Commentaires sur J’étais childfree, je suis devenue mère, et la pression à la maternité m’a fait douter de mes choix

[Kettricken]

@Peutwishia j'ai donc un entourage majoritairement CF.
Et ben quand j'ai changé d'avis, j'en ai eu rieeeen à faire de leur avis. Tout comme les injonctions à la parentalité me sont largement passées au-dessus de la tête. Et globalement, eux ils ont juste été contents pour moi . Enfin quand ça a marché vu que ça a mis 3 ans, donc ils ont eu le temps de voir que ne pas avoir d'enfant commençait à me faire souffrir et ils ont été heureux que cette souffrance s'arrête.
J'ai juste une copine qui m'a fait une remarque du type
- C'est marrant quand même, c'est toi qui était la plus à nous parler féminisme et là tu es la seule du groupe en couple hétéro, à vivre sous le même toit, avec un enfant
Moi :
Le rapport ?

Bref, je pense que les gens qui te sont proches et qui ne sont pas toxiques, ils seront toujours heureux pour toi si tes choix, quelqu'ils soient, te rendent heureuse

Tiens et aussi pour te rassurer : les rares personnes qui m'avaient emmerdée avec le "tu changeras d'avis", ben elles ont rien dit quand j'ai dit que j'étais enceinte. Elles s'en fichaient un peu, y pas eu de
- Ahaaaa tu vois, je le savais !

 

[Pipistrelle.]

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[Kettricken]

@poulaga je trouve tes explications très claires et je suis totalement d'accord
Désolée pour l'exemple de la personne qui adopte après avoir fait une stérilisation : je prenais un exemple extrême pour faire comprendre ma question théorique. Mais j'avais aussi lu que les regrets après une stérilisation venait surtout des personnes ayant eu un ou plusieurs enfants au préalable.

Pour la question de mon amie, disons que je l'avais trouvée ironique dans le sens où théoriquement tu as raison, mais d'un point de vue individuel... disons qu'elle n'est pas en couple parce qu'une fois qu'elle l'est, elle a tendance à oublier son féminisme, que ça lui fait peur et que donc elle fuit le couple. Moi j'ai la sensation de pouvoir appliquer mon féminisme à mon couple
Et je trouvais que dans mon contexte, avec mon entourage sans enfant, c'était une forme de critique que de faire ce lien . Ca faisait vraiment
- ah tu as eu un enfant ? Bon on ne peut plus vraiment dire que tu es féministe, si ?
Alors que si.
J'ai été élevée par une mère très féministe et un père qui ne se décrivait pas comme telle mais l'étais à fond, je suis bien placée pour le savoir

 

[Kettricken]

AH mince et pour revenir sur ton impression que l'autrice n'était pas vraiment CF @poulaga j'ai l'impression en lisant ces passages qu'elle était un peu dans l'état où j'étais après avoir eu ma poussée hormonale à 27 ans (donc entre 27 et 32 an)s : je ne voulais rationnellement pas d'enfant, mais si mon copain faisait une blague en mode
- Un chat ? Jamais ! Je préfère encore un enfant.... Non je rigole, je préfère un chat
Ben je pleurais sans savoir pourquoi
J'en voulais pas, pas rationnellement, pas encore, l'idée me terrifiait... mais l'idée d'une porte qui se fermait me faisait peur aussi.

 

[Furya]

J'ai bien aimé ce témoignage. Je n'ai pas eu autant de pression de l'entourage mais je comprends que ce soit vraiment dur.
J'ai juste eu ma mère à me poser des questions et à avoir des remarques un peu agaçantes et ma grand mère, mais elle c'était plus quand j'étais célibataire.
Je n'ai jamais été CF mais plus fence sitter, toujours dans l'indécision. Est-ce que j'aurais un enfant ? Est-ce que j'ai envie de cette vie ? Est-ce que je vais regretter (d'un côté comme de l'autre)?
Je savais que mon compagnon en voulait un, il avait toujours été clair.

Je n'ai pas eu d'envies folles, je ne me suis pas mise à gagatiser devant les bébés. J'ai toujours aimé les enfants (même si éreintants), les bébés un peu moins et j'avais toujours été terrorisée par la grossesse donc ça ne partait pas bien mais à un moment, quand j'ai eu 33ans, à la fin d'un beau voyage, j'ai arrêté la pilule parce qu'on a senti que c'était maintenant ou jamais. On avait juste envie d'avoir notre famille, de transmettre nos valeurs mais on était aussi très très au courant que la parentalité n'allait pas être simple.

