25% des millennials n’auraient aucun ami

[KtyKonéko]

@Mewen
comme je te comprends. Je ne connais personne non plus qui partage le mêmes centres d'intérêt que moi... pas même mon chéri ou mon fils. Ils m'écoutent gentiment, mais ça s'arrête là.

 

[Michiko Chan]

Je m'inclue aussi dans ces 25%. J'ai l'impression que c'est devenu beaucoup plus compliqué de se faire des amis maintenant... J'ai perdu tous mes amis d'école car j'ai terminé le lycée au CNED et je ne connais personne (et ne sait pas comment rencontrer des gens) avec les même passions que moi. J'ai aussi l'impression que les autres ne veulent pas élargir leur groupe d'amis, ils ont l'air de vraiment vouloir rester entre eux et ne rajouter personne, le sentiment de solitude peut peut-être aussi venir de là ?

 

[Valentina-]

Déjà je voulais dire que certaines personnes peuvent être très entourées et se sentir seule/être malheureuse, et que d'autres peuvent être "sans amis" et être heureuse ainsi (histoire d'introversion/extraversion, etc).

je lis beaucoup de témoignage de souffrance sur ce forum
j'envoie toute ma tendresse à @Mimicollo

Je me permets de vous donner mon avis, étant née en 71, j'ai eu un peu le temps de faire le tour du sujet
Selon moi, la base essentielle pour lier des relations amicales est de prendre conscience que l'on est aimable, au sens le plus premier du mot : être digne d'être aimé·e, que l'on est aussi intéressant·e, aussi intelligent·e que les autres.
Ce qui est le cas de toutes les personnes dont j'ai lu le témoignage ici.

Il est aussi très important d'être bienveillant·e avec soi-même, d'apprendre à s'accepter tel·le qu'on est (ce qui n'est pas toujours facile)

Des parents toxiques, le harcèlement scolaire, une maladie peuvent détruire cette base.
Comment aller vers l'autre lorsqu'on est persuadé·e n'avoir aucune valeur?
La seconde base est d'aller vers l'autre. C'est encore pour moi le plus difficile, car persiste en moi la crainte d'être rejetée ou trahie.

Quoi qu'on en dise, nous sommes des êtres sociaux, la solitude, même choisie, n'est pas quelque-chose de sain. On a besoin de voir/parler avec d'autres gens, même de façon superficielle. D'où l'importances de forums comme celui-ci.

D'une certaine façon, j'ai l'impression que la solitude peut être le symptôme d'un mal-être. En tout cas, c'est mon cas.
Ce qui m'a vraiment aidé est de faire une thérapie dans un CMP (centre médico-psychologique). Il y en a dans toutes les grandes villes. Les consultations sont gratuites. J'ai pu verbaliser la douleur du harcèlement subi durant ma scolarité, reprendre confiance en moi. Je n'ai toujours pas de vrai·es ami·es, mais j'ai un peu de vie sociale. J'ai trouvé un équilibre.

À celleux qui souffrent de leur situation, je n'ai qu'un seul conseil à donner : faites-vous aider. C'est parfois l'étape la plus difficile que d'appeler au secours et chercher de l'aide. Ne commettez pas mon erreur, n'attendez pas d'avoir cassé.
Personne ne mérite de souffrir, et vous avez toustes le droit d'être heureuxse, alors prenez-soin de vous

Ce serait je pense une bonne idée que de publier sur Madmoizelle un article sur toutes les aides psychologiques qui existent...

Je suis d'accord. Pour approfondir la 2ème partie (les autres), je dirais qu'il faut être ouvert.
Je lis beaucoup de "les autres ne sont pas comme moi", "on ne s'intéresse pas aux mêmes choses", ou d'autres personnes qui ont leur idée des amis parfaits. Figurez-vous que ça n'existe pas. Et que vous n'êtes pas parfaits non plus.
Il faut accepter que les autres ont des défauts et que tels qu'ils sont on peut les apprécier aussi si on le veut bien. On peut toujours trouver des terrains communs avec d'autres, une bonne entente, un humour ou une vision commune (pas forcément des passions).
D'autre part "les autres" c'est un champs immense de possibilités, il y a forcément une personne avec qui vous vous entendrez. Mais en vous arrêtant à "les gens ne m'intéressent pas" vous supprimez toute perspective de rencontrer des personnes qui vous feraient changer d'avis. Bref, il faut cesser les préjugés et laisser une chance aux gens.
(C'est un conseil pour les personnes qui voudraient des amis, si vous êtes bien seule, c'est bien aussi)

 

[jorda]

D'autre part "les autres" c'est un champs immense de possibilités, il y a forcément une personne avec qui vous vous entendrez.

je sais pas... on a beau dire que les possibilités sont infinies, qu'il y a des millions de personnes...
mais dans l'espace d'une vie, le nombre de personnes qu'on va rencontrer peut beaucoup varier d'une personne à l'autre...
Il y a quelques années, ça m'arriver de ne pas avoir parlé à plus d'une vingtaine de personnes (travail/ami/collègues/inconnus.... j'exclus les vendeurs d'épicerie ) et de rester la grande majorité du temps seule sans parler à personne... (ou presque)...
Là où ça reste le plus facile de faire des rencontres c'est au travail, mais même là, c'est pas facile que ça matche...

