Tu me manques sans me manquer.
Attends, avant de bouder.
Tu me manques dans le sens où je n'ai plus "accès" à toi, où je ne sais plus avec qui partager ces choses (notamment une blague d'humour noir que tu aurais adoré) qui m'arrivent et qui auraient trouvé parfait réceptacle auprès de toi. Dans le sens où je pense tous les jours à toi, à ce que tu fais en ce moment, si tu es plus heureuse sans moi. Si toi aussi tu te poses la question.
Je t'en veux, de m'avoir fait du chantage. Je sais que quelque part tu avais à le faire, non seulement pour me tester mais sans doute pour te rassurer. Au moment où j'ai vu ton message, j'ai vu la petite fille que tu étais. Je suis désolée de l'avoir un peu égratignée, j'avais aussi à le faire.
Tu ne me manques pas parce que malgré tout, malgré ma rancœur restante, ça ne change pas ce que j'éprouve pour toi. Le vrai, le sincère amour, dénué de tout attachement, de tout "amourachement", comme dirait ta maman. Je t'aime assez pour te laisser partir tranquillement si notre relation ne te convient plus, ce que tu as fait. Comme de ton côté tu m'aimes assez pour me faire "du mal", pour mon bien. Parce que ma situation te touche.
Peut-être que nous ne nous recroiserons pas avant un moment, un petit peu comme il y a quelques années. Ça me laisse le temps de me battre contre mes démons, contre ce qui t'a fait faire volte-face. Je te reviendrai, si tu le veux, avec plus de lumière dans le cœur, plus d'amour pour moi-même, et certainement plus de respect pour toi.
En me mettant sous le nez tout ça, tu m'as permis d'accéder à une certaine liberté, à une certaine conscience. Et puis j'ai enfin intégré que tu m'aimais.
Merci, pour tout ce que tu as fait, et ce que tu es.