Bref, j'ai un fils, c'est encore un bébé, et il n'est pas un accomplissement, il est "juste" cette petite personne pleine de caractère que j'aime plus que tout. Je n'ai aucun regret, c'est dur (et on ne va pas se mentir, parfois c'est même un peu ennuyant et aussi épuisant) et ça a changé ma vie, oui j'ai moins de liberté (et encore... N'ayant pas une vie sociale riche, ce n'est pas lui qui m'empêche de sortir !) mais ça met aussi des choses en perspective sur ce qui est important pour moi. Et globalement, il me rend quand même plus heureuse.

Par contre, en dehors de ma famille proche, je ne parle pas beaucoup de lui. J'attends qu'on me demande parce que je n'ai pas envie d'être cette personne qui ne parle que de parentalité et de son bébé. D'ailleurs, je suis la relou de service au boulot quand des jeunes femmes parlent d'enfants et qu'on leur dit que c'est merveilleux, je rajoute souvent que oui peut être mais on peut très bien être heureux sans. Mais comme toujours, je suis dans l'équipe cf ou parent, peu importe, tant que personne n'impose ses choix ou critique ceux des autres.

Edit pour éviter le DP
@Pipistrelle.

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[Xiarik]

@Vath
Si ça peut te rassurer, juste le fait que tu te poses ces questions est bon signe, c'est que tu t'inquiètes d'avance pour ton enfant et que tu feras au mieux pour lui et juste ça ça suffit.

Globalement pour en revenir à l'article, les injonctions perpétuelles sont fatigantes. On te demande si tu veux un enfant, puis si tu comptes prendre des couches lavables et allaiter, puis si tu comptes l'éduquer comme ci comme ça, puis si t'en veux un deuxième. Toutes ces questions étant bien sûr suivies de remarques acerbes si t'as le malheur de répondre autre chose que ce qui est attendu par ton interlocuteur, il n'y a pas de bonne réponse. Lâchez nous les ovaires, avec ou sans enfants on fait ce qu'on veut de notre vie, elle ne regarde que nous, ça ne changera rien à la vôtre qu'on fasse ci ou ça !

 

[Kettricken]

@poulaga
Pour la poussée hormonale : aucune de mes amies CF ne l'a eue. Et ça ne changeait en soi rien à ma décision. C'était juste mon corps qui parlait mais je n'en voulais toujours pas. Donc pas de soucis en soi. C'était juste perturbant

Moi c'est l'inverse : je ne comprends pas comment on peut être complètement sûre de soi sur cette décision qui est au final la plus impactante et la plus impossible à changer dans une vie
Je pense que même si j'avais eu le truc viscéral d'entrée de jeu, je l'aurais beaucoup questionné. En tous cas si j'avais eu l'envie viscérale de faire un enfant, ou si j'avais continué à avoir l'envie viscérale de ne pas en avoir passé 38-40 ans.

Perso, la comparaison avec les animaux de compagnie me parle +++
Quand mon fils était bébé, je trouvais que c'était très pareil : amour fou irrationnel pour une petite créature qui pose plein de soucis, et envie de noyer les proches de photos
Et ben autant j'ai un enfant, autant je trouve qu'un chat (que j'adore +++ pourtant) ça serait trop contraignant

 

[B8zzy]

@Kettricken HS mais oui c'est contraignant un chat ! On part une semaine en vacances et voilà 18€ la journée a l'hôtel des chats pour Monseigneur le chat apprivoisé qui aime les douceurs catisfaction mais qui aime se rouler dans la terre et ramener des oiseaux dans ma chambre...

 

[Chat-au-Chocolat]

Je trouve que l’article met le doigt sur un point intéressant : le fait qu’on parte du principe que TOUTES les femmes veulent des enfants. Ou auront des enfants. Ou aiment et savent s’occuper des enfants. (Ce qui est profondément faux, faut-il le rappeler )

Je comprends l’autrice quand elle parle du fait qu’on lui a volé la liberté de faire son choix. On lui a imposé un projet d’avenir (celui qui impacte le plus l’existence), sans jamais lui demander son avis. C’est insupportable, en plus d’être profondément sexiste. Je n’ai aucune étude pour le prouver mais je suis prête à parier qu’on emmerde beaucoup moins les petits garçons, puis les ados et les jeunes hommes avec leur future parentalité. On les laisse libres de décider, on ne les limite pas dans leurs aspirations. Il n’y a pas ce conditionnement qu’il y a avec les femmes (et là, j’ai un peu envie d’évoquer le matraquage d’articles parentalité sur Madmoizelle, mais on a déjà eu cette discussion et j’ai la flemme de relancer le truc ).

