Commentaires sur Clément Beaune favorable à une légalisation de la GPA « à l’avenir »

[Marre des]

@Nefertii en fait les enfants en couveuses sont nés naturellement, la couveuse les aide à rester en vie pour qu'ils poursuivent leurs développements.
Certains s'en sortent très bien (les prématurés de qq semaines) et d'autres le pronostic vital est chaque jour engagé qq part... (les grands prema, ce n'est pas impossible qu'il survive, mais dans quel état ? Des miracles peuvent exister, comme le prema de 500g que j'ai connu et va très bien aujourd'hui mais c'est, je crois, super rare)


Un utérus artificiel n'est pas là même chose (à mon sens) ni une bonne idée, c'est comme le clonage. On se retrouve dans de la sf (le meilleur des mondes) qui n'en est plus vraiment.
Avoir recours à l'utérus artificiel pour quoi exactement ? Parce que c'est possible ? Une chose possible est elle éthique ? A quel prix ? Pour quelle découverte ?
Je trouve que ce sont des questions importantes à se poser car ce n'est pas parce que qqc est possible qu'il faut forcément le faire, il y a bien souvent le revers de la médaille ^^"

Après l'avenir nous dira ce qu'il en est mais ce n'est plus de la fiction, des chercheurs font leur tambouille pour que ça soit possible et à quel prix ? Comment sera le bébé, l'enfant, l'adulte ? Comment expliquer plus tard qu'il est né dans une machine ? Pourquoi ce choix ? Est ce pour tlm ou pour palier à la GPA ? ^^"

Après comme je disais c'est toujours intéressant de croiser nos avis, se poser des questions qu'on ne se serait pas posées...

 

[guerredesmiroirs]

Et personne n'a pense a l'option "le monde est deja surcharge, la societe part en couille, c'est plus le moment a encourager a se reproduire comme on fait des gauffres?" Pour moi, GPA, PMA, devraient soit etre reduits au minimum, soit interdit.

 

[Membre supprimé 370517]

@Nefertii Me faire dire que les bébés prémas sont des horreurs inadaptées à la vie humaine ? WHAT ?
Le raccourci est abrupt et violent, tant pour moi que pour les anciens bébés prémas.
Si tu relis bien d'ailleurs, je n'ai jamais parlé d'horreurs ou d'inadaptés pour les potentiels enfants issus d'utérus artificiels. J'ai dit que je ne voulais même pas réfléchir aux conséquences sur le développement du cerveau humain. Je ne sais pas dans quelle mesure cela affecterait leurs réflexes, émotions, sociabilité. Inadaptés n'est pas le mot (car stigmatisant et validiste), mais cela pourrait rendre leurs interactions plus difficiles avec autrui et générer des souffrances.
Si on pouvait reproduire les conditions in utero, sans exception ? Cela ne se fera pas donc je ne vois pas trop l'intérêt d'y répondre, mais après tout pourquoi pas, allons jusqu'au bout du raisonnement : je serais pour si cela n'affecte effectivement pas le développement psychomoteur des enfants et que cela a des effets globalement positifs sur la vie des femmes. Mais je ne serais en aucun cas pour la généralisation. Si cela permet un partage des tâches parentales équitable au sein des couples hétéros, que cela enlève le risque professionnel couru par les femmes en âge de procréer et que cela permet à celles qui ne veulent pas subir les conséquences de la grossesse et de l'accouchement d'être mères, alors oui pourquoi pas. Mais celles qui veulent mener une grossesse ne devraient pas voir cette possibilité être diminuée.
Edit : formulation

 

[Membre supprimé 370517]

Et personne n'a pense a l'option "le monde est deja surcharge, la societe part en couille, c'est plus le moment a encourager a se reproduire comme on fait des gauffres?" Pour moi, GPA, PMA, devraient soit etre reduits au minimum, soit interdit.

Pourtant, les gauffres, c'est bon.

 

[Kaeloolagrenouille]

@Nefertii

Certains grands prématurés gardent des séquelles à vie (en plus de ceux qui meurent). Mais en dehors de la question de la viabilité/des problèmes de santé potentiels, ce qui me gêne le plus, ce serait d'en faire une option comme les autres alors que les soins pour les grands prématurés c'est une question de sauver leur vie.

