Le burn-out étudiant fait parler de lui

5 Juin 2014
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Ah ça fait du bien de lire ça!
A partir de mes 19 ans, j'ai pris le parti de suivre ma vocation (aka faire des études qui déplaisaient à ma famille) et donc, j'ai travaillé de 25 à 30 heures/semaine en plus de mes cours, devoirs, révisions, lectures...et pendant huit ans, je n'ai pas pris de vacances. Entre la culpabilisation familiale et l'incompréhension de certains profs et employeurs, j'ai dû faire preuve d'une énergie phénoménale pour aller au bout et obtenir le diplôme que je voulais. Je n'ai jamais hésité à changer de ville, à partir à l'étranger pour poursuivre mon but...Et résultat, à quatre mois de la soutenance de mon M2, j'ai juste...pété les plombs. Mais sévère. On m'a parlé de dépression, et puis finalement de burn-out. Et c'est chaud, parce-qu'on met un temps fou à s'en relever de cette saloperie. Aujourd'hui, un an après, je n'ai pas retrouvé tout à fait cette énergie qui m'a porté, et c'est con parce-que maintenant, c'est le monde-du-travail-pour-de-vrai (musique flippante), et de l'énergie, il faudrait encore en déployer...Merci, en tout cas, de parler de cette réalité encore trop mal connue. On se sent moins seul.
 
10 Mars 2012
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Lorsque j'étais en Terminale, j'ai fait moi aussi un burn out en plein milieu de l'année. Je ne dormais pas assez, j'étais tout le temps stressée, je considérais le lycée comme un environnement hostile, résultat, j'ai passé le reste de l'année en arrêt maladie.

Lorsque j'ai arrêté les cours donc, je n'avais plus que 8 de tension, je ne tenais plus debout, j'étais épuisée, à bout, je faisais des crises d'angoisse et je manquais de faire un malaise tous les 3 jours. Le pire? C'est que je me sentais honteuse d'être comme ça, merci les copines pas très très compréhensives. En fait, tu te sens coupable, comme une maladie honteuse que tu caches alors que tu n'as rien à te reprocher, et ça, il m'a fallu des années pour le comprendre. Il m'a fallu un bon moment avant de redormir correctement tellement j'étais en mode angoissée H24 et il m'a fallu un moment pour ne plus avoir honte de parler de ce qui m'arrivait. Aujourd'hui je vais bien même si j'ai du prendre le temps de me reposer pour aller mieux. J'en garde encore des séquelles mais je dois dire que ça m'a rendue plus forte.

Mon conseil? Ne restez pas isolés si cela vous arrive, ne vous sentez pas coupables, n'ayez pas peur de dire que vous avez un problème et que votre santé et vous-mêmes êtes plus importants que votre objectif personnel ou professionnel. Personne, pas même vous, n'a le droit de vous demander de vous foutre dans des états pareils. Respirez, on en revient de ce trou noir mais il faut apprendre à accepter de voir son "destin" un peu contrarié. En attendant, prenez soin de vous, mangez, dormez, chouchoutez-vous et ça ira. Voyez-vous comme votre meilleur ami et pas comme votre pire ennemi :)

PS: attention parfois aux médecins pas très compréhensifs qui considèrent que le burn out est une invention de chochottes et qui vous demandent d'être un peu plus "courageux". Comprenez qu'on se sente coupable après...
 
16 Mars 2014
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C'est une très bonne chose d'en parler, il faut que les pouvoirs publics se saisissent de ce phénomène.

On ne fait pas d'études pour souffrir et ce n'est pas par la douleur qu'on arrivera au bout de soi. L'être humain n'est pas fait pour ça.

Je me retrouve dans certains témoignages même si mon expérience est différente. Alors que je gérais bien la pression pendant des années (années fac), j'ai commencé, suite à des problèmes personnels indépendants, à résister de moins en moins bien au stress.
Après mon master, je me suis redirigé vers une autre voie dans laquelle je me plais. Mais j'ai perdu toute résistance au stress du quotidien. Résultat, j'ai perdu mon année.

