Être la « meuf bonne » de mon école de commerce a fini par me gâcher la vie

9 Mars 2014
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En tout cas, je trouve ça très bien de voir une personne apprendre de ses erreurs mais aussi identifier l'environnement toxique dans lequel elle évoluait.
Je pense que c'est encourageant et que cela doit être encouragée. Personnellement, je suis quand même contente d'avoir fait mes études dans un milieu majoritairement féminin (enfin du moins à partir du master) même si j'avais des réflexions de gens extérieurs du genre "travailler qu'avec des femmes, ça doit être terrible. Je n'imagine pas les conflits et les commérages auxquels tu fais face"... sauf que non. Après, il y avait une certaine rivalité, en M1 en particulier, mais qui concernaient à l'époque les sélections du M2 et dont les professeurs étaient la cause principale. Après, je dis pas que c'est le paradis de travailler dans un environnement entièrement féminin, mais la pression au niveau de l'hypersexualisation se fait plus rare. Mais, bon ça dépend de l'expérience. J'ai une amie qui travaillait dans le service d'une entreprise majoritairement féminin et ça se passait très mal à cause du dress code (elle avait un problème à la cheville l'empêchant de porter les chaussures à talon mentionnées dans le dress code et ces collègues femmes ont été atroces avec elle). Après cette histoire date de 6 ans donc peut-être que les choses ont changé.
 

KittyKiller

Vieux chat.
21 Juin 2008
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Paris
J'ai connu ça, cette ambiance délétère des grandes écoles, c'est un réel poison qui va même au-delà du sexisme (pas dans le sens où c'est pire, mais où c'est plus global), tous les rites, les symboles, les valeurs revendiquées (cette pâle copie carbone d'un mythe de l'université américaine), les dynamiques sociales qui s'y perpétuent, sont une propédeutique systémique à la violence sociale.
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Mais clairement, on n'est pas armés pour ça à 19 ou 20 ans, c'est d'ailleurs tout l'objet de ces formations, au sens presque littéral du terme, modeler des états d'esprit, une appartenance à un groupe socialement dominant basée sur une cruauté endogène pour mieux s'exercer à l'extérieur par la suite.
 
23 Décembre 2012
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Le sexisme est actuellement tellement présent dans les jeux vidéos qu'à l'époque où je jouais en ligne, beaucoup de mecs se faisaient passer pour des filles pour avoir de l'aide. Parce que les autres joueurs aimaient prendre soin de ce qui est devait être dans leur esprit "la petite fille paumée et faible". Enfin quand je dis "aide", je veux dire "exploiter les autres joueurs".

Je me souviens aussi d'une fille qui avait voulu en jouer à fond, et qui était tombé de très très haut quand elle a décidé d'arrêter d'en profiter et qui est passé de "mascotte" à "la sal*pe du serveur" pour les mecs qui étaient intéressés par elle et qui l'ont complètement pourrie.

Pour ça que même si je comprends que pour certaines, ça peut être de la survie mais que vraiment, il ne faut pas oublier que quoique qu'on fasse, même si on essaye de jouer du sexisme en se disant que c'est "empouvoirant", le patriarcat ne sera jamais un pote ou un allié. Perso j'irai un peu plus loin, je pense même que lorsqu'on pense être celle qui joue du sexisme, on donne en réalité plus de pouvoirs à ce patriarcat.
Après, ça me met toujours un peu mal à l'aise quand je lis des choses sur le fait que c'est un rôle dont certaines "joueraient" ou qui permettrait d'exploiter les hommes sexistes ou de servir le patriarcat (il y avait un truc similaire qui était dit dans un autre message plus haut). Je comprends ce que tu veux dire et je suis évidemment d'accord que ce comportement ne sert pas spécialement les femmes.

