Commentaires sur C'est quoi une Pick Me Girl ?

[Espeau]

J’ai l’impression que le concept de pick me girl est un cliché. Il existe des filles et des femmes avec ce comportement pour la raison de la validation par les hommes. Si je prends mon cas, au collège et au lycée, je rejetais ce qu’on attribue aux femmes (maquillage, jupes, chercher à se rapprocher des garçons, le silence dans les conversations avec eux pour leur laisser la parole, etc.) beaucoup moins pour rechercher l’attention des hommes que parce que je n’étais pas prête à entrer dans l’adolescence et voulais rester une enfant.
Autre raison tout aussi importante qui faisait que je n’étais pas une ado à peluches, paillettes : je voulais être cartésienne, organisée, intelligente, autonome, indépendante, et toutes ses qualités qu’on attribue naturellement aux hommes.

En conséquence, oui, j’avais des propos misogynes parce que je me trouvais différentes des autres (et je le vivais mal), je pensais être la fille différente du groupe. Et d’un point de vue extérieur, je pouvais sembler être une pick me girl. Mais je ne cherchais pas être entourée d’hommes, j’avais majoritairement des copines.

Bref, je pense que c’est un concept séduisant pour les réseaux sociaux parce que ça permet encore de diviser les femmes entre elles, et qu’il est très facile à comprendre et à définir. Mais il mériterait beaucoup d’être très détaillé, étudié, et que les vidéos (que je n’ai pas vues ) ne se contentent pas d’imiter ces filles.
D’ailleurs, il y en a qui parlent des comportements des garçons vis-à-vis d’elles ? Comme s’ils étaient innocents (« toi, t’es pas comme les autres hihi » bim propos misogyne).

@Mary-Sue j’essaie de ne plus m’en prendre aux femmes dont je repère une misogynie intériorisée (après tout, c’est le cas de tout le monde) même si elle m’énerve. Je ne la rejette pas pour ça. En revanche, si après discussions, compromis et disputes éventuelles elle ne veut pas changer, je ne vais pas l’aimer non pas à cause de ça mais parce qu’en tant que personne, et non en tant que femme, je la trouverais insupportable à ne pas vouloir essayer de changer et à valider son comportement. Je veux dire, c’est une chose de ne pas être éduqué sur une question, s’en est une autre de ne pas vouloir l’être. Et je dis ça en ayant bien conscience d’être moi-même ce type de personne pour certains sujets et qui serait insupportable pour d’autres personnes. Je ne suis pas une sainte.

 

[Mary-Sue]

@Espeau J'ai aussi l'impression qu'on a un peu toutes notre définition de la pick me. Pour moi c'est une femme qui recherche non seulement la validation des hommes uniquement, et qui en plus, rabaisse les autres femmes. Pour d'autres, ça semble n'être qu'une femme qui recherche la validation des hommes.

Je suis plutôt d'accord avec toi dans le sens où si à l'époque, j'avais été capable de comprendre pourquoi cette pick me me mettait mal à l'aise et si j'avais été capable de mettre des mots sur tout ça (y compris pour l'homophobie sous-jacente), je l'aurais surement confrontée à tout ça. Maintenant, vu mon âge, je pense que ça va dépendre de l'âge de la personne. Si c'est quelqu'un de mon âge, honnêtement je ne lui soulignerais qu'une seule fois ce qui me dérange avant de passer à autre chose, tandis que si c'est une jeune adulte, je prendrais surement plus le temps pour essayer de lui faire comprendre que ça pose problème.

 

[Hina]

Ca serait cool je trouve qu'on parle de "Pick me attitude" plutôt que de "Pick me girl". J'ai vu beaucoup de Tik Tok rabaisser Kendall Jenner qui était vu comme la Pick me girl par excellence et les commentaires n'étaient pas des réflexions du système patriarcal mais uniquement du bâchage de sa personne. Pourtant si on venait d'une famille comme les Kardashian, se différencier et se hisser comme la fille belle au naturel qui "n'a pas besoin d'artificiel comme les autres filles (aka ses soeurs)" me parait une attitude logique a défaut d'etre glorieux. C'etait donc dommage de decouvrir ce concept a travers le mepris envers une autre femme car j'aime beaucoup la reflexion feministe derriere le concept.

