Cela fait 4 ans que j'ai avorté. Contrairement à la plupart des Mad'z ici, je n'ai pas pu passer par la méthode médicamenteuse... Je me suis rendu compte assez tard de ma grossesse, et je ne voulais pas y croire, donc je repoussais tout. Le plus dur, à l'époque, a été d'aborder le sujet avec mes parents. Avec mon copain de l'époque, on ne voulait absolument pas le garder. J'ai avorté à 3 mois de grossesse, et j'ai vraiment détesté ces sensations : la nausée à longueur de journée, des sautes d'humeur (je passais du rire au larme, j'hurlais pour un rien, ...), et surtout la fatigue. Je n'ose imaginer ce que c'est à 6 mois...
Pour tous les rendez-vous pris avant l'avortement mon copain m'avait accompagné. Sur tous les professionnels que j'ai pu rencontré, aucun n'a essayé de me convaincre de le garder. Par contre, et ça je l'ai toujours plus ou moins voulu à mon ex, le jour de l'avortement il n'a pas pu être à l'heure et ne m'a retrouvé que le soir (il faisait un stage militaire et donc impossible de libérer). Le chemin jusqu'à la clinique, seule, c'est vraiment le moment le plus éprouvant. J'ai voulu faire marche arrière à plusieurs moment, même si c'était mon choix l'avortement, et je ne voulais absolument pas être mère.
Les mois qui suivirent l'avortement ont été dur. Dans ma famille, ou pourtant on parle de tout, il n'y a eu que mes parents au courant. Je ne sais même pas si ma soeur le sait. C'était donc dur, car même si je ne voulais pas en parler, la vie continuais comme si rien ne s'était passé. Aujourd'hui encore, je n'en parle pas autour de moi, ou alors très peu (si je vois qu'une amie se pose des questions ou a peur d'être enceinte je lui raconte mon histoire, juste pour qu'elle sache ce qu'il faut faire). Mes meilleures amies ne sont pas au courant. Mon copain actuel non plus.
Avant d'écrire cette réponse, j'étais persuadée que cela faisait partie de mon passé et que j'avais tourné la page.Pourtant, malgré ces 4 années qui se sont écoulés, j'ai du faire de nombreuses pauses pour ne pas finir en pleure...
Aujourd'hui, au moindre retard de mes règles j'ai peur. Peur de devoir de nouveau avorter. Je ne regrette pas ce choix, loin de là. Juste je n'ai pas envie de revivre tout ça.
Je te souhaite beaucoup de courage
@Lapinette. Le plus important c'est d'être entouré par des personnes qui ne te jugent pas, et qui te soutiennent