Le burn-out étudiant fait parler de lui

30 Avril 2014
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Je suis sans doute passée pas loin du burn out.
J'ai fait deux ans de prépa BCPST. Je voulais être vétérinaire. Un jour, je me suis dit que je l'aurai ce concours, à tout prix, quelles que soient les conséquences.

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16 Mars 2014
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J'ai lu une grande majorité des témoignages et franchement je me dis que c'est un sérieux problème que je ne pensais pas aussi fréquent. Je savais que ça se propageait mais pas à ce point.

Pour répondre à l'histoire des commentaires "ah la fac,20h de cours et fiestas tout le reste du temps", ça m'a fait pensé à ce que j'ai vécu quand je bossais. J'avais un job étudiant pendant 4 ans, j'y étais contente, ça apportait un équilibre. Mais c'était un job alimentaire ni plus, ni moins avec pas mal de turn over chez les employés temps plein. Si vous saviez le nombre de commentaires sur le statut étudiant. Au bout d'un moment, on laisse passé. Ce sont clairement des gens qui n'ont pas fait d'études et qui ont une image biaisé de la fac.

Et d'un autre côté, en licence, j'étais pas harassée par le travail. Je bossais moyennement, je sortais pas mal. C'est arrivé en master, quand j'ai eu encore moins d'heures de cours que ça n'allait plus. Moins on en fait, moins on arrive à en faire.

En tout cas, j'envoie beaucoup de courage à toutes les madz qui vivent ça. J'espère que dans 10 ans, on en rigolera.
 
5 Mars 2014
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Durant ces 2 dernières années j'ai fait un DUT services et réseaux de communication à Dijon, et je peux vous dire qu'à la fin de notre formation toute la promo était plus ou moins dans un sale état.
35h de cours minimum par semaine, avec vraiment beaucoup de devoirs qui sont en fait des projets avec toujours le même degré d'exigence: il faut être professionnel. Avoir 12 projets plutôt conséquent à réaliser en 2 mois, c'est vraiment très dur... C'est surement très facile pour les très bons élèves, mais pour les élèves plutôt moyen-ne comme moi, c'est horrible.
De mon côté il y a eu beaucoup d'égocentrisme de la part d'autres personnes de mes groupes qui n'ont pas fait leur travail, et j'ai du reprendre TOUT le travail AU DERNIER MOMENT (c'était vraiment pas sympa...). J'avais donc plutôt une charge importante de travail, de ce fait j'ai du renoncer à toutes activités autres que faire avancer mes projets, même me libérer 1h me semblait compliqué. A la fin j'ai un peu pété les plombs, les crises de larmes ont été plutôt fréquentes...
Je n'est pas été la seule dans ce cas, à péter les plombs. Les raisons qui nous ont poussées à bout comme cela sont clairement liées à l'organisation du DUT SRC à Dijon :
- Une équipe d'enseignant-e-s TRES PEU à l'écoute, alors que j'avais choisi le DUT pour sa formule proche du lycée -> grosse déception.
- Des enseignant-e-s qui vous demande d'être pro, alors qu'eux même sont pas foutu de vous enseigner les méthodes pro, mais heureusement qu'ils font aussi venir de vrai professionnels pour nous faire des cours, sinon on serait perdus...
- Des demandes irréalistes -> Réaliser un prototype en CINQ JOUR (et cela tout seul, même pas en équipe !) sans faire les plans avant ?!?!?
- Des étudiant-e-s qui sont vraiment des boulets, pas du tout prêt au travail en équipe, par exemple j'étais dans un groupe où l'un des étudiants a refusé de faire son travail juste parce qu'il n'avait pas envie ! En même temps, à Dijon ils font vraiment passer n'importe qui juste pour grossir leur pourcentage de réussite, alors que les étudiants ne sont clairement pas prêt pour la deuxième année et encore moins pour le monde professionnel.
Je ne recommanderais pas le DUT SRC/MMI à Dijon, il y a une très mauvaise organisation et très peu d'écoute, les enseignants se font la guerre entre eux mais aussi aux étudiants, les représentants étudiants ont été rarement invités aux réunions par exemple (alors que l'an dernier tout le temps)... Les cours sont très incomplets, et bien souvent il faut s'auto-former... Pas du tout à la page sur les nouvelles technologies non plus, ce qui est un comble pour une telle formation. Au final j'ai eu mon DUT sans trop de soucis, mais je reste plutôt amère de cette dernière année.