Je reprends en septembre et je réfléchis beaucoup. Je me demande si je vais y arriver et je me rend compte que l'an passé, j'ai flanché par anticipation. Je crois que je me disais que ce serait tellement dur que je n'y arriverai pas. (Le rythme de ma formation est équivalent à celui d'une prépa). Rapidement, j'ai été angoissée, et je ne dormais plus. Je n'ai pas tenu longtemps.

Dans mon malheur, l'administration scolaire a tout fait pour que je tienne, et que je dédramatise le problème. Maintenant je sais que dans le cadre de cette formation, bien que l'exigence soit très présente, on n'attends pas de nous d'être des surhommes mais de faire de notre mieux.

J'ai arrêté de fumer, je cours régulièrement et je fais un réel travail sur moi.

Je conseille aux madz qui frolent le burn out d'en parler à leurs proches mais aussi à l'administration scolaire. Certains ne sont pas à l'écoute mais d'autres si, il faut essayer.
Les facs ont des centres médicaux qui accueillent les étudiants en cas de détresse psychologiques mais qui font aussi des bilans médicaux.

En parler est très important. C'est un cercle vicieux qu'il faut briser. J'ai mis plus de 6 mois à commencer à comprendre ça.
 

stl44

Tout cramer je vous dis
3 Février 2013
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Salut les madz
Vos études vous plaisent-elles ? Vous motivent-elles à vous lever le matin ?
Cent pour cent oui ! Je suis en psycho et je rentre en master en septembre et je suis très motivée (depuis la première l'année, j'ai de la chance ^^) même si j'avoue, l'argent commence à manquer et j'aurais bien aimé bosser plus avant de reprendre :)

Pouvez vous vous projeter grâce à elles ?
Je me projète dans mon taff c'est évident par contre, je sens vite pointer les 20% par ci et les 20% par là ... et un peu de chomage en plus ... histoire de !
Vos études vous fatiguent-elles ? Avez vous l’impression parfois de trop en faire, de vous négliger ?
Mes études peuvent être fatigante mais je me suis engagée et j'aime ce que je fais même si il m'arrive parfois de péter un câble sec ^^'

Prenez-vous soin de vous, de votre santé ?
Hum, c'est un peu la que ça pêche. La vie étudiante n'entrainent pas souvent un rythme sain (on commence à 8h et on peut finir à 20h donc par toujours simple d'être régulière dans ses repas). Je ne vais jamais au médecin (pas remboursé à 100% ...) et j'attend souvent que ça passe.
 
29 Août 2013
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Lyon
cortexxx;4821337 a dit :
Cependant, c'est vrai que j'ai souvent mis ma santé en danger. Quand on a 200€ par mois pour manger, acheter ses bouquins de classe, faire sa lessive et prendre le train pour rentrer chez ses parents de temps à autre, on n'a pas envie de claquer plus de 20 balles chez le médecin et encore plus de sous dans des médicaments.
Y'a toujours les génies qui te disent "mais c'est remboursé" sans réaliser que des fois la sécu met des semaines à te rembourser, alors que ces 20€ t'en avais besoin maintenant pour t'acheter les pâtes pour le mois.
Voilà. L'histoire de ma vie. Moi aussi j'ai 200 € par mois. Et pour le médecin, je dois prévoir la dépense en avance - comme si, en septembre, je savais déjà que je chopperais une angine en décembre.
Là en juin mon médecin m'a prescrit un bilan sanguin. J'ai pas payé la consultation parce que c'était juste un renouvellement d'ordonnance de ma pilule. Et pour le bilan, j'attends aout, parce que là je suis à sec : j'ai du me racheter des chaussures après que mon unique paire ait cassé.

