Pour le contexte, je suis étudiante en médecine, mais en début de cursus donc pas trop concernée encore par la pratique clinique, par contre j'ai été en surpoids/obèse et je suis assez surprise de découvrir que c'est pratique courante de peser systématiquement les patients

dans mon souvenir ma généraliste m'avait pesée une fois la première fois que je suis arrivée dans son cabinet pour avoir une référence et la dernière fois qu'elle m'a pesée c'était parce que j'avais exprimé que je n'avais pas de balance et qu'il me semblait avoir pris beaucoup de poids. Et j'étais d'ailleurs un peu dans l’incompréhension quand elle m'a dit l'antériorité de poids qu'elle avait parce que c'est un poids que je faisais à 14 ans mais je n'étais pas sa patiente à ce moment là et elle était super rassurante en mode "mais c'est pas grave".
Je réalise que j'ai eu pas mal de chance au niveau des médecins que j'ai eu parce que aucun n'a jamais fait de commentaire sur mon poids/IMC hors contexte ou ça peut être révélant, et j'ai aussi rarement été pesée, parfois chez les généralistes, jamais chez mon gynéco actuel, et le gastro-entérologue m'avait demandé mon poids sans me peser. Les fois ou j'ai eu des commentaires c'était l'infirmière de la médecine du travail et un acuponcteur.
Je comprends l'intérêt de la pesée des patients, mais je vois aussi le mal que ça peut occasionner dans le ressenti des patients. Dans un monde idéal exempt de grossophobie ça ne poserait pas de problème, mais malheureusement on en est pas la

J'imagine que l'idéal ça serait de proposer de peser les patients en expliquant l'intérêt médical et en s'abstenant de commentaire. D'ailleurs, j'avais vu une diététicienne, et même si on pourrait s'attendre à être pesé systématiquement quand on consulte ce genre de personne, elle m'a toujours offert de me peser, et même pas à chaque séance, j'avais apprécié (et n'ayant pas de balance chez moi j'avais envie de connaitre mon poids).
Par contre, digression un peu HS, mais je rejoins
@Esturgeon sur la notion de médecin safe, j'ai l'impression que c'est des notions très personnelles et que c'est difficilement applicable à tout le monde. Je trouve qu'il y a des praticiens de santé qui sont "universellement" pas safe et après tout une nuance de gris de praticiens safe qui dans l'ensemble essaient de faire de leur mieux, mais ça ne peut pas convenir à tout le monde

Par exemple, j'avais consulté une gynécologue il y a 10 ans de ça, et j'avais abordé la question du DIU en cuivre, et elle avait dit qu'elle n'en posait pas aux nullipares à cause des infections. C'était un peu l'émergence de la parole sur les violences gynéco et aussi sur le fait qu'on pouvait tout à fait mettre des DIU aux nullipares, du coup pour moi je l'avais jugée "pas safe" et je ne voulais pas retourner chez elle, c'est comme ça que j'ai attéri chez mon gynéco actuel, qui faisait parti des rares gynéco il y a 10 à mettre des DIU aux femmes sans enfants. Et au final, cette gynéco que j'avais vu, dans l'ensemble elle était très bien, pour mon premier examen au spéculum elle m'avait tout expliqué avant l'examen, avait une salle ou on pouvait se changer et ou il y avait des toilettes, qu'elle m'avait conseillé d'utilisé avant parce que c'est plus agréable de faire l'examen la vessie vide, et elle a des surblouses qu'on peut mettre pour ne pas avoir l'impression de déambuler à poil jusqu'à la table d'examen. Et in fine, quelques années plus tard elle s'est renseigné sur les DIU chez les nulliparts et elle a revu son opinion sur la chose puisqu'une amie consulte cette médecin et c'est elle qui lui a mis son stérilet. Quant à mon gynéco actuel, j'ai un ami qui le trouve pas ultra safe (et il consultait avant sa transition donc c'est pas une histoire de transphobie, juste en général), alors que moi je le trouve très bien et je suis très satisfaite

D'ailleurs mon ami cherche parfois des gynéco trans-friendly et il se demande souvent comment une personne a pu recommander tel praticien tant son expérience est mitigée. Donc j'ai l'impression que le "safe" de quelqu'un n'est pas le "safe" d'un autre