Au-delà des problèmes liés à la formation, j'aimerais parler d'un problème qui me touche particulièrement mais aussi beaucoup d'étudiant-e-s issu-e-s comme moi de famille avec peu de revenues: l'argent.
Par mois pour vivre (c'est à dire toutes dépenses comprises) j'ai grâce à ma bourse et à ma mère 650€, le truc c'est que je paye tout moi même, forfaits, logement, électricité, courses, TOUT. Même en n’achetant plus de viande, plus de tampons (vive la cup !), et en faisant mes courses au liddl, j'ai extrêmement de mal à joindre les deux bouts. Ce qui est important pour moi c'est d'avoir un toit et à manger pour faire 3 repas/jour, en plus j'ai un ordinateur personnel et je ne manque pas de vêtements. Oui mais voilà, même si ma vie me convient, je n'ai aucune place pour avoir des loisirs, même une séance de ciné ne rentre pas de mon budget et avec le DUT ce n'était pas possible d'avoir un emploi, il aurait fallu que je sois meilleure en cours, et même en me privant de détente je n'y arrivais pas. Je pense que nous sommes nombreux en tant qu'étudiant-e-s à ne pas pouvoir nous offrir des loisirs, que cela soit à cause de l'argent ou à cause du temps.
Au début je vivais très bien sans, mais au bout d'un moment j'ai commencé à être une personne stressée/stressante, tout le monde à besoin de lâcher du leste, donc du coup j'ai trouvé quelques astuces pour pouvoir me faire plaisir à moindre coût :
- Le sport sur le campus ! Si votre campus vous en offre la possibilité, allez-y ! Déjà le sport c'est très bons pour déstresser, et en plus c'est gratuit !
- Être bénévole, par exemple j'ai été bénévole pour le salon du manga et de l'animation Dijon Saiten, j'ai pu être utile et profiter du salon pendant mes horaires de pauses. C'était une super expérience que je vous conseille.
- Avoir une activité en commun avec un groupe d'ami-e-s, moi c'était le jeu de rôle, mais libre à vous d'organiser des séances de courses à pied ou de tressage de bracelet brésilien, ou même de cuisine, comme vous voulez !
- Les loisirs créatifs à moindre coup, avec de la récup, des tutos, et hop c'est parti ! (voir les épisodes de madgyver si n'est pas déjà fait !)
- Les groupes de vide dressing sur facebook, il y en a à peu prêt dans toutes les villes, vous pouvez non seulement racheter des vêtements à moindre coup mais aussi vendre les votre, et donc gagner de l'argent ! En plus cela permet de rencontrer des gens, et c'est plutôt sympa !

Bref, j'ai encore beaucoup d'astuces pour bien vivre sa vie d'étudiant-e, mais voilà celles qui me semble les plus utiles ! Tout cela peu vous éviter un stresse considérable.
 

Ahkrin

Per astera ad astra
21 Novembre 2013
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Je commence ma vie d'étudiante l'année scolaire qui arrive, et je commence à flipper. XD
 
29 Janvier 2012
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Laxou
Eh bah moi ce qui m'inquiète c'est cette impression que le burn-out (en prépa) m'a fragilisée à jamais... Je viens de terminer mes études (dans une voie différente de celle de la prépa, que j'ai arrêtée en cours de route), ce sont des études qui me plaît, avec à la clé un métier qui me plaît, qui est de + en + bouché mais pas tant que ça (bibliothécaire), et pourtant...
Plus les années passaient plus je faisais tout à la dernière minute, et seulement le minimum (mon but: avoir 10), et plus j'arrivais en retard... alors que j'avais été par le passé une élève brillante (j'ai été admise après le lycée dans la meilleure prépa de mon domaine) toujours largement en avance. Fatiguée, fatiguée, fatiguée putain.
Je stressais dès que je ne travaillais pas et en même temps je ne bossais qu'au dernier moment. Je croyais pourtant m'en être remise de ce burn-out...

