-Albertine-;3247718 a dit :Si j'en juge l'extrait, il s'agit d'un personnage féminin ?
Oui, tout à fait
Indice : c'est également le genre de l'auteure !
-Albertine-;3247718 a dit :Si j'en juge l'extrait, il s'agit d'un personnage féminin ?
Mandorle;3248386 a dit :Oui, tout à fait
Indice : c'est également le genre de l'auteure !
Mandorle;3250485 a dit :
Je n'ai pas honte encore de ces plaisirs faciles, je ne puis d'ailleurs les appeler faciles que parce que j'ai entendu dire qu'ils l'étaient. je regretterais, je renierais plus facilement mes chagrins ou mes crises mystiques. Les goût du plaisir, du bonheur représente le seul côté cohérent de mon caractère. Peut-être n'ai-je pas assez lu ? En pension, on ne lit pas, sinon des oeuvres édifiantes. A Paris, je n'eus pas le temps de lire : en sortant de mon cours, des amis m'entraînaient dans des cinémas, je ne connaissais pas le nom des acteurs, cela les étonnait.
Eh bien moi ça m dit riiiiien ff:Mandorle;3251840 a dit :@Shield : ah c'est agaçant, ça me dit très fortement quelque chose mais impossible de mettre le doigt dessus ^^
[Je] pensais à tant de choses qu'il ne savait pas à Mulvey et M.Stanhope et Hester et à père et au vieux capitaine Groves et aux marins qui jouaient à pigeon vole et à saute-mouton et à pète-en-gueule comme ils l'appelaient sur la jetée et la sentinelle devant la maison du gouverneur avec la machine autour de son casque blanc pauvre bougre à moitié grillé et les petites Espagnoles qui riaient avec leurs châles et leurs grands peignes et la criée le matin les Grecs et Juifs et les Arabes et dieu sait qui encore des gens de tous les bouts de L'Europe et Duke Street et le marché à la volaille tout gloussant devant Larby Sharon et les pauvres bourricots qui trébuchaient à moitié endormis et les types vagues dans leurs manteaux qui dormaient sur les marches à l'ombre et les grandes roues des chariots pour les taureaux et le vieux château vieux de centaines de siècles oui et ces beaux Arabes tout en blanc avec des turbans qui sont comme des rois qui vous demandent de vous asseoir dans leur petite boutique de rien et Ronda et les vieilles fenêtres de Posadas de deux yeux de feu derrière le treillage pour que son amoureux embrasse les barreaux et les cafés entreouverts la nuit et les castagnettes et la nuit que nous manqué le bateau à Algesiras le veilleur qui faisait sa ronde serein avec sa lanterne et Ô cet effrayant torrent tout au fond Ô et la mer la mer écarlate quelquefois comme du feu et les glorieux couchers de soleil et les figuiers [...]
La maison tremblait dans toute son ossature de chêne, son squelette à nu se recroquevillant sous l'effet de la chaleur, son installation électrique, ses nerfs mis au jour comme si un chirurgien l'avait écorchée pour laisser veines et capillaires frémir dans l'air embrasée. Au secours, au secours ! Au feu ! Fuyez, fuyez ! Sous l'effet de la chaleur, les miroirs se brisaient telles les plaques de glace si fragiles de l'hiver. Et les voix gémissaient : Au feu, au feu, fuyez, fuyez, comme une comptine tragique, une douzaine de voix, aigües, graves, des voix d'enfants à l'agonie au milieu d'une forêt, tout seuls. Et les voix de s'affaiblir à mesure que les fils électriques faisaient éclater leurs gaines comme des châtaignes grillées. Une, deux, trois, quatre, cinq voix moururent.
Dans la nursery, la jungle brûlait. Les lions bleus rugissaient, les girafes violettes bondissaient. Les panthères couraient en cercle, changeant de couleur, et dix millions d'animaux, fuyant devant le feu, disparurent au loin en direction d'un fleuve en ébullition...