@Fille du Feu
Pour la partie spiritualité, je réponds sous spoiler vu qu'on est à la limite du HS:
Pour continuer sur la relation émotions-maladies, je rejoins ce qu'ont dit les autres sur les dangers de voir dans les émotions la source de toutes les maladies (même s'il y a pléthore de cas où il y a un lien identifié), et j'ai aussi envie d'y ajouter un point: A mes yeux, ça fait reposer la responsabilité des maladies au niveau individuel plutôt que sociétal - si tu es malade et que les maladies viennent de conflits émotionnels non résolus, alors c'est à toi (éventuellement avec l'aide de ton système de soutien, de tes proches, etc) d'y remédier, et si tu ne guéris pas c'est que tu n'as pas réussi à démêler tes noeuds. Ca me semble détourner l'attention des déterminants à grande échelle des inégalités face à la santé, par exemple - en France, les 5% les plus riches vivent 13 ans (hommes) ou 8 ans (femmes) de plus que les 5% les plus pauvres. L'écart est similaire pour l'espérance de vie en bonne santé - en 2003, un homme cadre de 35 ans pouvait encore espérer vivre 35 ans sans problèmes sensoriels et physiques, soit 10 ans de plus qu'un ouvrier. De nombreuses maladies, comme les cancers du poumon ou du larynx ou les maladies cardiovasculaires, ont un très fort différentiel d'incidence d'une CSP à l'autre (ce qui explique cette différence d'espérance de vie, totale comme en bonne santé). Est-ce parce que les riches arrivent mieux à résoudre leurs problèmes émotionnels, ou parce qu'ils ont des métiers moins physiquement éprouvants, peuvent payer des dépassements d'honoraires en cas de maladie, vivent dans des logements bien chauffés, souvent dans des zones moins polluées et/ou mieux desservies médicalement, ont accès à de la nourriture de meilleure qualité et à des équipements sportifs (avec le temps de les utiliser), et sont moins touchés par les addictions au tabac et à l'alcool ? On peut sûrement mettre une partie du différentiel sur le compte du stress, mais vraisemblablement pas tout, d'autant plus qu'on connaît très bien les mécanismes physiologiques impliqués en dehors de lui (i.e. comment une alimentation déséquilibrée et de mauvaise qualité peut causer des maladies cardiovasculaires). Et j'ai assez peur que faire de la maladie une simple question d'émotions, ce soit par définition faire reposer une bonne partie de la solution sur une échelle individuelle (vu qu'in fine l'individu est le seul à pouvoir accéder totalement à ses émotions et donc à pouvoir les démêler, même s'il a un réseau de soutien). Là où, pour améliorer la santé publique, il y a un énorme travail de réduction des inégalités à faire, et où tout le travail émotionnel du monde ne parviendra pas à pallier aux problèmes causés par un logement mal isolé ou une alimentation déséquilibrée.
Finalement, concernant les conséquences de toutes ces questions métaphysiques en termes de gestion de la situation sanitaire, je rejoins beaucoup ce que dit @BravoCharlie : Si ton positionnement philosophique et spirituel te procure de l'apaisement (ou d'autres émotions positives) à titre personnel, tant mieux, c'est que c'est sans doute celui qui est juste pour toi aujourd'hui ! Mais doit-on baser des décisions à l'échelle d'une société entière (typiquement des décisions sanitaires dans le contexte de la crise actuelle, i.e. rend-on la vaccination obligatoire, reconfine-t-on, si oui tout le monde ou seulement certaines régions ou seulement les personnes à risque, etc) sur des positions spirituelles dans lesquelles, par définition, beaucoup de personnes ne se reconnaissent pas, ce qui fera que ces décisions n'auront aucun sens pour elles ? A mon sens, non, et ça s'applique aussi dans une moindre mesure aux décisions personnelles qui ont un impact sur autrui - par exemple, même dans l'hypothèse où je n'aurais pas du tout peur de la mort du fait de mes croyances spirituelles, ça ne me donnerait pas le droit de contribuer délibérément à potentiellement provoquer la mort d'une personne qui, elle, en a peur.
Pour moi, les décisions qui impliquent d'autres personnes, qu'il s'agisse de décisions politiques ou de décisions personnelles qui ont un impact clairement identifié sur autrui, devraient être lisibles quelles que soient les croyances spirituelles des personnes - que ce soit l'athéisme, une des religions abrahamiques, l'agnosticisme, le bouddhisme, des la spiritualité s'apparentant au new age, peu importe: Chacun devrait être libre de sa spiritualité, et ça implique aussi que personne ne devrait avoir à subir de décisions basées sur une spiritualité dans laquelle iel ne se reconnaît pas. Donc typiquement, prendre des décisions politiques (ou des décisions personnelles impactant directement autrui) dont la justification serait "rééquilibrer le yin par rapport au yang" ou même "on ne devrait pas craindre la mort, vu qu'elle est dans l'ordre du grand cycle", ça n'entre pas dans ce cadre.