Concernant le burn-out lui même, je l'ai vu de près l'an dernier. J'étais dans une filière ou nous étions 8 et pourtant les profs n'étaient pas fichus de comprendre mes difficultés !
Tous mettaient mes mauvaises notes sur le compte d'un manque de travail, hors il s'agissait d'un souci de compréhension, le "par coeur" ne me posait aucun souci. Un jour, exaspérée, j'ai recopié toute la leçon sur un bout de papier avant un partiel blanc. J'ai été en partiel, ce papier dans ma trousse, et j'ai triché. La prof corrigeait immédiatement après - nous étions peu nombreux - et donc elle a rendu les copies aussitôt. J'ai eu 1,5/20, et je lui ai montré le papier en lui disant "ne me dites pas que c'est un problème de par coeur." Je me suis barré en pleurant. Elle n'a jamais réagi.

J'ai commencé à ne plus manger, je n'avais plus envie de manger le midi entre deux cours car ces cours me retournaient l'estomac de stress, et le soir j'étais trop épuisée pour prendre le temps de manger : après une demi heure de train passée à dormir, je rentrais de la gare à chez moi comme un zombie et je me couchais. Certaines disent qu'elles ne dormaient plus, moi c'était tout ce que j'arrivais à faire.

En janvier j'ai pris la décision salvatrice de me réorienter, ce que j'ai pu faire seulement l'année d'après. Je suis maintenant dans une filière qui me plaît, avec du travail personnel bien sûr, mais ça ne m'empêche pas de vivre. A défaut d'avoir trouvé un petit job je fais 4h de bénévolat par semaine pour étoffer mon CV et j'ai commencé à faire du théâtre avec le club de la fac. Je prends le temps de cuisiner de bons plats pour mon chéri et moi, je mange bien, je dors, je vis quoi !!

Et surtout, quand j'ai des moments de fatigues, bah je me met des coups de pieds au cul pour m'en sortir, parce que j'adore ce que je fais alors je vais pas m'arrêter en si bon chemin. Je crois qu'il est là le secret contre le burn out : savoir ou on va et aimer ce qu'on fait.
On en revient au souci de l'orientation en fin de lycée, là, non ?
 
25 Juin 2014
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C'est pile ce que j'ai fait au mois de mai, 1 mois et demi avant le bac... Putain l'horreur!
Des crises d'angoisses qui pouvaient durer des heures, avec quelques minutes de calme jusqu'à la suivante, y compris la nuit, l'impossibilité de manger, je n'avais jamais faim, je me forçais à manger mais tellement peu, pouf: 4 kg en moins en même pas deux semaines ( déjà que je suis un poids plume!).
Et évidement: impossible de revenir au lycée, stress intense rien qu'en posant le pied sur le parking...

HAPPY END!! Une semaine après le début des crises j'ai vu un psychiatre qui m'a pas lâché, j'ai appris plein de truc sur moi, j'ai certes été sous médoc mais je n'en prend plus maintenant, je remange comme un ogre, j'ai pas remis les pieds au bahut mais j'ai quand même pu décrocher mon bac L avec mention AB en frôlant la B et j'ai pu décrocher mon entrée pour la licence que je veux :paillettes:!

Donc au Madz qui se tapent une dépression, un burn-out, du stress etc: vous avez le DROIT de lâcher prise, personne n'est un super-héros mais n'hésitez pas à aller chercher de l'aide auprès de votre famille, de vos amis, d'un médecin, d'un psy, d'un fil d'écoute  :). On se sent mieux lorsqu'on est bien accompagné, et qu'est-ce qu'on en sort grandi et plus fort :d!

Bizz à toutes celles qui passent par là, à celle qui ont des proches qui passent par là et à tout le monde:fleur:!
 
25 Juin 2014
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roxxxy;4821580 a dit :
(...)
Dans mon malheur, l'administration scolaire a tout fait pour que je tienne, et que je dédramatise le problème. Maintenant je sais que dans le cadre de cette formation, bien que l'exigence soit très présente, on n'attends pas de nous d'être des surhommes mais de faire de notre mieux.

J'ai arrêté de fumer, je cours régulièrement et je fais un réel travail sur moi.

