L'article est intéressant !
Je trouve que les comptes féministes Instagram sont parfois très inégaux.
Je fais la distinction entre les comptes insta qui s'adressent à toutes et parlent de toutes (du moins essaient), et d'autres qui ne semblent évoquer que la situation précise de la personne qui gère le compte. Ça ça me déprime un peu, parce que sous couvert de sororité tu peux lire des tartines sur les mésaventures d'une telle ou d'une telle, qui ne se soucient pas le moins du monde des femmes qui ne leur ressemblent pas ou sont moins favorisées (du genre, qui parlent du harcèlement de rue, des poils et des dates foireuses mais éludent les LGBT, le racisme et la pauvreté).
Je trouve, sinon, que ces comptes sont inégaux aussi dans la manière de toucher leur lectorat, mais ça c'est plus positif : comme dit dans l'article, ils peuvent être pour beaucoup des portes d'entrées et des prises de conscience. Au bout d'un moment, la manière d'envisager le problème évolue aussi et les lectrices vont peut être se tourner vers d'autres sources d'information. Je pense que c'est un cheminement normal pour toute prise de conscience sur le plan du militantisme (je pense notamment à l'écologie) : la colère est nécessaire au début, puis on finit plutôt par regarder vers ou aller et comment créer un changement efficace plutôt que de ressasser sans fin son désespoir.
Ce qui ne signifie pas qu'on s'enferme dans une vision optimiste coupée de la réalité, ni qu'on ne fait plus de veille sur le sujet ou qu'on n'est plus en colère.
Je suis d'accord avec la personne qui évoque des piqûres de rappel constantes et nécessaires pour lui rappeler ce qui la révolte et que tout est à faire.
Je me souviens aussi de quelque chose que j'avais lu chez Marion Seclin, qui disait que certaines choses ne sont plus, pour elle et à ce jour, sujet à débat et qu'elle appliquait les changements qui lui semblaient nécessaires, sans en refaire un sujet de discussion (sans laisser la porte ouverte à la remise en question de ses choix). Bon, autant ça marche très bien pour certains choix individuels (ex : les poils, encore eux), autant je ne suis pas sûre que ça fonctionne sur d'autres choses (défendre l'IVG par exemple). Mais elle dit en tout cas quelque chose que j'approuve : que la prise de conscience (des lectrices) au bout d'un moment, essaie de donner naissance à une action concrète.
(Je ne parle pas dans ce dernier cas des personnes qui tiennent les comptes en question mais bien des lectrices).