Étudiante, je me prostitue pour rembourser mes dettes

26 Septembre 2012
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@schizophrenia je rejoins ce qui a été dit, c'est le fait de porter le bébé qui détermine la maternité ( sinon t'imagine une personne qui a fait un don d'ovule, retrouve son ovule et réclame le bébé ainsi produit?). Mais pour le coup ce serait inhumain de ne pas inclure des recours pour une mère porteuse qui s'attacherait à son bébé, vu ce que j'ai pu lire ça arrive suffisamment fréquemment pour qu'on passe pas ça sous un "elles auront qu'à prendre sur elles et c'est marre"
Par contre j'ai aussi lu pas mal de cas ( société pas très saine par rapport au handicap, toussa) où les parents "demandeurs" refusaient un bébé handicapé/excédentaire ( genre si ils commandent un seul, et y'a des jumeaux, surprise). Faudrait gérer ça aussi. Ainsi que les demandes des parents demandeurs, qui sont en un sens légitimes car elles sont liées au bien être de leur bébé ( ne plus se teindre les cheveux, ne plus avoir de rapport sexuel, manger ceci ou cela, etc) ou pas ( avoir une césarienne plutôt qu'une naissance par voies basses pour que le bébé n'ait pas la tête déformée sur les photos), mais qui empiètent sur la liberté de la mère porteuse.
Pour mon opinion perso ( bon comme l'a rappelé justement @Dame Andine cogite , avant tout écoutons les concernées, je dis juste mon opinion qui ne porte à rien et qui peut évoluer ) autant le travail du sexe c'est à mes yeux un travail qui, comme le mien, a des avantages, des inconvénients, des horaires, des conséquences, etc, autant la GPA, je ne sais pas, car tu es H24 dessus avec quand même pas mal de conséquences; une prof ou une TDS cessent de l'être une fois le boulot fini, tu n'arrêtes pas d'être enceinte avant des mois
 

Valentina-

Wild child
31 Mars 2012
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Je vois que certaines ont dit précisément ce que je souhaitais écrire, voire en mieux ! (@Madthilde et @just_in_case)

En fait je pense qu’on soulève un problème éthique qui dépasse le “oui mais si certaines sont consentantes c’est ok” (des tas de gens ont été consentants pour faire des choses qu’on considère désormais comme non-éthiques, des esclaves ont pu consentir à leur condition, des Noirs à l’apartheid, des citoyens aux dictatures… la comparaison va loin mais vous voyez l'idée), c’est pour cela que, je pense, on doit parfois se poser des questions, au-delà du “ah ba tiens, si elle, elle le vit bien, problème résolu on légalise !”

Sans sacraliser le sexe, je pense qu’on peut espérer ne pas voir la sexualité des individus s’incorporer dans le champs du marché en toute légitimité. (et qu'on peut se demander si certaines choses n'ont pas une valeur inconsidérable qu'on ne peut estimer en terme d'argent : L’amitié, l’amour, la sexualité, l’intimité, le corps...)
On peut dire que l’achat d’un acte sexuel, sans aller jusqu'à dire que c'est “vendre un corps” comme cela a fait débat, est d'une certaine façon en louer l'accès.

Doit-on souhaiter à l’humanité la légalisation de l'introduction d'un rapport marchand dans la sexualité des individus ?

- la question "est-ce que l'argent fait office de consentement ?" : à priori oui, quand un.e prostitué.e accepte un rapport monnayé, à partir du moment où le client respecte ses conditions, le rapport peut être considéré comme consenti. Ca ne veut pas dire qu'iel ne va pas peut-être regretter le rapport par la suite ou mal le vivre, mais du coup cette problématique n'est pas spécifique à un rapport monnayé. Une personne qui dit "oui" à un rapport sexuel (dans un cadre privé donc, pas dans le cadre d'un travail de prostitué), peut aussi au final, dire "oui" parce qu'elle ressent de la pression de son partenaire par exemple, et donc potentiellement aussi mal vivre le rapport (cette fameuse "zone grise").