Je conseille aux madz qui frolent le burn out d'en parler à leurs proches mais aussi à l'administration scolaire. Certains ne sont pas à l'écoute mais d'autres si, il faut essayer.
Les facs ont des centres médicaux qui accueillent les étudiants en cas de détresse psychologiques mais qui font aussi des bilans médicaux.

En parler est très important. C'est un cercle vicieux qu'il faut briser. J'ai mis plus de 6 mois à commencer à comprendre ça.
Oui c'est vrais qu'il n'y a aucune communication là dessus, moi je n'avais qu'une vague de ce que c'était avant de m'en prendre un en pleine poire!

Et tu as raison pour l'administration scolaire: en ratant 1,5 mois de cours sur un trimestre avant le bac je me serais faite défoncer sur mon bulletin si je n'avais pas prévenu ma CPE. bon j'ai une prof qui m'aime pas qui s'est quand même plainte de mes absences ( connasse!) mais les autres profs, même ceux avec qui on se s'entend pas bien m'ont soutenu, envoyé les cours manqués, proposé leur aide, fait de bonnes appréciations qui ne me culpabilisent pas sur mon absentéisme :). Merci à eux s'ils passent par là!

Et surtout, ne vous moquez jamais d'une personne en détresse, psychologiquement c'est d'une violence inouïe alors ne les blâmez pas sur leurs difficultés, c'est suffisamment dur comme ça et ça n'arrange pas les choses qu'on nous traite de branleurs ou de privilégiés <3!
 
14 Décembre 2012
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j'ai pas de problèmes d'argent
et je pense que j'ai fait un burn out...
j'ai fait des études d'infirmière, j'ai pas eu trop de problème... je suis quasiment arrivée à la fin... j'ai validé tous mes exams; il me restait la fin de mon tfe... que j'ai fait sur le burn out... >.<
en stage à la fin ça s'est mal passé... mon dernier stage j'ai fait des erreurs... alors que j'en avais jamais fait avant.... y'a des infirmières qui en font des erreurs et ça m'arrivait de le remarquer...
sous-effectif et vite faut de dépécher...
le medecin m'a mise en arrêt et j'ai été voir une psychologue.
j'ai toujours été stressée et je me met beaucoup la pression... En fait je pensais avoir confiance en moi et je me suis aperçue que non... Je me dit que ces études ont ruiné ma confiance en moi... Deja depuis gamine mon père me répete que je suis nulle... ça aide pas... et je pense que c'est du à ça aussi... mais mes études ont accentué ce problème de confiance... en fait je veux essayer de faire du mieux possible... la psy a pas travaillé sur ma confiance en moi... elle a pas du comprendre que c'était un problème important...
De plus je pense qu'à cause de ça j'ai développé une dermatillomanie... T.T

Cette année j'étais à la fac et je comprenais pas pourquoi depuis janvier j'étais beaucoup fatiguée... en fait c'est peut-être un reste.... je me mettais beaucoup la pression aussi...
déja quand je suis arrivée à la fac je me suis dit ça devrait être cool... parce que je connaissais des gens qui y étaient et qui semblaient pas beaucoup travailler... hahaha je me suis trompée... enfin pour moi...
Dans mon école je travaillais pas énormément... sauf pour les stages pas mal de recherche à faire...
Sauf que en biologie je suis arrivée direct en 2ème année et les maths et la chimie du lycée c'était loin... ça faisait 4 ans... et je m'en souvenais plus... donc en fait y'a des gens de ma promos qui taffaient pas... mais moi en maths j'ai eu beaucoup de mal... j'ai l'impression d'avoir passé un semestre à faire des maths... j'ai eu de la chance le père d'une amie qui est prof de maths m'a aidé... Et j'ai tout compris =) bon j'ai pas eu la moyenne et c'était pas top... mais j'ai eu le double de ma note du bac... à part le partiel ou j'ai eu pire... T.T et ma prof de maths m'a dit que 7.5 en équa diff c'était bien >.<
j'ai raté des annivs, je voyais peu mon copain à cause des révisions...
donc non c'était pas cool... =x
je sais que quand on est affaibli on a plus tendance à être malade... avant j'étais rarement malade(mais en général quand je l'étais c'était plutot intense et ça durait longtemps); fin décembre j'ai eu gastro, mal de gorge, oreille bouchée(pendant 2 semaines, pour bien commencer l'année) et regastro 1 mois après T.T
peut-être un reste du burn out...
et j'ai tendance à taffer au dernier moment... enfin ça depend... et la des fois je l'ai fait... >.< et après je culpabilise...
 
