Et si on taxait les hommes qui n’en foutent pas une ? La proposition de Sandrine Rousseau fait vivement réagir

[Fernanda]

Il y a d'autres possibilités que le boycott.
Je suis en couple depuis 3 ans, et nous ne vivons pas ensemble, nous avons chacun nos raisons de préférer le chacun chez soi (nous vivons dans la même ville). Je recommande à 100%.

 

[Sylvane]

@TrustMe I'm a (al)chemist
Et bien nous on a un peu fait ça mais dans l’autre sens : on devait prendre chacun 2 mois de congé parental. Mais pour une raison indépendante de nos volontés je n’ai pu prendre qu’un mois et lui en a donc pris 3. Ces congés n’étant quasiment pas rémunérés, je lui ai versé la moitié de mon salaire pendant 2 mois, pour que notre choix de couple (garder notre bébé 4 mois supplémentaires) nous impacte financièrement chacun de la même façon, quelle que soit la répartition du congé entre nous.
Malheureusement ça reste du cash et ça ne vaut rien en terme de retraite… S’il y avait eu un système de chèque emploi service familial je l’aurais utilisé avec plaisir !

Les commentaires suivants le tien parlent de « libre choix », donc il ne serait pas question de partager les tâches équitablement puisque celui qui travaille attend que l’autre en fasse plus… Ben dans ce cas justement la rémunération du conjoint au foyer serait particulièrement justifiée ! Puisqu’on place sur le même plan « vrai travail » et tâches ménagères, que celui qui considère que son travail rémunéré lui permet de ne pas faire le travail familial reverse la moitié de son salaire à celui qui effectue ces tâches-là!
(Je réagis juste aux commentaires car je n’ai pas lu l’article…)

 

[jorda]

Faire témoigner des enfants contre leur père pour faire condamner celui-ci pour délit de non répartition égale du ménage et du repassage? C'est tiré d'un roman d'anticipation d'Orwell?

Je réfléchissais "à voix haute" sur led façons de prouver l'implication dans les tâches ménagères mais je précise bien dans mon message que de mon point de vue c'est irréaliste pour les raisons que tu cites.

 

[Jesaispasquoimettre]

La conversation est assez intéressante. La proposition semble utopiste mais c’est bien de parler du sujet. Par rapport aux propositions dont il a été fait état dans les commentaires, juste un point, même si la proposition était peut être plus une idée à chaud, comme ca, les enfants ne peuvent pas témoigner des fautes de leurs parents dans le cadre d’un divorce. Le témoignage des enfants n’est pas accepté en justice.

 

[Belllinda]

À noter que ce débat permet opportunément à Sandrine Rousseau de détourner l'attention sur son parachutage dans la 9ème circonscription de Paris.

Les militants d'EELV avaient choisi Claire Monod via une consultation locale comme candidate aux prochaines élections législatives dans cette circonscription. Mais EELV, considérant cette circonscription comme "gagnable", a proposé à Sandrine Rousseau un parachutage alors qu'elle a fait sa carrière politique...dans le Nord. À l'inverse, Claire Monod est présente dans cette circonscription depuis une vingtaine d'années.

En réponse à Libération qui lui demandait pourquoi avoir choisi cette circonscription, Sandrine Rousseau a rétorqué: "Je n'ai pas envie de répondre à cette question". Elle a aussi expliqué être motivée par la perspective d'affronter un "sortant macroniste". Les citoyens apprécieront.

Claire Monod a donné une interview à Marianne. Elle y déplore l'absence de "sororité" de Sandrine Rousseau. Elle y explique aussi que Sandrine Rousseau entretient un climat de confusion et de terreur au sein du parti avec l'ambition d'en prendre la tête. Elle explique aussi l'absence de réaction au sein du parti par la peur d'être accusé de sexisme.

La polémique sur la répartition des tâches domestiques tombe à point nommé.

 

[Dragonfena]

Si un jour je vis avec un mec je pense que j'organiserai les choses comme ça :
- je m'occupe de tout le ménage par contre tu t'occupes de tout ce qui est cuisine (faire les courses, cuisiner et la vaisselle)
Je déteste cuisiner et faire les courses. Pareil pour la vaisselle.

