Comment les cours d’EPS auraient pu me faire aimer le sport

[Sayyadina]

J'ai eu de très bons profs et de très mauvais profs de sport. En fait, j'ai eu un seul mauvais prof en y réfléchissant bien ... Côté niveau bons profs : j'ai toujours des problèmes de coordination bras et jambe en natation, j'ai eu une prof (vers l'âge de 14-15 ans) qui a pris du temps pour moi, pour me permettre d'apprendre à "bien nager" la nage papillon (je n'arrive toujours hein ), mais je dois la remercier, car elle a compris que je mettais toujours plus de temps qu'une personne "normale" à nager et n'a jamais eu l'occasion de me mettre une mauvaise note pour cette raison. Vers mes 17 ans, j'ai eu pour la première fois, un prof homme où on a eu un cours de badminton. Même raison de problème de coordination et aussi on nous avait jamais appris les règles, il a pris du temps comment me positionner, comment utiliser la raquette, etc.

Et puis, j'ai eu une prof qui a fait que j'ai demandé à mes parents de me mettre en certificat le reste de cette année-là. Elle me prenait pour une nulle, mais cette prof adorait donner volley-ball. Personne à l'école, n'a jamais su que j'étais joueuse (plutôt bonne), et elle m'a mise avec ce qu'elle appelait les "nulles", celles qui ne parlaient jamais, BREF ... j'ai demandé à mon groupe de me mettre soit au service soit à l'attaque (mes points forts). Elles ont été "massacrées" par une pluie de balle que ma main s'en souvient encore . Je me suis fait engueulée parce que je prenais le volley trop au sérieux . Les filles de l'équipe adverse ont été agréablement étonnée de me savoir sportive d'ailleurs .

 

[Nastja]

Il devrait y avoir des cours de "remise à niveau" en sport.
Si quelqu'un crache ses poumons après 1/2 tour de stade c'est qu'il n'a pas le niveau pour rejoindre une équipe qui va le mettre à l'écart.
Il devrait aussi avoir 2 ou 3 profs, par niveau. Créer des groupes de niveau pour éviter que la classe entière de 30 gosses se retrouve mélangée. Certes c'est pas optimal pour l'intégration et l'hétérogénéité des équipes mais de toutes façons c'est de l'illusion de croire que les "forts" vont aider les "faibles".

Le sport c'est très compétitif en soi, même la personne la plus patiente et bienveillante du monde finira par mettre la personne faible à l'écart car elle plombe les scores.

Du coup autant proposer aux personnes plus faibles de prendre confiance en elles avec du yoga, du renforcement musculaire, des exos où le seul adversaire c'est soi-même et où les objectifs sont personnels.

Ce que j'aimais pas non plus dans les sports individuels (en cours d'EPS classique) c'était l'effet "spectateurs". On faisait de la course de fond et t'avais tout le monde en rang d'oignon qui te regardait avec le prof qui annonçait ton temps à voix haute.
C'est pas évident car les bons en sport aiment un peu pavaner et comparer leurs scores et les moins bons aimeraient juste disparaître.

Je crois que l'EPS c'est la seule matière où les mauvais sont accrochés au pilori, où les difficultés se font remarquer de manière cuisante. Dans les autres matières, quand t'es mauvais tu te mets au fond et tu peux te faire oublier (ou t'occuper en bavardages) mais y'a moins ce côté humiliation. En sport les mauvais sont au centre de l'attention.
Je ne sais pas si c'est parce que ça touche au corps que ça en devient beaucoup plus sensible. On peut tolérer d'être nul en anglais et au fond tout le monde s'en fiche. Mais être mauvais en sport, c'est... la honte.

Enfin c'est comme ça que je le ressentais. La seule année où j'ai pas stressé comme une malade en sport c'était quand on avait eu "fitness" (cours extrêmement rare dans l'histoire de l'EPS . On avait des objectifs perso définis par le prof et chacun s'occupait de sa feuille de tâches.

J'éliminerais les sports de ballon aussi. Surtout le basket!

 

[pixelMaster]

Olalala en lisant le coup de "se blesser volontairement pour pouvoir être dispensée", je l'avais zappé mais c'est vrai que je l'ai fait aussi tellement c'était devenu un moment de stress intense les cours de sport ... (surtout la course d'endurance, j'ai jamais compris ce délire de forcer les gens à courir juste pour courir... Y a tellement d'autres sports que ce truc, pourquoi ne pas laisser le choix?)


