iris-silver-mist;4607544 a dit :
J'ai beaucoup aimé ce témoignage, merci Adawen !
Je trouve vos réactions assez manichéennes... Je comprends pas trop la hiérarchisation entre le fait d'aider un enfant, un SDF et de correspondre avec une personne dans le couloir de la mort.
Je pensais avoir pris assez de précaution pour ne pas qu'on interprète mal mon propos, mais je pense m'être mal exprimée du coup si tu as compris ça. Je ne fais aucune hiérarchisation entre le fait d'aider un enfant, un SDF et un condamné à mort ; bien qu'il y ait des différences énormissimes tout de même entre un SDF et un condamné à mort, il ne faut tomber dans un relativisme à l'extrême (un condamné à mort est coupable d'un crime particulièrement odieux — en général, évidemment il y a des erreurs judiciaires). Ce n'est pas la même chose de vouloir apporter de l'aide à un SDF que d'apporter de l'aide à un condamné à mort : et je parle en terme de démarches. Faire la démarche d'écrire à un condamné à mort n'est pas anodine. On prend le risque d'écrire à quelqu'un qui a effectivement tué des gens, à quelqu'un qui peut être ne regrette aucunement ses actes, à quelqu'un de mauvais. Les risques quand on parraine un enfant ou quand on aide un SDF sont tout de même moins importants... Ça pose un cas de conscience.
Du coup je m'interroge sur ce qui a poussé l'auteur à vouloir à tout prix et avec un tel enthousiasme écrire à un condamné à mort ? (sans jugement aucun) Voilà tout. J'aurais aimé avoir le schéma de pensé de l'auteur. Parce que je l'avoue, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse vouloir écrire, apporter du bonheur, de la joie, à un condamné à mort. C'est peut-être un tort que j'ai, mais j'ai le sentiment qu'il y a des limites à l'empathie et à l'humanisme. Quand il s'agit d'aider quelqu'un dont la culpabilité n'est pas avérée, je le comprends aisément et totalement. C'est important d'aider à la libération et à la réhabilitation et c'est important de correspondre, donner de la joie, de l'espoir, à ces personnes pour qu'elles gardent courage. Mais la démarche n'est pas la même : prendre contact avec quelqu'un dont on est convaincu qu'il est innocent et prendre contact avec un condamné sélectionné un peu au pif, dont on ne sait pas grand chose, sauf qu'il est condamné à mort (et ce n'est pas bon signe, pas le meilleur point de départ).
PAR CONTRE ! important de préciser, je suis consciente qu'il y a des erreurs judiciaires, des hommes et femmes condamnés à mort pour de mauvaises raisons, innocents, et là je suis absolument POUR qu'on se batte pour leur libération et leur réhabilitation.C'est important de se battre pour l'abolition de la peine de mort, c'est important de se battre pour que les erreurs judiciaires cessent, que les condamnations arbitraires, racistes, cessent. Et évidemment je suis CONTRE la peine de mort. Voilà c'est dit, je ne veux pas passer pour une monstre sans coeur, fasciste ou je ne sais quoi. Mais de là à vouloir apporter du bonheur, de la joie, à s'intéresser à un tueur/violeur/etc. (dont la culpabilité est avérée), parce que c'est un être humain, et ne faire aucune différence avec un SDF, un enfant battu, ... Ça me dépasse (ce n'est peut-être pas ce que tu as voulu dire ?).
Encore une fois, ici, le témoignage est heureux et touchant parce que Clinton semble être innocent. Mais si ce n'était pas le cas ? C'est cette question qui fait que l'enthousiasme de l'auteur me gêne et me fait m'interroger.