Pour ma part j'ai arrêté il y a environ 3 ans. J'ai lu une tonne de bouquins, à commencer par celui d'A. Carr. Mais j'ai préféré celui d'Andreas Jopp "j'aime fumer et je veux arrêter", cumulé avec un livre sur la cohérence cardiaque (qui apprend à mieux respirer pour compenser la cigarette, et qui en même temps apprend pleins de choses sur l'effet de la cigarette sur le cerveau). Je pense que c'est un des arguments qui m'a le plus convaincue : non pas que la cigarette était néfaste pour la santé (ça il me semble qu'on le sait tous/tes) mais le fait que cela remplace les hormones naturelles : on est véritablement piégés. Moi qui adorait l'indépendance ça en foutait un coup... Une connaissance m'a un jour dit qu'elle avait arrêté de fumer car elle ne voulait pas que la cigarette lui gâche les beaux moments (comme la montée de l'Everest). Malgré tout cela, cela a été très dur d'arrêter, la course était mon amie, j'avais besoin de sentir mon coeur exploser pour remplacer mes angoisses. Cela a surtout été difficile les premiers mois. Ensuite c'était simplement difficile en soirée. 1 an plus tard, j'ai réussi à être pleinement heureuse en soirée sans clope, et c'est bien long mais c'était la première fois. Depuis la vie sociale ne m'a plus posé de problème avec la clope. Mais bon, comme on le voit dans tous ces bouquins, les situations reliées à la cigarette sont greffées dans notre corps, et il peut soudainement , alors qu'on a arrêté la clope depuis longtemps, avoir une irrésistible envie qui surgit, simplement parce qu'on y avait pas été confrontée à cette situation depuis l'arrêt. Cela m'était arrivée quelques mois après mon arrêt, mais n'a duré qu'un jour : ne pas céder et la tentation s'écarte jusqu'à ne plus réapparaitre. Je suis aujourd'hui surprise de voir que l'envie revient : probablement parce que j'habite temporairement à nouveau seule, dans une nouvelle ville, et que tout cela me rappelle mon installation à Paris, ma première année d'indépendance, ma solitude heureuse, où la cigarette m'accompagnait toute la journée. Je croise les doigts pour que l'envie disparaisse comme elle a toujours disparu dans toutes les autres situations... Courage en tous cas, c'est toujours bon de voir les sommes qui restent dans nos petits comptes, nos cheveux qui sentent bons, nos dents qui ne jaunissent plus, nos beaux moments plus gâchés par le stress de devoir fumer, le fait de percevoir qu'on n'a qu'un seul corps pour toute notre vie et qu'il est précieux, le fait de savoir qu'on met toutes les chances de notre côté si l'on souhaite un jour un enfant, le fait de ne pas donner de l'argent à des entreprises pourries, le fait de ne pas avoir à se cailler les miches en hiver et j'en passe... La cigarette électronique pour moi est une fausse bonne idée. J'en avais une aussi, mais elle maintient la dépendance, donc tout ce qui est psychologique et entrave de liberté ne disparait pas, avec l'e-cig : au contraire même, vu qu'il y a moins d'inconvénients, qu'elle est tolérée partout et qu'elle ne se termine jamais, je pense qu'on a tendance à encore plus tirer dessus et installer encore plus durablement la nicotine dans nos habitudes... Après chacun(e) fait comme il le sent, le chemin que chacun prend est extrêmement personnel... !