Coucou les Madz, et merci pour cet article qui m'a émue aux larmes... Je commence par annoncer que ce message est très long, j'ai voulu le mettre sous spoiler pour ne pas polluer le fil de discussion en imposant à celles que ça n'intéresse pas de le lire, mais je n'ai pas trouvé la technique (pourtant j'ai consulté le guide technique...) du coup, si l'une d'entre vous peut me l'expliquer, je la remercie d'avance et j'éditerai mon post avec le roman sous spoiler
J'ai moi-même vécu une expérience BDSM transcendante qui m'a transformée.
J'étais jeune, moins que majeure et je sortais d'une relation destructrice au possible de presque 2 ans avec un gars qui a joué de mes sentiments, m'a manipulée et torturée psychologiquement (de manière consciente ou non, je ne sais pas et avec le temps j'ai pardonné son détachement émotionnel et me suis pardonnée - au moins partiellement - mon irréflexion naïve et ma passivité). Tout avait commencé par du sexe et de l'amitié entre nous, mais c'était le premier garçon a m'accorder autant d'importance et surtout, du désir. J'étais devenue accro au désir que je lui inspirais (et amoureuse), jusqu'à ce que celui-ci s'affadisse et que notre relation s'éteigne, de mon fait, après une prise de conscience où je l'ai envoyé bouler, mais tout se serait éteint tout seul de toute manière... J'ai tellement aimé ce garçon, j'ai accepté du haut de ma virginité de faire/subir tellement d'actes sexuels de sa part que je pensais que de toutes façons, je n'intéresserai jamais personne et que je n'étais qu'un "vidoir à couilles", que les mecs venaient voir parce que les "jolies" filles avaient trop conscience de leur valeur pour s'abaisser à faire ce que j'acceptais (c'est vrai que je suis allée loin...).
Cette relation, qui restait de l'ordre du sexe classique, a détruit mon estime de moi et m'a créé beaucoup de remords et de honte quant à mon attitude. J'étais devenue incapable de refuser quelque chose de sexuel à un homme,pensant que c'était comme ça et puis c'est tout.
Puis vint la rencontre qui m'a sauvée. Il était plus vieux que moi, expérimenté, et ne jurait (en terme de sexualité) que par le bondage. Il était gentil, amical, très clair sur ce qu'il aurait aimé faire avec moi. Dès notre première rencontre, j'ai VU que je l'inspirais. Mais réellement, pour moi-même. Il ne m'a pas harcelée pour que j'accepte, nous en avons simplement parler à plusieurs reprises car nous étions devenus amis et nous voyions régulièrement. Et un soir, au hasard d'une soirée où il n'y avait plus de trams, j'ai accepté qu'il vienne chez moi. Et j'ai passé, encore à ce jour (et j'en suis navrée pour l'amour qui partage ma vie aujourd'hui
) la plus belle, la plus intense et la plus importante nuit de ma vie.
Il m'a initié au BDSM. Et je n'y ai rien trouvé de dégradant, comparé à tout ce que j'avais pu vivre précédemment. C'est le premier des hommes avec lesquels j'ai couché à m'avoir respectée, à m'avoir désirée MOI et pas l'idée de pécho. Je me suis sentie belle, je me suis sentie femme, je me suis sentie exister. Je n'avais aucune honte, je n'avais jamais été aussi à l'aise de ma vie avec un homme,malgré mes (nombreux) complexes. ça a duré toute la nuit, nous avons fini endormis épuisés mais j'étais regonflée à bloc. Car j'avais le pouvoir de faire ce que je voulais, je le savais maintenant. Et j'avais le droit de prendre du plaisir (cette nuit comme aucune autre avant ou après), j'avais le droit de tout et surtout d'être respectée.
Grâce à lui j'ai repris confiance et ai pu plonger à corps perdu dans l'histoire d'amour magnifique que je vis maintenant depuis presque 10 ans. Il a été le seul à m'attacher, le seul à me frapper, le seul à me bâillonner et à me pousser dans mes derniers retranchements physiques et sensoriels.... mais il a surtout, par tout ça, été le premier à me respecter et à me faire comprendre que mes désirs avaient le droit d'exister et d'être respectés, même les plus... indicibles !
Je l'ai recroisé quelques temps après, au bras de mon amoureux, dans une allée de supermarché. Et je n'ai pu m'empêcher de l'interpeller avec la joie intense de quelqu'un qui recroise un vieil ami, une personne importante pas vue depuis longtemps. Il m'a fait un grand sourire et nous nous sommes tombés dans les bras au milieu du magasin. Il était ravi de rencontrer le fameux amoureux qui n'était encore que virtuel quand nous nous "fréquentions", et était heureux de me voir épanouie et confiante en moi et en mon avenir. Je n'ai passé qu'une nuit avec lui, qu'une nuit de cette intense pratique BDSM, et je dois dire qu'elle m'a transformée. Un de mes espoirs les plus grands serait de le rencontrer à nouveau pour prendre un verre avec lui et le remercier pour ce qu'il a fait pour moi : m'apprendre que je méritais le respect.
Je ne sais pas si je ne fais pas un peu de hors-sujet, mais je tenais suite à la lecture de ce post à partager cette expérience avec vous car pour moi, le BDSM, ce n'est pas de l'ombre mais une explosion de lumière. Même si j'ai conscience d'être tombée sur le bon partenaire et que ce n'est pas le cas de tout le monde. Le BDSM, même en une seule pratique, a fait de moi la femme que je suis aujourd’hui : une femme qui reconnaît ses désirs et leur validité.
) à tes interrogations 
nous ne sommes pas dominantes ni l'une ni l'autre... Après ce n'est que mon expérience, et c'est certain que des femmes (cis ou non-cis) dominantes, ça doit exister. J'imagine juste que ce n'est pas le plus commun 
Dans le rôle de dominé, perso je n'arrive pas à ne pas "résister" au moins un peu, mais c'est aussi kiffant d'être balader et "utiliser" par l'autre.