Je trouve que la question du consentement est très complexe et ne peut pas se résumer à une binarité "rapport monnayé donc pas vraiment consenti" vs. "rapport intime et non monnayé auquel on aurait dit "oui" et donc consenti".
J’ai l’impression que tu prends le problème à l’envers.
C’est précisement parce que cette zone de consentement est si grise et imprévisible, d'autant plus dans l'acte de prostitution, et parce que les risques sont trop importants (traumatismes, dommages psychiques dans près de 80% des cas, même quand la personne a réalisé l’acte avec “consentement” initial) qu’on peut se poser des questions sur une certaine forme de violence dans le principe de la prostitution.
Et la sexualité partagée ne devrait-elle pas justement être au plus proche possible du respect d’autrui et de son désir ?
(Et cette question a un rapport avec la morale oui, mais rien à voir avec la religion…)

D'autre part, l’achat d’un acte n’inclut pas un consentement évident puisqu’il s’agit justement d’un achat. Donc il y a un potentiel déni du désir individuel, du plein consentement de l’autre qu'on ne peut vérifier.
Par ailleurs, le but n°1 du ou de la prostitué(e) c’est le plaisir du client, on est d’accord ? Donc il y a bien une inégalité, une ascendance dans le rapport sexuel qu'implique la prostitution. (Bon bien sûr si la fille pouvait prendre son pied ça correspondrait encore mieux à l'attente du client qui peut espérer au max un "vrai rapport"... Ce pourquoi beaucoup de filles simulent on le sait.)


Et en fait, à parler du “consentement possible de la prostituée,” on oublie de parler du client alors que je trouve ça essentiel pour visualiser les choses dans l’ensemble :

Je cite @Madhiko “Personnellement, je ne comprends pas qu'on puisse prendre du plaisir à coucher avec quelqu'un qui n'a pas envie de nous.”
Ca peut sembler banal mais pour moi le coeur éthique du problème est là : Je préfère devoir me démerder seule plutôt que de payer une personne dont le désir pourrait être, à cet instant, flou ou entre autre motivé par 50 euros… C’est sincèrement, par respect pour la personne, pour son désir personnel, que je ne ferai pas ça (je préfère être sûr à 100% du consentement de l'autre vous voyez ?)
D’ailleurs, est-ce que vous iriez proposer 50 euros à un ami que vous trouvez charmant en échange d’un acte sexuel de sa part ? Probable que non, probablement par respect pour vous 2 (et si vous aviez à payer quelqu'un, vous iriez probablement davantage vers un inconnu, car c'est plus facile de réifier quelqu'un qu'on ne connaît pas, de le considérer juste comme un corps… donc le déshumaniser).
Perso, même si l'autre acceptait, même s'il y avait désir de sa part, je ne voudrais pas introduire de notion d'argent/compromis/échange matériel/cadeau dans l'acte, par respect pour nos 2 sexualités libres en tant qu'êtres humains.
Donc en fait c'est même pas qu'une question de consentement, non.


Concernant les solutions, je trouve ça un peu lourd de café de demander des solutions aux madz, aucune d’entre nous n’est l'Etat, ni ministre ou n’aurait le temps ou la qualification pour trouver des solutions, par contre ce qu'on peut dire, c’est qu’heureusement que la réaction de nos ancêtres face à l’esclavage n'a pas été "allez c’est ok, si on le réglemente", par aveu d’impuissance.
 
Dernière édition :
22 Février 2015
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@Valentina- J'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de confusion entre travail forcé et prostitution "choisie". Il me semble évident que quand je parle de consentement je ne parle absolument pas de travail forcé/de traite, puisqu'il s'agit d'esclavage (c'est pourquoi je ne comprends pas ton parallèle avec l'esclavage à la fin de ton paragraphe ? Une fille qui choisit de rester prostituée plutôt que chercher un autre travail (comme c'était le cas de personnes ayant témoigné ici), peu importe les raisons (nécessité financière, inadaptabilité au monde du travail "classique") tu ne peux pas lui retirer sa part de libre-arbitre en prétendant que sa situation s'apparente à de l'esclavage.
Sinon, une bonne partie de la souffrance dans ce métier vient, je pense, du fait qu'il se pratique dans la clandestinité, dans l'insécurité, la peur des forces de l'ordre, et surtout la stigmatisation de la société.
Tu donnes des chiffres (80% de dommages psychiques), mais comment peux tu être sûre que ces dommages psychiques sont dûs en totalité à la pratique du métier de prostituée, et pas à des antécédents psychologiques de la personne ? De même, si la population étudiée est essentiellement constituée de prostituées issues de traite, ça me semble évident qu'il y ait un chiffre écrasant de dommages psychiques.
Et sinon pour le fait que la sexualité devrait être une affaire de désir et de respect, concernant le désir, il y a plusieurs personnes ici ayant témoigné ne pas avoir particulièrement de problèmes avec le fait de faire l'amour sans désirer une personne (comme quoi on peut très bien consentir sans forcément de désir), et concernant le respect, je pense justement que réglementer strictement les conditions de travail des prostituées leur permettrait de se faire respecter davantage, et de pouvoir beaucoup plus facilement être en mesure de refuser des clients irrespectueux, qui essaient d'outrepasser les limites de la personne dès le premier contact.

