@Alzire
Parce que c'est un sujet que j'ai beaucoup creusé de manière personnelle et que j'ai eu beau le retourner dans tous les sens, à la fin ça ne marche pas.
Pour illustration dans le cas de la suppression de l'héritage, voici une petite liste non limitative des avantages financiers dont pourra toujours bénéficier une personne, indépendamment des avantages liés à l'éducation ou au réseau - qui sont également considérables - :
- Les parents hébergent leur enfant à titre gratuit jusqu'à leur mort, afin que l'enfant puisse ne rien dépenser pour son logement (et potentiellement les parents vont louer ailleurs pour laisser leur enfant seul dans le logement dont ils sont propriétaires) ;
- Possibilité dans ce cas de payer toutes les charges du logement (eau, gaz, elec) et de les offrir à l'enfant, ainsi que tous les travaux dans la maison (après tout, la maison appartient aux parents qui ne font que la prêter gratuitement à leur enfant) ;
- Possibilité de donner une carte bleue à l'enfant pour qu'il fasse ses dépenses de nourriture / vêtement avec le compte bancaire de ses parents ;
- Possibilité de se porter caution / garant pour le crédit immo de l'enfant ;
- Plus subtil encore : les parents fournissent 30 ou 40% de l'apport du crédit grâce à une reconnaissance de dettes à taux 0%, l'enfant obtient son crédit à taux avantageux grâce à ce gros apport, l'enfant rembourse un crédit riquiqui, occupe sa maison et quand il a fini de rembourser la banque, il rembourse ses parents de la valeur de la reconnaissance de dettes initiale qui a perdu env 30% de sa valeur faciale en raison de l'inflation sur 20 ans ( https://www.economie.gouv.fr/cedef/pret-particuliers-taux-interet)
- Et puis carrément, possibilité de prêter de l'argent à taux 0% à ses enfants pour qu'il achète une maison sans passer par la banquer, sans date d'exigibilité pour le remboursement, et sans intérêts ;
Et là c'est sans compter les gens qui vont tout simplement s'exiler fiscalement dans un autre pays pour s'extraire de la loi française.
Le problème c'est que contrairement à ce que tu exprimes, ce n'est pas le principe de l'héritage que de transmettre des inégalités.
Ce qui crée et transmet les inégalités, c'est majoritairement l'affection des personnes qui nous entourent ; l'héritage n'en est qu'une manifestation parmi d'autres.
Ex d'autres manifestations de l'affection qui engendrent d'énormes inégalités strictement financières :
- Mon conjoint m'aime et fait sa part de tâches ménagères ce qui me permet de développer ma carrière et mes revenus => inégalité par rapport à toutes les femmes qui ne bénéficient pas de la même implication de la part de leur conjoint ;
- Ma belle-mère garde mes enfants gratuitement => inégalité par rapport à toutes les personnes qui ne bénéficient pas de la même relation privilégiée avec leurs beaux-parents ;
- Mon patron m'apprécie sur le plan humain et me donne une promotion / augmentation => inégalité par rapport aux autres salariés qui ne bénéficient pas de la même affection ;
- Mes parents m'invitent en vacances parce qu'ils sont contents de me voir => inégalité par rapport à ceux qui ne bénéficient pas de la même qualité de relation avec leurs parents ;
- Mes nombreux amis décident de m'organiser un super anniversaire et me font un super cadeau => inégalité par rapport aux personnes qui ne bénéficient pas de la même affection de la part de leurs amis ou du même nombre d'amis proches ;
- J'ai des soucis personnels et mes amis me soutiennent, passent du temps à discuter avec moi et me consolent ce qui m'évite d'avoir à payer un psy => inégalité par rapport aux personnes qui ne bénéficient pas de la même affection de la part de leurs amis ;
- Mes enfants s'occupent de moi gratuitement quand je suis vieille et je n'ai pas besoin d'aller à l'EHPAD => inégalité par rapport à ceux qui ne bénéficient pas de la même affection de la part de leurs enfants ;
Ces exemples sont multipliables à l'infini et s'appliquent dans toutes les relations humaines possibles, en intra et en extra familial, dans le milieu professionnel ou le milieu personnel. Et je ne parle pas des autres inégalités non financières qui vont impacter la confiance et l'estime de soi, la santé etc...