Cependant, pour reprendre mon exemple du forum de jeux vidéos, c'était soit je n'étais pas la bienvenue, soit je prenais le rôle qu'on voulait me donner. Ce n'était pas une question "d'en jouer" ou "d'exploiter" les clichés sur les femmes : il n'y avait pas 36 solutions pour pouvoir échanger de manière cordiale avec les mecs en question et obtenir les conseils dont j'avais besoin. Je ne les explotais pas avec ma demande de conseils, je voulais simplement utiliser le forum comme n'importe quel autre utilisateur sauf qu'en tant que meuf, je ne pouvais pas être n'importe quel utilisateur donc je devais choisir entre me faire ignorer, donc ne pas obtenir de réponse, ou me conformer aux attentes (je n'avais pas pensé à faire semblant d'être un mec). Puis après, comme cette position ne semblait pas si désagréable, j'ai décidé d'y rester un moment. Du coup, je suppose que de l'extérieur, ça donnait l'impression de les exploiter mais n'importe quel autre mec à ma place aurait pu avoir les infos dont j'avais besoin sans avoir besoin de jouer la comédie à ce point.
Et moi, j'ai fait ça hyper instinctivement, je ne me suis pas posées beaucoup de questions car je voulais pouvoir participer à ce forum et j'étais jeune, mais j'imagine que c'est tellement une situation horrible à vivre quand on en est vraiment consciente, de se dire qu'on joue le rôle rétrograde et avilissant qu'on t'assigne pour te faire accepter que je comprends qu'on puisse chercher à rationnaliser cette situation et à la retourner comme quelque chose de flatteur.
C'est pour ça que je pense que beaucoup de femmes qui parlent d'empouvoirement dans la sexualisation ne s'attendent pas vraiment à avoir un énorme pouvoir ou ne cherchent pas vraiment à "en jouer", mais surtout tentent de jongler avec les règles établies comme elles peuvent pour tirer leur épingle d'un jeu qui est déjà complètement faussé à la base.

De l'extérieur, ça parait pas forcément un bon choix, mais franchement, quand on est dans un milieu toxique, masculin et sexiste comme celui décrit ici, c'est quoi un bon choix, un choix qui va te garantir la paix? Je trouve ça super délicat à savoir avant d'avoir tenté différentes options, comme l'a fait l'auteur au final (quand j'étais harcelée à l'école, j'ai tenté des dizaines de réactions différentes, et elles étaient toutes sans succès, la plus efficace à court et moyen-terme a été de céder à la pression du groupe en me conformant à ses injonctions pour qu'il m'accepte, j'ai pu m'en libérer seulement quand la pression du groupe s'est allégée avec le changement de classe et que je suis sentie moins fragile - c'est certes juste une expérience de ma pré-adolescence mais je ne pense pas être la seule à avoir eu ce parcours).

La sociabilisation dans les grandes écoles détermine beaucoup la carrière ensuite ou la capacité à supporter la longue scolarité donc je peux comprendre que toutes les femmes ne choisissent pas forcément de se mettre à l'écart ou de persister dans une rébellion qui les exclut. Les filles sont vraiment en très très grande minorité dans les écoles d'ingé, et souvent, quand elles sont dans une spé très masculine comme informatique, elles savent parfaitement que cette ambiance va perdurer dans leur vie professionnelle (des meufs qui passent du harcèlement sexiste de l'école d'ingé au harcèlement sexiste de l'entreprise en informatique, j'en ai plusieurs exemples!), donc je comprends les tentatives de se conformer à un rôle qu'on te propose en espérant qu'on te foute la paix si tu l'acceptes, en te disant que c'est ton meilleur choix à long terme puisqu'au moins, tu vas y trouver une certaine valorisation plutôt que d'être rejetée.
Oui, c'est à double tranchant, c'est possiblement un piège, mais j'ai du mal à faire la morale aux filles dans ce genre de situation en leur disant qu'elles vont le payer plus tard, d'autant que ma sociabilisation en milieu féminin m'a permis de ne jamais avoir à passer par là et à faire ces choix-là (sauf une fois où j'ai été dans un job d'été dominé par des hommes sexistes, que j'ai mis les points sur les i, ils ont quand même trouvé un moyen de me faire croire qu'ils reconnaissaient leurs torts, que c'était trop stylé que je dise les choses franchement, pour ensuite me planter un couteau dans le dos et me sexualiser malgré moi donc bon, je comprends le dilemme quand t'as le sentiment que le résultat final risque de ne pas varier beaucoup si tu te rebelles...).