Pour moi les problèmes concernant la prostitution ne sont pas tellement des questions d'ordre éthique (est-il acceptable de payer quelqu'un pour avoir des rapports sexuels ?), et pourtant j'ai l'impression que c'est souvent sur ces questions là que les débats se concentrent (je ne parle pas de ce topic puisqu'il a été abordé pleins d'autres aspects de la question, mais je me souviens qu'à l'époque des réfléxions sur la loi Prostitution il y avait beaucoup d'émissions sur France Culture qui parlaient uniquement de questions d'ordre philosophique et qui n'abordaient pas du tout l'aspect structurel de la question (rapports de domination). Alors que pour moi le coeur du problème il est là : le fait qu'il s'inscrit dans une société profondément inégalitaire avec tout ce que ça sous-entend (stigmatisation des prostituées, clients presque exclusivement masculins...), mais pas dans le fondement même de la profession (le fait de payer pour du sexe). Et je pense qu'une bonne partie des aspects problématiques de la prostitution est également liée au fonctionnement capitaliste de nos sociétés, qui permet d'acheter la force de travail de travailleurs et de s'enrichir sur leur dos (avec toutes les dérives que ça peut engendrer, mais du coup ce n'est pas une problématique exclusive à la prostitution).

(je m'excuse par avance pour les fautes si il y en a, il est un peu tard, et j'espère ne pas avoir dit trop de bêtises)
 

Valentina-

Wild child
31 Mars 2012
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@Spill Pour le coup il me semblait assez clairement avoir justement amené mon message pour qu'il se détache de l'argument du "choix" et du "consentement" :hesite: (je ne parle pas de traite justement, ni de travail forcé, à part pour ce pourcentage à la limite oui)

Je suis en partie d'accord avec ton 2nd paragraphe en fait (la prohibition et le fait de considérer les prostituées comme des criminelles, comme aux US, ça ne va rien arranger :facepalm:), même si pour moi il y a un problème éthique (qui n'a en effet pas tellement été discuté sur le forum) auquel s'ajoute en plus un format sociétal sexiste (et pour moi c'est loin d'être un hasard :lol:)

Je comprends ton point de vue, qui a sa cohérence, mais ne pouvant approuver le principe de prostitution pour les raisons que j'ai précédemment énoncées et question d'idéologie, je peux pas approuver le reste en fait.
Malgré l'adhérence d'une minorité de prostituées, interférer une notion d'argent (achat de consentement), de récompense ou que sais-je dans un rapport sexuel, en faire un rapport marchand, le banaliser, le légaliser, voire le légitimer,... Peut sembler possible oui, souhaitable, non. (d'autant plus si c'est entre autre profiter que l'autre puisse avoir des "rapports sans désir", sans conséquences traumatiques).
Je trouve l'inverse possible mais incroyablement cynique, comme l'ensemble des tuyaux du régime capitaliste justement puisqu'on en parle, pas étonnant qu'ils collent si bien ensemble :goth:
(au final l'exploitation, les pressions concurrentielles, sont tout simplement les faits du capitalisme ou même juste de la marchandisation, donc en fait, pas étonnant qu'en considérant les corps comme des objets de commerce, on ait ces dérivés également dans le domaine du commerce sexuel, avec les répercussions désastreuses qu'elles impliquent pour ce qui est non pas des objets mais des êtres humains)