Dernière édition :
18 Janvier 2014
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Olalah je crois qu'il y a des articles qu'il ne faut pas lire le soir, seul, juste avant de se coucher.
Ce n'est pas tant l'article mais plutôt les commentaires de toutes les madz qui m'ont mise dans un état...Une horreur, je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer en lisant tout ces témoignages où je me reconnaissait, où se savait que des amis se seraient reconnus. J'en ai la nausée.


C'est un "Ce n'est pas normal" qui a ouvert les vannes.
"C'est normal d'être hyper fatigué" NON
"C'est normal de déprimer" Pardon ?
Ce sont des phrases que j'aurai pu dire (et que j'ai surement du répondre à une copine ou un copain), non pas pour minimiser une souffrance, mais uniquement parce que je SUIS fatiguée/exténuée, que je déprime (que je comprends en somme), mais NON, ce n'est pas normal, et à l'instant ça me parait d'une évidence foudroyante (j'insiste sur le foudroiement, c'est à frissoner) que je m'en veux terriblement d'avoir eu des conseils bidons à base de "ça va passer", de toujours tout avoir gardé pour moi, d'avoir pleuré des heures, des nuits dans mon lit parce que je pensais que c'était "normal". (Je vais passer sur mon expérience personnelle mais je SAIS, vraiment, je sais.)


Ma mère me disait que c'était normal, pas en pensant à mal biensûr mais plutôt comme un "tu as le droit" de ne pas être bien.

Le problème, c'est qu'on a peut-être le DROIT de se sentir mal, mais très peu de gens ont conscience de leur DEVOIR d'aider leurs proches/autrui à se sentir BIEN, nous mêmes compris. 


Sur ce, j'envoie plein d'amour à toutes les madz, vraiment beaucoup d'amour. <3
 
17 Février 2014
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Je ne suis plus étudiante aujourd'hui, mais je l'ai été, et je suis passée par la case burnout pendant ma 2ème de prépa littéraire - le 1er qui dit "Mais les littéraires ça fout rieeeeen" je le tape avec mon clavier :d

Non sans rire, j'ai passé plusieurs mois complètement crevée, épuisée physiquement et mentalement. Plusieurs de mes potes me disaient gentiment "Mais lâche du lest, tu t'en fous des remarques des profs"... mais justement non, j'étais - et je suis toujours dans une certaine mesure - quelqu'un qui prenait très très à cœur ce qu'on lui disait, et les "C'est du travail bâclé"  me faisaient plus mal qu'un bon coup de pied au cul - avec le recul, ça m'aurait pas fait de mal, un bon coup de pied au cul! J'avais pas peur de me planter, j'avais peur de décevoir les gens qui avaient confiance en mes capacités: les profs.