Je pense qu'il serait possible de remplacer certaines fonctions de la grossesse, mais je ne suis pas sûre qu'on pourrait remplacer ce contact unique entre le foetus et la personne qui le porte. Pourquoi le faire s'il ne s'agit pas de sauver la vie d'un grand prématuré désiré par ses parents? Bien que ça reste difficile à comprendre et à expliquer, il y a des interactions qui se font entre le foetus et la personne qui le porte. Est-ce qu'on peut remplacer ça, j'en suis pas certaine.

D'ailleurs, dans le cas de la GPA, il y a des parents qui ressentent des difficultés à nouer un lien avec leur enfant. Non pas que ça n'existe pas pour les parents qui portent leur enfant mais si on peut déjà noter un impact sur les personnes adultes, qu'en est-il des enfants? Tu me diras que les enfants adoptés et les grands prématurés vivent aussi une altération/rupture de ce lien, mais dans leur cas il s'agit de prendre soin du mieux qu'on peut de foetus désirés/d'enfants déjà là. On tente de répondre au mieux à une situation d'urgence. L'idée de la GPA artificielle est très différente, parce qu'il serait question de plannifier la créeation un être qui n'était pas là, du coup la dimension ethique repose sur des aspects très différents que dans le cas des enfants adoptés et des prématurés.

 

[Neverland90]

@guerredesmiroirs
Sur le fond tu n'as pas tort mais malheureusement, je vois également l'abus que ça entraînerait, avec peut-être une forme d'eugénisme et surtout de racisme car:
- cette limitation ne s'appliquera pas à tous le monde mais surtout aux familles précaires et probablement non caucasienne
- paris les autres familles, ce seront ceux qui correspondent aux critères génétique et de santé qui auront accès à la parentalité.

Je pense que le fait de ne pas faire d'enfants pour causes écologiques doit venir d'une responsabilité individuelle. Et de toute façon la politique de limitation des naissances en Chine n'a pas fonctionné et a engendré des déséquilibres entre le nombre de filles et de garçon.

La restriction légale à ma parentalité n'est pas envisageable pour moi. C'est aux futurs parents de se questionner sur leur rapport à la parentalité à tout prix, si c'est vraiment un désir inhérents ou si ça vient d'un formatage qu'ils ont assimilé.

 

[Mawrcan]

@Légitime Immature Je ne doute pas qu'il y ait de belles histoires suite à une GPA. Mais je crois que pour moi ça ne suffit pas à la justifier. Évidemment, l'histoire de la meilleure amie, qui adore être enceinte, et qui va porter le bébé de son meilleur ami gay, c'est beau, c'est sympa. Mais je suis convaincue que ça, c'est une petite proportion. Dans les faits, on se retrouve plus avec des femmes pauvres et/ou migrantes qui font ça, ça montre que la situation est inégale.

Une de mes amies m'a raconté le processus car un membre de sa famille fait une GPA aux USA. Il y a bien un catalogue où tu choisis la donneuse de gamètes puis la mère porteuse (ethnie, diplôme, tout). Puis tu peux choisir le sexe du bébé ! Pour moi c'est une dystopie.

 

[Iseult la rousse]

L'histoire des couveuses pour les très grands prématurés, c'est absolument pas transposable en utérus artificiel. Il s'agit de système de survie - et non de développement - pour des bébés nés beaucoup trop tôt. La plupart de ces enfants seraient morts directement il y a encore quelques années. Certains (beaucoup en fait) meurent encore en quelques semaines.

Personnellement, j'ai connu d'assez près (neveu de mon ex) un bébé né à cinq mois, moins d'un kilo à la naissance. Alors oui, il a survécu... Il a treize ans maintenant. Il a de graves problèmes physiques, un retard mental conséquent, et pour le moment il n'a pas passé une semaine de sa vie sans voir un médecin (et c'est clairement pas son médecin traitant dans la plupart des cas). Ce gosse ne sera probablement jamais autonome, n'a jamais eu une vie "normale", c'est-à-dire une vie d'enfant avec ce que ça comporte d'imprévu, de ratés et d'improvisation. Il va probablement vivre dans cette "bulle" tout le reste de sa vie : comme il prend plein de traitements, à plusieurs moment de la journée, jamais de relâche ou d'oubli possible. Il a des rendez-vous hebdomadaires avec des orthophonistes, des psychologues, des ergothérapeutes et j'en passe. Il a des rendez-vous mensuels au CHU, et avec plusieurs autres spécialistes. Bref, ce gosse (et ses parents) ont une vie infernale, et la dernière fois que j'ai vu sa mère, elle m'a dit qu'elle aurait préféré qu'il meure. Parce qu'elle a dû arrêter de travailler pour devenir l'aide-soignante de son fils et que tiennent changera jusqu'à la mort d'un des deux.

