Bref, c'est la notion de causalité qui doit être soulignée. Il me semble qu'Eric Zemmour s'amuse à dire des choses parce qu'il veut lutter contre le politiquement correct (il n'évoque jamais réellement le lien de cause à effet, et c'est en cela que ces propos ne sont pas tout à fait diffamatoires, il joue avec les mots), mais il n'a peut-être pas compris que le politiquement correct ne veut pas dire imbécillité.
Pour le reste, ses propos ne m'atteignent pas. Ce sont ses idées, il a le droit de les faire valoir et d'exister. C'est là où intervient le débat sur la liberté d'expression et ses limites. Quoiqu'il en soit, nous aussi nous pouvons lui répondre. Si nous lui laissons le droit de dire, nous le détenons également.
(Je ressors un vieux débat mais je pense que c'est important).
Je suis entièrement d'accord. D'autant plus qu'il est conscient de tout ça, je me souviens avoir vu une vidéo dans laquelle il répondait à la plainte de la Licra en disant qu'elle aurait pu s'y prendre d'une autre manière, en lui répondant sur le fait que la pauvreté crée de la délinquance par exemple. Seulement les commentateurs se contentent de l'attaquer sur la forme, toujours.
En fait, je ne sais pas c'est quoi le pire, les propos de Zemmour ou la médiocrité de ses contradicteurs...
Faire disparaître Zemmour de la sphère médiatique serait sans intérêt. De manière générale, elle n'a aucunement besoin de Zemmour pour ethniciser le débat politique, pratiquer une misogynie bien crade etc. C'est un peu l'arbre qui cache la forêt. A la limite si j'ai un truc à reprocher à Zemmour là-dessus, c'est de participer pleinement à tout ce cirque qu'il dénonce et d'être grassement rémunéré par lui.
Ce qui m'énerve chez lui aussi, c'est qu'il ne se positionne pas. Il tire un constat amer de la société, de la "modernité" mais qu'est-ce qu'il a à proposer ? Je n'aime "pas" les intellectuels qui se cachent, quels qu'ils soient. L'objectivité des présentateurs qui animent les débats politiques, on repassera. Le choix des invités, des questions, leur orientation, ça n'est pas neutre.
Pujadas fait le choix de F. Langlet comme "expert" supposé expliquer l'économie aux français, comme si le libéralisme était le seul courant économique qui vaille. Le choix des invités de Calvi n'est pas plus impartial. Rien que des planqués et des faiseurs d'opinion. Tout comme Zemmour.
Du coup, j'ai regardé le débat et j'ai eu envie de réagir. Le seul moment qui m'a intéressé est son échange avec Polony, le reste étant du bla-bla. Apathie, du vent. Sur l'individualisme d'ailleurs, j'étais plutôt d'accord avec Zemmour. L'individu totalement libre, échappant à toute structure, norme sociale... une farce. Tout ça, ça joue sur notre représentation du monde.
Bref, c'est marrant de voir que Zemmour s'inspire de Michéa mais Polony a raison, il l'a mal compris. Du moins, il tombe dans les travers que Michéa dénonce. Et il sert d'idiot utile accessoirement. Et sur l'individualisme des Lumières, autant je suis d'accord pour Voltaire qui n'était qu'une crapule mais Rousseau voilà, rien à voir. Le droit d'inventaire c'est ça, peut-être qu'un jour on reverra les références culturelles que l'on met en avant.
Puis sur le salariat des femmes, il est évident que ça a surtout profité au patronat. Et je ne suis pas pour un retour en arrière mais je trouve qu'il y a beaucoup de critiques à faire. L'émancipation des femmes n'a pas profité à toutes.
A des femmes comme E. Badinter, très certainement. Mais aux quinquagénaires qui ont passé une bonne partie de leur vie à l'usine ou à faire du ménage, j'en suis moins sûre. Sans oublier que les contraintes ne sont absolument pas les mêmes. Et là où j'ai quelques reproches à formuler au féminisme bon teint, c'est d'avoir oublié les femmes issus de milieux populaires et de ne pas tenir compte de leurs aspirations ou de les mépriser (le fait qu'une femme voie dans la maternité une forme d'accomplissement par ex).
Et ça MLP l'a bien compris.