Il y a tellement de choses auxquelles je voudrais répondre, je ne sais pas par où commencer !
De mon point de vue, c'est une mauvaise idée : je suis jeune médecin généraliste et cette carte, comme dit plus haut, mettrait sûrement une distance dans la relation médecin-patient. (je suis quelqu'un d'hypersensible, je me sentirai un peu agressée et je me dirai "ok cette personne est hostile envers le milieu médical, la consultation va être difficile" et du coup, pas forcément être moi-même et travailler correctement)
Pour moi le poids fait partie des "constantes" que je prends lors de l'examen clinique, au même titre que la tension, la fréquence cardiaque, etc. Je pèse TOUT le monde sans exception : les vieux, les jeunes, les petits, les grands, les gros, les minces.
Pour des adultes, j'estime qu'avoir une pesée par an suffit pour le suivi (sauf évènements intercurrents), bien entendu pour les enfants/nourrissons, c'est différent, et aussi les personnes âgées. Et si la personne vient pour juste une angine, mais qu'elle n'a pas vu de médecin depuis 3 ans, eh bien oui je vais lui demander de se peser. Les motifs bénins servent souvent à faire le point sur la santé globale.
C'est extrêmement instructif, comme l'on dit des Mad'z: le poids en valeur absolue sert pour les posologies, mais plus importants, c'est la variation qui peut orienter le diagnostic. Une
perte de poids vers : un cancer, une dépression/anxiété, une maladie inflammatoire, une maladie métabolique (par ex : diabète type 1), un début de démence, etc.
Une
prise de poids peut, elle aussi, orienter vers une dépression/anxiété, une pathologie métabolique/hormonale (par ex: problème de thyroïde), etc. On peut aussi demander le poids aux patients effectivement.
Habituellement ça me sert aussi à poursuivre la conversation/l'investigation, si la personne a perdu/pris du poids, je lui pose des questions sur cette perte/prise. C'est comme ça qu'on peut découvrir ce qu'on appelle "des motifs cachés", la personne finit par se livrer sur une pathologie, mentale par ex, qu'elle n'aurait pas forcément livré autrement. Ou de mettre le doigt sur une pathologie passée inaperçue jusqu'à présent. C'est un levier supplémentaire pour AIDER les patients et les prendre en charge au mieux.
Tout ça pour dire qu'il ne faut par voir ça comme une volonté de mettre la honte, mais de soigner la personne au mieux. Le chiffre en lui-même, "on s'en fout !"
Je suis triste de voir toutes les intentions qu'on prête au milieu médical : plusieurs Mad'z l'ont dit, on est des êtres humains avec nos humeurs aussi, et pas exempté non plus de connards/connasses comme partout, ne mettez pas tous les médecins dans le même sac.
@PingouinMasqué
je ne suis pas persuadée de tout savoir bien au contraire, et j'en apprends tous les jours
(contrairement à ce que peut laisser penser mon pseudo qui est un surnom/médoc ^^)
Déso pour le pavé !