Par exemple, maintenant j'arrête de me vanter de n'avoir jamais mis de font de teint car c'est une attitude méprisante envers celle qui en mette et je ne m'en était jamais rendu compte. Je n'ai pas d'acne ou de rougeur donc c'etait facile pour moi de dire "J'ai PaAs BesOin De MettRe TrOis TonNes De Font de teInt ,I aM So NatUral ! "

 

[Légitime Immature]

Je ne sais pas si ça rentre dans le sujet des pick me, mais quand j'étais au collège/lycée, je me faisais clasher sur mes cheveux châtain-blond, pourtant très classiques. J'en ai bouffé de la blague misogyne anti-blondes ! Ce qui m'a le plus choqué je crois, c'est d'avoir entendu une fille de ma classe dire devant moi "Moi j'aime pas les blondes. Elles sont trop gnan-gnan."
Dans le genre diviser les femmes, on en parle de ces blagues odieuses dont se sont allègrement emparées de nombreuses filles et femmes, toujours au bénéfice des hommes bien sûr ?
Au passage merci à la culture de masse pour le film "La revanche d'une blonde", la chanson "Les brunes comptent pas pour des prunes"(comme s'il existait une césure entre blondes et brunes, et comme si les brunes avaient plus de caractère)...
Dénigrer toute une partie de la population féminine parce que soi-disant elle est composée de femmes bêtes ne cherchant qu'à séduire les hommes, ça n'a fait que rajouter des clichés nauséabonds qui ont amplifié la haine des unes et la bêtise des autres (les hommes qui regardaient en rigolant et se resservent du pop corn).
Même mon cousin, 50 piges, clashe sa femme sur sa couleur de cheveux (en chœur avec son fils, blond aussi mais ça apparemment on s'en fiche).

 

[Mary-Sue]

Au passage merci à la culture de masse pour le film "La revanche d'une blonde"

Je suis un peu perplexe sur ce passage mais peut-être que je l'ai mal compris ? Je ne pense pas que ce film ait vraiment encouragé le cliché de la femme blonde qui serait "stupide", je pense à l'inverse qu'il a essayé de tordre le cou à cette idée puisque l'héroïne blonde présenté comme "féminine et superficielle" est aussi très intelligente et la fin tendait à ce qu'elle et son antagoniste choisissait la sororité plutôt que le joli garçon... (et il y avait comme une critique sous-jacente des gens qui justement, la jugeait trop superficielle et donc "stupide"). Le film a certes, pas mal vieilli, mais pour son temps je le trouve assez chouette.

 

[Légitime Immature]

Je suis un peu perplexe sur ce passage mais peut-être que je l'ai mal compris ? Je ne pense pas que ce film ait vraiment encouragé le cliché de la femme blonde qui serait "stupide", je pense à l'inverse qu'il a essayé de tordre le cou à cette idée puisque l'héroïne blonde présenté comme "féminine et superficielle" est aussi très intelligente et la fin tendait à ce qu'elle et son antagoniste choisissait la sororité plutôt que le joli garçon... (et il y avait comme une critique sous-jacente des gens qui justement, la jugeait trop superficielle et donc "stupide"). Le film a certes, pas mal vieilli, mais pour son temps je le trouve assez chouette.

Je suis d'accord avec toi pour le contenu du film, mais rien que le fait de mettre "d'une blonde" dans le titre et de poser le postulat de base qu'elle est stupide (ou perçue comme telle) renforce le cliché, quelque part.

Spoiler: Autre exemple

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

 

[minibambi]

Je suis comme d'autres Madz extrêmement hésitante quant au bien fondé de l'usage de cette catégorie. Certes elle a popularisé une réflexion autour de la misogynie intériorisée et a permis à beaucoup de personnes de se défendre des comportements néfastes des autres femmes, mais je pense qu'elle est aussi le symptôme d'une certaine interprétation des comportements féminins qui se feraient toujours en regard des hommes.