C'est pour ça que dans le premier message, j'ai dit qu'on ne peut pas empêcher quelqu'un de se priver (temps ou argent parce que le temps c'est de l'argent) pour donner à la place à une personne qui lui tient à cœur. Après on peut effectivement remettre en cause le verbe " se priver" parce que c'est rarement une "privation" quand c'est fait de bon cœur.
On ne peut pas empêcher quelqu'un de partager ce qu'il a avec les gens qu'il aime / dont il se sent proche parce que ça rend heureux, tout simplement.
Le plaisir de faire plaisir.
A l'inverse, on ne peut pas empêcher quelqu'un de refuser de partager avec des gens pour qui il ne ressent aucune affection comme on ne peut pas obliger quelqu'un à aimer quelqu'un d'autre.
C'est triste au fond, mais c'est comme ça. L'amour des autres n'est jamais dû.
Et on ne peut pas non plus obliger quelqu'un à nous faire confiance sur le fait que s'il nous confie son cadeau, on le transmettra intact à la personne qui en est le destinataire (= partir du principe que l'argent donné à la société permettra de prendre soin à notre place de telle ou telle personne qui nous tient à cœur).
Les gens préfèrent le faire eux-mêmes parce que c'est plus sûr, et que ça fait plaisir de voir la réaction de celui qui reçoit.
C'est pour ça qu'au lieu d'imaginer un monde utopique qui loupera son objectif de suppression des inégalités financières avec des effets collatéraux potentiellement néfastes (ex : effondrement des cotisations salariales et patronales via les gens qui vont réduire leur temps de travail avec aggravation des inégalités par la faillite de l'état qui laissera de côté les plus démunis), je suis plus dans une logique de "comment inciter les gens à mieux répartir leur temps et leur argent entre tous les gens qu'ils aiment, au lieu de tout flécher sur les enfants - comme actuellement - à cause d'une fiscalité punitive sur les personnes non apparentées ?".
Parce que c'est un sujet que j'ai beaucoup creusé de manière personnelle et que j'ai eu beau le retourner dans tous les sens, à la fin ça ne marche pas.
Pour illustration dans le cas de la suppression de l'héritage, voici une petite liste non limitative des avantages financiers dont pourra toujours bénéficier une personne, indépendamment des avantages liés à l'éducation ou au réseau - qui sont également considérables - :
- Les parents hébergent leur enfant à titre gratuit jusqu'à leur mort, afin que l'enfant puisse ne rien dépenser pour son logement (et potentiellement les parents vont louer ailleurs pour laisser leur enfant seul dans le logement dont ils sont propriétaires) ;
- Possibilité dans ce cas de payer toutes les charges du logement (eau, gaz, elec) et de les offrir à l'enfant, ainsi que tous les travaux dans la maison (après tout, la maison appartient aux parents qui ne font que la prêter gratuitement à leur enfant) ;
- Possibilité de donner une carte bleue à l'enfant pour qu'il fasse ses dépenses de nourriture / vêtement avec le compte bancaire de ses parents ;
- Possibilité de se porter caution / garant pour le crédit immo de l'enfant ;
- Plus subtil encore : les parents fournissent 30 ou 40% de l'apport du crédit grâce à une reconnaissance de dettes à taux 0%, l'enfant obtient son crédit à taux avantageux grâce à ce gros apport, l'enfant rembourse un crédit riquiqui, occupe sa maison et quand il a fini de rembourser la banque, il rembourse ses parents de la valeur de la reconnaissance de dettes initiale qui a perdu env 30% de sa valeur faciale en raison de l'inflation sur 20 ans ( https://www.economie.gouv.fr/cedef/pret-particuliers-taux-interet)
- Et puis carrément, possibilité de prêter de l'argent à taux 0% à ses enfants pour qu'il achète une maison sans passer par la banquer, sans date d'exigibilité pour le remboursement, et sans intérêts ;
Et là c'est sans compter les gens qui vont tout simplement s'exiler fiscalement dans un autre pays pour s'extraire de la loi française.
