Comment les cours d’EPS auraient pu me faire aimer le sport

[Dalaigh]

@JAK-STAT
Concernant le choix des sports, dans mon lycée chaque année les classes étaient regroupées par 2 pour le sport, avec du coup deux profs. A chaque début de trimestre 2 ou 3 sports étaient proposés et les élèves votaient pour le sport qu'ils souhaitaient pratiquer. A la fin deux groupes étaient constitué avec un sport différent, et les élèves répartis selon leur préférence. Grâce au regroupement des classes ça permettait de donner le choix sans obliger le prof à se couper en deux et comme le choix était proposé par les profs ça leur permettait d'anticiper niveau organisation. Et en cours de trimestre ils faisaient un sondage pour savoir ce qu'on aimerait pratiquer au trimestre suivant et en tenir compte au max.
Ça marchait plutôt bien dans l'ensemble, mais le trimestre où on a eu le choix entre volley et badminton j'ai eu l'impression de devoir choisir entre syphilis et chlamydia

 

[JAK-STAT]

@Dalaigh oui mais voilà t'as deux ou trois choix et si comme toi on aime aucun des sports on sera pas motivé. En plus ça doit souvent être les sports basiques genre course, gym, volley...comme au bac quoi. J'avais du choisir entre la formule "course gym volley" et "-je sais plus- accrogym et natation" et bon en étant aquaphobe à l'époque le choix était vite fait
Si j'avais pu faire des arts martiaux là j'aurais aimé l'EPS.

 

[Silmarien]

@Asticot d'ivoire , ton parallèle avec la musique me fait penser à un truc.
Dans mon souvenir j'ai l'impression qu'il était complètement admis qu'au moment d'apprendre la flûte par exemple en 6ème, certains réussiraient et d'autres n'y arriveraient jamais parce qu'ils n'avaient pas "l'oreille musicale" ou "le sens du rythme". Comme si tout cet apprentissage était complètement inné. (aucun lien avec le fait que les bons en musique en fassent depuis leurs 6 ans 4h ou plus par semaine)
Par contre une fois en cours de sport, les nuls étaient tenus de devenir bons (ou au moins d'essayer de ne pas trop exister), et quand même "ils pourraient faire des efforts"
Je sais pas si je suis très claire mais ce deux poids deux mesures me perturbe.

 

[Asticot d'ivoire]

@Silmarien

Je te rejoins sur la différence de traitement. En théorie, on devrait pouvoir vivre notre apprentissage de manière très individuelle, s'épanouir dans certaines activités/domaines, accepter le fait d'avoir plus de difficultés dans d'autres et ne pas pour autant être stigmatisé pour ça. Mais en effet, j'ai l'impression qu'il sera plus naturel pour quelqu'un de dire "oh ça va, c'est bon, c'est qu'un 3x500 bouge toi (avec insultes grossophobes, misogynes, homophobes etc)" plutôt que "oh ça va, c'est qu'une partition de *insère le nom d'un morceau*, tu pourrais faire un effort".
Je précise que je ne fais que des conjectures liées à mon expérience donc si ça se trouve, c'est totalement faux: le sport n'a pas l'air d'avoir la même image socialement que la musique (ou autres activités artistiques) et même si les deux sont valorisées à un (très) haut niveau, il me semble que l'on aura tendance à estimer qu'une personne "normale" se doit d'être un minimum sportive alors qu'on attendra pas d'elle un minimum de capacités musicales (ou on sera plus indulgent avec une personne moyennement douée en musique). Mais peut-être que c'est qu'un ressenti et que ça dépend du milieu dans lequel on évolue.

 

[Dalaigh]

@Dalaigh oui mais voilà t'as deux ou trois choix et si comme toi on aime aucun des sports on sera pas motivé. En plus ça doit souvent être les sports basiques genre course, gym, volley...comme au bac quoi. J'avais du choisir entre la formule "course gym volley" et "-je sais plus- accrogym et natation" et bon en étant aquaphobe à l'époque le choix était vite fait
Si j'avais pu faire des arts martiaux là j'aurais aimé l'EPS.

Ce n'étais pas parfait, c'est sûr, mais j'ai trouvé à l'époque que c'était déjà un pas vers nous et puis c'était une sacrée amélioration après la phase collège où là on avait pas du tout le choix, en plus de refaire exactement les mêmes sports tous les ans

 

[Nastja]

@Poacée
"souvenirs de la fois où on a couru dans la boue sous une pluie battante..."
C'est arrivé à quelqu'un que je connais, il a glissé et il s'est disloqué le genou, la douleur a été terrible, il a le genou fragilisé à vie (il ne pourra plus jamais courir à fond de sa vie).
Je sais que le sport est vu comme le dépassement de soi ultime (surtout la course ultra à la mode en ce moment) mais ce genre de témoignage me fait autant flipper que de m'imaginer sauter en parachute.