Là inconsciemment je considère que je vais en baver pour trouver un emploi alors que si ça se trouve non (bon ce serait étonnant mais ça arrive). Bref: je stresse, je stresse, je stresse, avant même de devoir vivre un truc stressant. Alors je voulais savoir: comment m'en sortir? Du repos, j'en prends, j'en ai pris après l'arrêt de la prépa en tout cas (presque une année entière où je n'ai rien fais), et depuis j'essaye régulièrement de me détendre... Les deux semaines après la fin de mes études je n'ai RIEN FAIS (même pas cherché d'emploi), mais voilà, le moindre petit truc stressant je ne supporte pas, même après tout ça.
J'ai essayé de passer le permis aussi à cette période autant dire que ça a foiré et que tout est à recommencer... Et que ça m'a bien abîmée aussi.

Je devrais passer des concours pour avoir un meilleur niveau de vie mais j'ai peur de ne jamais les faire sérieusement à cause du stress et de me contenter d'une vie médiocre, alors que putain, il fut une époque où j'en aurais largement été capable! Si seulement je n'étais pas passée par cette prépa...
 
10 Juillet 2014
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C'est tellement tentant de regarder un autre épisode à la suite de celui qu'on a terminé. Les fins d'épisodes sont généralement intriguants et donnent envie au spectateur.
 
6 Juin 2010
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Somewhere over the rainbow
Cet article est salutaire. J'ai négligé ma santé mentale trop longtemps, résultat je souffre d'une sévère dépression: des cicatrices partout sur les bras, au moins une vingtaine, qui resteront à vie, cinq tentatives de suicide........... Vraiment, ne vous négligez pas, parce que vous le regretterez plus tard. Et si vous le sentez mal avec votre psy, changez-en! Beaucoup sont pires qu'incompétents.
 
16 Décembre 2013
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Je ne sais pas si j ai fait un burn out.
Mais ce que je remarque en lisant les témoignages c est qu'il y a une vraie (plus que ça) "tendance" à sous estimer certains types d'études, l'éducation à la "on est ce que l'on fait\étudie" au sein du contexte familial ou au sein des profs etc...
Au final, je crois qu'on oublie trop facilement, que non seulement il faut choisir d'étudier ce qui nous plaît, mais que dans le choix des études, la personne que l'on est COMPTE.
Il faut pouvoir choisir des types d'établissement adaptés à nos qualités et nos défaut face à la réussite scolaire : autonomie, résistance à la pression, besoin d'être poussé. On ne doit pas s'imposer un rythme qui ne nous convient pas sous un faux prétexte de course à l'excellence.
Il a été dit qu'on a une image de la fac qui est biaisée : BORDEL JE PLUSSOIE. C est pas parce qu'on a officiellement moins d'heures, que le travail personnel n'est pas énorme.
Moment perso: je fais une bilicence droit\ histoire de l'Art, j aime ce que je fais, mais cette première  année a été plutôt dure, des moments de fatigue mentale/physique très intenses  et sous estimés par moi même et par une partie de mon entourage, une sensation d 'inaptitude\incapacité face aux études et aux résultats.
S'il y a une chose qui est utile pour l'orientation, c'est bien la RENCONTRE avec des personnes vivant ces études, de ne pas être timide en leur posant des questions sur le contenu mais aussi sur "la VIE étudiante", et être  assez honnête intellectuellement pour savoir si oui ou non, ça nous convient.
Je viens d'avoir mes résultats, je suis admise, j ai réalisé en voyant mon nom sur la liste à quel point c'était important pour moi, que j'avais passé cette année en apnée, pour plein de raisons (transports à outrance, pas de consultation du médecin depuis un an malgré des problèmes de dos terribles), je ne dis pas que je me suis arrêté de vivre, mais il est  clair que les études nous font changer, pour certains\certaines c est à outrance, et il FAUT DIRE NON.
En parlant de dire non, deconstruisons le cliché comme quoi une année est "perdue", on peut se tromper, réfléchir grandir librement, pourquoi fait on toujours le RAPPORT DE NOUS MEME FACE À LA PRODUCTIVITÉ? Réorientez vous si c est pas bon, s'enfoncer dans quelque chose qui ne nous plaît pas c est un peu la voie d'entrée royale pour le burn out surtout quand c est une voie exigeante.
:goth:
La réussite est la conséquence de l'enthousiasme... (merci au prof de maths le plus sensé que j ai rencontré, et pourtant je déteste ça...).