Le problème c'est que contrairement à ce que tu exprimes, ce n'est pas le principe de l'héritage que de transmettre des inégalités.
Ce qui crée et transmet les inégalités, c'est majoritairement l'affection des personnes qui nous entourent ; l'héritage n'en est qu'une manifestation parmi d'autres.
Ex d'autres manifestations de l'affection qui engendrent d'énormes inégalités strictement financières :
- Mon conjoint m'aime et fait sa part de tâches ménagères ce qui me permet de développer ma carrière et mes revenus => inégalité par rapport à toutes les femmes qui ne bénéficient pas de la même implication de la part de leur conjoint ;
- Ma belle-mère garde mes enfants gratuitement => inégalité par rapport à toutes les personnes qui ne bénéficient pas de la même relation privilégiée avec leurs beaux-parents ;
- Mon patron m'apprécie sur le plan humain et me donne une promotion / augmentation => inégalité par rapport aux autres salariés qui ne bénéficient pas de la même affection ;
- Mes parents m'invitent en vacances parce qu'ils sont contents de me voir => inégalité par rapport à ceux qui ne bénéficient pas de la même qualité de relation avec leurs parents ;
- Mes nombreux amis décident de m'organiser un super anniversaire et me font un super cadeau => inégalité par rapport aux personnes qui ne bénéficient pas de la même affection de la part de leurs amis ou du même nombre d'amis proches ;
- J'ai des soucis personnels et mes amis me soutiennent, passent du temps à discuter avec moi et me consolent ce qui m'évite d'avoir à payer un psy => inégalité par rapport aux personnes qui ne bénéficient pas de la même affection de la part de leurs amis ;
- Mes enfants s'occupent de moi gratuitement quand je suis vieille et je n'ai pas besoin d'aller à l'EHPAD => inégalité par rapport à ceux qui ne bénéficient pas de la même affection de la part de leurs enfants ;
Ces exemples sont multipliables à l'infini et s'appliquent dans toutes les relations humaines possibles, en intra et en extra familial, dans le milieu professionnel ou le milieu personnel. Et je ne parle pas des autres inégalités non financières qui vont impacter la confiance et l'estime de soi, la santé etc...
C'est pour ça que dans le premier message, j'ai dit qu'on ne peut pas empêcher quelqu'un de se priver (temps ou argent parce que le temps c'est de l'argent) pour donner à la place à une personne qui lui tient à cœur. Après on peut effectivement remettre en cause le verbe " se priver" parce que c'est rarement une "privation" quand c'est fait de bon cœur.
On ne peut pas empêcher quelqu'un de partager ce qu'il a avec les gens qu'il aime / dont il se sent proche parce que ça rend heureux, tout simplement.
Le plaisir de faire plaisir.
A l'inverse, on ne peut pas empêcher quelqu'un de refuser de partager avec des gens pour qui il ne ressent aucune affection comme on ne peut pas obliger quelqu'un à aimer quelqu'un d'autre.
C'est triste au fond, mais c'est comme ça. L'amour des autres n'est jamais dû.
Et on ne peut pas non plus obliger quelqu'un à nous faire confiance sur le fait que s'il nous confie son cadeau, on le transmettra intact à la personne qui en est le destinataire (= partir du principe que l'argent donné à la société permettra de prendre soin à notre place de telle ou telle personne qui nous tient à cœur).
Les gens préfèrent le faire eux-mêmes parce que c'est plus sûr, et que ça fait plaisir de voir la réaction de celui qui reçoit.
C'est pour ça qu'au lieu d'imaginer un monde utopique qui loupera son objectif de suppression des inégalités financières avec des effets collatéraux potentiellement néfastes (ex : effondrement des cotisations salariales et patronales via les gens qui vont réduire leur temps de travail avec aggravation des inégalités par la faillite de l'état qui laissera de côté les plus démunis), je suis plus dans une logique de "comment inciter les gens à mieux répartir leur temps et leur argent entre tous les gens qu'ils aiment, au lieu de tout flécher sur les enfants - comme actuellement - à cause d'une fiscalité punitive sur les personnes non apparentées ?".