Bref, je me suis démenée comme une folle au point que j'en ai été malade, que je pleurais tous les dimanche soirs parce que le lundi il fallait retourner en cours, etc. Je ne mangeais plus rien, ma mère s'inquiétait, mon médecin s'inquiétait (et a fini par me mettre en arrêt 2 semaines parce qu'il craignait que je fasse un ulcère - véridique), je dormais 3h par nuit et moi qui ne fumais pas, j'avais des envies de clope à certains moments, comme ça, comme si ça allait calmer mes poussées de stress. Et sur le coup je me disais "Mais c'est bon pour toi, la prépa!" ... Pouêt pouêt. Ca, c'est que les profs vous répètent: "Vous êtes l'élite, les gens qui vont à la fac sont de la merde, etc." C'est à vomir, je suis bien d'accord, mais on nous formate presque pour penser ça, et on se dit "Faut que j'y arrive, j'veux pas aller en fac" (en fait j'ai fait ma 3ème année de licence en fac après la prépa, et c'était so cool!). Bref, non, la 2ème année de prépa n'était pas "bonne" pour moi. Se rendre malade n'est pas hypra bon dans tous les cas! A l'époque, on était tous fiers et heureux d'être en 2ème année. Perso, avec le recul, j'aurais préféré ne faire que la 1ère et me barrer, les bras chargés de méthodes hyper efficaces pour travailler, mais aussi avec toute ma santé.

Dans mon cas, j'ai pensé que le burnout était normal, qu'il fallait en passer par là. Et dans une certaine mesure, on est tous fatigués, qu'on soit étudiants ou déjà sur le marché du travail: y'a des journées difficiles ou des semaines chargées, ça arrive à tout le monde. Mais se rendre malade de stress, ça n'est pas normal. Et c'est un peu "chacun sa limite": j'ai des amis qui ont vécu la prépa comme une lettre à la poste malgré des résultats pourtant très limites. Mais au lieu de vivre ça "pour les profs" ou pour les autres, ils vivaient ça à leur façon. Perso j'ai pas réussi et j'ai fini par craquer.

En fait cette histoire de burnout, c'est très personnel, ça dépend vraiment de notre capacité à encaisser, de nos propres limites. Des fois on les dépasse "en bien" (youhou, sautons tous en parachute!), des fois en mal. Ça apprend aussi à ne plus tout accepter comme je le faisais avant. Du coup, mon sentiment face à ça est très ambigü: d'un côté j'aurais préféré ne pas le vivre. D'un autre, ça m'a changée, je sais ce que je veux et surtout ce que je ne veux plus, et je prends MES décisions en fonction, quitte à froisser certaines personnes.

Bon voilà, vous savez tout ;)
 
21 Septembre 2011
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Lille
Il faut quand même être con pour croire que parce que les heures de cours laissent des plages horaires assez "grandes" (et encore...), les étudiants ne foutent rien ! Les gens qui vous ont dit ça ont fait des études ?!

En 6 ans de droit j'ai pris des anxiolytiques très vite à l'approche des exams et j'ai passé mon 2e semestre de licence sous anti-dépresseurs.
Et encore, j'avais la chance de ne pas à avoir un taff alimentaire à côté, c'était juste du stress.
Je me souviens que je n'arrivais plus à lire mes cours parce que comme je pleurais tout le temps, ma vision n'était pas nette ! Et j'ai fait une sorte de crise d'hyperventilation quand j'ai appris que j'étais admissible à mon concours.

Une madmoizelle écrivait qu'on lui avait déjà dit qu'être étudiant c'était la belle vie par rapport à ce qui suivait.
Alors évidemment tout dépend de votre job, mais pour ma part, ma dose de stress a terriblement diminué depuis que j'ai un travail. Et ça n'est pas parce que je fais des heures de bureau que je bosse plus qu'à la fac, au contraire !
 
19 Décembre 2012
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Allez zou, moi aussi je viens rajouter ma voix à celles de toutes les madz qui ont fait un burn-out : oui, ça existe bien chez les jeunes, et non, on n'est pas assez bien équipés pour le gérer (mais est-on jamais assez équipés face à ça ?)

