Coucou@Ghost wind, je trouve que légitimer l'utilisation de la photo de cet enfant pour réveiller les bonnes consciences ou déranger le blasé, je trouve toujours ça inacceptable, désolée.
Des photos de réfugiés morts, il y en a des dizaines depuis des mois. Il y a quelques jours encore je suis tombée sur la photo d'un homme mort en plan rapproché à la une du site d'un journal national (Le Monde, je crois) et ça m'a bouleversée. A part enlever les dernières parcelles de dignité d'un autre être humain, je ne vois pas à quoi elles servent, à part alimentent le film qui se déroulent sous nos yeux.
Et je rajouterai à la suite de @Cleos, que j'ai énormément de mal avec la réification de l'Autre et la théâtralisation de sa souffrance juste pour titiller la capacité d'indignation des citoyens d'Europe (riche et démocratique)(mais c'est un autre débat et j'ai pas envie d'y aller ici). Est-ce que les migrants de la Chapelle sont reçus avec plus de bienveillance et d'hospitalité par la majorité des citoyens français depuis qu'on a commencé à revoir les images des réfugiés embarqués sur des bateaux croulants de monde au printemps dernier ? Est-ce que la xénophobie ordinaire (celle qui visent les étrangers, les immigrés ou assimilés), celle que les réfugiés survivants auraient de grandes chances de rencontrer, a pourtant reculé en France depuis ?
Bref, je ne veux parler à la place de quiconque mais moi je me refuse à regarder ce genre d'image, j'ai trop l'impression de participer à dépouiller un peu plus ces personnes de ce qu'elles ont ont tenté de sauver jusqu'au bout, en prenant la mer.
Je suis consciente que ce que je dis là n'apporte aucune piste à l'action concrète pour venir en aide aux personnes réfugiées, j'essaie juste de dire que la diffusion de l'image de ce petit bébé en rajoute inutilement et me semble déplacée.
C'est marrant. C'est quand on montre la réalité aux dirigeants et aux gens qui, jusque là ne parlaient de ces gens comme d'un statistique dérangeante ou d'une abstraction, qu'on fait du mal à ces réfugiés.
On montre au monde le résultat de cette politique Européenne merdique et c'est nous qui nous faisons bourreau.
On recadre le débat dans un contexte humain, dans tout ce qu'il a de dégueulasse, souffrance, mort et désespoir, alors que jusque là on avait lu qu'à propos des frontières, du chômage, des invasions... Et c'est nous, qui soudainement, sommes hors sujet.
L'esprit humain est formidable.
En fait non. C'est pas marrant, c'est triste. Le déni est une capacité surprenante.