En fait je pense qu'une partie du fait que je n'aime pas la cuisine vient de ma hantise de la vaisselle : cuisiner = salir des ustensiles.
Je préfère donc ouvrir une boîte de ton et ne laver qu'une fourchette.

Je ne sais pas si ça serait très équitable en termes de temps passé (cuisiner ça se fait tous les jours et au moins 2 fois par jour, le temps de préparation/cuisson varie selon ce que l'on fait) et le ménage je le fais environ tous les 2 jours.

Mais je préfère 1000 fois faire un ménage complet (aspirateur, serpillière, rangement rapide, poussière, cabine de douche, lavabos, toilettes) en écoutant un podcast que de cuisiner.

Donc oui je suis prête à négocier ça.

Après je réalise qu'à choisir un homme préférerait mettre les pieds sous la table quand il rentre du boulot plutôt que d'avoir une maison propre... pas sûre que je sois un bon parti

 

[TrustMe I'm a (al)chemist]

@Esturgeon c'est top comme lien !

C'est vraiment intéressant de voir l'interprétation du problème par cet homme :
En vrac :
- Il est choqué de parler d'argent dans le cadre d'avoir un enfant avec sa compagne (vit-on d'amour et d'eau frâche ?)
- Ils ne sont pas mariés et le fait d'avoir un contrat pour ce contexte-là le rebute (alors que s'il y a bien quelque chose d'ultra-concret et d'ultra-impactant dans la vie, c'est bien d'avoir un enfant)
- Il rejete en partie ça sur sa belle-soeur (il insiste bien là-dessus : "ah ces vilaines féministes qui viennent mettre des idées dans la tête de nos faibles et influençables compagnes...")

Je suppose que c'est une question de l'éducation et de ce qu'on a pu expérimenté personnellement petit. Je suis, je crois dans le même cas que lui, mes parents n'ont pas eu ce genre de relation vis-à-vis d'avoir des enfants. Cela m'a toujours été présenté comme 'allant de soi", "une évidence", "on le fait par amour"...

Le souci, évidemment, c'est que les hommes de nos vies profitent bien allègrement de ces non-dits, et de ce soit-disant aspect "organique", "simple", "détaché des vicissitudes du monde".
Un peu comme cette prétendue neutreulité du masculin...
Ce rejet du trivial pour de plus hautes aspirations... qui sont bizarrement toujours pour leur bénéfice...

Spoiler: Hors sujet

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[Mnemosyn]

Pour revenir sur la question de rémunérer les parents choisissant de s'occuper de leurs enfants plutôt que de recourir aux services adaptés (et payés) : je ne comprends pas très bien comment on peut mettre sur le même plan le fait d'avoir un enfant (avec tous les devoirs légaux que ça implique), et le fait d'avoir un diplôme, une formation, de l'expérience sur la question. Je serais les travailleurs concernés je trouverais ça gonflé qu'on paye pareil quelqu'un qui a accouché/adopté que moi et mes X années d'études. Comme cela risque de concerné davantage les parents femmes, car leur salaires seraient plus proches de ces aides, je crains qu'il n'y ait un côté essentialisant du style "tu as les hormones de grossesse, tu as donc les dispositions pour t'en occuper, ça a uploadé toutes les recherches de puéricultrie (je connais pas le terme) direct dans ton habitus".

 

[A Kane]

@Sophie L à défaut de boycotter les relations hétéros tout court, je pense qu'un bon début c'est de boycotter les relations hétéros avec des nazes et encourager très fort notre entourage à faire de même.

