Perso ce que j'ai compris (et j'ai peut-être tort
) c'est que la madz a été sexiste, s'est amusé de ça, et est allé jusqu'au slut shaming.
Avant de réaliser que ça la blessait parce que les hommes et le sexisme ambiant dans lequel elle s'amusait ne la mettait pas exactement en valeur.
J'ai jamais eu autant l'impression d'être à côté de la plaque parce que quand je lis ça, j'ai pensé quelque chose comme : "bah ouais, le sexisme.... gâche la vie des femmes.... et l'eau ça mouille"... Tant mieux cela dit si la parole s'est libéré dans son école, j'espère que ça permettrait aux étudiantes de prendre plus vite conscience que le sexisme ne sera jamais en leur faveur si elles ne le savaient pas encore.
Je ne suis pas sûre d'avoir trop compris ton message mais peut-être que tu n'as jamais été confrontée à ce type d'environnement
EDIT : Désolée, j'ai lu ton message suivant juste après donc je comprends mieux
Perso, j'ai été beaucoup sociabilisée dans des environnements féminins (études plutôt littéraires, sports avec essentiellement des filles car même les sports d'équipe "de mecs" sont demixtés donc au final, on reste entre filles, etc.), et comme j'ai été sensibilisée très tôt au féminisme, quand j'ai commencé à me retrouver dans des environnements plus masculins, j'avais alors les outils pour ne pas tomber dans les travers qui sont décrits dans cet article.
MAIS ça n'empêche que j'ai quand même eu des mini-expériences comme celles qui sont décrites ici. D'abord, le harcèlement scolaire où à 12 ans tout le monde nous harcelait moi et une copine puis une fille populaire est devenue amie avec moi et le harcèlement était si insoutenable que je voyais dans cette amitié ma seule échappatoire pour éviter les moqueries (je n'étais plus une "rejetée" si une fille populaire trainait tout le temps avec moi!). Mais j'avais l'impression que je devais me moquer de mon autre copine harcelée si je ne voulais pas qu'on me réassimile à elle et qu'on me harcèle à nouveau, donc j'ai rigolé avec les autres, je l'ai appelé la "Dingo" comme les autres etc. J'en ai très honte mais j'avais l'impression que c'était la seule façon d'être acceptée et de ne plus subir : participer au harcèlement avec les autres (et on s'est réconciliés ensuite et cette fille est aujourd'hui une de mes meilleures amies, environ 20 ans plus tard, et elle ne se souvient pas vraiment que j'ai participé à son harcèlement).
Plus tard, vers 15-16 ans, je me suis prise de passion pour un jeu vidéo (j'aime bien les jeux vidéos mais je ne suis pas une gameuse ou quoi, donc je n'avais pas l'habitude de ce milieu). J'ai demandé conseil sur un forum spécialisé en ignorant comme ça se passait. Plusieurs mecs se sont foutus de ma gueule mais un était sympa et m'a demandé si j'étais "blonde avec une forte poitrine". Comme plusieurs mecs ont répondu avec enthousiasme que j'étais la bienvenue si c'était le cas, qu'à l'époque j'avais l'impression de ne pas être trop désirable, et qu'il se trouve que j'avais effectivement les cheveux clairs et une forte poitrine, j'ai répondu un truc du genre "oui mdr" et tous les mecs ont commencé à me traiter comme leur mascotte, en faisant des commentaires flatteurs comme quoi ils rêvaient de me rencontrer tout ça. C'était sexiste, mais pas ultra violent comme dans d'autres communautés de gamers donc je ne me rendais pas trop compte du problème, je me sentais surtout acceptée et bien accueillie. Et du coup, pendant une période, j'adorais aller sur ce forum où les mecs me traitaient comme un objet de désir, me faisaient me sentir bienvenue pour ça, et je ne réalisais pas trop que je n'étais pas vraiment respectée comme un membre de la communauté mais plus comme la bonnasse fantasmée.
Je ne sais plus trop pourquoi mais j'ai fini par arrêter d'y aller et j'ai réalisé peu de temps après la mécanique qui avait été à l'oeuvre.
Ensuite, j'ai vécu dans une coloc de mecs qui étaient TOUS dans une école d'ingénieur. C'étaient des mecs absolument géniaux, je les adore et ils étaient super cools et respectueux avec moi. Mais quand on passait des soirées avec leurs potes ou qu'ils me racontaient l'ambiance dans les entreprises scientifiques qui les prenaient en stage, j'étais assez horrifiée. Non seulement eux-mêmes se mettaient à adopter un comportement beaucoup plus trash et sexistes avec leurs potes d'école parce que sinon, ils se faisaient chambrer et mettre à l'écart, mais en plus les filles faisaient exactement pareil parce que clairement, c'était une stratégie de survie pour elles. Elles riaient des pires blagues, en rajoutaient des couches et je suis même pas sûre qu'elles se rendaient compte consciemment que c'était l'enfer, je pense que pour "survivre" à ce sexisme horrible, leur seul choix était de se convaincre que tout ça était super marrant. Les filles qui n'acceptaient pas d'adopter ces comportements, hé bien elles étaient juste les filles "bizarres" qu'on ne voyait jamais à aucun événement social.
Et dans les camarades de promo de mes colocs, il y avait vraiment des mecs dégueulasses. Un de ces mecs une fois a profité de l'ivresse d'un de mes colocs pour qu'il le fasse venir chez nous à 3h du mat puis une fois arrivé, il s'est éclipsé et est venu toquer à ma porte en me demandant s'il pouvait me rejoindre dans mon lit (j'étais en soirée avec eux avant donc j'étais encore réveillée). Je l'ai dégagé trop vénère mais clairement le gars n'avait même pas l'air d'imaginer une seconde que je pourrais réagir comme ça. Et moi, j'en avais juste rien à foutre de sa gueule et de ce qu'il pouvait penser de moi vu que c'était pas un mec de MON entourage, donc j'avais aucune hésitation. Mais si ce gars qui "connait tout le monde", qui est pote avec tout le monde etc. avait été mon pote de classe que j'aurais revu tous les jours ensuite, ça aurait peut-être été plus compliqué de l'insulter de tous les noms. Je me serais peut-être sentie obligée de plaisanter avec lui voire de faire comme si c'était flatteur et marrant.
Bref, je comprends totalement qu'une jeune étudiante prise dans un milieu aussi masculin et sexiste qu'une école d'ingé soit tenté de "jouer le jeu" du sexisme et ne réalise pas les mauvais côtés de tout ça avant longtemps.