@dreyyy Après c'est plus du vécu et du ressenti que je décris que vraiment une "idée" . Mais tu met le doigt sur l'un des soucis = aimer ou non la compétition. Je HAIS la compétition (et je pense que le fait de détester le sport est lié aussi en partie à cette haine viscérale de la compet') et le fait est qu'en fait, pas mal de gens "nuls" que j'ai pu côtoyer (sans faire de généralité, encore une fois c'est juste du vécu et un ressenti perso) n'aimaient pas non plus la compet', ce qui fait qu'entre nuls ça se passait bien pasqu'on s'en tapait total de perdre, mais en mixte ça nous bouffait totalement. (Pour le coup ce système de compet' je le reproche à un peu tout le système scolaire français d'ailleurs, et pour ma part je pense que ça m'a porté beaucoup préjudice dans mes études pasque c'est le genre de truc qui me braque totalement)

Mais du coup c'est super compliqué pasque c'est un truc qui dépend tellement de la personnalité que c'est chaud d'arriver à harmoniser pour que ça convienne à tout le monde . Là peut être que le fait de pouvoir en discuter ouvertement avec les profs serait une première idée? (et ça serait bien qu'ils aient conscience que tout le monde n'apprécie pas forcement le sport et que c'est pas une tare)



J'en profite pour ajouter un truc qui m'a sauté aux yeux en lisant les commentaires et que j'ai complètement oublié dans mon premier message: c'est la notion de "cours" en elle même. En fait en y repensant perso je n'ai RIEN appris en cours de sport (vaguement vite fait quelques règles de certains sports histoire qu'on puisse les pratiquer, et encore...). Pour moi c'est juste un cours de "courrez et dépensez vous pour pas devenir gros" . J'y ai tellement rien appris que j'ai toujours demandé à tout le monde pourquoi ce cours n'était pas juste optionnel J'avais d'ailleurs noté dans mon agenda "séance de torture" à la place de "cours de sport".
Comme évoqué dans les idées, peut-être qu'en mettant une partie vrai cours (genre anatomie, stratégies dans les sports co, cours pour expliquer qu'une équipe c'est "tous pour un et un pour tous" et pas "chacun pour soi" ) ça aurait eu au moins un petit intérêt


edit: @Nastja pasqu'on a posté en même temps et que je viens de lire j'adore ton idée de le prise de confiance par du yoga et fitness! Surtout que ça demande pas non plus masse de matos donc ce serait vraiment génial comme option pour les gens plus faibles et qui ne souhaitent pas faire de la compet' !

 

[soph63]

Aïe aïe aïe, je me retrouve tellement dans cet article ! Moi aussi, je faisais partie des derniers choisis pour constituer les équipes. Le fait que j'étais très impopulaire n'aidait évidemment pas, et je voyais bien que les capitaines étaient complètement blasés de devoir (finalement) me prendre. Bonjour l'ambiance, "le groupe vit bien", comme on dit ironiquement du XV de France de rugby en ce moment... J'ai malheureusement toujours été une burne intersidérale en sports de balle, ce qui fait que je me suis rapidement mise à exécrer le tennis de table et le volley-ball, même si j'ai fait quelques progrès en handball avec les années (même si je ne suis pas sportive, j'ai toujours été rapide à la course). Le problème ne venait pas tant des profs que des élèves qui ne rataient pas une occasion de me gueuler dessus pour X raisons.
Au moins, j'ai eu ma petite revanche quand on a eu fais de la natation, je suis nageuse depuis mes 7 ans et je faisais de la compétition à l'époque où j'étais au collège, donc c'était carrément jouissif de flanquer une pâtée à tous ceux qui se payaient ma tronche tout le reste de l'année.
Soutien aux copines qui ont eu des profs grossophobes ou sexistes, ou qui les ont traumatisées, je comprends même pas qu'ils aient le droit de faire ce boulot
Et pour les équipes mélangées entre les bons et les mauvais, je pense que ce n'est productif que si les "bons" sont des élèves suffisamment compréhensifs et désireux d'aider les autres, mais c'est définitivement à essayer, après tout, les valeurs du sport sont loin de ne passer que par la compétition.