Et en parlant de communiquer, disponible pour des infos sur ma formation et milles excuses pour ce gigantessssssssssque pavééééééééé.

:dunno:
 
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Réactions : Mlleex
4 Avril 2014
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Les étudiants subissent une sacrée pression de la part de certains profs, de parents, amis et salariés, à grands coups de "t'as pas des horaires d'entreprise non plus", "quand on aime on ne compte pas le temps passé" etc. C'est une pression psychologique, sociale.
Petit à petit, on laisse entendre à l'étudiant qu'il n'a pas de quoi se plaindre parce qu'il "ne travaille pas lui", on le fait culpabiliser d'être fatigué, de vouloir sortir avec ses amis se changer les idées alors qu'il "devrait bosser à fond", comme s'il était une charge pour la société ...

Durant mes études j'ai réalisé à quel point l'étudiant est parfois obligé de sacrifier son hygiène de vie, sa santé, et pourtant à quel point c'est important.

Exemple :

Quand j'avais 200€/mois pour vivre, c'était très dur. J'achetais de la nourriture de mauvaise qualité (la moins chère donc),je ne mangeais pas varié, pas équilibré ... résultat => fatigue, stress, carences, mauvaise résistance aux maladies, aux coups de fatigues, et concentration plus difficile pour travailler. C'était surtout vrai en hiver.
Le fait de ne pas pouvoir sortir souvent pour me détendre après une journée de cours, c'était dur aussi, très déprimant, comme s'il n'y avait aucune coupure dans la journée : on va en cours, et le soir on bosse ses cours. Et le fait de ne pas avoir l'argent pour me soigner, c'était épuisant. J'ai fini par avoir ma licence avec de bonnes notes, mais ces 3 années ont été très compliquées.

Et puis ça a été l'arrivée en master pro, avec une alternance -donc payée. Le changement a été radical : j'alternais entre cours et boulot donc j'avais plus de travail. Mais je pouvais m'offrir des produits de bonne qualité pour manger, varier mes repas, faire un petit resto de temps à autre, sortir me détende ou partir en weekend afin d'avoir une vraie coupure, faire du sport, acheter des médicaments ... J'avais 3 fois plus de travail qu'en licence, et j'ai réussi 3 fois mieux tout en profitant de moi, mes amis, ma famille ! Pourquoi ? Parce que j'étais bien dans mon corps, je mangeais sainement, dormais bien et pouvais me détendre (ce qui est primordial pour être efficace). J'étais éfficace au boulot, ça me motivait, je ne me sentais pas inutile au contraire !

Tout ça pour dire qu'une hygène de vie saine est un atout majeur pour être efficace au travail ou à l'université; en étant bien dans son corps, on est moins sujet aux maladies, à la dépression, on est capable de travailler plus rapidement ...

Alors à tous les salariés qui rient au nez des étudiants et leurs "juste 20h de cours par semaine" : essayez de bosser 20 heures par semaine en mangeant un petit sandwich le midi et des pates au beurre le soir, pendant des mois. On verra si c'est toujours aussi facile ^^


Un prof avait sorti un jour à ma promo "l'essentiel ce n'est pas de bosser beaucoup, mais de bien bosser".

Quand on arrive à prendre du temps pour soi, s'alimenter correctement, se soigner, et avoir quelques loisirs, c'est beaucoup plus simple de bosser ;)
 
1 Novembre 2013
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Paris
Je pensais que j'avais tiré un trait sur ce que j'avais vécu ces deux dernières années, quelque chose que je n'arrivais pas vraiment à nommer d'ailleurs, me contentant simplement de le définir comme étant "juste" une petite dépression ou un gros coup de fatigue..
Grâce à cet article et aux témoignages du forum, je comprends enfin maintenant ce qui m'est arrivé et à quel point cela aurait pu être grave : j'ai fait un burn-out.

