Sinon, mon opinion brûlante sur la question : je souhaite avoir des enfants un jour et je ne ressens pas spécialement le besoin de m'auto-flageller par rapport à ça.
Le seul qui pourra me demander des comptes sur ce choix, ce sera ma progéniture éventuelle. Si je choisis de mettre un ou plusieurs enfants au monde, et qu'ils me reprochent un jour cette décision, je serai là et j'assumerai. En revanche, l'opinion de Pierre ou Shirley sur la question, c'est pas que je m'en secoue les noix mais un petit peu.
Je prends une position volontairement caricaturale sur la question, qui mérite en fait d'être posée. C'est sain de se demander quel monde on va laisser à nos enfants, a fortiori vu l'urgence climatique actuelle. Je lis avec attention les discussions de parents qui s'interrogent là-dessus. C'est toujours intéressant et touchant.
En revanche, j'avoue que je trouve ça un peu facile de prendre ses grands airs là-dessus (et donc d'étaler son mépris vis-à-vis des mères et de leurs choix reproductifs) quand on ne veut pas d'enfants à la base. C'est facile, de jouer les grandes âmes en "renonçant" à quelque chose dont on n'a jamais voulu. Dans un autre genre, j'ai pris l'avion une fois en cinq ans. Je suis bien plus responsable que ces vils consommateurs de carbone, moi
Évidemment, j'ai la phobie des voyages en avion et ça m'angoisse de partir trop loin de chez moi. Donc c'est pas un choix qui me coûte spécialement. Mais bon, ça aurait moins d'allure de le préciser
C'est pas le péquin moyen qui est responsable de la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui. Alors, évidemment, ça ne nous dispense pas de prendre nos responsabilités par rapport à notre mode de vie et à nos habitudes de consommation. Mais juger les parents pris dans leur individualité parce qu'on estime qu'ils ne font pas les bons choix (tiens, ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?), c'est juste une manière de se draper dans sa supériorité en invoquant une espèce de grandeur morale qui en réalité ne tient pas sur grand chose (pour les raisons exposées au-dessus). Ça n'aide personne, encore moins les enfants.