Moi c'était en 1ere, j'avais tout juste quinze ans, et c'est pas vraiment l'âge auquel on s'attend à avoir ce genre de problèmes. Mais voilà, depuis six mois j'enchaînais les problèmes de santé d'une gravité qui variait, j'étais très mal, mais je devais aller au lycée (1h d'autocar matin et soir, debout 5h30, rentrée 9h30) j'avais plein de boulot, j'étais complètement dépendante des bus, de mes parents, et des profs qui passaient le plus clair de leur temps à nous gueuler dessus (pourtant j'ai toujours été une bonne élève, sauté ma 5e, etc.)
Et puis en octobre, quelque chose s'est cassé. C'est seulement a posteriori que j'ai compris, moi, que ça avait été un burn-out. Parce que concrètement, je n'ai rien arrêté, je ne pouvais pas, on nous parlait de redoublement à longueur de journée et on avait deux heures de colle si on était en retard en cours. D'un coup, j'ai sombré dans une dépression et j'ai développé une horrible saloperie qui me handicape terriblement depuis, le syndrome de l'intestin irritable. Ça n'a rien de classe et aujourd'hui ça me pourrit complètement la vie et m'interdit l'accès à 90% des métiers (tous ceux qu'on ne peut pas faire par télétravail en gros.)

Du coup je me suis traîné ma dépression pendant six mois, j'étais au fond du trou, et je me mettais des coups de pied au cul à tout instant pour me lever, prendre ce foutu bus, crever de douleur pendant l'heure de trajet, faire 3/4 d'heure à pied pour aller consulter une psy qui servait à rien (mais quand j'ai vu que la dépression s'installait j'ai insisté pour avoir un suivi psychologique.)
Puis vers la fin de l'année, j'ai craqué, fait un sale chantage à la psy pour avoir des anti-anxiolytiques, que j'ai eus, et en deux semaines j'étais retapée. Puis je suis partie à l'hôpital parce que pendant deux autres semaines j'étais malade comme un chien, je ne gardais ni eau ni nourriture, alors que je n'avais rien chopé et qu'il n'y avait aucune explication physique au problème...

Bref, cinq ans plus tard je me suis engagée dans le projet ambitieux de mener de front un M1 et une L1 en même temps, et quand en octobre-novembre j'ai constaté que j'étais mal en point et que j'avais perdu dix kilos, j'ai dit STOP, j'ai lâché la L1 sans aucun regret et j'ai sauvé ma santé, cette fois.

Je pense que ceux qui sont à risque pour le burn-out sont ceux qui ne se voient pas sortir de la situation dans laquelle ils sont, pour rien au monde. Au lycée, j'étais complètement soumise aux adultes et il n'était envisageable pour aucun d'eux que je prenne une semaine de repos, alors que j'avais les larmes qui me coulaient sur la figure 24/24h et des maux de crâne à me frapper la tête contre les murs.
Quand j'ai été plus adulte, en M1, je gérais mon temps et mon quotidien (je vivais seule) et même si au début je ne voulais pas lâcher la L1, j'ai fini par comprendre que ça ne me ferait que du mal. Du coup j'ai lâché prise, au bon moment, je crois. Le semestre suivant, j'ai pris tous mes cours en contrôle terminal et je ne venais qu'à genre deux ou trois cours, j'ai passé le reste du temps à me reposer, et ça a fini de me retaper. Heureusement que j'ai pu me permettre de faire ça. Heureusement.

Du coup, si jamais vous trouvez que la pression est trop lourde à supporter, il ne faut pas hésiter trop longtemps avant de prendre la décision de vous préserver et de lâcher prise.
"Ouais mais je dois finir mon année parce que j'ai besoin d'une mention/de la moyenne/du tampon de cette école sur mon dossier..."
Ok, je vous dis juste que moi la fois où j'ai pas lâché prise, je me suis collé une maladie infâme que personne ne sait soigner/traiter/soulager, que je vais me la coltiner toute ma vie et que ça affecte tous les jours mon quotidien, ma vie sociale, familiale, amoureuse, ET mes possibilités de trouver du travail. Et j'ai mal tous les jours, aussi.

C'est surtout pour ça que je vous ai infligé tout un tome de ma biographie, c'est parce que le burn-out n'est pas sans conséquences sur le long terme et même si ça reste impressionnant, on a trop souvent tendance à penser qu'on peut s'en remettre sans séquelles. C'est souvent vrai, heureusement, mais on ne sait jamais, préservez-vous.
 

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