J'émerge aussi, après un début de semaine surréaliste. J'ai l'impression d'être un peu ailleurs, comme si j'étais en dehors de mon corps et que j'observais tout ce qui se passe tout autour de moi. J'ai du mal à croire en la réalité dans laquelle nous vivons désormais.
J'étais à Pigalle vendredi soir, avec une pote. On était allées voir un concert. Au moment de nous séparer au métro, la coloc de ma pote l'appelle et lui interdit de rentrer chez elle : la première fusillade vient d'avoir lieu et ma pote habite dans le quartier de République, à quelques rues à peine de là ou elle s'est déroulée. On pense à un règlement de comptes, on checke les infos et là on voit, on découvre tout et on comprend que ce qui se passe est très grave. Premiers instants de panique, on appelle nos amis et copains pour vérifier qu'ils vont bien, on reçoit des appels de nos proches qui demandent des nouvelles, je réalise que ma tante et mes cousines sont au stade de france, j'aimerais les appeler pour me rassurer et prévenir ma famille pour leur dire que tout va bien pour moi mais je n'ai plus de batterie. On finit par prendre un taxi pour rentrer chez la soeur de ma pote. Dans la rue ou nous arrivons il y a un commissariat et plein de polciiers très tendus, en gilet pare balles et le casque à la main. Ils nous ont ordonné de rentrer chez nous. On rentre enfin, je récupère mon téléphone et réponds aux messages angoissés de ma famille et de mes proches. On essaie de se réconforter, de se rassurer un peu mais comment faire quand on voit les nouvelles qui défilent,le nombre de morts qui s'allonge, qu'on entend les hélicos tourner au dessus de nous, que tout ça nous donne froid a l'intérieur et qu'on ne peut s'arrêter de trembler ?
C'est tellement absurde. Prendre un verre, manger au restaurant, aller à un concert, profiter de la vie et se faire tirer dessus. Bêtement,lâchement. Tout ça pour quoi ? Pour répandre leur idéologie d'un autre âge dont personne ne veut, la terreur, la haine et la division dans notre pays. Tout ça pour rien oui, on ne se laissera pas faire, ils ne nous empêcheront pas de continuer à vivre, de vivre tout ce qu'on a encore à vivre et de la façon dont on veut le vivre. Ces gens là ont été tués pour rien.
Aujourd'hui, je ne sais plus trop quoi penser. J'essaie de ne plus le faire, d'oublier que moi aussi j'ai peur quand je vais à la fac, quand je prends le métro. J'essaie de faire ce que j'ai à faire de manière automatique, sans trop réfléchir, comme ça je n'angoisse plus. J'aimerais trouver du réconfort auprès de mon copain mais il a lui aussi, comme tant d'autres, perdu une amie au Bataclan. Je n'ose pas trop lui parler de tout ça. Tout me paraît si irréel.
ça fait 3 fois que je me retrouve dans une ville qui connaît un état d'urgence après un attentat : j'étais a Toulouse en 2012, à Paris en janvier et là rebelote. J'en ai marre de ressentir cette insécurité terrible à chaque fois, de regarder tout le monde de travers pendant les premiers jours, de tout m'interdire en attendant que ça passe, de m'imaginer quand est-ce que ça pourrait arriver, qu'est ce que je ferai, de craindre pour mes proches etc.. Est ce qu'on va devoir revivre tout ça tout au long de notre vie ? Devoir "s'habituer" à tout cela ? Je ne veux pas d'un monde comme cela.
On est plus forts que tout ça.
Pensez-y vous autres, si vous voulez briser Paris allez y les gars mais "good fucking luck" comme dirait l'autre, vous n'êtes pas les premiers à essayer, personne n'y est encore arrivé.
J'étais à Pigalle vendredi soir, avec une pote. On était allées voir un concert. Au moment de nous séparer au métro, la coloc de ma pote l'appelle et lui interdit de rentrer chez elle : la première fusillade vient d'avoir lieu et ma pote habite dans le quartier de République, à quelques rues à peine de là ou elle s'est déroulée. On pense à un règlement de comptes, on checke les infos et là on voit, on découvre tout et on comprend que ce qui se passe est très grave. Premiers instants de panique, on appelle nos amis et copains pour vérifier qu'ils vont bien, on reçoit des appels de nos proches qui demandent des nouvelles, je réalise que ma tante et mes cousines sont au stade de france, j'aimerais les appeler pour me rassurer et prévenir ma famille pour leur dire que tout va bien pour moi mais je n'ai plus de batterie. On finit par prendre un taxi pour rentrer chez la soeur de ma pote. Dans la rue ou nous arrivons il y a un commissariat et plein de polciiers très tendus, en gilet pare balles et le casque à la main. Ils nous ont ordonné de rentrer chez nous. On rentre enfin, je récupère mon téléphone et réponds aux messages angoissés de ma famille et de mes proches. On essaie de se réconforter, de se rassurer un peu mais comment faire quand on voit les nouvelles qui défilent,le nombre de morts qui s'allonge, qu'on entend les hélicos tourner au dessus de nous, que tout ça nous donne froid a l'intérieur et qu'on ne peut s'arrêter de trembler ?
C'est tellement absurde. Prendre un verre, manger au restaurant, aller à un concert, profiter de la vie et se faire tirer dessus. Bêtement,lâchement. Tout ça pour quoi ? Pour répandre leur idéologie d'un autre âge dont personne ne veut, la terreur, la haine et la division dans notre pays. Tout ça pour rien oui, on ne se laissera pas faire, ils ne nous empêcheront pas de continuer à vivre, de vivre tout ce qu'on a encore à vivre et de la façon dont on veut le vivre. Ces gens là ont été tués pour rien.
Aujourd'hui, je ne sais plus trop quoi penser. J'essaie de ne plus le faire, d'oublier que moi aussi j'ai peur quand je vais à la fac, quand je prends le métro. J'essaie de faire ce que j'ai à faire de manière automatique, sans trop réfléchir, comme ça je n'angoisse plus. J'aimerais trouver du réconfort auprès de mon copain mais il a lui aussi, comme tant d'autres, perdu une amie au Bataclan. Je n'ose pas trop lui parler de tout ça. Tout me paraît si irréel.
ça fait 3 fois que je me retrouve dans une ville qui connaît un état d'urgence après un attentat : j'étais a Toulouse en 2012, à Paris en janvier et là rebelote. J'en ai marre de ressentir cette insécurité terrible à chaque fois, de regarder tout le monde de travers pendant les premiers jours, de tout m'interdire en attendant que ça passe, de m'imaginer quand est-ce que ça pourrait arriver, qu'est ce que je ferai, de craindre pour mes proches etc.. Est ce qu'on va devoir revivre tout ça tout au long de notre vie ? Devoir "s'habituer" à tout cela ? Je ne veux pas d'un monde comme cela.
On est plus forts que tout ça.
Pensez-y vous autres, si vous voulez briser Paris allez y les gars mais "good fucking luck" comme dirait l'autre, vous n'êtes pas les premiers à essayer, personne n'y est encore arrivé.