est-ce que la répartition a lieu trop tôt?
Cette question est intéressante parce que derrière, il en a une autre qui est: le Choixpeau révèle-t-il des qualités essentielles ou bien la répartition a-t-elle un effet performatif sur la construction de la personnalité (au sens où, comme l'a dit @sunflowers , l'élève s'efforcera de coller à l'image qu'on attend de lui)? Et en fonction de la réponse à cette question, faut-il attendre que l'élève fasse ses preuves avant de l'envoyer dans une maison? Là, je repense à un commentaire de @shield (oui, je copyright parce que l'idée ne vient pas de moi au départ
) sous un article qui disait qu'en fait, il y a une constante hésitation de la part de J.K.R entre l'
essentialisme et l'
existentialisme au sein de son oeuvre. Et je pense que c'est tout-à-fait vrai. On connaît tous cette citation de Dumbledore, lorsqu'Harry lui dévoile dans le premier tome que le Choixpeau a au départ voulu l'envoyer chez Serpentard, qui affirme "Ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes.", Dumbledore voulant, en disant cela, montrer à Harry que s'il est à Gryffondor, c'est parce qu'il l'a choisi et que le Choipeau prend en compte les désirs de l'élève. Sauf que, quand on sait dans le tome 7 qu'Harry est un des horcruxes et qu'il contenait une part de l'âme de Voldemort lui permettant par ailleurs de parler le Fourchelang, ça fait sens que le Choixpeau ait voulu l'envoyer dans cette maison parce qu'un autre côté, il aurait en quelque sorte "senti" la présence de qualités propres à Voldemort en lui.
De plus, je dirais qu'il y a davantage d'
essentialisme dans les premiers tomes que dans les seconds. Je pense notamment au fait que dans
Harry Potter à l'école des sorciers, il est écrit noir sur blanc que "tous les sorciers ayant mal tourné étaient à Serpentard" (c'est Ron qui dit ça à Harry dans le Poudlard Express si ma mémoire est bonne) alors qu'à partir du 4, il me semble, J.K.R vient nuancer cette affirmation qui devient alors "Serpentard a engendré plus de mages noirs que n'importe quelle autre maison" (ou quelque chose comme ça, je n'ai pas de citation sous le coude, mais c'est l'idée).
Et que penser du cas Peter Pettigrow? Le Choixpeau se serait-il trompé? La qualité principale de Gryffondor est quand même le courage. On pourrait dire que c'est plus sa volonté d'être avec des gens cools comme les trois autres maraudeurs dans un maison devenant alors "the place to be" qui a determiné sa présence à Gryffondor. Et quand à ses actes par la suite, c'est en effet ce qui montre qui il est vraiment plutôt que son appartenance à cette maison. Dans tous les cas, ici, c'est Dumbledore qui a raison.
Et Rogue alors? Ne mérite-t-il pas, lui aussi, l'adjectif courageux? J'aime l'idée qu'il passe du rôle d'un personnage détestable à celui d'un véritable héros ainsi que l'hommage que lui rend Harry à la fin du tome 7 parce que quand on fait le parallèle avec Pettigrow, ça démonte le cliché Serpentard=foncièrement mauvais/Gryffondor=forcément héroïque. Ça rend les choses plus complexes qu'elles ne le semblent au départ.
Bref, je ne sais pas quoi ajouter mais ça me paraissait intéressant de parler de ces deux élèves dans le cadre de ce débat sur la répartition.