Le problème du patriarcat c'est qu'il est construit de telle manière qu'une femme ne peut JAMAIS gagner, qu'elle accepte le rôle qu'on lui donne ou qu'elle le refuse. A partir de là, chaque choix qu'une femme fait a des conséquences sur sa vie, et je trouve délicat d'aller lui expliquer qu'elle a eu tort de faire ça ou ça! La seule manière d'avoir une chance de vraiment s'en tirer, je pense que c'est d'avoir des alliés, et plus particulièrement de pouvoir s'allier avec d'autres femmes. Or, dans un environnement comme celui décrit dans l'article, les possibilités de faire front avec d'autres femmes sont très limitées (et leur mésalliance est totalement entretenue par l'ambiance toxique - je pense que c'est également la raison pour laquelle les hommes dans mon job d'été ont fait semblant de me soutenir, car ainsi je n'allais pas vouloir chercher des alliés). D'ailleurs, cette division des femmes est si profondément entretenue dans les milieux comme celui-ci que j'entends souvent des femmes plus âgées qui auraient résisté à ce rôle sexiste affirmer que les autres femmes qui se plaignent sont faibles et qu'il faut savoir se faire respecter, que donc elles ne méritent pas de pitié : même pour parler de sexisme, la division entre femmes survient facilement dans ces milieux!
Donc le dilemme de la MadZ qui s'exprime ici est différent de celui auquel peut être confrontées des femmes féministes qui étudient et travaillent avec d'autres femmes sensibilisées à ces questions.
 
Dernière édition :
23 Décembre 2012
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Désolée si tu as pensé que je te visais. J'ai cité un exemple avec une fille qui en jouait et comme elle me parlait souvent à l'époque, je sais que pour elle c'était ça et qu'elle était dans un esprit de "bah autant en profiter, tu leur montres une photo de toi et ils font ce que tu veux".
Non je ne me sentais pas visée, ne t'inquiète pas :) J'ai édité mon message au moment où tu postais car je n'étais pas sûre d'être claire.
En fait, je pense surtout que ce que tu dis "ne pas oublier le sexisme", "rester dans la sororité", ça peut peut-être paraitre limpide pour quelqu'un de sensibilisé au féminisme comme toi, mais pour une femme de 20 ans sociabilisée dans un milieu hyper masculin (parce que j'imagine qu'entre la prépa et la 1ère/Terminale S, elle n'était pas entourée d'un nombre écrasant de filles depuis au moins ses 16 ans), c'est loin d'être des choses qu'on se dit spontanément dans une société patriarcale qui encourage les femmes à se détester entre elles et chercher l'approbation des hommes.
Donc en fait, plus que de "ne pas oublier" ou "rester", il faut commencer par apprendre toutes ces notions de sexisme, patriarcat et sororité, ce qui est loin d'être inné :)
 
