Écoute le parcours de Jeanne Siaud-Facchin, la psy des « zèbres »

Mijou

Pouet Pouet
14 Septembre 2018
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Clermont-Ferrand
@Valentina-
Je crois effectivement que le dialogue entre nous est dans une impasse.
Ce n'est pas grave, c'est juste dommage d'en arriver là, de devoir arrêter de discuter parce que l'émotionnel est compliqué à simplement respecter. On peut ne pas être d'accord mais essayer de rester bienveillant tout de même.
Rationaliser c'est bien, c'est même nécessaire, même si on voit bien cela dit que c'est compliqué pour tout le monde, mais reprocher à une personne de se victimiser parce qu'elle indique avoir été blessée par des propos "cliniques", c'est quand même violent.
Imaginez-vous discuter froidement d'alcoolisme par exemple, tout en sachant que des personnes atteintes puissent entendre. Une personne souffrant de ce trouble arrive au milieu de votre conversations et entend vos propos neutres et factuels. Elle risque de se sentir blessée, non-considérée. Est-ce que elle n'en aurait pas le droit ? Est-ce qu'on lui dirait de ne pas en faire tout une histoire ? Je ne pense pas. On peut être maladroit, mais rendre responsable l'autre de ses propres maladresses et minimiser son ressenti, c'est violent.

Entre temps, avant ton dernier message, j'ai posté un message en spoiler, j'espère qu'il apaisera un peu les choses. Je suis navrée que ça ait viré comme ça, en tout cas, mais je peux comprendre pourquoi tu réagis comme ça, du coup.

Vraiment je suis navrée de la tournure qu'ont pris les échanges entre nous.

[Edit : et avec l’édit de ton précédent message je comprends encore mieux. On est en fait d’accord, j’ai précisé plusieurs fois aussi et dès le début que je pensais qu’on était dans une période de « trop » là ou avant ce n’était « pas assez »... pour arriver au juste équilibre, j’espère.

Je pense qu’il y a eu en fait surtout beaucoup de malentendus entre nous. ;)]
 
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Valentina-

Wild child
31 Mars 2012
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@Mijou
Pour le "se victimiser" je ne parlais pas du tout de ton vécu comme je l'ai expliqué à posteriori.
D'ailleurs, en ce qui me concerne, j'ai l'impression d'avoir compris ton point de vue, je te crois à 100% dans les faits, l'expérience, etc. Je pense du coup que la douance dans un contexte ou une situation peu avantageuse d'incompréhension peut causer de réels décalages et de vrais problèmes et que poser un nom/connaître sa différence peut être utile. Si l'aide que tu as reçue t'as aidée je te crois également et je ne remets pas ça en question, au contraire, je pense que cela doit se démocratiser et qu'il faut approfondir cette voie, tout en restant vigilants sur nos façons de faire.

Peut-être que c'est un débat générationnel en effet, si tu as grandi sans connaissance du concept, moi j'ai grandi avec sa survalorisation, des gens qui s'auto diagnostiquent à tout va et le marketing, les magazines racontant tout et n'importe quoi, donc chacune a cherché à rééquilibrer la balance dans le sens qu'elle estimait le plus juste.

Sinon aucun souci, je pense aussi que de toute façon on est d'accord sur une majorité de points haha, et je n'ai aucun problème avec toi !
 
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@Mijou mais t'as des troubles dys en fait? Tes pb viennent pas d'un HPI ou je sais pas, rien a voir
Ça a tout à voir car chez les enfants HPI les troubles dys sont beaucoup moins bien détectés que chez les enfants "dans la moyenne" car ils mettent en place pas mal de mécanismes de compensation.
De plus cela crée souvent un grand écart entre d'un côté ta vitesse de compréhension de certains points et le fait que tu rame à mort sur d'autres choses (conscience corpole et compagnie pour ne citer que ça).
Donc tu te sens stupide et nul.le pour certains trucs et fort.e mais parfois bizarre pour d'autres (volonté d'approfondir certains sujets en mettant bien les autres, nottament adultes, mal à l'aise).
Donc clairement pour certains HPI tu as l'impression d'être un peu écartelé et en équilibre instable, et là se joue vraiment l'importance de l'accompagnement et du diagnostique du HPI et des troubles dys.
En plus il y a une corrélation entre hypersensibilité et HPI donc se ressentir très fort comme une bête de foire (l'enfant qui calcule très vite mais incapable de faire ses lacets a 10 ans par exemple) c'est dommageable à long terme.
Tout ça pour dire que ça n'a pas rien à voir, peut être que ce n'est pas son potentiel intellectuel qui a causé ses problèmes mais si son intellect a masqué des problèmes dys qui aurait été diagnostiqués en "temps normal" alors ses problèmes sont de fait liés a son HPI.
Voilà j'espere avoir été claire et ne pas avoir trop parlée a la place de la concernée
 
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Je m'excuse pour le double post mais je me suis dis que cette étude pourrait intéresser quelques personnes : https://www.ra-sante.com/enfant-precoce-etude-cerveau-lyon-121798.html