Tout a commencé en Terminale, quand il a fallu penser aux choix d'orientation. J'avais toujours été une très bonne élève et mes parents souhaitant me voir réussir mes études ont voulu m'aider à faire le bon choix. Sauf que pour eux, "réussir ses études" ça voulait dire "faire de grandes études" comme une prépa, une grande école de commerce ou Sciences po. Je me suis donc inscrite a l'année dans une prépa spécifique pour les concours d'entrée de Sciences po en plus de ma Terminale, puisque apparemment "c'était fait pour moi" (ce que je croyais aussi à l'époque) et j'ai rapidement déchanté.. Les cours étaient nuls, les profs aussi (wtf la prof de culture g nous bassinant avec la vie de Descartes pendant 6 mois !),tout ça me bouffait le mercredi et le samedi apres-midi et je ne pouvais pas arrêter parce que cette prépa avait coûté très cher à mes parents.. Le résultat est que j'en suis venue à me mettre une pression de malade pour réussir au lycée et décrocher mon bac avec mention, histoire d'avoir autre chose de bien que sciences po. J'ai finalement eu mon bac avec mention bien et une place dans une bonne prépa de ma ville mais au prix de beaucoup de fatigue, de frustration et de crises de larmes. (quant a sciences po, j'ai laissé tomber malgré l'avis de mes parents et je suis allée aux concours les mains dans les poches!)


En arrivant en prépa, je pensais que j'allais m'épanouir durant l'année vu que les matières étaient tout ce que j'aimais mais là encore je me suis rendue compte que quelque chose n'allait pas. Les cours avaient beau être intéressants, l'ambiance être cool et mes amis aussi, je ne voyais pas du tout ce que je pourrais faire avec cette prépa, les débouchés proposés ne m'attiraient pas et je me suis aperçue que de manière générale, j'étais perdue dès qu'il s'agissait de mon avenir. De plus, je ne supportais plus les contraintes des études (rendre les devoirs,etc..) et je résistais très mal a la pression et a la fatigue. J'ai vite songé a me réorienter mais j'ai buté contre l'avis de mes parents pour qui il était hors de question d'arrêter maintenant et qui ne voyaient pas ce que je pouvais faire d'autre a part sciences po (avec lequel ils m'ont encore saoûlée toute l'année!). Je sais qu'ils m'aiment et que tout ça ce n'était au fond que pour m'aider et m'encourager, parce qu'ils voulaient le meilleur pour moi mais être constamment derrière mon dos et toujours donner un avis négatif sur ce que je désirais, ce n'était pas sain ! Ils ne comprenaient pas ce qui m'arrivait, pour eux ce n'était qu'une mauvaise passe, je devais me reprendre en main parce que j'étais forcément responsable de tout ça et que si je baissait les bras cela ferait de moi une perdante..
Et puis un jour, l'un d'entre eux m'a traitée de "glandeuse" après une dispute. De GLANDEUSE.
C'était la phrase de trop et ça m'a fait péter un câble.


Je crois qu'après ça, je peux dire que ma vie a littéralement changée. Je suis devenue tellement dégoûtée de la prépa que j'ai fait une sorte de blocage : je n'arrivais plus a finir mes DS, je rendais tout en retard et j'étais incapable de me lever le matin. Les relations avec mon père chez qui je vivais sont devenues extrêmement tendues, on ne parlait que de mon orientation et c'était insupportable. J'avais tout le temps envie de faire la fête, je me suis mise a enchaîner les histoires sans lendemain et les déceptions sentimentales et surtout, je ne dormais plus. Je ne me couchais jamais avant 1-2h du matin (les bons jours).
Je passais ma vie sur internet car plus rien d'autre ne m'intéressait, je mangeais comme un ogre et j'ai commencé à déprimer. Les crises d'angoisse sont alors apparues, de plus en plus violentes jusqu'à ce que l'une d'elles m'amène aux urgences.
Il m'a fallu ça pour comprendre qu'il fallait absolument que je lâche du lest et que je réapprenne a vivre pour moi. Que ma vie ne se résumais pas à mes études et que si j'échouais, ça n'enlèverais rien a ce que j'étais. Toute l'année, j'avais attendu que quelqu'un se rende compte de ce que je ressentais et me rassure en me disant que je valais bien plus que mes résultats, mais en vain. J'ai compris que c'était à moi de me reprendre en main comme mes parents me l'avaient demandé mais de la façon dont moi je l'entendais.

