Les organisateurs de la Primaire Populaire ont fait ce qu'il pouvait pour unir la gauche et c'est louable. Néanmoins, à partir du moment où les candidats de gauche refusent de participer à cette primaire et de la reconnaître, il aurait été préférable de mettre fin à l'initiative. Là, le résultat est terrible: la Primaire Populaire n'a pas seulement échoué à unir la Gauche, elle a aggravé la situation avec une candidature de plus.
Mais, faut-il vraiment unir la Gauche?
Est-ce que c'est un projet politique en soi? Est-ce que ce n'est pas contre-productif de penser qu'il y a une gauche qui peut s'unir. Personnellement, je trouve la politique trop précise, la société trop complexe et les solutions protéiformes pour que la seule ambition de la gauche soit de se rassembler autour d'une personne.
Ca signifierait deux choses pour moi: 1/ les idées de gauche sont assimilables ou alors parfois, peuvent être soumises à des concessions (alors du coup, j'attends de voir ce qu'on sacrifie, généralement c'est de l'écologie molle ou du socialisme qui ne se réalise pas en invoquant la contrainte économique ou l'acceptabilité sociale de la taxation par exemple) 2/ qu'importe le programme tant que LA gauche gagne. Quelle gauche? Quel.le candidat.e? Quel programme? Je veux bien gagner une élection avec mon candidat ou ma candidate mais le fait que je vote à gauche ne me fait pas voter pour TOUS les candidats de gauche en fait, ils ne sont pas interchangeables.
Le morcellement de la gauche en matière de candidat.e.s ne me fait pas particulièrement peur, c'est la vacuité des programmes ou la difficultés à convaincre qui m'inquiète. Le niveau du débat est faible, très faible, rendu encore plus risible avec cet objectif incessant d'unir la gauche à tout prix. Alors qu'à mon sens avec ma sensibilité politique en tout cas, le débat de gauche doit être complexe, doit être protéiforme, doit justement montrer qu'on s'empare de la société telle qu'elle est, mutlifacettes.
Et donc s'y prendre bien plus en avance qu'à 3 mois des élections, en fait.