J'ai l'impression qu'il y a un discours beaucoup plus répandu aujourd'hui qu'il y a 10 ans par exemple autour des conditions dans lesquelles ça vaut la peine d'être en couple (après est-ce que c'est juste que je fréquente plus ces milieux maintenant??). Mais disons que quand j'étais ado/en début de vingtaine, j'entendais partout, que ce soit chez les gens que je fréquente ou les productions culturelles, l'idée qu'être dans une relation c'est important, qu'il faut faire des efforts/des sacrifices/blabla pour l'amour/la relation, accepter/pardonner les fautes de l'autre, etc. Bref tout un truc assez toxique qui incitait à accepter tout et n'importe quoi par "amour" ou dans une relation, à ne pas avoir de boundaries, et à laisser couler plein d'inégalités au sein du couple parce qu'elles rentraient dans le panier "trucs à accepter pour avoir accès à l'amour/à une relation". Et plus récemment j'entends beaucoup plus un discours sain autour du couple, avec l'idée qu'il faut pas accepter n'importe quoi par amour, que si t'es amoureux, mais que l'autre agite plein de drapeaux rouges et ne respecte pas tes boundaries, t'as meilleur temps de le larguer, que quelqu'un qui te respecte comme un.e égal.e fait des efforts pour que vous le soyez dans la relation, etc. On a mis des mots sur la charge mentale, la weaponised incompetence (je connais pas le terme français), et plein d'autres trucs, au point que même mon père les connaît et ressent qu'il a intérêt à commencer à bouger ses fesses.
Du coup j'avoue que je croise les doigts très très forts pour que ce type de discours se loge bien profond dans le cerveau des jeunes femmes et que ça devienne un deal breaker de sortir avec des hommes qui ne font pas des efforts réels pour assurer une égalité domestique dans le couple..

@Mnemosyn je pense que l'idée ce n'est pas de dire qu'être parent te donne un diplôme, mais que s'occuper d'un enfant toute la journée est un travail. Quand je faisais du babysitting pendant les vacances scolaires sur les horaires de travail de mes voisins, j'avais pas de diplômes, 0 connaissances en développement de l'enfant et 14 ans, et pourtant j'étais payée, parce que c'était du boulot. Je trouve assez parlant que le seul moment où on considère que ce taff ne mérite pas de salaire (càd en scred que c'est pas du travail), c'est quand c'est la mère qui l'effectue (puisque historiquement, c'était quand même principalement le rôle de la mère, avec le reste du travail domestique)

 

[Zelitrex]

@A Kane Je suis d'accord pour dire que c'est du travail de garder un enfant, mais qui paye dans ces cas là ? le père ? Parce que je ne vois pas de raison que ça soit la société qui rémunère la personne qui désire rester au foyer pour garder son enfant, si elle le faisait faire par quelqu'un d'autre c'est elle qui rémunérerait la personne qui garderait l'enfant

 

[Kettricken]

@Esturgeon Je trouve le lien que tu as partagé super intéressant. Parce que c'est une manière totalement inhabituelle de présenter les choses
Dans notre couple, nous participons au pro rata de ce que nous gagnons. Donc si un tombe au chomage, est malade ou vit un congé mat, ben l'autre met automatiquement + d'argent sur le compte commun.
Si ça avait été pareil dans ce couple, le mec aurait au final payé aussi une certaine somme mais sans doute sans s'en rendre compte. Là, le fait est qu'il trouve normal de demander à son épouse de continuer à payer 50% des dépenses alors que son salaire sera divisé par 2 pendant au moins 6 mois. Du coup, sa manière à elle de présenter les choses sous forme de demande de compensation à l'intérêt d'avoir une effet choc

 

[A Kane]

@Zelitrex moi ça me dérangerait pas du tout que ça soit "la société" qui paie les personnes qui gardent leur enfant au foyer Principalement parce que ça bénéficierait majoritairement à des personnes qui ne sont pas nécessairement favorisées, c'est-à-dire des femmes, et des femmes plutôt moins riches. Parce que si il y a à l'heure actuelle une majorité des femmes qui restent au foyer s'occuper de leurs enfants, ce n'est pas particulièrement parce qu'elles le désirent, mais parce que c'est ce qui fait sens économiquement, étant donné que 1) les autres modes de garde coûtent hyper cher (donc si on peut pas se les payer/si ils coûtent plus cher que ce qu'un des parents gagnent, y a pas le choix) 2) les hommes sont généralement payés plus (donc si quelqu'un doit lâcher son emploi, ça sera la femme).
Du coup je verrais ça comme un outil pour plus d'équité.