Je lis beaucoup de "les autres ne sont pas comme moi", "on ne s'intéresse pas aux mêmes choses", ou d'autres personnes qui ont leur idée des amis parfaits. Figurez-vous que ça n'existe pas. Et que vous n'êtes pas parfaits non plus.

C'est pas pour autant que je vais me forcer à m'ennuyer avec quelqu'un qui ne m'intéresse pas...
Certaines personnes parfois nous qualifient d'amie mais ce n'est pas réciproque et parfois par faiblesse on ne dit rien et on subit la relation... ce n'est pas sain non plus...
Il y a bien des personnes avec qui ça collait beaucoup plus que d'autres, mais ce genre de personne est devenu beaucoup plus rare, je trouve (avec l'âge, les gens font leur propre vie, moi je vis en Chine la moitié de l'année maintenant, etc... c'est devenu plus difficile de garder contact... et puis il y a les relations qu'on a coupées car les "amis" se sont révélés finalement ne pas l'être...)

Mais en vous arrêtant à "les gens ne m'intéressent pas" vous supprimez toute perspective de rencontrer des personnes qui vous feraient changer d'avis.

C'est vrai...
Après, les personnes ayant eu de mauvaises expériences relationnelles ne sont pas poussées à vouloir fréquenter beaucoup de monde, ça joue également....
Moi avant j'avais un certain nombre de relations et j'étais très fidèle en amitié... mais depuis 3-4 ans, j'ai décidé de mettre un terme à toutes les amitiés qui étaient fausses (paroles dans le dos, amitiés de "pitié", etc...), je ne voulais plus de tout ça mais je n'avais pas eu la force de me défaire de tout ça malgré la toxicité de ces relations, en fait...
Maintenant j'ai pris l'extrême inverse (je vire avant même de donner une chance à l'autre d'être assez proche), et maintenant c'est le fait de virer que j'arrive pas trop à contrôler... reflexe de défense, à force d'avoir été déçue...

 

[Valentina-]

@jorda Je vois ce que tu veux dire mais aujourd'hui avec internet je pense qu'il y a moyen de rencontrer et discuter avec des personnes qui nous intéressent.

Pour le reste je m'adressais aux personnes volontaire dans l'idée de rencontrer des nouveaux gens, évidemment si on préfère être seul que mal accompagné, c'est normal, il ne faut pas dire amen à tout jusqu'à la toxicité, je parlais plus du fait par exemple qu'une personne ne partage ta passion pour l'accordéon basque ou ne soit pas l'amie de rêve qui lit dans tes pensées. Je pense qu'il faut être ouvert et que plus on rencontre de gens, plus on a de chance par effet papillon de rencontrer finalement une autre personne qui aime l'accordéon basque.

 

[Margot Et Sa Bulle]

J'ai 25 ans et je n'ai pas d'amis. Je n'en ai eu que 2 au cours de ma vie, et c'était hyperfusionnel, au point de devenir étouffant, résultat, les deux ont pris leurs distances. On ajoute à ça de mauvaises relations avec ma famille ( à mon grand désarroi), pas de travail donc pas de collègues, vie amoureuse inexistante, et bien il ne reste plus grand chose... Je ne suis pas sûre des causes de ce vide social... j'ai toujours été une intello timide et bizarre, en gros pendant toute ma scolarité, c'était la honte d'être vue avec moi... Du coup j'ai perdu confiance en moi et je depuis l'adolescence, je suis rentrée dans le cercle vicieux de l'auto-dépréciation... Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que je n'étais pas faite pour être intégrée, que j'allais finir par être rejetée de toutes façons, alors pourquoi essayer? J'essaie de sortir de ce schéma de penser mais c'est difficile... Comme j'ai peur d'être rejetée, j'ai du mal à être spontanée quand je parle aux autres, et ça se voit clairement que je suis gênée, ce qui met les autres mal à l'aise. Et puis, je pense que j'ai longtemps eu tendance à me complaire dans la solitude et à me plonger dans la passivité plutôt que de chercher activement des relations sociales...

En vérité, ça ne m'étonne pas qu'un tel pourcentage de jeunes se sentent seuls au monde... Je suis jeune, en bonne santé, physique et mentale, j'ai beaucoup voyagé ( je change de pays chaque année), je viens d'un milieu protégé et aisé, et pourtant, ma vie sociale est inexistante... Donc j'imagine que c'est encore plus dur pour ceux qui n'ont pas ma chance ( manque de moyens financiers, problèmes de santé mentale ou physique, vieillesse ou autre)... On vit dans un monde ou changer de ville, de pays, de boulot, et d'amis se fait en un clic, en même temps...