 

[Kettricken]

@guerredesmiroirs J'ai eu recours à une PMA pour mon fils. Qui sera enfant unique. Donc mon compagnon et moi participons à la dimution de la population
C'est toujours plus facile de proner l'interdiction de quelque chose auquel on n'a 0 envie d'avoir recours

 

[nip33]

@Kettricken m'a devancé sur la réponse a apporter à @guerredesmiroirs !!

l'envie viscérale de devenir parent et de ne pas y arriver sans aide médicale peut être terrible et c'est inexplicable ! moi même étant infertile, je ne souhaite pas faire la PMA, mais comprend parfaitement ceux qui souhaitent y avoir accès !

c'est quand même un sujet délicat, et c'est facile de vouloir interdire quelque chose qui ne nous concerne pas, qui ne nous intéresse pas !

 

[Papillon Bleu]

Pour la question de savoir quoi faire si les parents "d'intention" ne souhaitent plus s'occuper de l'enfant après sa naissance en raison d'un handicap, en réalité, le droit existe déjà car la question se pose déjà pour des parents ayant eu une conception naturelle, qui découvrent un handicap à la naissance : Ils peuvent abandonner leurs droits parentaux avec consentement pour une adoption.

@MarieLouise

Je me permets de te citer mais uniquement pour rebondir sur la question de l'adoption, tu n'es pas personnellement visée

En fait, ce qui me trouble dans cette question d'adoption après y avoir réfléchi, c'est que la mère porteuse se retrouve face à des "non-choix" (je ne sais pas comment le formuler autrement) si les parents d'intention ne veulent pas d'un enfant handicapé :

- soit elle avorte (lorsque c'est possible, ce qui n'est pas toujours le cas - ex : hors délai) : ce n'est pas terrible pcq le projet initial est de mener une grossesse à bien, pas d'avorter. Elle peut aussi préférer ne pas avorter, pour x raisons qui la regardent. Donc elle peut potentiellement se retrouver "contrainte" à le faire, ce qui est quand même traumatisant...

- soit elle garde l'enfant, mais comme au départ il n'était pas prévu qu'elle s'en occupe, cela peut poser de nombreux problèmes (financiers, avec sa famille, logement pas adapté etc.). Donc même si elle aimerait cette solution, elle ne pourra pas forcément la choisir.

- soit l'enfant est placé à l'adoption. Mais là aussi, c'est très moyen. Parce que ce n'est pas "sa" décision, et que c'est elle qui a porté l'enfant. J'imagine que la mère porteuse a accepté une grossesse dans l'idée que le bébé aurait un foyer aimant, pas qu'il serait placé dans une institution avec nettement moins de chances d'être adopté et où il pourrait subir d'éventuelles maltraitances ou agressions (ça arrive malheureusement).

 

[Gringo]

@Papillon Bleu Il pourrait y avoir des solutions à ces situations:
Soit imposer aux parents d'intention de prendre l'enfant qui naitra quoi qu'il arrive, ils n'ont plus le choix une fois que c'est signé. Et ensuite à eux de faire les démarches pour laisser leurs droits parentaux s'ils ne veulent plus de l'enfant.
Soit d'autoriser l'IMG pour n'importe quelle situation de handicap si c'est une GPA et qu'on laisse les parents d'intention se rétracter pour ce motif.
Soit d'autoriser l'avortement peu importe le terme (pour la GPA ou pour tout le monde) si jamais il y a un désistement au cours de la grossesse (peu importe la raison).

Si on autorise et qu'on légifère sur la GPA un jour, on peut trouver des solutions à tous ces cas particuliers. C'est juste qu'il faut qu'elles soient débattus et acceptées par le plus grand nombre (et qu'à la fin on soit fier des protocoles qui ont été légiférés)