C'est une étude menée avec des irm du cerveau de plusieurs groupes différents en fonctionnement et au repos et d'après leurs observations il y a une découverte dans le fonctionnement du cerveau qui pése (en plus bien sur de tous les facteurs de prise en charge, d'environnement famillial, scolaire,...) sur le fait de bien vivre socialement et intérieurement le HPI.
En gros (mais lisez plutôt l'étude que mon résumé bancal) les HPI se divisent en 2 groupes de fonctionnement du cerveau et un groupe a plus de difficultés avec tout ce qui touche à la pondération du ressenti et à ce qui est terre à terre alors que l'autre à un fonctionnement bien plus homogène et donc plus apte à s'intégrer et à bien exploiter son potentiel.
Mais vraiment lisez plutôt l'article

EDIT: et d'après les irm il y a concrètement une différence de vitesse au niveau cérébral entre les groupes HPI et les groupes "dans la moyenne"
 

Mijou

Pouet Pouet
14 Septembre 2018
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Clermont-Ferrand
@Merrypippin merci de ton (tes) message. C’est exactement ça.
[EDIT : L'article est vraiment intéressant aussi.]

@Mels J’espère que cela t’éclaire un peu plus. ;)
D’autre part, je ne suis pas persuadée que la majorité des surdoués étaient heureux il y a 20-25 et plus en arrière... Mon cas ET celui de mon frère ne sont peut-être pas représentatifs étant donné que nous avons grandi dans le même environnement qui est passé à côté de nos particularités, mais rien que sur ce fil ont été évoqués des cas de surdoués qui ont subis harcèlement et isolement social.
J’ai une connaissance dont les deux enfants sont HQI, le grand (25 ans) à de grosses difficultés sociales qui lui pose souci au niveau professionnel, et la plus jeune (20 ans) avait des comportements auto-mutilatoires dès la maternelle, elle va bien aujourd’hui CAR elle a connu une prise en charge adaptée, mais ça laisse forcément des traces un tel mal-être dans la petite enfance...
(Et d’ailleurs ses deux enfants présentent les mêmes troubles que les miens, dont la plupart sont longuement décrits plus haut. La psy m’a aussi dit qu’ils étaient rencontrés très fréquemment chez les HPI...[EDIT : ainsi d'ailleurs que l'hypersensiblité, l'inquiétude, etc...] alors la nature du lien, je ne sais pas, mais en tout cas, dire qu’il n’y a aucun lien me parait trop rapide.)

Tant mieux si aujourd’hui la situation a changé, mais je pense que ce n’est pas généralisé, encore moins systématique.

@Valentina- C’est cool d’avoir pu éclaircir ces malentendus. Merci pour ton message :fleur:
 
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M

Membre supprimé 332091

Guest
Quand une personne neuroatypique est isolée, mal diagnostiquée et dépressive, on ne va pas aller lui dire "non mais, attends, c'est pas ton trouble qui crée "directement" ton soucis, c'est sans doute plus insidieux, donc ça sert à rien d'en parler".
Vous imaginez une personne autiste qui vient et qui dit "Je suis dépressif car mes difficultés sociales découlant de mes problèmes de détections des émotions vont que je me sens extrêmement mal et en décalage avec mon entourage, au point que je me scarifie", est-ce qu'on va lui répondre "Non mais, si t'es dépressif, c'est pas important de dire que tu es autiste, tu sais, on s'en fiche" ? Alors que ça a peut-être quand même un lien possible ?

Je conçois parfaitement, et même j'encourage, de sortir du "tout est dû à mon HQI". Mais tomber dans le total inverse en ne voulant pas se poser la question de l'implication du HQI, c'est quand même assez extrême, non ? On parle de fonctionnement cognitif, pourquoi donc partir du principe qu'un fonctionnement cognitif n'a pas d'intérêt ?

J'ai trouvé une thèse très intéressante sur le sujet, qui porte sur les relations entre potentiel intellectuel, dépression et anxiété chez l'enfant, de Solen Kermarrec, dont je vous met un extrait résumant ce qu'elle conclue de son étude :

