Je n'ai jamais été dans cette situation et je ne peux par conséquent pas me mettre complètement à votre place, vous les madz qui ont connu ou connaissent toujours ce genre de relation.
Mais de mon point de vue extérieur, voilà ce que j'aurais envie de conseiller si j'avais une amie dans ce cas-là : la première chose c'est bien sûr de prendre conscience. Et pas seulement conscience de l'état de dépendance dans lequel on se trouve par rapport à cette personne, non, prendre aussi conscience de ce que cette dépendance signifie pour cette personne. J'ai le sentiment que réaliser pleinement que l'être aimé prend
plaisir ou "au mieux" est
indifférent à notre souffrance, à notre domination, à l'étouffement de notre personnalité et de tout le positif qui nous définit, c'est quelque chose d'assez violent qui peut être un premier électrochoc, qui initierait vraiment l'envie de se décrocher.
Ensuite, ça peut paraître terriblement simplet, mais je crois qu'il est essentiel, avant de commencer à mettre de la distance ou alors rapidement après, de trouver quelque chose qui vous fasse exister hors de cette personne. Quelque chose que vous n'avez pas partagé avec lui, mais qui vous plaisait avant votre rencontre, ou bien quelque chose de complètement nouveau. Apprendre à dessiner ou à jouer d'un instrument de musique, découvrir un nouveau sport, s'investir dans une cause... Pas pour fuir une réalité oppressante (type je m'abîme dans la course à pied pour éviter de penser au fait qu'il ne m'aime pas assez), mais bien pour se sentir vivant et actif dans un contexte qui n'a rien à voir avec lui/elle, dans lequel on s'apporte quelque chose, et auquel on peut penser avec enthousiasme pour un projet futur (bientôt l'expo Machin, demain je m'entraîne avec Bidule, la prochaine fois j'essaye le tricot avec deux couleurs de laines différentes).
C'est vraiment peut-être de la grosse psychologie de comptoir, mais j'ai l'impression que l'essentiel, pour sortir de ce genre de relations, est de réussir à se rappeler que notre bonheur
ne dépend pas de la personne qui nous paralyse. C'est un pouvoir qu'on lui a nous même donné, à un moment ou un autre de la relation, et de manière plus ou moins consciente, mais qu'il nous appartient aussi de reprendre. Et je pense qu'être capable de se donner soi-même du bonheur, des envies de projets, des petits espoirs du quotidien ("j'espère que je vais réussir à réussir cette recette" ou "ce soir je vais courir, pourvu qu'il fasse beau") sans que l'autre y aie quoi que ce soit à voir, c'est un premier pas pour se réapproprier son quotidien, pour réapprendre à vivre hors de l'emprise - volontaire ou pas - de cette personne paralysante.
Je m'excuse d'avance si jamais mes propos vous paraissent bêtes ou inappropriés dans la mesure où je n'ai jamais vécu cette situation, je ne veux blesser personne et j'imagine que ça ne suffit pas pour tout le monde, que certaines ont sans doute déjà essayé sans que ça les aide à s'en sortir; mais c'est vraiment ce qui me viendrait si je voyais un ou une amie dans cette détresse, comme un premier pas pour essayer de l'aider.