inkme;4775197 a dit :
Cet article est tout bonnement génial, merci énormément!
Néanmoins, il y a un petit truc sur lequel j'ai du mal au niveau de la dissert', j'espère que certaines pourront m'aider.
Mon prof de l'année nous ayant expliqué que nos disserts ne devaient pas obligatoirement contenir de sous-parties (que de simples parties sans arguments différents suffisaient), c'est rentré dans ma tête.
Du coup, quand la Mad de l'article m'explique que je dois mettre trois sous-parties, chacun consistant en un argument, je ne comprends pas...
Disons que je ne vois pas comment mettre différents arguments.
Par exemple, là, prenons sa deuxième partie pour laquelle elle dit en gros "On peut choisir de faire le mal"
D'accord, mais mes trois sous-parties c'est quoi?
Le truc c'est juste que j'aimerais un petit exemple histoire de comprendre dans quelle logique on fait des sous-parties...
serviiiice après veeeente des articles j'écouuuuute
Alors.
T'as ta grande partie. Tes trois grandes parties en fait. Chacune concerne marque une évolution dans ta pensée. Schématiquement :
1. Je pense que...
2. Ah oui mais en fait...
3. Donc finalement je pense que.
(Bon, c'est un plan dit "dialectique" ça, tu peux en faire d'autre. Mais c'est le plus facile à mettre en place quand on est pas génie de la philo je trouve).
Mettons que tu ais le sujet : L'argent fait-il le bonheur ?
Problématique : Le bonheur comme état de félicité durable est il compatible avec le caractère indéterminé de l'argent.
1. L'argent c'est quand même bien pour nos BESOINS mais ça titille nos DESIRS qui sont illimités : insatisfaction.
2. l'argent est un moyen et pas une fin en soi. Ce n'est pas l'Argent qui y fait le bonheur "il y contribut".
3. L'argent n'a rien avoir avec le bonheur, le bonheur peut se vivre pauvre si on est au moine méditant au Tibet, les deux questions n'ont juste pas de rapport entre elle : l'argent est le domaine du présent, du contingent, du variable, le bonheur est du domaine du continu, de la psyché blablabla.
Chacune de ces parties est déjà bien complète et en ce sens tes profs en te disant que tu n'as pas à faire de sous parties te disent en fait : c'est déjà pas mal que t'aie tes trois idées, vu le niveau général de philo en france on va se contenter de ça.
Sauf, qu'à mon sens, c'est vous rendre un faux service. En ne vous présentant pas le travail des sous parties ils vous laissent un peu à vos "chevaux fougueux" de l'imagination et tu te retrouves avec des copies qui partent dans tout les sens, qui se répète, qui vont dans le sens du pire danger de la philo :
la paraphrase. Tu te retrouves à répéter ton idée jusqu'à avoir finit ta page de copie double.
Si tu te forces à découper ton travail d'argumentation en trois sous parties tu éviteras la paraphrase et ta réflexion gagnera sans effort en profondeur.
Les sous parties n'apportent rien de nouveau dans le sens ou elles ne sont pas des grandes parties. Elles rendent la grande partie concrète, ça permet à ta dissert d'éviter les pages et les pages de baratin théorique pour enfin aller vers le concret.
Pour donner un exemple :
1. Argent = aide au besoin, torture au désir.
a. Homme = animal, il a des besoins comme manger etc... l'argent à ce niveau là est un outil pour nous permettre de satisfaire à ces besoins. C'est noble car l'outil est le propre de l'homme.
Cf les premières pierres taillées. Or plus un outils est évolué plus il peut remplir un nombre de tache varié, de façon efficace et le plus facilement possible : à ce niveau l'argent est un très très bel outil, facile à fabriquer et aux usages théoriquement infinis.
b. Mais l'homme ne se définit pas que par ses besoins. Il a aussi des désirs. Alors que les besoins sont limités, les désirs sont par nature illimité : après un désir vient un autre désir. Or l'argent, par sa nature d'outil qui peut servir à tout, CF ta sous partie a, est l'outil idéal de ces désirs infinis : il peut servir à tout alors il donne envie de tout.
CF supplice de Tantale : on a toujours envie de plus et pourtant ça se dérobe à nous engendrant de la frustration.
c. L'argent ne fait pas le bonheur, il nous permet de survivre tout en créant de l'insatisfaction. Précisément car l'argent est un outil : il n'a pas de fin en sois, tout dépend de la façon dont on l'utilise. Ce n'est donc pas du côté de l'argent qu'il faut se poser la question mais du côté de celui qui possède l'argent.
CF le moine bouddhiste qui vit sans argent pour atteindre le nirvana (encore que l'assimilation nirvana=bonheur est foireuse m'enfin...).
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Comme tu peux le voir dans cet exemple je suis un cheminement logique : a chaque fois je pars d'une définition ou d'une opposition simple (homme : animal / désir ? besoins / moyen ? fin) et j'en tire les conséquences, j'en tire les ficelles jusqu'à avoir épuisé le sujet de mon grand I "l'argent = frustration" sous toute les coutures de telle façon que je suis FORCEE de passer au grand II.
C'est pas moi qui me dit : olala, j'en ai marre de ce grand I, vient on va réfléchir à une autre idée et ça sera le grand II.
Mes sous parties me servent à bien montrer ce qu'il s'est passé dans ma tête : j'ai retourné le problème dans tout les sens et pourtant ça continue à ne pas marcher, je DOIS donc passer au grand II sinon je ne trouverais jamais de réponses à ma question.
A chaque sous partie correspond donc une facette de ton argument, un peu comme une pyramide : t'as ta pyramide, le grand I, et t'as les facettes de cette pyramide, tes sous parties.
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Découper ton travail en sous partie te permettra aussi de bien te servir de tes exemples. Le risque c'est soit trop soit pas assez, soit trop à un endroit de ta copie et puis plus rien ensuite. En te fixant l'objectif d'un exemple par sous partie tu es sur d'avoir la bonne dose, de façon équitable dans toute ta copie.
Ici j'ai mis les exemples en italique : le premier est historique, c'est une référence à la préhistoire, le deuxième est littéraire avec tantale, enfin le troisième tient à de la culture G.