 

[Mijou]

J'ai un BPJEPS et j'ai été pendant 10 ans enseignante dans un sport en club.
J'ai jamais aimé la compétition et j'ai zéro esprit de compétition, du coup j'étais bonne enseignante et très mauvaise coach en compétition , mais le fait que mon sport soit un sport très variés dans ses formes et praticables par tous (de 3 à 80 ans), ça m'a permis justement de devenir enseignante parce que j'avais un public de loisir pur.
Mais, c'est déjà rare dans mon milieu et je pense que ça l'est plus encore dans le milieu du sport en général.
Les profils des profs de sport sont tous les mêmes : des gens qui pratiquent le sport assiduement, et qui donc qui aiment se dépasser, se défoncer et fatalement (pour l'immense majorité) la compétition.
Et la compétition est impitoyable pour ceux qui sont moins performants. Du coup, CQFD, les profs de sport dans leur immense majorité ont du mal à gérer les gamins qui peinent.
C'est pas forcément de leur faute, c'est le propre d'un esprit de compétition, qui pourra être patient au début, pédagogue même mais ça le gonflera vite, normal quand on n'envisage la pratique sportive que via le prisme de la compétition...

 

[JAK-STAT]

qu'elle s'était blessée volontairement avant pour être dispensée

Je l'ai fait aussi

Comme d'autres: il aurait fallu que ce ne soit pas noté. Ou qu'on note par rapport aux progrès plutôt que la performance pure: par exemple sur le tour de piste (je sais plus la distance, bref), si au début du semestre tu en fais un tiers avant de t'écrouler et qu'à la fin du semestre tu arrives à aller jusqu'au bout, c'est énorme. On peut pas touxes être champions olympiques donc exiger des élèves qu'ies fassent le tour en tant de temps c'est idiot. Je me souviens des mecs qui voulaient avoir 20 en course et qui forçaient tellement qu'ils vomissaient à l'arrivée. A quel moment les élèves doivent s'imposer d'être malades pour avoir une bonne note sérieux.

Et c'est aussi inégalitaire, les personnes qui avaient la chance d'avoir pu faire du sport en club parce que leurs parents pouvaient payer/les emmener avaient des bonnes notes, bah ouais, mais toi si t'avais pas eu ce privilège tu partais de rien, et c'est pas en 10h de sport scolaire avec très souvent un.e prof qui te regarde même pas que tu vas devenir un.e super gymnaste ou un.e champion.ne de basket.

Par rapport aux règles: merci la prof qui expliquait rien et qui s'étonnait qu'on connaisse pas les règles du base ball... c'est précisément ton travail de nous les expliquer non en fait t'es pas payée pour mater ton portable pendant deux heures

 

[Membre supprimé 337051]

Perso je pense que les cours de sport m'auraient plu si au moins on nous avait proposé des sports qui me plaisaient. Et d'avoir aussi le choix du ou des sports que l'on veut pratiquer. Je trouve ça juste horrible de forcer les gens à faire un sport qu'ils n'aiment pas, et en plus de ça de les noter. ça n'a pas tellement de sens à mes yeux

 

[JAK-STAT]

Après les profs et les établissements peuvent pas proposer 3000 trucs. Ce serait impossible de faire des cours à la carte si dans une classe de trente il y a deux clampins qui veulent faire natation, 5 foot, 3 arts martiaux ect..on s'en sort pas. Et il faut un budget et des profs parce qu'un.e seul.e prof peut pas faire karaté, gym et basket en même temps

@Mijou ben si c'est de leur faute.
1) c'est pas eux qui sont en compétition mais les élèves, si tant est que compétition il y a. Que toi tu veuilles tout défoncer quand tu es en compétition, soit, mais t'as pas à exiger des élèves qu'ils aient le même esprit que toi, quand ça LES concerne.
2) tu t'adaptes à des enfants qui sont forcés d'être là tu coaches pas pareil un sportif qui a choisi son sport et choisi de faire de la compétition, et un enfant ou ado qui est forcé de faire un sport qui l'intéresse peut être pas et qui a pas du tout envie d'affronter les autres élèves. Déjà je pense pas que gueuler "t'es un perdant ou quoi ? bouge moi ça !" ect sur un sportif marche tout le temps, avec tous les sportifs, mais gueuler sur des élèves, ça marche pas. Ca les humilie. Et quand aux profs qui abandonnent tout simplement les élèves les moins bons, autant dire qu'ils ne servent strictement à rien.
D'ailleurs s'ils aiment les défis: donner aux élèves les moins bons et les moins motivés l'envie de progresser et de se dépasser. Il y a pas de challenge à encourager des élèves déjà sportifs.

