Je me garai devant le premier bâtiment, qui arborait, au-dessus de sa porte, un écriteau marqué ACCUEIL. Il n'y avait aucune autre voiture, d'où je conclus que le stationnement était interdit. Mieux valait cependant demander un plan à l'intérieur plutôt que de tourner en rond sous la pluie comme une idiote. Quittant à regret la cabine surchauffée, je remontai un étroit chemin pavé bordé de haies
sombres. Je pris une profonde inspiration avant d'entrer. L'intérieur était brillamment éclairé et plus chaleureux que ce que j'avais prévu. Le bureau n'était pas vaste : une salle d'attente exiguë avec des chaises pliantes capitonnées, une moquette mouchetée,
orange et de mauvaise qualité, des murs surchargés d'avis et de trophées, une grosse pendule bruyante. Des plantes poussaient à profusion dans de grands pots en plastique, à croire qu'il n'y avait pas assez de verdure dehors. La pièce était coupée en deux par un long comptoir qu'encombraient des dépliants aux couleurs vives et des corbeilles métalliques débordant de paperasse.