Attention les filles. Effectivement, la fréquence de l'endométriose chez les femmes est plus élevée qu'on ne le penserait et beaucoup ne sont pas diagnostiquées. À toutes celles-là (diagnostiquées ou non), j'adresse mes plus chaleureuses pensées de soutien.
Ce qui m'amène là, c'est l'amalgame qu'on peut être tenté de faire entre ménorragie et endométriose.
Avoir des règles abondantes et des douleurs peut être une conséquence de l'endométriose (pas de chance), mais il peut y avoir d'autres raisons pour lesquelles vos règles sont abondantes/douloureuses.
Ce peut être, par exemple, que vous avez des problèmes de coagulation : maladie de Willebrand (1% de la population en souffre, ce qui est, l'air de rien, beaucoup, et encore trop peu sont diagnostiqués), déficit en facteur de coagulation (comme une part conséquente des femmes porteuses de l'hémophilie (c'est mon cas, je n'ai que 20% de facteur VIII)).
Quand j'ai eu mes règles, au début, les flux étaient modérés, les douleurs quasi inexistantes. La périodicité, aléatoire. Très aléatoire. J'ai toujours refusé la pilule parce que j'évite autant que possible d'avaler des médicaments quand ce n'est pas essentiel, et l'idée d'avaler des hormones quotidiennement... Pas pour moi.
Avec le temps, ça a augmenté, augmenté... douleurs et flux. La périodicité était toujours fluctuante. Des douleurs à n'en plus dormir, à avoir l'impression d'être un poisson hors de l'eau, se tordant dans un sens et dans l'autre sans repos, sans solution. J'en vomissais, ça affectait aussi mon transit.
Au début, j'étais sous antadys. J'en prenais et j'en redemandais sans réfléchir. Prescrit par mon gynéco. Ça coupe la douleur, ça change pas le flux, et c'est pas vraiment une solution pérenne.
Mon hématologue, lui, m'a prescrit de l'acide tranexamique (commercialisé en Europe sous le nom d'Exacyl). Grosso-modo, ça laisse plus de temps au sang pour coaguler (le caillot ne s'auto-détruit pas au bout de quelques minutes (l'acide bloque la fibrinolyse)).
Voilà pour le flux.
Pour la douleur, ô surprise... Lassée de devoir retourner chez le médecin pour une ordonnance d'Antadys tous les deux mois, je m'auto-médicais à base de paracétamol et paracétamol codéiné (attention : si vous êtes dans le cas où vous avez un trouble de la coagulation, l'ibuprofène causera plus de douleurs qu'il n'en soignera... j'ai pas cru mon médecin, j'en ai été pour mes frais
) et je dormais couchée sur ma bouillotte, pour avoir chaud, chaud, chaud.
Et puis je suis devenue végétalienne (grâce à un témoignage lu sur Madmoizelle portant principalement sur le bénéfice hormonal de ce régime) et en quelques mois, non seulement mon cycle s'est régulé tout seul (comme une horloge), mais les douleurs ont presque disparu. Je dois toujours prendre de l'Exacyl pour réguler mon flux, mais le paracétamol, il me suffit désormais de 2 fois 1g le premier jour, et ça roule tout seul.
Elles étaient principalement dues, donc, à un déséquilibre hormonal (c'est pour ça que certains médecins prescrivent la pilule aux filles qui ont trop mal, pour tenter de réguler hormonalement, mais une régulation médicamenteuse me semble une fausse bonne idée). Changer de régime alimentaire m'a mise en paix avec mon utérus
Alors... Ne cédez pas tout de suite aux alarmes de l'endométriose : c'est une explication de douleurs menstruelles
parmi d'autres (les troubles de la coagulation ou les dérèglements hormonaux en étant, et d'autres encore doivent exister). Écoutez votre corps, parlez-en à votre gynéco, explorez les pistes qui se présentent à vous (par exemple, l'estragon, en application locale par huile essentielle ou en tisane, ça peut soulager les douleurs menstruelles ; la sauge sclarée aussi, mais à éviter si le flux est abondant, parce qu'il y a un risque qu'elle l'augmente).