Je trouve que Margot comme Robert sont très égocentriques, mais n'est-ce pas une sorte de critique à notre société actuelle très individualiste où tout le monde pense à "soi" d'abord avant de se soucier de l'autre, de son désir, de son épanouissement ?
Moi aussi
@Skjaldmö, je voudrais avoir plus de lignes sur Robert , je voudrais même que l'auteur nous refasse la nouvelle à l'envers du point de vue de el hombre pour pouvoir porter une critique impartiale. Qu'est-ce que Robert s'est dit lui quand il a cédé face aux avances de Margot ? Qu'est-ce qu'il se disait sur le chemin vers l'appartement pendant que Margot évaluait les risques qu'il soit un serial-killer ?
Nos fantasmes sont conditionnés par la société, du moins en partie, donc que Margot se projette dans ce fantasme de femme fatal et immensément sublime qui fait baver Robert à ses pieds, et que Robert l'imagine peut-être comme cette actrice porno très passive, en tout cas ses gestes parlent pour lui de ce que décrit l'auteure, ça ne m'étonne pas. Ils sont le produit très classique d'une conception toxique des rapports sexuels que notre société continue d'entretenir : femme objet au plaisir inexistant + homme qui prend son pied. On obtient une dérive très effrayante à la fin, où Robert se change en harceleur, moi je vois qu'il considère tellement Margot dans son fantasme comme un objet de désir, qu'il s'arroge des droits intrusifs sur sa sexualité comme lui demander des informations privés qui ne le concerne absolument pas.
Et ce qui est le plus frustrant dans l'affaire c'est que les deux jouent leur rôle jusqu'au bout à la perfection, Margot sous le prétexte d'une pseudo politesse et Robert , pour des raisons qui nous restent inconnu.
Je pense qu'une grande majorité de femme est susceptible de se retrouver dans les baskets de Margot, il y a en effet l'existence d'une insupportable "politesse" des femmes envers les hommes afin de ne pas érafler ce qu'on appelle l' "ego masculin", après ce n'est pas inhérent à chacun mais c'est une réalité culturelle.
Après je voudrais vraiment avoir un point de vue tourné vers Robert parce que je sens qu'il a des zones de flous, et tellement de perceptions différentes d'un même geste, je n'arrive pas à dresser un portrait objectif de ce personnage.
Ah, dernière chose, j'ai beugué sur cette partie, je n'arrive pas à comprendre le ressenti de Margot, l'auteure enchaîne des descriptions négatives pour finir sur le fait qu'elle ressent tout de même du désir ?
"sa répulsion s’est changée en un dégoût d’elle-même mâtiné d’humiliation, qui ressemblait, étrangement, à du désir. "