PareilCi-mer @Denis
J'en profite pour dire que la discussion était une des plus enrichissante que je n'ai jamais lue et je vais continuer à sous-mariner
Étudiante, je me prostitue pour rembourser mes dettes
- Initiateur de la discussion Oceane
- Date de début
@Fondle
Si c’est un “travail normal”, une prestation, un service, on peut en approuver les différentes formes qu’on attribue généralement à cela :
Comme je le disais que ce soit les notes sur les sites de prostitution, ou ne serait-ce que l’estimation de la valeur de la prestation. Car comment on évalue le montant ? Comment la prostituée s’auto-évalue ? (ou on l'évalue ?) En fonction de la demande, la concurrence ? Alors le corps de telle jeune fille vaut 500 balles car elle est jolie et bien faite, mais celui de celle-là, pas terrible, va pour 30 euros. (D’ailleurs, du coup on peut parler de la chirurgie esthétique que certaines sont amenées à faire car oui leur corps est leur “outil de travail”)
Comment peut-on se permettre de mettre un prix, un montant, sur le corps, ou sur les aspects de la sexualité de quelqu'un ?
Comme disait @YannickBellon plus t’es jeune, fraîche et de la haute, plus tu (toi et ton corps jusqu’à preuve du contraire c’est pareil) vaux, car tu corresponds et que tu es l’offre répondant à la demande actuelle (le sexisme et la prostitution main dans la main).
Considérer cela comme un travail normal, donc incluant un sens de la performance, de l’efficacité, et le corps comme une marchandise donc quelque chose d’évaluable (4 étoiles sur Amazon), je trouve ça déshumanisant.
De plus, je pense que l’apparente facilité du principe de prostitution et l’argent facile qui en découlerait peut tenter les filles et leur faire remettre en question leur sens d’attachement et de considération à leur propre corps et sexualité. Parce que c’est ce que fait l’argent, il nous influence. (A combien tu estimes tes prestations, ton corps ? Pour combien tu poses nue ? Pour combien un inconnu te touche ? Pour combien tu suces cet inconnu ? 10 euros, 100, 1000, 10 000, un million ? A partir d’une certaine somme, vous serez probablement tentées de revoir vos principes.
Accepter la prostitution c’est accepter que l’argent a une telle influence et un tel pouvoir qu’on peut tout payer, même le consentement de quelqu’un.)
Alors, comme je m’en doutais, on va m’accuser de vouloir forcer les gens à être libres, (@LittleCerys) dans le sens de disposer totalement de son corps, d'avoir des relations sexuelles consentantes avec des gens qui nous plaisaient sincèrement initialement, qu’on désire, pas dans le sens “ok pour mettre mon corps et ma sexualité momentanément à disposition d’inconnus pour en tirer X dollars, c’est mon choix” mais sans principe d’argent, d’échange, de compromis. (d'ailleurs c’est ce que je souhaite aux 2, la prostituée et le client, car "payer le consentement de quelqu'un" je continue de trouver ça assez bas.)
@Fondle et @LittleCerys
Je suis pour la pénalisation des clients et non des prostituées, et l’abolition ne peut pas se faire du jour au lendemain j’en ai conscience, cependant je pense que c’est le but à atteindre. Et concernant les réalités de ce que la légalisation ou l’abolition impliquent, je pense qu’on peut s’inspirer des résultats des pays ayant réalisé les 2 comme cela a été déjà décrit plein de fois sur le forum.
Bon le troll
Si c’est un “travail normal”, une prestation, un service, on peut en approuver les différentes formes qu’on attribue généralement à cela :
Comme je le disais que ce soit les notes sur les sites de prostitution, ou ne serait-ce que l’estimation de la valeur de la prestation. Car comment on évalue le montant ? Comment la prostituée s’auto-évalue ? (ou on l'évalue ?) En fonction de la demande, la concurrence ? Alors le corps de telle jeune fille vaut 500 balles car elle est jolie et bien faite, mais celui de celle-là, pas terrible, va pour 30 euros. (D’ailleurs, du coup on peut parler de la chirurgie esthétique que certaines sont amenées à faire car oui leur corps est leur “outil de travail”)
Comment peut-on se permettre de mettre un prix, un montant, sur le corps, ou sur les aspects de la sexualité de quelqu'un ?
Comme disait @YannickBellon plus t’es jeune, fraîche et de la haute, plus tu (toi et ton corps jusqu’à preuve du contraire c’est pareil) vaux, car tu corresponds et que tu es l’offre répondant à la demande actuelle (le sexisme et la prostitution main dans la main).