21 Janvier 2015
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J'ai connu ça aussi dans le monde du jeu vidéo. Quand je suis arrivée sur un serveur d'un jeu où je débutais j'ai été littéralement "prise en charge" par les gars d'une guilde. Ils m'accompagnaient pour que je me fasse de l'xp, me disaient comment faire évoluer mon arbre de skill. En "échange" j'étais comme une membre de harem. Ils avaient même décidé que je devrais être en couple avec un gars de la guilde parce que nos persos étaient complémentaires en GvG. C'était clair pour les autres joueurs masculins du serveur, cette meuf là elle appartient aux gars de cette guilde. Je m'en suis pas vraiment rendu compte au début et ils étaient d'ailleurs tous très sympa en dehors, certains étaient en couple avec une autre fille de la guilde irl.
C'est quand j'ai commencé à avoir un perso trop "pété" pour eux que j'ai déchantée. J'étais plus "mignonne" j'étais celle qui avait profité d'eux (sous entendu sans rien en retour). Je suis partie et j'ai fondé ma propre guilde avec d'autres filles dans le même cas et où on avait une sororité. D'ailleurs ces mêmes gars nous surnommaient "la guilde des lesbiennes".... Mais ça a été dur de se faire jeter comme un objet en fait.
Je rejoins @MorganeGirly c'est pas tellement qu'on en joue, c'est qu'on a simplement pas le choix si on veut commencer à évoluer dans le milieu/le jeu.
 
30 Octobre 2016
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@MorganeGirly j'aime bien ta réflexion, elle est nuancée et montre bien en quoi nous sommes limitées dans notre champ d'action en temps que femmes. Y'a une part de mon esprit qui me dit que de toute manière, il est trop tard pour notre génération de reconstruire quoi que ce soit et que c'est aux nouvelles générations aka les petits limite dès le berceau à qui il faut apprendre des notions saines sur les sexes et les genres mais en même temps, je me dis que si je peux apporter ma toute petite pierre à l'édifice du féminisme (sans demander aux autres femmes de faire de même, à chacun son rythme et son envie d'implication), je le ferais, en disant merde à la tronche de tous ces enfoirés et en dénonçant chaque action intolérable, en en venant aux mains s'il le faut, pour leur mettre dans le crâne que le sexe féminin n'est pas une tare et/ou un truc exploitable. Alors peut-être (SÛREMENT) que ça me cassera du sucre dans le dos, que ça continuera de me sexualiser, de me traiter d'hystérique ou autre mais ça la ramènera moins en face et sur le long terme, ça leur passera l'envie de me faire chier et -quelle audace d'en espérer autant-, ça les fera réfléchir sur leur comportement et plus globalement leur vision des femmes...
 
17 Septembre 2011
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Pour ma part, partie du statut de "garçon manqué" à celui de "fille bonne", je découvre seulement ces "délices de la vie estudiantine" en entreprise.

On ne parle pas assez des autres femmes à la socio sexualité faible qui tiennent à faire tenir à carreaux la fille "bonne", la fille jugée à la socio sexualité forte, à base de slut shaming "tes tenues sont trop sexy, les autres hommes m'ont chargé de te dire que tes tenues sont provoquantes", "tu te comportes comme si tu veux séduire tout le monde", "ce sujet de conversation est trop sensible dans un environnement où il y a des hommes mariés". Elles poussent le vice jusqu'à former un clan contre toi, armées du seul outil dont elles disposent : la rumeur.

Les hommes quant à eux se comportent comme si le choix de ton maquillage, de tes vêtements leur etaient specialiement dédiés: des mains sur les hanches, des bisous qui glissent. Tu les sens avancer tout doucement, attendant ton premier faux pas (un afterwork trop alcoolisé peut-être?).

Dans un environnement où on est vite évalué par ses compétences, la solution n'est pas d'en jouer. Cela n'a pas été la mienne en tout cas. Je suis très midinette mais je n'accepte aucune faveur, aucune aide (les garçons se précipitent dès que j'ai le moindre pépin et même si cela me porterait socialement préjudice, je les envoie bouler).

Cett experience inedite me tient en alerte en tant que feministe. Je suis plus woke que jamais après ce slutshaming violent que j'ai subi en entreprise. J'envoie bouler et j'explique que je suis un être humain pas une fragile fleur du fait de mon genre. Je n'accepte aucune faveur du fait de mon genre "les femmes d'abord", "on va porter les meubles car les femmes blabla". Et au fil des mois, le message passe aussi bien chez les hommes que les femmes. Au debut, mon discours ne servait qu'à me proteger mais aujourd'hui, je suis heureuse de savoir que mes collegues sont plus au fait de notion comme le consentement et la culture du viol.

