Le média Madmoizelle envisage de licencier l'intégralité de ses journalistes Publié le 14.06.2024 à 6h20 Lecture 2 minutes
Le pure player Madmoizelle, passé dans le giron du géant de la PQR Ebra en 2022 lors du rachat d'Humanoid (Numerama, Frandroid, Madmoizelle), amorcera dans les prochaines semaines un avenir sans journalistes. Le site féminin, lancé en 2005 pour informer les femmes de 15 à 30 ans, s'apprête, selon nos informations, à licencier l'intégralité de sa rédaction, composée d'une petite dizaine de plumes féminines et d'un homme.
Cette opération vise à supprimer la partie du site dédiée aux actualités, dans le cadre d'un "recentrage" de Madmoizelle sur les témoignages de ses lectrices. Ces licenciements interviennent alors que pour le dernier exercice comptable déposé, en 2022, Madmoizelle Agency, l'entreprise éditrice du site, a enregistré 583 000 € de pertes pour 1 million d'euros de chiffre d'affaires. La même année, le groupe Humanoid bénéficiait quant à lui d'un résultat net de 2 millions d'euros pour 8 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Engagé dès ses débuts, Madmoizelle a longtemps revendiqué son féminisme et mis en avant le sujet des représentations des femmes dans la société ou encore des violences sexistes et sexuelles, tout en innovant avec des actualités sur le numérique, la high-tech et les jeux vidéo. À partir de 2020, le site a connu un virage éditorial pour devenir davantage généraliste, selon Arrêt sur images, même s'il continue de publier un nombre conséquent d'articles sur des thématiques féministes et engagées.
Alors que les entretiens préalables aux licenciements des journalistes se sont achevés en début de semaine, ces dernières n'ont toujours pas reçu la notification de leur mise à l'écart. Elles cherchent aujourd'hui à bénéficier de meilleures conditions de départ. Dans un courrier adressé ce jeudi 13 juin à la direction d'Humanoid ainsi qu'à la DRH du groupe Ebra, la rédaction de Madmoizelle a demandé à obtenir un mois de salaire d'indemnité par année d'ancienneté, comme le prévoit la convention collective des journalistes, contre une semaine proposée initialement.