@grenouilleau
Je suis d'accord sur le fait qu'il y a une différence de traitement au niveau des sexes dès la petite enfant dans la majorité des cas... Cela dit, les personnes les plus méprisantes en EPS étaient des meufs (bien gaulées) qui pouffaient de rire à la moindre occasion et qui semblaient être des déesses en sport d'équipe.
Les mecs gros, maigrichons ou à lunettes avec appareil dentaire étaient également mis de côté pour tout ce qui était athlétisme et sports d'équipe.
Je me souviens d'un mec au lycée qui n'était pas populaire et qui était en surpoids. Un jour pendant que le prof de sport expliquait les règles en basket il a eu une demie érection ou un truc du genre, ça faisait une bosse dans son jogging. Tout le monde a commencé à rire en le pointant du doigt et en le traitant de pervers et de sale.
J'ai également eu des profs "femme" en sport et elles étaient relativement reloues. Désolée de faire dans le cliché mais c'étaient des mecs dans des corps féminins. Elles gueulaient autant sur les gens, faisaient des remarques limites et ne toléraient pas l'excuse des règles sous prétexte que "ho ho je connais les règles, tu me la fais pas à moi" (les profs homme ça les faisait chier mais ils avaient toujours le doute, ou pas trop envie de se mêler d'histoires de menstruations).

Ah et on nous a toujours enseigné les règles du jeu et comment jouer. Sauf que, voilà, attraper un ballon de basket au vol ou réussir à le prendre à un adversaire c'est certainement pas à ma portée.

Pour ce qui est de faire du sport en dehors, ma mère m'avait toujours inscrite à différents sports. ça n'a pas aidé pour l'EPS. Ce qui me manquait par rapport aux autres c'était la confiance en moi.

 

[Tiael]

Bon, ben, pas mieux que tout le monde avant...

Déjà, les notes. Les NOTES quoi ! Noter des gens qui sont pas doués pour un truc, et des gens qui ont font depuis des plombes en club, sur le même barème... LOGIQUE. A la RIGUEUR si on notait l'évolution entre le début et la fin du cycle... Mais ça je l'ai jamais eu.
Ensuite, le cours d'endurance, en plein air, de septembre à début novembre... QUI a pensé que c'était une bonne idée ? Et quand le seul conseil qu'on te donne c'est "si t'as un point de côté tu allonges tes foulées et tu continues à courir"... Heureusement l'année d'après, j'ai eu un meilleur prof pour qui l'essentiel n'était pas d'aller vite, mais d'être régulier-e, mais quand même, courir dans la boue, et pire, attendre en notant les temps des autres, sous la pluie pendant 20 minutes... TOP.
L'idée des forts avec les faibles, c'est chouette en théorie, mais en pratique c'est l'occasion pour les forts d'humilier les faibles. (Devinez de quel côté j'étais?)
Pareil pour le choix des sports faits pendant l'année, où généralement j'avais 1 sport sur 3 que j'avais choisi, et 2 que je subissais...
Et pour finir, la puberté et son lot de complexes, que ce soit en natation, dans les vestiaires ou dans la salle. J'ai arrêté de porter des shorts/pantacourts après avoir entendu un rire et vu un regard sur mes mollets en 6ème.

 

[GabyMoose]

C’est triste de lire les récits d’autant de personnes qui ont eu des expériences négatives avec l’EPS... quel que soit l’âge, la région ou peu importe, il y a une grande majorité de gens à qui ça ne convient pas, mais rien ne change, c’est fou quand même


Pas grand chose à ajouter par rapport aux commentaires précédents...

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[dreyyy]

@Asticot d'ivoire et @Silmarien
Le parallèle avec la musique me parle bien, surement parce que je joue d'un instrument de musique. Du coup ça me permet de préciser ce que j'ai écrit dans mon premier post ici, ce que j'ai appelé l'esprit de compétition ça correspond à ce que tu décris Asticot d'ivoire quand tu parles de dépassement de soi (et tu l'expliques bien mieux que ce que j'aurais fait)
Et du coup autant pour la musique j'ai eu des profs qui m'ont expliqué comment faire pour progresser, autant pour le sport bah, pas vraiment! Les profs que j'ai nous expliquaient bien des choses mais partaient du principe que avait déjà des bases dans chacun des sports qu'on pratiquait. Alors en course je veux bien qu'on sache courir, mais servir au volley ou connaitre les règles du hand, c'est déjà moins évident si tu n'en as jamais fait avant

Sinon j'ai une supposition (basée sur ma propre expérience seulement) pour expliquer la différence de traitement entre le sport et une activité artistique comme la musique. Je pense que c'est parce que le sport est lié dans la société en général avec la santé, cf les spots du ministère de la santé "manger bouger" et "30 minutes d'activité physique par jour". Donc les gens considèrent qu'une personne "normale" doit faire du sport, parce que c'est bon pour sa santé. Alors que la musique, c'est vu comme un bonus, une activité pour ceux qui ont le temps/l'argent/des parents prêts à les emmener le soir aux cours de solfège etc... Enfin c'est comme ça que je vois les choses (et je reconnais avoir fait/faire partie des gens privilégiés qui ont fait de la musique en classe à horaire aménagé musique )

