Merci pour cet article !
J'aimerai extrapoler à toute la culture dite "pop-culture" ou "culture geek" en fait.
J'ai 28 ans, j'ai grandi avec le Club Dorothée et les Minikeums. J'ai apprit à lire avec la BD (Tintin principalement) et j'ai heureusement eu des parents qui n'ont jamais rechigné à me voir lire des BD. J'ai aussi très vite lu des bouquins (abonnée à l'école des loisirs dès la primaire). Mon père ne lisait pas, ma mère peu, surtout pas des BD, et ils m'ont toujours encouragé dans mon dévorage de livres. Ils étaient plus critiques envers les dessins animés, et ces mangas qu'ils trouvaient violents et mal animés (mais ils avaient un certain respect pour les Disney, et ma mère m'emmenait voir le classic chaque année). A l'adolescence, j'ai continué à regarder des dessins animés, j'ai découvert un peu plus en profondeur les jeux vidéos, j'ai découvert les comics (toujours pas plus accrochés aux mangas, mais j'y reviendrai). Je n'ai pas non plus lâché le dessin, et la découverte du comics m'a fait découvrir autre chose que Tintin, Astérix et Gaston.
J'ai aussi découvert un peu plus la culture cinéma de mon enfance, qui m'avait échappée. Si j'adorais Indiana Jones, j'avais échappé à Star Wars, Retour vers le Futur et compagnie. Je me suis rattrapée. Le Seigneur des anneaux à commencé à sortir à cette époque là.
J'ai passé un bac L option art plastique avec la ferme intention de faire "quelque chose là dedans et plus particulièrement de la BD".
J'ai fait une année de prépa arts plastiques puis j'ai étudié la BD à St-Luc. J'ai découvert encore plus de merveilles en BD, mais aussi le snobisme des gens non initiés (en dehors de mes parents). Entre les anecdotes pourries qu'on me racontait "tu devrais en faire une BD" et la non considération du genre dans les médias généralistes (en général on parle de la sortie du dernier Spirou/Astérix en disant que ça va ravir les enfants, et on parle des dessinateurs de presse. Point.) Faut-il rappeler que Spiegelman a raflé le prix Pullitzer ? =_='
Bref, plus j'ai grandit, plus j'ai affirmé mes goûts dans ces cultures de l'imaginaire mal considérés du grand public. Je ne prétends pas m'y connaître en "qu'est-ce que la littérature" comme beaucoup d'entre vous dans ce débat (beaucoup d'étudiantes en fac de lettre et libraires à ce que je vois !) mais voilà, je me rends compte que le lis Harry Potter, le Seigneur des Anneaux, des BD hétéroclites, de Maux et Persépolis aux Nombrils et aux super-héros, je reste fan des premiers Star Wars, je découvre les zséries télé avec grand plaisir et la découverte de Doctor Who a été une claque monumentale (j'adore cet univers foufou d'amouuuur).
(Pourquoi pas de manga ? Je n'ai aucun mépris envers la culture japonaise, j'ai vu des animes étant gamine, j'ai essayé de lire des manga (j'ai même dévoré Death Note en scan sur internet avant que ça sorte chez nous) mais je reste très hermétique à l'imaginaire et la culture japonaise. Sans la mépriser, je crois que c'est une culture qui est simplement trop éloignée de mes codes imaginaires personnels. J'ai vraiment du mal. Soit. C'est pas grave).
Et quelque part j'avais une certaine gêne à "rester bloquée" dans une sorte de pseudo post adolescence. Je regardais les copains autour de moi : il y a les adulescents comme moi qui aiment le métal, les trucs gothiques, les mangas, les jeux vidéos. Et les autres. Et ben les autres, ils m'emmerdent. Ils sont ternes. Ils travaillent en politique, dans le commerce ou quoi, vont voir "mais qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu" et déclarent que c’est un chef-d'oeuvre et lisent Musso. Gné... Et je devrais me sentir inférieure à ces gens-là parce qu'ils sont la majorité normée de ce que le monde adulte est censé être ? Suis-je vraiment restée une gosse, une enfant ? Ai-je un manque de maturité ?
Dernièrement, mon homme m'a offert un parapluie Star Wars sabre laser. Deux réaction : "whoaa trop bien ça fait un an qu'on en cherche un !" et "Je vais sortir avec ça dans la rue ?". Ce cadeau a marqué une prise de conscience claire et nette dans mon esprit : OUI ! Oui je vais sortir avec et j'en serait fière. Parce que au fond, c'est ma culture. Je suis née en 86, j'ai grandit avec tous ces codes, ils ont forgés mon imaginaire et ma personnalité, et les nouvelles productions qui vont dans ce sens me plaisent, et continuent d’exciter mon imaginaire. Pourquoi j'aurai honte de ma culture, au final ? C'est une culture riche, partagée, vivante. Elle comporte sont lot de médiocrité, comme toute production culturelle. Ces médiocrités ne traverseront pas les âges, mais je suis persuadé qu'une bonne partie de la culture actuelle seront les classiques des siècles prochains. Et oui, je suis adulte. Je bosse comme indépendante, c'est pas facile tous les jours. Je vis en couple. Je gère mon appart et mon budget. Ma voiture, mon chat. Je suis en couple et on est fiancés. Tout va bien. Merci. Et j'ai un parapluie sabre laser !
Ca fait du bien des articles comme ça.
Mais je n'en ai plus besoin pour me convaincre que j'ai raison. Bordel !