J'ai longtemps hésité avant de me décider à poster, car j'ai quelques difficultés à mettre en mots mes pensées. J'ai même voulus poster anonymement, mais zou je saute le pas, car ce sujet me tient à cœur.
Avant toutes choses je tiens à préciser que je me sens féministe. J'ai suivi un collectif féministe cette année et je me sentais très proche de leurs messages.
En revanche, plus je lit madmoizelle, plus je sens un malaise quand à la forme employée pour faire passer ces messages. Et peut même certaines fois comprendre l'amalgame qui peut se faire entre idéaux féministes et militantes agressives (ou en tout cas un chti peut rentre-dedans).
En fait je pense que ce malaise tient d'abord du fait que toutes les femmes ne se reconnaissent pas dans les luttes les plus souvent mises en avant par ce féminisme. Ou plutôt qu'à force d'entendre, de lire, de voir... ces termes il en ont tellement perdu leurs sens, qu'on ne les comprend plus. Par exemple chaque femme sera d'accord pour dire "oui il est anormal de se faire insulter par ce que l'on porte une jupe". Mais est-ce que nous devons le penser d'un simple "charmant" lancé dans la rue ? J'en viens même à me demander si je ne suis pas un peu narcissique à apprécier cette remarque quand elle n'est pas trops insistante Oo. Ce que je veux dire par la c'est que je trouve qu'il peut exister un décalage entre ce qu'on lis, la force de ce que vous dénoncez et un certain quotidien. Quand je lis "la culture du viol c'est mal" je suis d'accord. Mais est-ce que je le comprends... ?. Je ne veux pas faire de mon cas une généralité, mais je pense que le problème de l'objectivation, la sexualisation à outrance du corps de la femme, ne peut clairement pas se résumé à cela, au risque d'y perdre en profondeur.
Le second point de malaise est pour moi plus important, car a plus de conséquences. On entend souvent la phrase "c'est anormal d'être payé moins que les hommes" encore une fois bien sure que tout le monde est d'accord. Mais à force d'entendre cette phrase, on en oublie souvent d'étudier la cause : La maternité. Quand on se penche sur le pourquoi de cette inégalité, on est confronté à un mur d'argument très solide qui peut amener les dérives du discours féministe. En partant du postulat que cette inégalité naît de la possibilité de grossesse chez les femmes qui peut être un risque pour une entreprise/patron, etc... Le militantisme pour plus de place en crèche ou une meilleure intériorisation d'égalité des rôles éducative est très souvent relégué au second plan. Forcement, car face à un constat que tout le monde comprend et désapprouve "l'inégalité de salaire" les causes semblent moins évidentes. A ce moment naissent les arguments "oui, mais la grossesse c'est réellement plus handicapant physiquement pour une femme que pour un homme et le nié revient à nié la réalité" et cela contribue à véhiculer une image des féministes en dehors de la réalité.
Enfin bref j'ai du mal à mettre en mot mes pensés, mais je voulais juste réagir au fait que si certaine femme se sentent si éloignés du féminisme alors qu'elles le sont clairement, c'est peut être aussi par ce que ce qu'on nomme aujourd'hui féminisme s'éloigne des causes de départ qui unifiait toute les femmes sous une même bannière.