J'ai tenu jusqu'à la fin de l'année en prépa puis j'ai trouvé un job d'été loin de chez moi et a la rentrée, j'ai déménagé seule a Paris pour commencer la fac de droit. Alors certes, ce ne fut pas toujours idyllique car il a fallu que je me gère seule pour la première fois dans une nouvelle ville, entourée de personnes que je ne connaissais pas et que le même schéma que l'année précédente (insomnies, blocage au niveau des études avec incapacité a démarrer un devoir, absentéisme, histoires sans lendemain etc..) a continué. Je ne pouvais plus du tout travailler, je n'avais plus aucune motivation. Mais partir de chez moi m'a fait un bien fou et je me suis finalement adaptée. J'ai raté mon année mais paradoxalement j'ai retrouvé un peu de confiance en moi car j'ai réfléchi sur ce que je voulais vraiment, j'ai rencontré plein de nouvelles personnes et j'ai trouvé des études qui me plaisent plutôt bien et que je suis déterminée à poursuivre.

Il n'en reste pas moins que ces deux années ne furent qu'un immense gâchis, si seulement j'avais pu me rendre rendre compte plus tôt de ce qui m'arrivait, je me serais épargnée des montagnes de doutes et de questions et j'aurais au moins peut-etre pu agir et sauver une de ces années.. Ou alors j'aurais fait plus attention à moi.

 Merci à madmoizelle de parler de ce sujet, en espérant qu'il puisse un jour être encore plus visible pour aider ceux qui subissent un burn-out durant leurs études malgré l'idée reçue selon laquelle c'est la plus belle période de la vie ! ;)


Désolée pour le pavé immense (et félicitations si tu l'as lu jusqu'au bout !) et courage a toutes celles et ceux qui sont dans ce cas-là, gardez à l'esprit que nous ne sommes pas des machines ni des super-héros et qu'il n'est donc PAS normal d'en arriver là, que nos résultats ne définissent pas notre vie ni ce que nous sommes et que nous avons tous le droit de craquer.
On finit toujours par voir la sortie du tunnel :fleur: <3
 
Dernière édition :
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Réactions : Camzouz93
18 Juin 2014
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Je suis également concernée par ce sujet. Je viens de finir mes études, qui se sont clôturées par un mémoire. Ce mémoire, je l'ai commencé en novembre 2012, pour le terminer en juin 2014. Un long processus, donc.

Durant ces 18 mois, j'ai vécu l'enfer. Je suis généralement très dure avec moi-même (limite perfectionniste) et je suis du genre anxieuse, mais cette fois-ci c'était différent. Mon directeur de mémoire était un tyran, un genre de pervers qui me mettait sans cesse des bâtons dans les roues, comme s'il voulait me briser. Et il a réussi en quelque sorte. Au début je gérais plutôt bien le stress, mais au mois de décembre les choses ont pris un autre tournant. J'ai commencé à douter de mes capacités, et à ressentir un grand sentiment de détresse. Au fur et à mesure des semaines, je me suis mise à pleurer de plus en plus souvent, jusqu'à plusieurs fois par jour au plus fort de la "crise". Une simple pensée de mon mémoire (ce qui est récurrent lorsqu'on est en dernière année...) m'amenait les larmes aux yeux. J'étais à ce moment-là incapable de réfléchir correctement, et cela s'en ressentait sur mon travail, qui n'avançait pas.

Mes parents ont été un grand soutien pendant cette période (merci le téléphone illimité), et maintenant que cette phase de ma vie est derrière moi, je pense que je n'aurais pas pu m'en sortir sans eux. Il m'aura fallu également l'aide de médicaments pour sortir la tête de l'eau et pouvoir rassembler mes idées pour terminer mon travail, et je n'ai pas honte de le dire.

Le burn-out des étudiants est une réalité. Malheureusement, autour de moi je vois bien que ceux à qui ce n'est pas arrivé ne prennent pas ce sujet au sérieux...
 

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