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Il n'est pas facile de "condamner" un parent, il n'est pas facile de couper les ponts et il n'est pas facile non plus de se dire qu'il est mort... Comme l'ont dit certaines, on ne choisit pas de naître, certes être en vie et grandir c'est merveilleux, mais il arrive parfois qu'on naisse de parents qui sont dangereux, qui nous font souffrir mentalement ou physiquement et qui brisent quelque chose en nous qui ne sera jamais totalement réparé.
Au début on se dit qu'on devrait l'aimer, parce que merde, c'est notre papa, on culpabilise, on essaye de recoudre les morceaux, on se dit que c'est de notre faute, qu'on devrait être comme tous ces gens qui ont un papa et qui sont heureux d'en avoir un. Mais ça ne marche pas, on essaye de tout notre coeur, mais ce n'est pas possible... Tout simplement car l'amour ne peux pas être unilatérale, ça ne fonctionne pas, pour moi ça été encore pire car j'ai essayé de l'aimer, j'ai vraiment essayer mais ce fut une immense déception : je n'ai jamais rien eu en retour, j'ai essayé d'être une enfant mais la personne grâce à laquelle je suis née n'a jamais essayé d'être mon papa. Et ça, ça fait très mal, rien à voir avec une rupture amicale ou amoureuse, la rupture "familiale" c'est totalement différent, car en principe on ne devrait jamais en arriver là avec ses propres parents. Quand on arrive à ce stade, c'est murement réfléchi et pas sur un coup de tête, c'est aussi pour se protéger de toute la haine et la tristesse que nous inspire ce parent, on a besoin de s'enfuir et d'aller de l'avant, de se construire et c'est dur en tant que femme de se construire sentimentalement avec une image aussi négative de la figure paternelle. J'ai été tellement blessée, je me suis sentie tellement triste que même un père de substitution ça ne m'intéressais pas, je ne voulais plus avoir de père, j'avais trop peur d'être blessée à nouveau donc je me suis protégée... Certes ce n'est pas "la pire chose au monde" et on a jamais "le pire père de la planète" mais il ne faut pas ignorer que cela puissent être douloureux pour les personnes qui l'ont vécus, que ce n'est pas une décision facile, car au fond, on aurait tellement aimer avoir un papa ou une maman formidable, on se serait tellement épanouie de vivre une relation saine avec cette personne, mais c'est trop tard pour tout ça, on a qu'une vie et s'est loupé pour nous... Pour le mot de la fin, j'aimerais encourager toutes celles et ceux qui ont subi l'absence, la violence ou la manipulation d'un de leur parent, vous êtes vous, alors donnez vous les moyens d'être quelqu'un de formidable.