Perso j’ai un avis radical sur la question, je pense que les injonctions à la maternité sont politiques et servent un but précis. La société a besoin que les femmes se reproduisent, à la fois pour les maintenir dans leur « rôle » et à la fois pour fournir des citoyens, d’où le matraquage permanent. C’est horrible parce que ça aboutit à des situations où certaines femmes deviennent mères sans l’avoir vraiment voulu, et où des enfants qui n’ont rien demandé se retrouvent avec des parents complètement défaillants. Je pense qu’il faudrait revoir totalement notre conception de la maternité et arrêter de conditionner les filles à devenir de futures mères, parce que ce n’est pas du tout un rôle qui convient à tout le monde. Et en plus : on est déjà beaucoup trop sur Terre

 

[Furya]

@poulaga certains parents n'aiment pas la comparaison avec les animaux et personnellement, je n'en fais pas parti
J'ai moi aussi un désir viscéral d'avoir un chien, je veux un chien mais ce ne serait pas raisonnable donc pas de chien mais honnêtement, ça me rend vraiment triste ! (l'ironie c'est que je n'avais pas du tout cette envie d'avoir un enfant et pourtant !!)
J'ai une collègue qui en a déjà repris une autre parce qu'elle comparaît son chien à son enfant (et elle a un fils adulte) et elle trouvait ça inapproprié et elle m'a demandé "ça te gêne pas qu'une personne parle d'un chien comme ça ?" ben euh non je comprends en fait.
On peut aimer un animal comme un membre de sa famille. Perso je suis encore triste de la mort de mon chien alors que certains membres de ma famille sont morts et je n'en ai rien à faire.

@Chat-au-Chocolat cette pression, et faire comme si c'était une suite logique dans la vie d'avoir un enfant me hérisse.
Ça m'est arrivé de parler avec des personnes et le truc de "ah tu ne veux pas d'enfant ? Mais pourquoi ?" maintenant quand j'entends cette question je demande "ah mais toi tu en veux ? Mais pourquoi ? C'est parce que tu es condionné à en vouloir ou tu y as vraiment réfléchi ?" c'est pas très sympa (encore que...) mais tant pis.

(moi maintenant on me demande à quand le 2eme...même pas s'il y aura un 2eme, non directement quand... Ben jamais?!)

 

[Kettricken]

@poulaga je ressentais pareil sur le fait que ne pas avoir d'enfant, c'est continuer sur sa lancée. Sauf que je trouve que passé un certain âge, ça n'est plus vrai. Pour moi, c'était très différent de dire "je n'aurais jamais d'enfant" à 20 ans et à 30.
J'étais hyper sure de moi avant ma poussée hormonale.
Et puis après, ce qui m'a fait passer du côté fencesitter, c'est la réalisation que mon choix devenait tout aussi définitif.
Un des (nombreux) trucs qui me faisaient peur dans la parentalité, c'était l'aspect irréversible. Mais être CF aussi devient irréversible à un moment

 

[Pipistrelle.]

Le truc aussi avec les hommes c'est qu'ils n'ont pas la pression de l'arrêt de la fertilité (ou du moins ils n'ont pas conscience que ça leur plane dessus aussi), alors que nous, à l'aube de la trentaine, on nous martèle bien que le compte-à-rebours a commencé, donc ça nous pousse à nous demander si on est prêtes à laisser la porte de l'enfantement se fermer ou pas. Il semblerait pourtant que la diminution drastique de la fertilité chez les femmes après 35 ans soit un peu exagérée et se fasse en fait à partir de 37 ans. Du reste, l'idée que les hommes restent 100% fertiles jusqu'à la fin de leurs jours c'est un peu un mythe aussi. Il a été prouvé que la qualité de leur sperme diminuait avec les années et que l'âge du père pouvait jouer dans l'apparition de certaines maladies congénitales.

Donc beaucoup de croyances qui pèsent essentiellement sur les femmes et s'immiscent dans leurs choix de vie, alors qu'elles portent préjudice aux hommes aussi.