Bref, je m'arrête là car je tourne en boucle et je trouve qu'il y a des réponses à ton message dans les messages précédents d'autres madz. (notamment @if_then_else et @Chat-au-Chocolat si je me souviens bien)

Je pense que si la société continue sur une ligne progressiste, voire l'abolition, dans plusieurs années on se demandera comment une chose telle que la prostitution était possible (et la prostitution diminuant comme par hasard lorsque la pauvreté recule, j'ai bien espoir que les 2 diminuent)

Edit: Je viens de faire un tour sur internet, en fait mon point de vue colle totalement au "néo-abolitionnisme" (dit abolitionnisme féministe) dont s'inspire actuellement le modèle suédois (un des pays les plus féministes au monde au passage)
 
Dernière édition :
11 Avril 2013
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"J’ai toujours été la féministe, celle qui aide les autres."

Cette phrase résonne vraiment en moi. C'est ma nouvelle définition du féminisme, celle qui me correspond.

Bravo à Rose pour son parcours et bonne continuation à elle, j'espère qu'elle trouvera vraiment sa voie, son chemin, sa vie et qu'elle s'accordera autant de bienveillance qu'elle en accorde aux autres. <3:hugs:
 

Louisette_

Révolutionnaire de salon
22 Décembre 2011
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Je trouve vraiment dommage qu'une plateforme comme madmoizelle présente encore la prostitution comme "une solution pour les étudiantes fauchées". C'est un choix qui ne vient même pas à l'esprit des hommes, alors que, parce que c'est si souvent présenté de cette façon, c'est une solution qui traverse l'esprit des jeunes femmes qui galèrent. Est-ce que ça peut être considéré comme un choix libre face au manque d'argent? Est-ce que ces sugar daddy ne font pas qu'acheter le consentement des femmes? Bref je trouve que c'est important d'en parler, d'avoir des témoignages, je suis déçue, et je trouve ça dangereux, que ce mag l'aborde de cette façon.
Je trouve que dire que c'est un choix libre et consenti dans un cas de précarité étudiante c'est avoir des oeillères aussi grosses que ceux qui disent "ouais mais les immigrants économiques ils sont pas en danger dans leur pays ils feraient mieux d'y rester"
 
@Anandryne je ne veux pas parler à la place de @pasimad , mais ça me semble être une vraie question (au vu de la suite du message) et pas de la rhétorique impliquant des sous-entendus :hesite:
Grave! Je l ai trouvé un peu dur et je pense pas que la madz faisait du slut shaming. Elle ne connaît juste pas des gens qui aiment ça.


Mais pour lui répondre oui y en a ! Je regardais un truc sur tellement vrai et c était une trans qui se prostituait. Elle aimait ça mais avait pas trop de choix non plus d après elle. Mais j aimais trop sa confiance en elle et comment elle se respectait quand les mecs voulaient négocier les prix.


Édit: je vois que c est un vieux message. Désolée de déterrer ça :d
 
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2 Juillet 2018
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Je trouve vraiment dommage qu'une plateforme comme madmoizelle présente encore la prostitution comme "une solution pour les étudiantes fauchées". C'est un choix qui ne vient même pas à l'esprit des hommes, alors que, parce que c'est si souvent présenté de cette façon, c'est une solution qui traverse l'esprit des jeunes femmes qui galèrent. Est-ce que ça peut être considéré comme un choix libre face au manque d'argent? Est-ce que ces sugar daddy ne font pas qu'acheter le consentement des femmes? Bref je trouve que c'est important d'en parler, d'avoir des témoignages, je suis déçue, et je trouve ça dangereux, que ce mag l'aborde de cette façon.
Je trouve que dire que c'est un choix libre et consenti dans un cas de précarité étudiante c'est avoir des oeillères aussi grosses que ceux qui disent "ouais mais les immigrants économiques ils sont pas en danger dans leur pays ils feraient mieux d'y rester"

Bonjour Louisette,

C'est moi qui ai retranscrit ce témoignage, et rencontré Rose personnellement.

Où vois-tu dans cet article l'endroit où je (au nom du magazine) dis que son choix est libre et consenti ?
Ou que je présente la prostitution comme une solution pour les étudiantes fauchées ? Vraiment je suis curieuse de savoir où tu as pu voir ça dans cet article.
 
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