 

[Bleu pastel]

Pour moi c'est assez bizarre. Moi aussi je faisais partie de ceux qu'on choisissait en dernier (mais c'était plus par méchanceté gratuite pour que j'oublie pas que je ne suis rien de plus qu'une merde finie a la pisse ...quelle delicate attention) avec les protestations "haaaaan naaaaan, tout mais pas Bleu pasteeeeel, on va peeeeerdreeuh, prenez là" "naaaaan, c'est une chochotte elle a peur de la balle" Oui sinon je suis juste a cote de vous bande de bites molles mais bon. Avec les arbitres qui valorisent les copains mais qui te traitent de mauvais joueur si tu proteste parce qu'ils t'ont pas accorder le point.
Mais sinon, je m'amusais bien en Eps jusqu'à la 5eme. J'étais bonne en natation vu que j'en faisais toute les semaines, j'aimais aussi la gym (je faisais partie des rares a réussir les salto). Mais apres, c'était que des sports que j'aimais pas, donc forcement j'y prenais aucun plaisir (genre le lancer de poids ou le ping pong). Et au lycée, j'avais une prof qui allait voir que les bons élèves et qui faisait pas trop gaffe aux autres.
Je me rappelle des evaluations en course de fond. Sur notre feuille, on note soi meme le temps que l'on pensera mettre a faire la distance convenue, et dans mon cas, il n'y avais que trois cas possibles
1) "je t'ai mis un 8 parce que t'as mis 5min au lieu de 2 a faire le parcours", bon ca ok je comprends
2)"je t'ai mis un 8 parce que t'as mis 2min au lieu de 5 a faire le parcours", donc j'ai progressé mais je vais quand meme me faire foutre
3)"je t'ai mis un 8 parce que t'as certes respecter le temps inscrit sur ta feuille, mais faire deux tours en 5min c'est trop long" ...bon ...vas chier peut être ?
Mais j'aime quand meme le sport, mais uniquement celui qui se pratique seul (jogging, crawl, rando, muscu,...) parce que j'ai pas de pression. Sinon, sans doute a cause de l'Eps, j'ai développé une compétitivité assez malsaine, notamment au tennis où je suis en mode "JE VOUS ECRASERAIS TELLEMENT QUE PLUS JAMAIS VOUS NE POURREZ VOUS RELEVER DES CENDRES DE L'HUMILIATION ET DU DESHONNEUR QUE VOUS VENEZ DE SUBIR BANDE DE MISÉRABLES CLOPORTES !!! ET QUAND JE VOUS AURAI TOUS MIS MINABLE, VOUS VOUS PROSTERNEREZ A MES PIEDS PAUVRES SOUS MERDES SANS VALEURS QUE VOUS ETES !!!" (je n'exagère meme pas, c'est littéralement ce que je hurle dans ma tete pendant un match de tennis)

 

[Dalaigh]

@Bleu pastel
Tu as oublié
"DÉSHONNEUR SUR TOI !
DÉSHONNEUR SUR TA FAMILLE !
DÉSHONNEUR SUR TA VACHE !!!"

 

[Shley]

Je me reconnais tellement dans cet article ! C'est tout à fait moi au collège et au lycée (bien qu'un peu moins au lycée, j'ai l'impression, sans doute parce qu'on avait moins d'heures de sport aussi, donc ça m'a moins marquée). Je n'ai jamais aimé l'EPS, c'était vraiment ma bête noire. Les sports co où personne ne te passe jamais le ballon, les moments où tu es choisie en dernier pour former les équipes, les tours de terrain au petit trot où tu es la dernière à continuer de courir parce que tout le monde a fini avant toi et te regarde intensément... brrrrr que de mauvais souvenirs !
Ajouté à ça le stress d'être notée qui engendre une sorte de compétition entre les élèves, j'ai l'impression.

A contrario, quand je suis entrée dans les études supérieures, j'ai fait deux ans de prépa. On avait des cours de sport, non notés, en théorie obligatoires (mais en pratique, peu de monde s'y pointait). Perso, j'y allais et j'ai vraiment adoré. Déjà, il n'y avait plus le stress d'être notée, évaluée, jugée. Puis il y avait clairement une super ambiance, la prof était à l'écoute et comme on était un petit groupe, elle adaptait un peu ses cours en fonction de nos envies et besoins. Par exemple à la fin d'un cours, elle nous a proposé quelques minutes de relaxation, c'était génial. Elle a bien vu qu'on avait vachement apprécié et qu'on en avait bien besoin. Du coup, la séance suivante, elle a remis ça et c'était super.