terrific-fluffy-bunny;4763061 a dit :
J'ai toujours pensé que littérature faisait plutôt référence à des considérations grammaticales, syntaxiques, stylistiques, à des tournures de phrase, des figures de style... Indépendamment de l'histoire que peut raconter l'ouvrage en lui-même.
Alors que Harry Potter, par exemple, ou le Seigneur des anneaux, sont déjà des ouvrages traduits dont ça perd directement de l'intérêt du point de vue littéraire à moins de l'étudier en version originale, et surtout sont clairement écrits pour raconter une histoire et non pour des prouesses littéraires...
La littérature ça me semble plus être un tout que des seules considérations de langue... d'ailleurs en France, les commentaires de texte ne sont pas des commentaires stylistiques (ligne par ligne, on analyse tout ce qui a trait, avec figures de style etc) comme dans certains pays, mais des commentaires composés pouvant avoir des axes portant sur le genre littéraire, un thème précis, etc, en plus d'un axe sur le style ("en quoi cet extrait relève t-il de l'ironie?") par exemple.
Ta remarque sur le fait qu'on "perd directement de l'intérêt du point de vue littéraire" car ils sont traduits peut être appliqués à TOUS les romans en langue étrangères.
Exit donc Dostoïevski et Tourguéniev car peu peuvent les lire et étudier en langue originale?
Si ça perd de l'intérêt car tu lis intérêt au style, à quoi bon les étudier selon toi.
Je trouve cela assez absurde en fait, dans ce cas là ne lisons que des œuvres dites "littéraires" qu'en VO, dont on maîtrise suffisamment la langue pour en apprécier le style (ce qui vient à ne lire, pour l'immense majorité des gens, que des livres écrits en français).
terrific-fluffy-bunny;4763246 a dit :
flo0;4763159 a dit :
terrific-fluffy-bunny;4763061 a dit :
J'ai toujours pensé que littérature faisait plutôt référence à des considérations grammaticales, syntaxiques, stylistiques, à des tournures de phrase, des figures de style... Indépendamment de l'histoire que peut raconter l'ouvrage en lui-même.
Alors que Harry Potter, par exemple, ou le Seigneur des anneaux, sont déjà des ouvrages traduits dont ça perd directement de l'intérêt du point de vue littéraire à moins de l'étudier en version originale, et surtout sont clairement écrits pour raconter une histoire et non pour des prouesses littéraires...
Surtout Harry Potter, le style est vraiment bof.
Après de dire que les films et les BD sont de l'art, on est d'accords, mais on ne peut pas prétendre que tout ce qui est papier est littéraire.
C'est pas tout à fait comme ça que ça marche, et ça n'enlève pas de qualité au récit bien entendu... seulement tu ne lis pas du Doubrovsky dans le même intérêt que le Hobbit...
J'aimerais bien savoir pourquoi il faut écrire de manière ampoulée et compliquée et parfois même méprisante pour être considéré comme la "vraie littérature" quand même. Alors oui, certes, Balzac et Zola, à mes yeux, ont un pouvoir hallucinant dans leurs nouvelles, comme si le moindre mot était étudié pour être à cette place là et pas ailleurs, certes Georges Pérec s'est royalement amusé en long en large et en travers avec ses romans et ses travaux, certes Flaubert a pu être photographe de son temps etc... Mais à la base de chez base, la littérature vient de l'envie de raconter des histoires.
D'où une histoire devrait être méprisée pour la simple raison que son auteur avait autre chose qu'un balai dans le derrière, ou parce qu'au lieu de s'écouter parler il a écrit quelque chose de différent ?
Je déteste les éditions de Minuit parce que pour moi elles représentent tout ce que je déteste dans la littérature française : rétrograde, nombriliste et élitiste.
N'empêche que quand je croise quelqu'un qui lit du Minuit ou qui me demande du Minuit en librairie je vais pas lui cracher à la tronche.
Oui, quand on parle de littérature, on peut ne considérer que l'esthétique littéraire : ça n'empêche, l'esthétique littéraire ne prend pas les "sous-genres" en compte. "Esthético-littérairement" parlant, pour moi Lévy c'est pas tip-top, mais Bottero c'est génial, ou Kérouac c'est un supplice, mais London c'est surkiffant.
En plus l'esthétique à la base, c'est un truc super personnel et subjectif. Donc voilà, je trouve ça un peu exagérer de juger les gens sur leurs lectures...
Il y a des critères pour rentrer dans une catégorie, et sans ces critères la catégorie n'existe plus or des romans comme Harry Potter ne rentrent pas dans ces critères et ne sont donc pas considérés comme littéraires; oui, il faut écrire d'une manière stylée, "ampoulée" et "s'écouter parler" si tu veux, bien que ça me fasse grincer des dents et me paraisse assez méprisant mais je vois ce que tu veux dire...
On pourrait dire que les romans littéraires sont des romans "de moyen" alors que les romans qui racontent une histoire sont écrits dans une optique "de but"...
Non, il ne faut pas écrire de manière "ampoulée" ou "s'écouter parler" pour être considérée comme une œuvre littéraire: "L'étranger" de Camus (l'exemple le plus évident qui me vient) n'est pas spécialement ampoulé dans son style, pourtant il est considéré comme une grande œuvre littéraire.
Je ne comprends pas ton opposition entre "de moyen" et "de but": énormément de romans considérés comme de la littérature allient les deux il me semble (le style ET une histoire):
Je dirais que Zola a écrit pas seulement L'Assomoir pour le style (le choix du thème de l'alcoolisme n'a sûrement pas été fait au hasard...), Victor Hugo a écrit des textes dans un but politique (il n'aimait pas Napoléon III si je me souviens bien, et ça se retrouve dans certaines choses qu'il a écrites, et on peut trouver aux Misérables d'autres buts, par l'histoire que ce livre raconte, que stylistiques).
Ne voir chez des auteurs "que" le style et pas le reste, ça me semble un peu absurde pour juger de leur qualité, qui doit être liée au reste de leur œuvre (l'histoire, etc).
L'Art pour l'Art des Parnassiens s'opposaient au romantisme et ses sujets sociaux/politiques, est-ce à dire que tout ce qui relève du genre romantique ne sont pas des œuvres littéraires?
En littérature étrangère, Gogol et Boulgakov sont considérés comme des "auteurs" (sous-entendu écrivant de la "littérature") par à peu près tout le monde, alors qu'on retrouve dans certaines de leurs œuvres des "buts" (dénonciation du servage et de l'absurdité du fonctionnariat chez l'un, entre autres, et dénonciation de la Terreur des années 30 en URSS chez l'autre, entre autres aussi). Sans compter les éléments fantastiques présents dans certaines de leurs œuvres.
Si je reprends Dostoievski, tous les livres que j'ai lu de lui ne racontent pas des histoires "au hasard", seulement dans le but d'avoir un prétexte pour montrer son style... de manière plus générale, la littérature russe dite "classique" entend montrer voire proposer une certaine vision de l'Homme.
Pour ce qui est considéré comme de la "sous-littérature" de part leur genre je m'interroge: est-ce que vraiment, en France, de nos jours, "Dracula" de Bram Stoker et "Frankenstein" de Mary Shelley sont considérés comme ne relevant pas de la "vraie" littérature
Idem pour "Les aventures de Sherlock Holmes" de Conan Doyle?
J'ai toujours vu/lu/entendu qu'ils étaient classés comme des oeuvres de littérature, quand bien même ils sont souvent classés, en librairie, dans les rayons de littérature de genre (fantastique et policier).
A part ça, je crois que @shield et @tessy ont tout dit.