Considérer cela comme un travail normal, donc incluant un sens de la performance, de l’efficacité, et le corps comme une marchandise donc quelque chose d’évaluable (4 étoiles sur Amazon), je trouve ça déshumanisant.
De plus, je pense que l’apparente facilité du principe de prostitution et l’argent facile qui en découlerait peut tenter les filles et leur faire remettre en question leur sens d’attachement et de considération à leur propre corps et sexualité. Parce que c’est ce que fait l’argent, il nous influence. (A combien tu estimes tes prestations, ton corps ? Pour combien tu poses nue ? Pour combien un inconnu te touche ? Pour combien tu suces cet inconnu ? 10 euros, 100, 1000, 10 000, un million ? A partir d’une certaine somme, vous serez probablement tentées de revoir vos principes.
Accepter la prostitution c’est accepter que l’argent a une telle influence et un tel pouvoir qu’on peut tout payer, même le consentement de quelqu’un.)
Alors, comme je m’en doutais, on va m’accuser de vouloir forcer les gens à être libres, (@LittleCerys) dans le sens de disposer totalement de son corps, d'avoir des relations sexuelles consentantes avec des gens qui nous plaisaient sincèrement initialement, qu’on désire, pas dans le sens “ok pour mettre mon corps et ma sexualité momentanément à disposition d’inconnus pour en tirer X dollars, c’est mon choix” mais sans principe d’argent, d’échange, de compromis. (d'ailleurs c’est ce que je souhaite aux 2, la prostituée et le client, car "payer le consentement de quelqu'un" je continue de trouver ça assez bas.)
@Fondle et @LittleCerys
Je suis pour la pénalisation des clients et non des prostituées, et l’abolition ne peut pas se faire du jour au lendemain j’en ai conscience, cependant je pense que c’est le but à atteindre. Et concernant les réalités de ce que la légalisation ou l’abolition impliquent, je pense qu’on peut s’inspirer des résultats des pays ayant réalisé les 2 comme cela a été déjà décrit plein de fois sur le forum.
Bon le troll
Dernière édition :
Je ne voulais plus répondre mais là je suis obligée. Dans la réalité des faits le physique n'est pas si important que ça. J'ai un physique très atypique, je suis obèse et pas qu'un peu (obésité morbide), des pratiques très limitées par rapport à certaines (pas de sodo, pas de fellations sans capotes, etc...) et j'avance en âge (je suis plus agée que ce que j'ai renseigné sur mon profil), donc on pourrait croire que je me récupère tous les crasseux irrespectueux et potentiellement violents. Mais la réalité est toute autre, j'attire certes des gens très attirés par les grosses femmes, mais ce n'est pas la majorité. Ce qu'on me dit souvent c'est qu'on me choisit pour ma gentillesse, mon sens de la communication et le respect que j'ai pour mes clients.
Mes collègues sont pour la plupart des madame tout le monde et pour en discuter avec mes clients ils sont beaucoup plus attirés par le côté Girl next door que par les bombes atomiques (qui impressionnent finalement et qui pour le coup à quelques exceptions vendent plus un physique qu'une relation).Et en ce qui concerne mes tarifs ils sont dans la moyenne haute de ce qui se fait dans ma région...
Je l'ai dit à plusieurs reprises, les hommes qui fréquentent les putes sont pour la majorité bien moins cyniques et guidés par leur bite que ce que la majorité des gens pense....
Dernière édition :
Moi je suis une pute et j'aime bien qu'on me définisse comme ça. C'est comme dire d'un aveugle qu'il est non voyant,pourquoi tourner autour du pot?
Je dis ça a titre personnel et je ne désigne pas une personne par un terme qu'elle juge inapproprié ou méprisant si j'en ai conscience, mais moi je suis une pute et ce n'est pas péjoratif pour moi...
@Madthilde :
ce n’est pas un job normal en tant qu’effectivement il implique la sexualité,
A mon sens ça implique qu’effectivement, Pôle emploi (ou équivalent) ne peut faire cette suggestion de job, ni personne d’autre.
c’est un job normal en tant que
- Il y a des gens capables de le faire, y a des gens pas capable de le faire – comme pour n’importe quel job.
- Il y a un revenu.
A mon sens ça implique : reconnaissance, respect, protection quand c’est nécessaire, encadrement spécifique (comme pour n’importe quel job aussi – exemple une infirmière enceinte est écartée directement).
Refuser un client : un entrepreneur peut refuser un chantier (ça m’est déjà arrivé, "oh bof, vieille maison, trop compliqué, je préfère travailler sur des maisons neuves", c’est arbitraire, c’est son choix), un-e psy peut refuser un patient s’il/elle considère que ça va au-delà de ses limites personnelles, etc.