Pour la partie spiritualité, je réponds sous spoiler vu qu'on est à la limite du HS:
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Pour continuer sur la relation émotions-maladies, je rejoins ce qu'ont dit les autres sur les dangers de voir dans les émotions la source de toutes les maladies (même s'il y a pléthore de cas où il y a un lien identifié), et j'ai aussi envie d'y ajouter un point: A mes yeux, ça fait reposer la responsabilité des maladies au niveau individuel plutôt que sociétal - si tu es malade et que les maladies viennent de conflits émotionnels non résolus, alors c'est à toi (éventuellement avec l'aide de ton système de soutien, de tes proches, etc) d'y remédier, et si tu ne guéris pas c'est que tu n'as pas réussi à démêler tes noeuds. Ca me semble détourner l'attention des déterminants à grande échelle des inégalités face à la santé, par exemple - en France, les 5% les plus riches vivent 13 ans (hommes) ou 8 ans (femmes) de plus que les 5% les plus pauvres. L'écart est similaire pour l'espérance de vie en bonne santé - en 2003, un homme cadre de 35 ans pouvait encore espérer vivre 35 ans sans problèmes sensoriels et physiques, soit 10 ans de plus qu'un ouvrier. De nombreuses maladies, comme les cancers du poumon ou du larynx ou les maladies cardiovasculaires, ont un très fort différentiel d'incidence d'une CSP à l'autre (ce qui explique cette différence d'espérance de vie, totale comme en bonne santé). Est-ce parce que les riches arrivent mieux à résoudre leurs problèmes émotionnels, ou parce qu'ils ont des métiers moins physiquement éprouvants, peuvent payer des dépassements d'honoraires en cas de maladie, vivent dans des logements bien chauffés, souvent dans des zones moins polluées et/ou mieux desservies médicalement, ont accès à de la nourriture de meilleure qualité et à des équipements sportifs (avec le temps de les utiliser), et sont moins touchés par les addictions au tabac et à l'alcool ? On peut sûrement mettre une partie du différentiel sur le compte du stress, mais vraisemblablement pas tout, d'autant plus qu'on connaît très bien les mécanismes physiologiques impliqués en dehors de lui (i.e. comment une alimentation déséquilibrée et de mauvaise qualité peut causer des maladies cardiovasculaires). Et j'ai assez peur que faire de la maladie une simple question d'émotions, ce soit par définition faire reposer une bonne partie de la solution sur une échelle individuelle (vu qu'in fine l'individu est le seul à pouvoir accéder totalement à ses émotions et donc à pouvoir les démêler, même s'il a un réseau de soutien). Là où, pour améliorer la santé publique, il y a un énorme travail de réduction des inégalités à faire, et où tout le travail émotionnel du monde ne parviendra pas à pallier aux problèmes causés par un logement mal isolé ou une alimentation déséquilibrée.
Finalement, concernant les conséquences de toutes ces questions métaphysiques en termes de gestion de la situation sanitaire, je rejoins beaucoup ce que dit @BravoCharlie : Si ton positionnement philosophique et spirituel te procure de l'apaisement (ou d'autres émotions positives) à titre personnel, tant mieux, c'est que c'est sans doute celui qui est juste pour toi aujourd'hui ! Mais doit-on baser des décisions à l'échelle d'une société entière (typiquement des décisions sanitaires dans le contexte de la crise actuelle, i.e. rend-on la vaccination obligatoire, reconfine-t-on, si oui tout le monde ou seulement certaines régions ou seulement les personnes à risque, etc) sur des positions spirituelles dans lesquelles, par définition, beaucoup de personnes ne se reconnaissent pas, ce qui fera que ces décisions n'auront aucun sens pour elles ? A mon sens, non, et ça s'applique aussi dans une moindre mesure aux décisions personnelles qui ont un impact sur autrui - par exemple, même dans l'hypothèse où je n'aurais pas du tout peur de la mort du fait de mes croyances spirituelles, ça ne me donnerait pas le droit de contribuer délibérément à potentiellement provoquer la mort d'une personne qui, elle, en a peur.
Pour moi, les décisions qui impliquent d'autres personnes, qu'il s'agisse de décisions politiques ou de décisions personnelles qui ont un impact clairement identifié sur autrui, devraient être lisibles quelles que soient les croyances spirituelles des personnes - que ce soit l'athéisme, une des religions abrahamiques, l'agnosticisme, le bouddhisme, des la spiritualité s'apparentant au new age, peu importe: Chacun devrait être libre de sa spiritualité, et ça implique aussi que personne ne devrait avoir à subir de décisions basées sur une spiritualité dans laquelle iel ne se reconnaît pas. Donc typiquement, prendre des décisions politiques (ou des décisions personnelles impactant directement autrui) dont la justification serait "rééquilibrer le yin par rapport au yang" ou même "on ne devrait pas craindre la mort, vu qu'elle est dans l'ordre du grand cycle", ça n'entre pas dans ce cadre.
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