@Liluuuy @Neverland90 : comme je l’ai dit, je souhaite me documenter davantage (déjà voir si je peux accéder à l’étude enterrée qu’on m’avait évoquée – mais je considère que des TDS qui s’organisent pour défendre leur droit sont déjà plus fiables pour… parler des TDS). Mais clairement, le fondement même de ces statistiques est pour moi erroné quand par exemple on fait des stat’ sur uniquement les TDS qui racolent en rue (des chiffres évoqués plus tôt dans la discussion, je sais plus où).
A titre d’exemple, et je parle pour ce que je connais, donc la situation en Belgique, la police est censée un jour ou l’autre débarquer chez moi.
(Le but premier (chronologiquement) est de vérifier que je ne suis pas contrainte. (On est d’accord que dire « bonjour est-ce que vous avez un mac’ ? » est probablement inefficace. Mais comme ils viennent après avoir pris un rdv client, ils peuvent quand même voir si un gars tient la minuterie. - ils ne mettent pas le rdv en pratique évidemment
) Dans un 2e temps, le but est de vérifier que je ne travaille pas en noir. Si tel était le cas, j’aurais une invitation à me mettre en ordre sans tarder.)
Je n’ai jamais eu cette visite, depuis près de 2 ans que je travaille. Et simplement parce que mon annonce apparaît peu.
Les pros, qui comme moi, ont leurs habitués et ne cherchent pas à en faire 10/jours, n’ont pas besoin de faire de la pub non stop. Et donc, les pros comme moi, indépendantes et autonomes, n’apparaissent pas dans les stat’ non plus. Alors qu’il est facile d’aller voir dans un bordel qui y travaille.
@Madthilde : Il n’y a pas d’obligation légale d’avoir des relations sexuelles avec un client. Il a payé, le courant ne passe pas, je lui rends sont argent, il part.
Autre exemple, je ne fais pas la sodomie. Le client le veut et sous-entend qu’il pourrait bien déraper (=me violer). Evidemment que je ne vais pas accepter sous prétexte qu’il a payé, mes pratiques sont clairement énoncées. J’ai dit sans ambiguïté que s’il le faisait, je portais plainte pour viol.
Les clients abuseurs (dans mon expérience une minorité, mais j’ai bien conscience que les connards sont moins attirés par mon profil) s’attendent à une TDS qui ne veut pas qu’on sache son job, soit par rapport à la police parce qu’elle travaille en noir, soit parce qu’elle a honte. Les connards ont pas spécialement envie d’être interpellés, ils sont souvent mariés en plus, les messages/appels prouveront sans souci la prise de contact…
une TDS qui n’a pas peur de la police, ça ne les arrange pas. D’où la transparence apporte la sécurité et la pénalisation apporte l’insécurité. Une TDS qui a peur que la police la trouve ou connaisse son job, c’est une TDS en danger.
@AshMakuro : ben déjà recevoir leurs plaintes et les traiter avec justice. True story : une TDS porte plainte contre son mac’ pour proxénétisme. Elle évoque donc les montants gagnés et ce qu’il a pris. Il n’a pas été inquiété, et elle a eu un redressement fiscal.
Et puis agir sur les causes qui amène un choix qui n’en est pas un, paupérisation, addictions etc., aider celles qui veulent arrêter ce job à passer à autre chose, etc.
@Valentina- : le service que je propose comprend complicité et tendresse pour ceux qui le veulent, pas de l’affection. (Ce qui ne veut pas dire que ça n’arrive pas.)
Je le redis, j’ai jamais entendue un-e travailleur/se du sexe considérer que son job était banal.
Vouloir être respecté-e-s et protégé-e-s n’empêche pas de reconnaître la spécificité du job. Et oui c’est clairement pas tout le monde qui peut le faire sereinement. Tout le monde ne peut pas non plus être aide-soignant-e, militaire ou chirurgien-ne. On n’interdit pas ces jobs pour autant.
De manière générale, je trouve fascinant qu’on discrédite / délégitime mes propos ainsi que ceux des TDS qui se sont exprimées ici sous prétexte qu’on serait une minorité. Ben oui, bonne idée, on va dire aux minorités de la fermer… (oh wait
). On en vient même à nous décrire comme
privilégiées... Si le privilège c'est "ne pas être esclave sexuelle", je pense qu'à cet égard, sur ce forum, nous partageons ce privilège.
Je ne comprends pas les argumentations qui reposent sur :
- l’assimilation travail du sexe – esclavage sexuel .
La traite des êtres humains n’est pas une « proportion » du travail du sexe, c’est juste pas du travail du sexe car c’est de l’esclavage sexuel. Et évidemment qu’il faut combattre l’esclavage sexuel. Et d’ailleurs : c’est illégal et pénalisé ! Et oui les gouvernements n’en font pas assez pour lutter contre ce phénomène. Et oui ils devraient en faire davantage et y consacrer plus de moyens. Et ça serait ridicule qu'ils m'interdisent de faire mon job sous prétexte que "il y a de l'esclavage sexuel".
- « certaines en souffrent »… Est-ce que je demande d’interdire le mariage sous prétexte qu’il y a des viols conjugaux ? Ou les thèses de doctorat car la mienne m’a menée au burn out ? (oh et dans un autre département un doctorant a fait une tentative de suicide à la même période... je me sentais moins seule mais détruite quand même)
- « moi je ne pourrais pas » … ben moi je ne pourrais pas toiletter des cadavres (ça implique, entre autres, de coudre la bouche et les yeux, de casser les membres pour pouvoir enfiler les vêtements…), être caissière (hyperacousie, les bips me rendraient folle - réellement), être anesthésiste (plus haut taux de suicide chez les médecins, cf. la haute responsabilité), et plein d’autres choses. Ça m’évoque aussi les gens qui disent que l’homosexualité c’est dégueu parce qu’ils ne pourraient pas sucer une bite/ qu’elles ne pourraient pas lécher un minou. Ben ok, juste ne le faites pas.