Ce serait effectivement bien, comme dit plus haut, que l'on arrête de présenter les étudiants comme des glandeurs insouciants (même s'il y en a, bien sûr). Car ce phénomène de burn out estudiantin, il ne date pas d'hier.
Lorsque j'étais étudiante, je n'avais pas un radis, pas même la queue. Certains jours, je devais choisir entre bouffer et payer le transport pour aller en classe. Il fallait payer le loyer, les charges, la nourriture, le transport, etc, bien sûr, mais pas que. Il faut ajouter le prix des manuels et autres bouquins. Également, dans pas mal de mes cours, il arrivait qu'on doive rendre des dossiers, imprimés couleur, reliés etc, en autant d'exemplaires que d'élèves dans le cours. Cela coûtait bien évidemment une blinde. A certains moments, je ne savais plus quoi faire, je séchais certains cours, j'inventais des excuses bidons... Puis je n'osais pas y retourner car j'avais honte... Fatigue morale et physique m'ont épuisée, mais j'ai eu la chance de m'en sortir bien.
D'autres ont été moins chanceux. Une fille de ma promo n'a pas supporté la pression, elle a commencé à avoir des bouffées délirantes et a fini par passer plusieurs mois en HP.
Je me souviens aussi d'un pote à moi, en période d'exams, qui oubliait de manger. Littéralement. Il pouvait perdre 10kgs sur une période de deux-trois semaines (il n'était pas épais à la base), c'était impressionnant. Quelqu'un adopterait le même comportement dans une entreprise, on l'enverrait à la médecine du travail. Là, on scandait en coeur "Oui... Il supporte peut-être un peu mal la pression...". Comme si c'était "normal". Comme si ce n'était rien...
Et ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres...