Commentaires sur J’étais childfree, je suis devenue mère, et la pression à la maternité m’a fait douter de mes choix

[Kettricken]

@poulaga ben tu vois, autant j'étais certaine de ne pas vouloir d'enfant, autant j'ai jamais pensé à me faire stériliser. Bon faut dire aussi que j'avais pas une vie sexuelle très active donc bon

En tous cas, je trouve ça top que tu puisses lancer ces démarches qui mettra ton corps en accord avec toi même.
J'ai l'impression de lire de + en + de femmes plus jeunes qui trouvent des médecins qui respectent leur décision. J'espère que ça va être de + en + le cas.

 

[Ciredutemps]

C'est très intéressant de lire cet article et les commentaires …
Perso je ressens l'effet totalement inverse. J'ai la trentaine, j'ai toujours pensé vouloir des enfants, mais je travaille dans l'environnement, je suis de gauche, et globalement quand je baigne sur internet je vois beaucoup de "la meilleure chose pour la planète, c'est de pas avoir de gosses, on est déjà trop nombreux, en plus regardez dans quel monde ils vont vivre".
Du coup c'est terrible, ça me questionne dans mon désir d'enfant (est-ce que j'en veux vraiment finalement? Est-ce que la culpabilité ne va pas ruiner mon bonheur, si je désire d'en faire? Un peu comme un voyage en avion où on se fait plaisir mais qu'on culpabilise de faire?).
J'ai l'impression que plus j'attends, et plus je vais me faire convaincre qu'il ne faut surtout pas que j'aie d'enfants. Et que si je n'en fais pas d'ici les prochaines années, ça sera plus la peine. Comme l'autrice, ça me donne totalement l'impression qu'une injonction sociétale est en train de me déposséder de mon choix …

Pour les questions de désir, perso c'est dès que je me suis mise en couple avec mon copain que j'ai commencé à regarder les enfants autrement. Avant je les trouvais cool (mais j'étais clairement pas gaga), mais en couple les petits enfants me font un effet de "waaa c'est trop chou j'aimerais bien avoir le mien" Y'a sans doute une raison hormonale à tout ça...

 

[anais nin]

@Pipistrelle. je me retrouve beaucoup dans ton témoignage.

Je viens de lire tous ces commentaires et ça me fait beaucoup de bien de voir des personnes se poser les mêmes questions que moi, je me sens moins seule ! Autour de moi c'était soit des CF, soit des personnes qui ont toujours voulu des enfants et pour qui c'est une évidence, qui ont ressenti un besoin viscéral... Moi je sais pas, pendant ma vingtaine j'ai toujours dit "je verrais plus tard, après mes 30 ans" quand on me posait la question.
Maintenant je dis que je ne sais pas si j'en veux, mais j'ai 35 ans et ça me trotte de plus en plus dans la tête. Je ne ressens pas d'envie forte mais la peur de regretter, que ce soit trop tard...et je me dis que cette peur vient surement de toutes ces personnes qui m'ont justement dit que j'allais le regretter ! J'y pense quasiment tous les jours, ça me bouffe de l'espace mental et ça me fatigue. Parfois je vois l'enfant d'un ami ou mon neveu, et je me dis que c'est génial d'avoir un enfant et le lendemain je me dis que c'est quand même beaucoup de contraintes et que la maternité me fait peur.

 

[Marinouchka]

Je pense qu'il faut faire la différence entre la pression à devenir mère (genre les parents qui te demandent à chaque visite "Pour quand est le bébé ??") Et les gens qui te disent "Tu changeras d'avis, tu verras !" Parce que même si oui, tout le monde ne change d'avis, beaucoup le font effectivement. Personnellement, j'aime les enfants mais j'avais eu ma dose en tant qu'ainée de famille nombreuse et baby-sitter et donc je voulais devenir tante mais jamais mère. Les hormones ont fini par me titiller mais je me suis expatriée et je n'y ai plus pensé. Puis, je me suis installée de manière permanente quelque part et j'y ai repensé et il se trouve que je voulais des enfants, juste pas maintenant. Perso, j'aurais aimé attendre d'avoir 50 ans, mais la nature étant ce qu'elle est, je m'y suis mise avant. Et même si je ne regrette absolument pas (je n'ai jamais aimé comme ça et juste les regarder grandir me comble), je continue à penser que je suis plus faite pour être tante que mère et j'ai eu du mal à me lancer pour le 1er, le 2eme et le 3eme. (Je voulais mais honnêtement la grossesse n'est pas une partie de plaisir et quand on regagne un peu de liberté, difficile de la lâcher !) Cependant, j'aurais aimé, contrairement à l'auteur, qu'on m'en parle un peu plus étant jeune. Qu'on me dise que je pouvais changer d'avis et qu'être mère à 35 ans plutôt que plus jeune comportait des désavantages. J'aurais peut-être suivi le même chemin mais cela m'aurait peut-être poussé à réfléchir quand j'avais la tête dans le guidon. Je pense que le vrai pb n'est donc pas les gens qui en parlent, mais plutôt les gens qui te mettent la pression et surtout la société qui t'oblige à choisir entre une vie libre et épanouissante et une pleine de sacrifices même pour la meilleure des causes.

 

[GrandeMarine]

L'article est très intéressant et les commentaires tout autant! Quelque chose m'interpelle: vous parlez de "Fence-Sitter" et ce que vous en dite me parle beaucoup, auriez vu une définition ou des articles parlant de cette expression sur le désir d'enfant ? C'est la première fois que je lis ce mot qui à l'air d'être le gris entre CF et "désir d'enfant absolu".
Merci d'avance !

 

[Clèves]

Pour ma part, ça me hérisse vachement tous ces rappels, aussi "bienveillants" soient-ils, à la fertilité déclinante de la femme une fois la trentaine passée.

Je trouve pas ça utile, déjà. Je veux bien qu'on évolue pas toutes dans les mêmes milieux, mais perso même si je le voulais très fort, j'aurais du mal à ignorer cette idée. On nous le matraque tellement tout le temps. On aime bien rappeler à l'ordre toute femme qui se trace un chemin de vie qui l'épanouit, parce que bon, elle peut se réaliser dans plein de choses, elle peut kiffer son taff, son asso de jardinage ou son engagement militant, il faudrait pas qu'elle oublie que sa fonction première c'est de procréer. Je veux bien croire qu'il y a des femmes qui arrivent à la quarantaine en mode "mince, j'aurais bien voulu des enfants", mais je pense que c'est loin d'être une majorité.

Et quand bien même, si on est pas dans la situation adéquate pour avoir des enfants, en quoi nous rappeler plus ou moins subtilement qu'on arrive à date d'expiration peut aider ? À part rajouter une angoisse, une détresse supplémentaire, nous faire flipper parce qu'on est pas dans les clous, je vois pas l'intérêt. Si on a 34-35 ans, qu'on est célibataire sans vraiment de perspective de relation amoureuse, ça va changer quoi de nous dire que, dis-donc, faudrait pas trop traîner hein ? L'idée c'est qu'on se jette sur le premier mec venu pour parvenir enfin à la consécration suprême qu'est l'acte d'enfanter ?

Et là je parle même pas des femmes CF qui savent qu'elles ne veulent pas d'enfants. Ou des femmes qui essaient depuis des mois/des années mais n'y parviennent pas. C'est quand même risqué de faire ce genre de commentaires aux gens quand on ne connaît pas leur situation.

Bref, je vois beaucoup de sexisme là-dedans. Une manière de souhaiter aux femmes qui cherchent littéralement juste à vivre leur vie qu'un jour leur corps les rattrape et qu'elles en souffrent.

 

[hellopapiméquépasa]

j'ai le parcours inverse de cette fille:avant je voulais vraiment être maman et maintenant plus.Après j'ai la chance énorme de ne pas être intéresser par la vie de couple (je suis aro)du coup on me laisse tranquille (même si ça veut dire quelque chose d'un point de vue sociétal).J'ai 27ans et pour le moment la pratique du sport (gr)me comble bien assez pas besoin d'enfant ni de mec!par contre je ne sais pas a quoi ça va ressembler plus tard peut être que je vais changer d'avis peut être pas..on change tellement en 10ans!

 

[Chat-au-Chocolat]

Pour ma part, ça me hérisse vachement tous ces rappels, aussi "bienveillants" soient-ils, à la fertilité déclinante de la femme une fois la trentaine passée.

Je trouve pas ça utile, déjà. Je veux bien qu'on évolue pas toutes dans les mêmes milieux, mais perso même si je le voulais très fort, j'aurais du mal à ignorer cette idée. On nous le matraque tellement tout le temps. On aime bien rappeler à l'ordre toute femme qui se trace un chemin de vie qui l'épanouit, parce que bon, elle peut se réaliser dans plein de choses, elle peut kiffer son taff, son asso de jardinage ou son engagement militant, il faudrait pas qu'elle oublie que sa fonction première c'est de procréer. Je veux bien croire qu'il y a des femmes qui arrivent à la quarantaine en mode "mince, j'aurais bien voulu des enfants", mais je pense que c'est loin d'être une majorité.

Ça me hérisse aussi. Déjà parce que c'est inutile (quelle femme ne sait pas qu'elle ne pourra pas procréer jusqu'à sa mort ? sérieusement ?), et ensuite parce que c'est souvent un ramassis de clichés et d'idées fausses qui datent des années 50.

Le truc de la fertilité qui baisse drastiquement à partir de 35 ans, déjà, c'est totalement faux (flemme de rajouter des sources, mais si vous en voulez dites-le moi, je me suis suffisamment documentée sur le sujet !). La plupart des femmes qui galèrent à avoir un enfant à 38-39 ans auraient galéré aussi à 28 ans, parce que la fertilité est loin de ne tenir qu'à l'âge. Puis bon... 35 ans quoi. C'est quoi ce chiffre purement arbitraire ? On est vieille à 35 ans ?
Et c'est d'autant plus sexiste que personne n'emmerde les hommes avec leur fertilité déclinante, alors que celle-ci a bel et bien un effet sur les possibilités de concevoir, et la santé du futur enfant.
Ce couperet qu'on met au-dessus de la tête des femmes, il faut bien se dire qu'il est avant tout politique, et non pas scientifique (même si on est d'accord qu'il y a évidemment une réalité biologique et qu'à partir de 45 ans, bon bah on peut dire que c'est plié).

 

[Kettricken]

Ce couperet qu'on met au-dessus de la tête des femmes, il faut bien se dire qu'il est avant tout politique, et non pas scientifique (même si on est d'accord qu'il y a évidemment une réalité biologique et qu'à partir de 45 ans, bon bah on peut dire que c'est plié).

Et encore... J'ai récemment vu un soignant (je connais pas sa profession) parler sur twitter du cas du jour : une femme de 49 ans, ménopausée depuis 9 mois, qui se plaint de violentes douleurs abdominales... Bon ben elle accouchait quoi
Ménopausée depuis 9 mois...
(pour info : il faut un an d'aménorrhée pour considérer qu'il y a ménopause)

J'ai souvent entendu dire que les femmes qui avaient des enfants après 42 ans, c'était souvent pas leur premier enfant. Sans doute car ça fait un filtre qui élimine les femmes peu fertiles

 

[MorganeGirly]

@Chat-au-Chocolat @Kettricken Honnêtement, je n’arrive pas à déterminer à quel point c’est faux ou vrai. Certes 35 ans est un chiffre arbitraire mais j’ai un peu l’impression aussi que les tentatives de présenter cette fertilité déclinante comme un “mythe” est plus une tentative de se rassurer qu’une réalité absolue. J’ai lu des articles journalistiques féministes parlant de mythe effectivement mais les articles plus scientifiques et médecins étaient beaucoup moins optimistes donc j’ai du mal à démêler le vrai du faux.

Ceci étant dit, je ne vois pas trop non plus à quoi ça sert d’insister sur le sujet. Comme le dit @Clèves, quand on veut un enfant (comme moi) mais qu’on la bonne trentaine et qu’on est célibataire sans avoir beaucoup d’hommes accessibles sous la main (comme moi), qu’est-ce qu’on peut faire à par stresser en lisant ça??? J’étais allée à une conférence y’a 2 ans qui disait en gros aux femmes de mon âge de ne pas “tarder” avec un ton qui laissait entendre que c’était parce qu’on n’avait pas vraiment réalisé que le temps pressait qu’on avait pas encore procréé et ça m’avait donné envie de pleurer : célibataire depuis de très nombreuses années, en plein confinement dans une ville où je ne connais personne, je suis censée faire quoi pour “ne pas tarder”??? Parce que même quand même “se jeter sur le premier venu” dont parle @Clèves c’est pas si facile quand on plus de 30 ans. Je m’étais renseignée du coup sur les plans des femmes dans mon cas pour avoir un enfant et c’était des sommes de témoignages tristes et glauques. Parce que du coup à la conférence, on nous disait de “nous y mettre” mais aucune piste ou information sur comment faire pour “s’y mettre” sans conjoint alors que par exemple la PMA avec son de sperme pour femme célibataire est parfaitement légale dans le pays où je suis. Même la mutuelle du boulot qui a toute une option “fertilité” et congélation des ovules est hyper mutique sur la situation des femmes pas en couple hétéro.
Bref, je pense que cette histoire de fertilité déclinante est quand même en partie vraie mais le discours autour est vraiment pas toujours très progressiste. Idem quand j’entends que c’est épuisant pour une femme de 35 ans et plus de faire des gosses car plus la même énergie qu’à 25 ans et ce sera encore pire quand le gosse aura 10 ou 15 ans. C’est vrai mais en même temps, j’étais beaucoup beaucoup plus vite débordée par la moindre accumulation de tâches à 25 ans qu’aujourd’hui. Peut-être que j’ai plus la même énergie physique exactement mais je suis bien plus organisée et patiente, je prends moins les choses personnellement et je résiste bien mieux au stress maintenant, et en plus je sais comment gérer sans aucune difficulté plein de problèmes qui m’auraient paru insurmontables seule à 25 ans. Bref, il y a clairement des avantages à avoir un enfant jeune mais ces avantages sont contrebalancés par d’autres quand on prend de l’âge je pense!

 

[Kettricken]

@MorganeGirly la fertilité décline chez les femmes, plus que chez les hommes, c'est un fait. J'avais luy que ça commence vraiment vers 38 ans et à 42 ans (ou à la fin des 42 ans ?), la mutuelle belge ne rembourse plus les traitements PMA considérant que c'est foutu

Mais ce sont des statistiques (les pieds dans le four et la tête dans le frigo, ça fait une température moyenne du corps de 37 degra). Et en vrai, c'est une énorme lotterie. On ne peut pas savoir avec quelle facilité un couple fera un enfant avant de tester.
J'ai commencé à 33 ans et galéré pendant 3 ans. Une amie vient de tomber enceinte à 40 ans en 2-3 mois.
Perso, je me suis pas mal référée à cet article de Martin Winckler. Je ne sais pas si les chiffres sont encore valable mais j'aime bien le fait de présenter les choses en terme de "% de chance individuelle de tomber enceinte en deux ans". La majorité des femmes entre 35 et 39 ans qui tentent d'avoir un enfant en ont un dans les 2 ans selon ses données.

Après, je pense comme toi que la majeure partie des femmes, voir l'immense majorité, ont cette idée de fertilité décroissante bien implantée dans un coin de leur cerveau. Et que ça ne sert à rien de le leur rappeler. C'est inutile, parfois douloureux et quasi toujours impoli.
Dans mon entourage, toutes les femmes qui voulaient un enfant ont commencé à sentir la pression dès 30 ans.

Après, on m'a récemment dit que si on avait des craintes parce que pas en situation d'avoir des enfants alors que l'âge avance, il est toujours possible de faire un bilan de fertilité pour évaluer où on en est. Ca ne présumera pas forcément de la situation si on tente ensuite d'avoir un enfant, ne serait-ce que parce que celle-ci dépendra aussi fortement de la fertilité du compagnon.
Mais si le bilan indique une réserve ovarienne déjà basse à 35 ans, ça peut valoir le coup de réfléchir à congeler des ovocytes (en Belgique, c'est possible pour les femmes seules. Y compris de faire appel à un donneur. Je ne connais pas la situation en France)

Bref je pense comme toi que ce message de "prévention" ne sert à rien dans l'immense majeure partie des cas
Et j'envoie bcp de soutien à toutes celles qui sont dans la trentaine, n'ont pas encore d'enfant ni de compagnon, et ne sont pas CF et qui se tracassent

 

[Crapule du Far West]

Mince ! Wahou ! 4 pages de commentaires pour un sujet qui n'en est même pas un. Evidemment que chacun.e fait et pense ce qu'iel veut tant que ça n'impacte que ses propres choix (et les choix de son.sa partenaire éventuellement).
Je ne comprends même pas qu'en 2022 on en soit encore là (ah ah mon côté trop radicale). Non mais franchement, de quoi j'ai besoin de me justifier si j'ai aimé le chocolat noir à 20 ans et que maintenant je me damnerais pour du chocolat au lait ??? Je ne comprends pas pourquoi on n'aurait pas le droit de changer de caractère, de point de vue, ... dès lors que le sujet est la maternité (/la féminité/...)
bref on reste sur le "mon corps, mes choix".