Aucun être humain ne merite d'être traité ainsi et chaque jour, je pense au fait que j'aurais pu ne pas être diplômée d'un grande ecole, ne pas avoir une belle experience derrière moi, ne pas etre performante au boulot. J'aurais alors été la nunuche qui ne sait que minauder et qui a ete pistonnée par un moyen que la rumeur aurait alimenté. Or, meme la nunuche ne merite pas ça ! Ca reste du slutshaming!

PS: Je parle avec beaucoup d'emotion et ne contribue pas vraiment au debat. Mais c'est libérateur.
 
1 Août 2015
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L'autrice n'a pas à être fière de son slut-shaming et de son narcissisme à cette époque, mais j'éprouve de la compassion à son égard parce que ces écoles d'ingés composés à 90% de mecs sont vraiment TOXIQUES et l'effet de groupe en grande école est très très particulier.

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Horion

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18 Janvier 2016
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Je n'ai pas l'expérience des grandes écoles.
Mais après une relation toxique à l'adolescence et un gros formatage de trois ans en lycée privée "d'élite" et de harcèlement scolaire parce que j'étais pas du tout dans le moove, j'ai voulu m'intégrer en IUT informatique.

J'y ai passé un an. Pour une fois car nous étions dans une petite ville, il y avait presque la parité. Les profils des autres filles étaient divers. Il n'y avait pas de compétition du tout (j'avais un groupe de copine geek/nerd en même temps). Mais...je me suis trouvée pour la première jolie. J'avais perdu du poids, soigner mon look vestimentaire et j'attirais les mecs. Ayant vécu des (TW) viols dans l'enfance, j'avais intégré que l'hypersexualisation c'était la norme pour s'intégrer.
Alors j'ai joué le jeu, j'étais la première à faire des blagues gravaleuses et sexistes, la dernière en soirée à partir, réputée pour boire beaucoup et tenir super bien. Bref la fille sympa, un peu insolente avec les profs, assez clown et mignonne.
Et surtout sans le vouloir, j'ai choppé the mec de la classe, après deux mois de cours. Et la plupart des filles m'ont tourné le dos par jalousie. J'ai jamais harcelé quiconque ni slutshame cependant. Et ma relation avec ce mec a duré deux ans (avant qu'on ne se sépare pour des bêtises de jeunesse et multiples tromperies de ma part, on est con quand on est jeune).
Pour une fois j'étais intégrée, populaire et j'avais des potes. Je vivais la vie étudiante après des années de harcèlements scolaires. Et tout ça parce que je m'étais hypersexualisee...et même si j'étais dans le top 3 des étudiants en notes, c'est pas pour ça qu'on me reconnaissait.
Après j'ai eu cette chance d'être dans une classe de geeks, où finalement on avait quasiment tous le même vécu du rejet et du harcèlement et donc on tentait de faire comme les autres promos (de commerce, etc).