Les dangers de la prostitution relèvent principalement du fait que c’est caché/ qu’on n’ose pas en parler.
Et sinon évidemment que la police peut intervenir dans le cadre d’une autre profession quand un protagoniste pose un acte illégal ! Un-e élève qui agresse un-e prof, un-e patient-e qui harcèle son/sa psy, un-e patron-ne qui abuse de son employé-e……
@Miss Rayven @Chips @Spill @Nouanda @Fondle @Ouestrion @ParasitA : rhooooo j’ai loupé des trolls… mais il en reste des morceaux dans vos citations
@Valentina- @schizophrenia : un-e TDS indépendant-e fixe le prix du service sexuel proposé, point barre. En « salon de massage », le prix est unique pour tou-te-s mais effectivement la sélection au départ se base pas mal sur « jeune et mince ».
Il y a des TDS racisé-e-s qui mettent des prix plus bas, d’autres qui font le contraire en vendant de l’exotisme. Idem avec les plus âgées, les grosses, etc. Et les critères de détermination du prix varient d’un-e TDS à l’autre.
Je rappelle que le prix concerne le service sexuel proposé, le corps n’est toujours pas à vendre.
ce n’est pas un job normal en tant qu’effectivement il implique la sexualité,
A mon sens ça implique qu’effectivement, Pôle emploi (ou équivalent) ne peut faire cette suggestion de job, ni personne d’autre.
c’est un job normal en tant que
- Il y a des gens capables de le faire, y a des gens pas capable de le faire – comme pour n’importe quel job.
- Il y a un revenu.
A mon sens ça implique : reconnaissance, respect, protection quand c’est nécessaire, encadrement spécifique (comme pour n’importe quel job aussi – exemple une infirmière enceinte est écartée directement).
Refuser un client : un entrepreneur peut refuser un chantier (ça m’est déjà arrivé, "oh bof, vieille maison, trop compliqué, je préfère travailler sur des maisons neuves", c’est arbitraire, c’est son choix), un-e psy peut refuser un patient s’il/elle considère que ça va au-delà de ses limites personnelles, etc.
Les dangers de la prostitution relèvent principalement du fait que c’est caché/ qu’on n’ose pas en parler.
Et sinon évidemment que la police peut intervenir dans le cadre d’une autre profession quand un protagoniste pose un acte illégal ! Un-e élève qui agresse un-e prof, un-e patient-e qui harcèle son/sa psy, un-e patron-ne qui abuse de son employé-e……
@Miss Rayven @Chips @Spill @Nouanda @Fondle @Ouestrion @ParasitA : rhooooo j’ai loupé des trolls… mais il en reste des morceaux dans vos citations
@Valentina- @schizophrenia : un-e TDS indépendant-e fixe le prix du service sexuel proposé, point barre. En « salon de massage », le prix est unique pour tou-te-s mais effectivement la sélection au départ se base pas mal sur « jeune et mince ».
Il y a des TDS racisé-e-s qui mettent des prix plus bas, d’autres qui font le contraire en vendant de l’exotisme. Idem avec les plus âgées, les grosses, etc. Et les critères de détermination du prix varient d’un-e TDS à l’autre.
Je rappelle que le prix concerne le service sexuel proposé, le corps n’est toujours pas à vendre.
Dernière édition :
@Valentina- Par rapport à ton dernier paragraphe, je comprends l'intention symbolique derrière le fait de pénaliser les clients et non les prostituées (ne pas stigmatiser les prostituées et "responsabiliser" les clients) sauf que dans les faits, pénaliser les clients, c'est aussi pénaliser les prostituées (de ce que j'ai lu dans divers articles, précarisation plus importante parce que les clients prennent davantage de risque donc ont plus de poids pour négocier par exemple des prix moins chers, pas de préservatifs, ou certaines pratiques que la prostituée ne fait habituellement pas). Comme tu le dis une abolition ne peut pas se faire du jour au lendemain, du coup en attendant, on se retrouve avec des prostituées qui sont davantage précarisées et mises en danger.
Décidément ça se périme vite les trolls....#tristesse.
@AnaisMimolette Je comprends totalement ce que tu dis. C'est comme quand on revendique le fait d'être une "salope" pour se réapproprier et afficher fièrement sa sexualité et ce même si pour la grande majorité des gens le mot salope comme le mot pute est une insulte très méprisante/rabaissante.
Mon post se portait sur le fait que je supposais que la personne utilisais ce mot comme 90% des gens et pas de manière positive comme tu peux le faire.
@AnaisMimolette Je comprends totalement ce que tu dis. C'est comme quand on revendique le fait d'être une "salope" pour se réapproprier et afficher fièrement sa sexualité et ce même si pour la grande majorité des gens le mot salope comme le mot pute est une insulte très méprisante/rabaissante.
Mon post se portait sur le fait que je supposais que la personne utilisais ce mot comme 90% des gens et pas de manière positive comme tu peux le faire.
@Miss Rayven : oui c'est exactement en ce sens que je l'utilise et je n'avais pas forcément bien perçu ce que tu voulais dire, mais je comprends maintenant 
Salut, j'ai failli me lancer dans cette voie pour les même raisons que la demoiselle, jme suis arrêtée au bout d'une semaine à cause des réponses à mes annonces. J'ai vu personne du coup. J'avais mis une annonce type girlfriend experience.
Ils voulaient tous "la totale", fellation sodo sans capote, pour 50 €, dans l'heure, hôtel à ma charge pour les plus jeunes.
Les plus agés faisait mine de surtout vouloir du relationnel, alors qu'il ne cherchaient qu'à dominer.
Enfin étant racisée, une bonne dose d'exotisation dans tout ça.
Je renie pas ton point de vue, bien au contraire du coup je comprends pas cette expérience que j'ai eu, par rapport à ce que tu dis.
Ma conclusion à l'époque était que le problème dans la prostitution c'était les clients.
Peut-être que mon physique leur faisait plus penser à un bien de consommation. D'ailleurs y'en a un qui m'a dit "montre ton visage, les beurettes vous avez tous le même corps donc c'est la tête qui fait tout".
@Kolibawa : pour le seul contact que j'ai eu avec un ex-sugardaddy, j'ai clairement eu cette impression de "malsain". L'optique est clairement différente. Il y a effectivement quelque chose de dominateur, et pas du tout de manière ludique. Le fait même qu'ils décident du prix plutôt que la "sugar-baby" est chelou. Est-ce qu'on va chez un boulanger en disant : "je voudrais un fraisier, mais avec des poires, dans 30 min et je vous donne 2€ parce que je suis cool". D'ailleurs il ne paie pas la sugar-baby, il lui fait un cadeau. Et il se donne bonne conscience en se disant "j'aide une étudiante en difficulté, je suis généreux" 
. Il a beaucoup trop de pouvoir. En fait sous prétexte de dire "c'est pas de la prostitution" (
) on arrive dans un truc franchement irrespectueux.
C'est pour ça que dans mon premier message j'ai dit que si un-e étudiant-e était déterminé-e à faire ce job, je lui dirais de faire clairement du travail du sexe et de fixer ses conditions.
@Madthilde : je comprends mieux ce que tu veux dire. Et notre point d'accord est de respecter la spécificité du job. Disons que pour moi c'est aussi éclairant de comparer ça à des jobs "classiques", parce que ça permet de cadrer, d'identifier les comportements subtilement irrespectueux, des débordements, etc.
Personnellement ça m'a permis aussi de réaliser que la pose des limites doit se faire dans n'importe quel domaine. Je discutais un jour avec une orthophoniste et elle décrivait la même phase "trop gentille" que celle que j'ai eue... Il/elle a pas d'argent, paiera la prochaine fois, et puis en fait... non... elle a appris à être plus ferme et à ne plus accepter des patients irrespectueux. Je suis passée par la même phase en croyant que ces comportements problématiques étaient liés au job alors qu'en fait,non. Et ça pour moi c'est très utile à savoir que la compétence "poser mes limites", je dois la développer tout court, pas que pour le travail du sexe.
Mais tous ces rapprochements ont pour but d'être éclairants, pas de nier la spécificité du job! Je la revendique d'ailleurs.
Pour la dimension philosophique/ morale ?, j'ai l'impression que là y a des arrière-plans philosophico-religieux. Je n'ai pas besoin de faire changer d'avis les gens pour qui le sexe est sacré, uniquement entre deux personnes qui s'aiment et/ou engagées l'une envers l'autre, etc. Juste je ne suis pas d'accord pour qu'on considère ça comme universel, inscrit dans la nature humaine ou quoi... ça reste une construction - et ça ne la rend pas illégitime, mais ça reste relatif.
. Il a beaucoup trop de pouvoir. En fait sous prétexte de dire "c'est pas de la prostitution" () on arrive dans un truc franchement irrespectueux. C'est pour ça que dans mon premier message j'ai dit que si un-e étudiant-e était déterminé-e à faire ce job, je lui dirais de faire clairement du travail du sexe et de fixer ses conditions.
@Madthilde : je comprends mieux ce que tu veux dire. Et notre point d'accord est de respecter la spécificité du job. Disons que pour moi c'est aussi éclairant de comparer ça à des jobs "classiques", parce que ça permet de cadrer, d'identifier les comportements subtilement irrespectueux, des débordements, etc.
Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.
Personnellement ça m'a permis aussi de réaliser que la pose des limites doit se faire dans n'importe quel domaine. Je discutais un jour avec une orthophoniste et elle décrivait la même phase "trop gentille" que celle que j'ai eue... Il/elle a pas d'argent, paiera la prochaine fois, et puis en fait... non... elle a appris à être plus ferme et à ne plus accepter des patients irrespectueux. Je suis passée par la même phase en croyant que ces comportements problématiques étaient liés au job alors qu'en fait,non. Et ça pour moi c'est très utile à savoir que la compétence "poser mes limites", je dois la développer tout court, pas que pour le travail du sexe.
Mais tous ces rapprochements ont pour but d'être éclairants, pas de nier la spécificité du job! Je la revendique d'ailleurs.
Pour la dimension philosophique/ morale ?, j'ai l'impression que là y a des arrière-plans philosophico-religieux. Je n'ai pas besoin de faire changer d'avis les gens pour qui le sexe est sacré, uniquement entre deux personnes qui s'aiment et/ou engagées l'une envers l'autre, etc. Juste je ne suis pas d'accord pour qu'on considère ça comme universel, inscrit dans la nature humaine ou quoi... ça reste une construction - et ça ne la rend pas illégitime, mais ça reste relatif.
Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.
Je suis tout à fait d'accord avec @Madthilde et je pense que pour moi le problème avec la prostitution est avant tout d'ordre philosophique (marchander du sexe alors qu'effectivement ça a un statut particulier et intime, bref le côté marchandisation du corps qui me met profondément mal à l'aise et qui comme on l'a vu provoque beaucoup de dérives).
Par contre quand je parle de statut particulier, pour ma part ça n'a rien à voir avec quelque chose de religieux ou de moral @Dame Andine cogite ; j'ai dit d'ailleurs que je pouvais concevoir qu'on sépare le sexe et les sentiments, que tout le monde peut avoir un rapport différent à son corps, ça c'est certain. Comme je l'ai dit, pour moi c'est surtout un problème philosophique et juridique : ça poserait problème de faire de la prostitution un métier au même titre que d'autres parce que ça nierait la dimension particulière du sexe et de l'intimité, qui pour beaucoup de personnes est essentielle. Ce que je veux dire c'est qu'on ne peut pas mettre sur le même plan une fellation et l'achat d'une baguette de pain, sinon ça revient à "banaliser" le sexe... et du même coup les éventuels abus sexuels. Si un acte sexuel c'est pas si grave, ça n'a rien de spécial, c'est même un taff etc sur le plan de la loi, ça me paraît difficile de rester une société cohérent.e sur le plan juridique et aussi concernant les messages féministes sur l'importance du respect du consentement et la gravité des abus sexuels (même pour une main aux fesses). Et puis oui, on l'avait dit aussi je crois mais on ne peut pas en faire un simple travail parce que sinon rien n'empêcherait Pôle Emploi ou autre de le proposer comme boulot, ce qui poserait problème à beaucoup de personnes.
Après on a pas mal vu l'argument selon lequel il vaudrait mieux légaliser pour protéger les prostitué.es et au début j'y ai cru aussi mais après m'être renseignée je ne suis pas d'accord avec ça. Dans les pays où ça a été légalisé (Allemagne, Pays-Bas), on a bien vu que ça ne faisait qu'empirer les choses et augmenter le trafic, tout simplement parce qu'il y avait une augmentation de la demande. On a vu aussi que les clients se croyaient de plus en plus tout permis et demandaient plus de choses, pour moins cher, avec moins de sécurité, ce qui au final dégradait les conditions de vie des prostitué.es. Et aussi, on avait forcément l'émergence d'une mentalité masculine encore plus "entitled" au sujet d'obtenir du sexe pour quelques billets (sans se fatiguer à se poser la question du désir, du consentement, voire même des efforts de séduction envers les femmes). Et ça quoi qu'on en dise c'est un vrai problème si on légalise, parce qu'en légalisant on légitime forcément l'achat de sexe.
Pour ceux et celles qui n'avaient pas lu, je reposte deux articles sur la situation en Allemagne :
https://www.trauma-and-prostitution...s-la-depenalisation-du-proxenetisme/#more-367
https://www.trauma-and-prostitution...est-incompatible-avec-legalite-hommes-femmes/
Au final j'ai l'impression que la légalisation ne profite qu'à quelques rares personnes, celles qui ont déjà la chance de choisir leurs clients et bien vivre leurs activités, mais ne fait qu'empirer la situation des autres + envoie un message très toxique aux "clients" (je déteste vraiment ce terme vu que pour moi le sexe des femmes n'est pas une marchandise, mais bref).
Voilà ce qui est dit dans le texte à ce sujet : "Les conditions de travail et d’hygiène sont devenues désastreuses. Des 400.000 femmes prostituées (une estimation qui date de plus de 20 ans), seulement 44 se sont enregistrées comme travailleuses indépendantes [7]. La plus grande majorité reste dans l’illégalité, ce qui veut dire qu’elles ne profitent pas d’un système social leur permettant de consulter un médecin."
Ah et au fait je me souviens que quelqu'un avait fait une remarque pour savoir si on avait des sources pour prouver que la prostitution "use" beaucoup plus que d'autres activités, je suis sûre qu'on l'a dit plein de fois (chiffres de PSTD, dépression etc) mais bon on va le redire :
"Un rapport récent d’un gynécologue Allemand constate que la santé de ces femmes est catastrophique [8]: Avec 30 ans, elles ont vieilli avant l’âge, ce qui est un symptôme de stress extrême et permanent. Toutes les femmes ont des douleurs abdominales constantes, la gastrite et des infections fréquentes, dû à une condition de vie malsaine et un système immunitaire affaibli. Les traumatismes psychiques peuvent être seulement supportés avec la consommation d’alcool et de psychotropes."
"Une étude du ministère allemand de la famille [10], qui date de 2004, a révélé que 87% des femmes en situation prostitutionnelle ont déclaré avoir subi des violences physiques, 82% des violences psychiques, 92% du harcèlement sexuel, 59% des violences sexuelles. Rien qu’en prenant en compte ces chiffres-là, il est difficile de parler d’un métier comme un autre. Et ces recherches datent d’il y a plus de 10 ans ; les choses sont devenues bien pire."
"La prostitution ne peut pas non-plus être perçue comme un métier, car elle est traumatisante. De nombreuses études ont montré que le risque de développer un trouble de stress post-traumatique est beaucoup plus élevé en situation prostitutionnelle qu’en situation de guerre [13]."
Du coup j'avais quand même l'impression que le modèle nordique était déjà meilleur que celui-là, même s'il n'est sûrement pas parfait. Et j'ai vu que des personnes disaient que ce modèle ne faisait rien pour aider les prostituées, or c'est faux : il contient des programmes de prévention pour éviter que des personnes se fassent "piéger" dans la prostitution, et des aides pour leur permettre d'en sortir. Après je ne sais pas si c'est super bien appliqué ni si ces aides sont suffisantes, mais apparemment la traite humaine en Suède est pratiquement réduite à néant parce que c'est un marché "mort" pour les proxo (ce qui est plutôt une réussite de mon point de vue). J'ai vu aussi qu'il n'y avait eu qu'un seul meurtre de prostituée entre 1999 et 2015, ce qui est nettement mieux que dans d'autres pays européens. Source : https://ressourcesprostitution.word...la-prostitution-est-intrinsequement-violente/
Il est bien d'écouter toutes sortes de points de vue pour nuancer les choses, mais qu'il ne faut pas oublier les chiffres tenaces qui nous rappellent que la grande majorité des personnes prostituées n'a pas choisi cette situation et en souffre, sans parler de celles qui sont carrément esclaves. Je crois qu'on avait rappelé par exemple que 9 prostitué.es sur 10 arrêteraient immédiatement si ils / elles le pouvaient. Enfin bon je ne vais pas relancer la bataille des chiffres, je crois qu'on en a bien assez parlé et que tout le monde le sait (enfin j'espère).
Une remarque pour @Dame Andine cogite qui avait évoqué le fait qu'on a tendance à faire taire les minorités (en se référant probablement au fait qu'elle sait représenter, avec d'autres TDs sur ce forum, une minorité chez les personnes prostituées) : c'est vrai mais on parle d'un contexte (comme le racisme, l'homophobie etc) où les personnes en infériorité numérique sont également des personnes opprimées. Or, c'est tout à fait l'inverse dans votre cas : par rapport à la classe prostituée (je précise, parce que je ne vous considère pas forcément comme des personnes privilégiées dans la société en général), vous constituez certes une minorité mais c'est justement une minorité privilégiée. Ca ne signifie pas que votre point de vue n'est pas pertinent, mais qu'il ne faut pas oublier la parole de la majorité opprimée ; de même que si on veut savoir si le capitalisme est un bon système, ce n'est pas la minorité (sur le plan numérique) de milliardaires que l'on va interroger en priorité, mais plutôt la majorité constituée de ceux qui vivent dans le tiers monde, parce que c'est elle qui est opprimée et en situation d'urgence.
Bref : il est toujours utile d'en apprendre plus, mais qu'il faut se poser des questions si on ne voit que des témoignages positifs sur ce site, parce que ça fausse la réalité et ça nous donne une image trop positive pendant que des femmes vivent l'enfer au quotidien. Ne les oublions pas.
Voilà donc quelques paroles de personnes prostituées sur le sujet: https://ressourcesprostitution.word...s-ecouter-les-voix-des-travailleuses-du-sexe/
Et je terminerai simplement avec cette image :
Est-ce vraiment le monde que vous voulez ? Moi non. Et Laura (voir l'article précédent) non plus. « Je ne suis pas du tout d’accord avec la décriminalisation. J’ai travaillé dans environ 20 bordels ces dernières années, il s’agit de femmes vêtues de lingerie placées en vitrine dans l’attente d’être choisies. C’est dégradant et humiliant et ça ne devrait jamais être légal."
Par contre quand je parle de statut particulier, pour ma part ça n'a rien à voir avec quelque chose de religieux ou de moral @Dame Andine cogite ; j'ai dit d'ailleurs que je pouvais concevoir qu'on sépare le sexe et les sentiments, que tout le monde peut avoir un rapport différent à son corps, ça c'est certain. Comme je l'ai dit, pour moi c'est surtout un problème philosophique et juridique : ça poserait problème de faire de la prostitution un métier au même titre que d'autres parce que ça nierait la dimension particulière du sexe et de l'intimité, qui pour beaucoup de personnes est essentielle. Ce que je veux dire c'est qu'on ne peut pas mettre sur le même plan une fellation et l'achat d'une baguette de pain, sinon ça revient à "banaliser" le sexe... et du même coup les éventuels abus sexuels. Si un acte sexuel c'est pas si grave, ça n'a rien de spécial, c'est même un taff etc sur le plan de la loi, ça me paraît difficile de rester une société cohérent.e sur le plan juridique et aussi concernant les messages féministes sur l'importance du respect du consentement et la gravité des abus sexuels (même pour une main aux fesses). Et puis oui, on l'avait dit aussi je crois mais on ne peut pas en faire un simple travail parce que sinon rien n'empêcherait Pôle Emploi ou autre de le proposer comme boulot, ce qui poserait problème à beaucoup de personnes.
Après on a pas mal vu l'argument selon lequel il vaudrait mieux légaliser pour protéger les prostitué.es et au début j'y ai cru aussi mais après m'être renseignée je ne suis pas d'accord avec ça. Dans les pays où ça a été légalisé (Allemagne, Pays-Bas), on a bien vu que ça ne faisait qu'empirer les choses et augmenter le trafic, tout simplement parce qu'il y avait une augmentation de la demande. On a vu aussi que les clients se croyaient de plus en plus tout permis et demandaient plus de choses, pour moins cher, avec moins de sécurité, ce qui au final dégradait les conditions de vie des prostitué.es. Et aussi, on avait forcément l'émergence d'une mentalité masculine encore plus "entitled" au sujet d'obtenir du sexe pour quelques billets (sans se fatiguer à se poser la question du désir, du consentement, voire même des efforts de séduction envers les femmes). Et ça quoi qu'on en dise c'est un vrai problème si on légalise, parce qu'en légalisant on légitime forcément l'achat de sexe.
Pour ceux et celles qui n'avaient pas lu, je reposte deux articles sur la situation en Allemagne :
https://www.trauma-and-prostitution...s-la-depenalisation-du-proxenetisme/#more-367
https://www.trauma-and-prostitution...est-incompatible-avec-legalite-hommes-femmes/
Au final j'ai l'impression que la légalisation ne profite qu'à quelques rares personnes, celles qui ont déjà la chance de choisir leurs clients et bien vivre leurs activités, mais ne fait qu'empirer la situation des autres + envoie un message très toxique aux "clients" (je déteste vraiment ce terme vu que pour moi le sexe des femmes n'est pas une marchandise, mais bref).
Voilà ce qui est dit dans le texte à ce sujet : "Les conditions de travail et d’hygiène sont devenues désastreuses. Des 400.000 femmes prostituées (une estimation qui date de plus de 20 ans), seulement 44 se sont enregistrées comme travailleuses indépendantes [7]. La plus grande majorité reste dans l’illégalité, ce qui veut dire qu’elles ne profitent pas d’un système social leur permettant de consulter un médecin."