Au total, ce travail de thèse met en évidence, à partir de l’évaluation psychiatrique des diagnostics d’anxiété etde dépression, l’existence significative de trouble anxieux chez les enfants à haut potentiel intellectuel comparé au groupe contrôle, ce qui n’est pas le cas pour les troubles dépressifs. De plus, ces résultats soulignent l’importance de disposer de plusieurs sources d’observation. et de mener les analyses statistiques sur les différentes dimensions du fonctionnement intellectuel (les quatre indices du WISC-IV), des associations significatives apparaissant au niveaux des indices et non du score composite de QIT (selon les auto questionnaires de l’enfant, des scores d’ICV élevés sont significativement associés tant avec l’anxiété que la dépression, alors que des scores élevés à l’IRP seraient protecteurs pour l’anxiété et des scores élevés à l’IMT ou à l’IVT seraient protecteurs pour la dépression).
Dans la conclusion, sont développées de nouvelles hypothèses interprétatives, rendant compte qu’un haut potentiel intellectuel pourrait être un facteur protecteur de l’anxiété et/ou de la dépression pour certains enfants, alors que pour d’autres enfants, il pourrait être un facteur de vulnérabilité, en particulier lorsqu’il existe des scores d’ICV élevés et quand il est associé à de possibles autres facteurs comme une faible estime de soi ou une absence de soutien social. Ceci permettrait aussi d’expliquer, en partie, certains résultats contradictoires de la revue de la littérature sur l’anxiété et la dépression chez les enfants à haut potentiel intellectuel. Ces résultats nécessitent d’être confirmés par des recherches ultérieures afin de mieux comprendre les mécanismes des effets protecteurs et de vulnérabilité de certains domaines/dimensions intellectuels et d’étudier également l’impact de certaines variables de pondération comme l’estime de soi et le soutien social.

J'apprécie notamment qu'elle fasse des tests sur si les différentes composantes du QI et non uniquement sur le QI total (une personne avec un QI verbal élevé et une QI performance faible n'aura peut-être pas les mêmes types de réactions, d'adaptations ou de troubles qu'une personne présentant l'inverse, par exemple), ce qui permettrait d'expliquer, pourquoi pas, quelques contradictions dans les études qui ne le font pas (je trouve ça plus pertinent que de directement conclure que le HQI n'existe pas, perso).

Lien (attention, ça télécharge) : https://www.google.com/url?sa=t&sou...Vaw2nXgatYRQbiKqRteTDxftk&cshid=1582386184216

@Valentina-
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Sinon, pour revenir à une réponse plus générale, autant on manque de données pour savoir si le HP est en général plus malheureux que les autres, autant on en manque aussi pour dire qu'ils sont plus heureux, hein. C'est réciproque comme type de connaissances, en l'occurrence.

Il faut prendre en compte qu'un enfant surdoué a un développement qui n'est pas toujours uniforme, qui est déséquilibré. Il est à la fois très mature sur certains points, et pas assez sur d'autres. Ce qui crée des difficultés pour bien le prendre en charge, puisqu'il peut être difficile d'agir et que les points où il est en "avance" risquent de camoufler les autres qui sont alors encore moins pris en charge et qui finissent pas créer des décalages très handicapants plus tard, quand la personne n'en est plus à un stade où il est aisé de se développer cognitivement parlant. C'est un contraste qui peut qui plus est participer au décalage avec les autres enfants, donnant une raison de harcèlement.
Aussi, je pense qu'il n'est pas incohérent de penser qu'un enfant qui a plus tendance à s'ennuyer et qui conceptualisé peut-être plus tôt que d'autres des notions comme le rejet et la question du sens de la vie, risque de développer des troubles anxieux voire des troubles dépressifs plus tôt que d'autres. Je n'affirme rien, juste que directement conclure que ça n'a pas d'intérêt de se poser la question, ça me dérange un peu alors que je trouve justement que ça pourrait en avoir.

Alors oui, on n'a pas les moyens de fair du cas par cas tout le temps. La société ne peut pas s'adapter à tout le monde, et il est évident que le surdoué, qui semble avoir une certaine capacité du fait de ses facultés à s'adapter et à pallier les symptômes des troubles, n'a peut-être pas à être là priorité quand on le compare à des pathologies plus lourdes. Mais il n'est pas question de ne se concentrer que sur eux ou de ne plus rien adapter aux autres. Si, par exemple, je voulais qu'on s'adapter aux troubles dys, il ne me semblerait pas pertinent d'arrêter mes considérations sous prétexte que d'autres troubles existent et nécessiteraient aussi une adaptation en classe. Pour moi, essayer le plus possible de créer des structures qui permettent d'aider les élèves et de les guider du mieux possible vers la réalisation de leur plein potentiel et la paliation de leur handicap, me semble être un beau but à atteindre. Considérer que l'on doive forcément s'adapter à la société me semble un peu réducteur : oui, dans le fond, "il faut", que ce soit parce que créer des stratégies prend du temps, mais aussi car on ne peut décemment pas trouver les moyens pour aider tout le monde à la hauteur nécessaire pour que plus la moindre différence n'existe. Cependant, partir du principe qu'on doit tous s'adapter, ça me semble être un peu la meilleure façon de ne rien faire, donc je préfère une tâche que je vais pouvoir faire évoluer même sans atteindre mon but final, que pas d'évolution du tout.
 
16 Février 2009
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Je me permets de faire remonter ce sujet parce que je viens d'écouter la série d'émissions consacrées à la douance par le podcast Meta de choc, et ça remet bien les pendules à l'heure d'une part, sur quelques mythes relatifs aux HPI, d'autre part sur le travail de Jeanne Siaud Facchin, dont on peut sérieusement douter de l'éthique professionnelle...
 

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