Surtout que je dirais qu'au final, la société nous renvoie au fait que femme= victime potentielle. On nous rappelle sans cesse de vérifier nos vêtements, nos horaires, nos destinations, nos moyens de transport, de bricoler des armes et d'être sur le qui vive... Même la femme la plus entraînée du monde, on ira lui chercher des noises, même si elle se défend, en lui rappelant qu'elle est à l'origine du problème FORCEMENT. Si on sort de la posture "victime", soit on nous accuse de "chercher", soit on remet en question ce qu'on a subi. Personnellement, ça m'est arrivé plusieurs fois, et je sais que je ne suis pas la seule. Notamment une fois. Je rentrais d'une réunion à l'époque où je bossais dans des bahuts loin de chez moi, j'étais à 20h30 dans le TER et j'ai été harcelée par un mec. Dooonc
-j'aurais du changer de wagon dès que j'ai vu que y'avait que moi et le mec. Déso d'être fatiguée et de ne pas réfléchir frénétiquement cette fois. C'est d'autant plus ironique que j'ai été blâmée lorsque, lors d'un voyage, à 5h du mat, j'ai changé de wagon parce que seule avec un groupe de mecs me regardant patibulairement.
-j'aurais du être sur mes gardes plutôt que de lire. Celle là je l'ai eu sur une page féministe. Super.
-j'aurais pas du prendre le train à cette heure, mais dormir sur place ( où? et si j'ai pas envie de payer pour un hôtel ( non existant par ailleurs) ou de m'incruster chez un collègue, alors qu'il y a encore des trains pour chez moi pendant une heure?) ou demander à un.e collègue de me ramener ( là encore, potentiellement aucun collègue ne vient de la même ville, et un collègue peut aussi être un harceleur, j'dis ça...)
Donc au final, quoi qu'on fasse...