Ah et au fait je me souviens que quelqu'un avait fait une remarque pour savoir si on avait des sources pour prouver que la prostitution "use" beaucoup plus que d'autres activités, je suis sûre qu'on l'a dit plein de fois (chiffres de PSTD, dépression etc) mais bon on va le redire :
"Un rapport récent d’un gynécologue Allemand constate que la santé de ces femmes est catastrophique [8]: Avec 30 ans, elles ont vieilli avant l’âge, ce qui est un symptôme de stress extrême et permanent. Toutes les femmes ont des douleurs abdominales constantes, la gastrite et des infections fréquentes, dû à une condition de vie malsaine et un système immunitaire affaibli. Les traumatismes psychiques peuvent être seulement supportés avec la consommation d’alcool et de psychotropes."
"Une étude du ministère allemand de la famille [10], qui date de 2004, a révélé que 87% des femmes en situation prostitutionnelle ont déclaré avoir subi des violences physiques, 82% des violences psychiques, 92% du harcèlement sexuel, 59% des violences sexuelles. Rien qu’en prenant en compte ces chiffres-là, il est difficile de parler d’un métier comme un autre. Et ces recherches datent d’il y a plus de 10 ans ; les choses sont devenues bien pire."
"La prostitution ne peut pas non-plus être perçue comme un métier, car elle est traumatisante. De nombreuses études ont montré que le risque de développer un trouble de stress post-traumatique est beaucoup plus élevé en situation prostitutionnelle qu’en situation de guerre [13]."
Du coup j'avais quand même l'impression que le modèle nordique était déjà meilleur que celui-là, même s'il n'est sûrement pas parfait. Et j'ai vu que des personnes disaient que ce modèle ne faisait rien pour aider les prostituées, or c'est faux : il contient des programmes de prévention pour éviter que des personnes se fassent "piéger" dans la prostitution, et des aides pour leur permettre d'en sortir. Après je ne sais pas si c'est super bien appliqué ni si ces aides sont suffisantes, mais apparemment la traite humaine en Suède est pratiquement réduite à néant parce que c'est un marché "mort" pour les proxo (ce qui est plutôt une réussite de mon point de vue). J'ai vu aussi qu'il n'y avait eu qu'un seul meurtre de prostituée entre 1999 et 2015, ce qui est nettement mieux que dans d'autres pays européens. Source : https://ressourcesprostitution.word...la-prostitution-est-intrinsequement-violente/
Il est bien d'écouter toutes sortes de points de vue pour nuancer les choses, mais qu'il ne faut pas oublier les chiffres tenaces qui nous rappellent que la grande majorité des personnes prostituées n'a pas choisi cette situation et en souffre, sans parler de celles qui sont carrément esclaves. Je crois qu'on avait rappelé par exemple que 9 prostitué.es sur 10 arrêteraient immédiatement si ils / elles le pouvaient. Enfin bon je ne vais pas relancer la bataille des chiffres, je crois qu'on en a bien assez parlé et que tout le monde le sait (enfin j'espère).
Une remarque pour @Dame Andine cogite qui avait évoqué le fait qu'on a tendance à faire taire les minorités (en se référant probablement au fait qu'elle sait représenter, avec d'autres TDs sur ce forum, une minorité chez les personnes prostituées) : c'est vrai mais on parle d'un contexte (comme le racisme, l'homophobie etc) où les personnes en infériorité numérique sont également des personnes opprimées. Or, c'est tout à fait l'inverse dans votre cas : par rapport à la classe prostituée (je précise, parce que je ne vous considère pas forcément comme des personnes privilégiées dans la société en général), vous constituez certes une minorité mais c'est justement une minorité privilégiée. Ca ne signifie pas que votre point de vue n'est pas pertinent, mais qu'il ne faut pas oublier la parole de la majorité opprimée ; de même que si on veut savoir si le capitalisme est un bon système, ce n'est pas la minorité (sur le plan numérique) de milliardaires que l'on va interroger en priorité, mais plutôt la majorité constituée de ceux qui vivent dans le tiers monde, parce que c'est elle qui est opprimée et en situation d'urgence.
Bref : il est toujours utile d'en apprendre plus, mais qu'il faut se poser des questions si on ne voit que des témoignages positifs sur ce site, parce que ça fausse la réalité et ça nous donne une image trop positive pendant que des femmes vivent l'enfer au quotidien. Ne les oublions pas.
Voilà donc quelques paroles de personnes prostituées sur le sujet: https://ressourcesprostitution.word...s-ecouter-les-voix-des-travailleuses-du-sexe/
Et je terminerai simplement avec cette image :
Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.
Discussions similaires