Ce comportement a continué. Dans ma prépa d'école infirmière (où j'ai changé de voix), dans mes loisirs (je faisais partie d'une asso de cosplay où j'ai cumulé les mecs). Bref je trompais mes exs, je faisais du mal aux autres, je jouais de ma sexualité pour ça. Et j'en étais contente. Mais quand j'ai commencé à m'intéresser au féminisme, je me suis rendue compte qu'on m'utilisait et que je jouais un rôle qui n'était pas moi du tout. Parce qu'au fond je suis une fille réservée, qui aime parler philo et débattre, qui aime les trucs intellectuels qui est introvertie. Et j'avais fait tout le contraire de ce que j'étais vraiment. Et je me sentais très mal sans savoir pourquoi. J'ai commencé à détester quand mes potes (filles comme garçons) faisaient des blagues sur ma tendance "saloppe", mon expérience de la sexualité, sur le fait que je finissais seins nues en soirée (oui j'ai honte de ça) et que j'ai presque coucher avec une copine en étant saoule devant un public et mon ex de l'époque !!!! Je me suis tellement perdue dans cette attitude.
C'est un mec un peu con qui m'a fait comprendre d'où ça venait et pourquoi je faisais ça vers 23 ans. Javais à priori des réactions au lit qui faisait penser à un SDPT. Et l'ex de ce monsieur avait pareil et avait été (TW) violé. Et quand il m'en a parlé, tout mes souvenirs d'enfances sont revenues en force. Ainsi que les nombreuses pratiques hards que je m'infligeais en cachant mes pleures de mes partenaires pour qu'ils m'aiment (alors que la plupart étaient des gars adorables qui arrêtaient dès qu'ils se rendaient compte de mon état et qui n'étaient attirés que par du sexe normal et ne me demandaient rien, sauf un qui en a profité à fond).

Ça a pris du temps que je digère, des années, que je suive une thérapie. Et aujourd'hui même si dans un groupe où je me sens à l'aise j'ai toujours une tendance de mettre l'ambiance et d'aimer faire des bêtises d'ado à presque 30 ans, je sais que je me suis retrouvée et que je suis moi-même.

Alors je comprends que parfois, avec des expériences passées ou non, on peut développer certains comportements influencés par l'environnement qui sont toxiques pour nous, mais aussi pour les autres femmes qui font du coup la même chose (pour s'intégrer).

Par contre là où je deplore ce témoignage, c'est le fait d'avoir slutshammer et harceler. Alors certes on a tous du slut shamer un jour avant de se deconstruire. Mais le faire de manière à harceler les autres non. Ça dénote quand même un certains manques d'empathies envers les autres.

Alors aujourd'hui quand je repenses à ses années qui datent d'il y a 10 ans, je le fais avec le sourire parce que j'ai retenu que les bons moments, que parfois ça me manque même (je suis devenue très mal à l'aise en public que je connais pas et j'arrive plus autant à m'intégrer et à m'amuser). Mais je regrette pas de pouvoir me regarder dans la glace (avec 30kg en plus) et me dire que je suis bien avec moi-même.

Et je me dis que c'est dingue comme la société nous incite à agir ainsi. Et que peu importe ton attitude en tant que femme, que tu sois vue comme la meuf sexy, la coincée intelligente, la moche, la grosse, la fille à l'ouest, celle qui l'ouvre trop, en fait il n'y a aucune façon de faire que sera valider de toute façon. Car la société est imprimé de partriarcat et de paradoxes qui fait que les femmes seront toujours critiquées, peu importe leurs attitudes et leurs physiques. Rien n'ira jamais. On sera toujours trop quelques choses. Et une fois que tu as intégré ça et que ta valeur ne dépend pas de la validité des personnes masculines autours de toi, et ben tu vis vachement mieux.
 
14 Décembre 2008
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Quelle idée d'aller en école de commerce aussi

Ben ... l’envie d’exercer un métier dans le commerce par exemple ?

Excuse-moi mais je trouve ta remarque complètement déplacée. Pour moi c’est un peu l’équivalent de dire à une victime de viol « quelle idée de sortir en minijupe aussi ». Je n’ai pas envie de m’étendre sur le sujet, mais je pense qu’il serait bon d’apprendre à respecter les choix et la liberté de chacun.
 

skippy01

Peau lisse partout, justice nulle-part.
16 Avril 2017
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@Januhairy Je te ferais remarquer que ces situations se retrouvent dans toutes les écoles, et pas uniquement celles de commerce. De plus, ton message fait peser la responsabilité sur la victime et sous entend que c'est bien fait pour elle et qu'elle avait qu'à pas faire ce type d'études. Si il y a bien une fautive dans l'histoire, c'est la culture qui sévit dans les écoles supérieures, et uniquement elles.
 

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