Aucune envie de voir cette série après avoir vu la bande annonce, ni de la censurer, ou alors il y aurait beaucoup à censurer ! Puis l'aspect bad-buzz-pub, bof.
Mais envie de réagir à l’article.
L’histoire de l’autrice a évidemment autant de valeur qu’une autre. Mais le choix des scénaristes/réalisateurs/producteurs n’est pas neutre, et n’est pas équivalent à un autre choix. Ce n’est pas UNE histoire, c’est une histoire (fictive) choisie pour être scénarisée/filmée/diffusée. Et c’est une couche en plus de grossophobie comme si on n’avait pas déjà 99% des séries/films/etc. qui étaient déjà grossophobes, ne fut-ce qu’implicitement en terme de réprésentation.
De plus l’autrice à la fois distingue et assimile obésité et troubles alimentaires. A la fois disant que ]ce n’est pas parce qu’on est gros qu’on est malade] et que [l’obésité est une maladie]. Les problèmes souvent associés (hypertension, troubles alimentaires, hypercholestérolémie, etc.) en fait ne devraient pas être assimilés. Parce qu’il y a des minces souffrant de ses problèmes et des gros-se-s n’en souffrant pas.
Et en fait, je m’en fiche de savoir s’il est juste ou faux de considérer l’obésité comme une maladie. C’est l’une des rares « maladies » (on peut ajouter les addictions mais c’est précisément révélateur) qui autorisent les gens à être
intrusifs, violents, discriminants, stigmatisants en argumentant que c’est pour le bien des personnes visées. En fait, les seul-e-s à pouvoir dire si leur obésité (en tant que telle) est handicapante, c’est les obèses.
Enfin j’ai aussi un problème quand l’autrice évoque le déni et le changement de regard des gens. Je ne vois pas comment un-e gros-se peut être dans le déni à moins de vivre en ermite, en s’habillant de peaux de bête. Dire je suis gros-se et bien dans ma peau, ça n’est pas du déni. Et c’est autorisé. Et c’est bon pour le moral et donc pour la santé. La stigmatisation est mauvaise pour le moral, et donc mauvaise pour la santé. Et si le regard des gens a changé avec ses -67kg, c’est … précisément de la grossophobie. Dire « c’est bon de maigrir parce que la société valide » c’est un peu grossophobe aussi.
Je n’ai absolument pas envie de nier ou dénigrer l’histoire et l’expérience de l’autrice. Vraiment.
Mais en quelques temps le bypass est devenu extrêmement populaire et des gens qui n’y connaissent rien en viennent à le suggérer comme on parlerait de changer de coupe de cheveux. Vraiment tout mon respect pour le choix de l’autrice et le fait qu’elle l’ait bien vécu, mais c’est pas anodin, c’est dangereux, et l’amaigrissement avec ça a plein de conséquences trop peu évoquées.