Avant que les mots ne soient posés, que l'expression "pick me" ne se popularise, j'ai à titre personnel plutôt l'impression d'avoir vécu du rejet pour ne m'être pas comportée "comme les autres filles", et avoir été perçue comme faisant ça pour séduire. Je n'étais pas dans les stéréotypes féminins, ça m'a valu du succès auprès des garçons à l'adolescence,

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

Ca m'a aussi valu la détestation de beaucoup de filles, même quand je cherchais (peut être maladroitement, je ne suis en aucun cas exemplaire) leur amitié.

Je remarque en vérité, a posteriori, que j'ai été rangée dans cette catégorie dans les milieux où il y avait une ambiance de rivalité féminine qui pousse a percevoir les autres comme des ennemis et à interpréter leurs comportements comme malveillants. De mon côté, ça a juste remis une couche sur mes stratégies d'évitement social (qui ont peut être été perçues comme des comportement de pick me ?). Stratégies que j'ai abandonnées en entrant dans un milieu de recherche universitaire (à partir du master) très féminin et donc sans cette ambiance de rivalité féminine qui poussait certaines à me rejeter comme une ennemie.

 

[Lia_Stilton]

Je ne sais pas si j'ai eu beaucoup de chance ou pas dans la vie, mais, personnellement, je n'ai jamais compris les discours du genre "les femmes sont trop prise de tête" ou "les filles se disputent tout le temps, elles font des histoires pour rien" tout simplement car je n'ai jamais ressenti ça. J'ai été embêtée pendant ma scolarité, mais autant par des garçons que par des filles, et je sympathise beaucoup plus facilement avec des femmes qu'avec des hommes. J'ai au contraire toujours trouvé que c'était les hommes qui étaient super compliqués, surtout ceux qui adhèrent au modèle patriarcal de l'homme qui ne s'exprime jamais : un homme qui ne parle pas, qui ne raconte pas sa vie, bah moi je trouve pas ça "simple" je trouve ça chiant voire même flippant car tu ne peux jamais savoir ce qu'il pense. Quand j'étais ado, je trouvais aussi que les garçons étaient tous des clones, à se comporter de la même façon nulle, à rire aux mêmes blagues grasses et à rabaisser les femmes en choeur. J'ai rencontré beaucoup plus d'hommes qui avaient très peu de personnalité que de femmes, et ce tous âges confondus. Les hommes me prennent la tête encore parfois aujourd'hui car ils se comportent de manière tellement ÉTRANGE, genre mec enlève cet air de poète torturé et dis moi ce que tu veux putain c'est pas compliqué

 

[Attié]

Pour la vidéo de The take c'est intéressant même si Charlotte est plus intéressante qu'une "pick me girl", et je ne trouve pas Scarlett Johannsson dans Don Jon est une pick me, non c'est une jeune femme fan de romances , justement le genre de choses dont certaines femmes sont friandes et qui sont justement décriées parce que c'est considéré comme de mauvais goût et niais, et durant tout le film elle est ridiculisée. Ce que je trouve injuste. Ca rejoint justement le trope sexiste qui rejette la féminité chez les femmes, le tourne en ridicule. En quoi être une fan de romance doit être mal vu, critiqué? Pourquoi ce goût est critiqué chez les femmes? On critique beaucoup moins les mecs d'être fans de fast and furious et de transformers et pourtant c'est le même genre de conneries. Bref, j'aime le perso de Scarlett et ce n'est pas une wifey mais une incorrigible romantique, une réincarnation de Madame Bovary , et c'est encore ridiculisé , merci.
Dans tous les cas, cet article est intéressant . J'ai rencontré des pick me mais je crois selon les critères des mecs et les visions de l'entourage des mecs c'est différent.

Spoiler: Exemples persos

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

Pareil j'hésite à trop utiliser ce terme, comme celui de la "Karen", que je trouve très sexiste.

 

[just_in_case]

@Attié

Spoiler: Spoils sur le film Don Jon

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.