Si t'es pas capable de t'adapter à un public scolaire tu t'engages pas en tant que prof dans une école j'ai envie de dire (je parle pas de toi, tu général)

 

[grenouilleau]

Les cours de sport...typiquement la matière où l'implication des parents dans l'éducation des enfants joue un gros rôle, en défaveur des filles, qui souvent sont moins encouragées par leur père et ont eu moins l'occasion de pratiquer (cas de figure le plus ordinaire).
Et dans les cours de récré de primaire, l'espace est monopolisé par les garçons, qui souvent y jouent au football.
Donc depuis petits, non seulement leurs parents les poussent davantage vers l'activité physique, qui est notée plus tard à l'école (j'avais bien plus souvent course à pied et basket que danse et gym, dans mon collège), mais en plus ils s'entraînent davantage, parce que cela fait partie de leur sociabilité.

D'ailleurs, il faut distinguer deux choses :
- le sport, qui suppose la compétition, donc le classement, la hiérarchisation, donc l'humiliation au moins symbolique des plus "faibles" pour le "fort". (sur la question, il y a cette conférence gesticulée, Une autre histoire du sport ou pourquoi je ne serais jamais Luis Fernandez)
- l'activité sportive : là, pas de compétition, ce n'est pas le but, le but est de faire quelque chose en bougeant.

En fait, le système actuel des cours (ici de sport) est doublement inégalitaire (et donc injuste) :
- il est pensé pour classer les individus : les notes surtout, et la disposition des espaces, le plus grand ou le mieux aménagé était souvent alloué aux têtes de classe, quasi toujours exclusivement des garçons. Ce qui est décidé par un enseignant très souvent homme, sur la base de stéréotypes (pour ce que moi, j'ai connu, je me doute qu'il doit y avoir des enseignants qui essaye de faire correctement leur job).
- c'est celui où l'inégalité homme/femme dans l'occupation de l'espace (et l'habitude de bouger sur un terrain large qui va avec), qui se joue dès la petite enfance, apparaît clairement.

Concernant les cours mixtes, avec mélange de niveau : c'est une excellente idée pour l'avoir testé, mais seulement dans la mesure où les équipes sont d'un nombre réduit. Si c'est une équipe de 2-3 personnes maximum, mélanger les niveaux permet vraiment aux moins habitués d'apprendre :
- parce que c'est plus facile d'avoir des conseils, quand on est obligé d'interagir pendant 30 mn avec 1 ou 2 personnes
- parce que, pour les plus habitués, c'est une obligation de donner des conseils et d'encourager la personne moins habituée, parce que sinon, ils perdent. Et ça, c'est souvent hors de question.

Si les équipes comprennent un plus grand nombre de personnes, là, mélanger les niveaux ne servira pas à grand-chose : les habitués vont jouer entre eux, ignorant les autres. Ça se termine sur un match à 5 (souvent garçons) contre 5, et les autres (les filles, souvent), vont soigneusement être évitées par les joueurs et la balle. Être sur le terrain, mais simplement comme obstacle.

Le gros souci à mon avis se situe dans le recrutement des professeurs de sport. Aimer pratiquer soi-même ne suffit à faire un bon pédagogue. Et j'ai l'impression qu'il y avait un gros déséquilibre homme femme dans le recrutement (beaucoup plus d'hommes prof que de femmes) : ça n'aide pas pour avoir des enseignants compréhensifs, pour les filles.

 

[Marie]

Ouah, ça me fait frissonner de repenser à tous les mauvais souvenirs en cours d'EPS.
Perso, en plus d'être nulle en sport, j'étais pas populaire et je trouve que les inégalités sociales se voyaient d'autant plus dans cette discipline. J'avais un jogging trop court, de mauvaises chaussures et je me sentais vraiment pas au top en face des Mylène et Sabrina qui avaient les derniers outfit Nike ou Adidas qui leur donnaient une allure de ouf Autant dire que je faisais partie de ces personnes qui se sentaient nulles de jamais être choisies et qu'avec moi l'humiliation, ça marche BOF hahaha !
Jme souviens aussi qu'ils nous faisaient faire des trucs limite dangereux : en gym, des profs nous demandaient de maitriser la poutre et le salto.
LE S A L T O. Frèr je veux rentrer vivante chez moi ce soir
Courage mes soeurs si vous subissez encore cet enfer, la bonne nouvelle c'est qu'on survit

 

[Asticot d'ivoire]

Attention, pavé!

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

édit: fautes

 

[Mymy Haegel]

Jme souviens aussi qu'ils nous faisaient faire des trucs limite dangereux : en gym, des profs nous demandaient de maitriser la poutre et le salto.
LE S A L T O. Frèr je veux rentrer vivante chez moi ce soir

Ptdr moi j'avais déjà peur en roulade arrière j'étais persuadée que j'allais me casser la nuque