« Femmes contre le féminisme » : décryptage d'un paradoxe

26 Avril 2012
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Paris
i-love-you;4831500 a dit :
Je te rejoint complètement encore une fois sauf pour l'âge. On peut très bien avoir 30 ans et venir de découvrir le féminisme et par conséquent se comporter exactement comme tu le décris.
 A 30 ans on reste jeune. :d

J'imagine cependant assez mal que ce genre de "révélation" pourrai provoquer les mêmes effets chez des gens déjà vraiment plus engagés dans des cadres familiaux et/ou professionnels.

En général, les militants sont eux-même concernés par les causes qu'ils défendent, et le but du militantisme est d'obtenir une meilleur place dans la société, ce qui s'avère difficile pour les femmes, mais sans doute plus encore les jeunes.

En science sociale, on étudie les questions de genre dans le cadre de la "stratification sociale", où la division du travail et des rôles sociaux est construite selon de nombreux critère, dont celui du sexe, mais qui est loin d'être le seul. Le critère d'âge en est un autre, et je trouve qu'en France il est plus difficile d'être un jeune que d'être une femme lorsque l'on veut accéder à un statut social plus élevé.
 
15 Mai 2009
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Rennes
marion69;4831437 a dit :
Le second point de malaise est pour moi plus important, car a plus de conséquences. On entend souvent la phrase "c'est anormal d'être payé moins que les hommes" encore une fois bien sure que tout le monde est d'accord. Mais à force d'entendre cette phrase, on en oublie souvent d'étudier la cause : La maternité. Quand on se penche sur le pourquoi de cette inégalité, on est confronté à un mur d'argument très solide qui peut amener les dérives du discours féministe. En partant du postulat que cette inégalité naît de la possibilité de grossesse chez les femmes qui peut être un risque pour une entreprise/patron, etc... Le militantisme pour plus de place en crèche ou une meilleure intériorisation d'égalité des rôles éducative est très souvent relégué au second plan. Forcement, car  face à un constat que tout le monde comprend et désapprouve "l'inégalité de salaire" les causes semblent moins évidentes. A ce moment naissent les arguments "oui, mais la grossesse c'est réellement plus handicapant physiquement pour une femme que pour un homme et le nié revient à nié la réalité" et cela contribue à véhiculer une image des féministes en dehors de la réalité.
Je cite juste ce passage étant donné que c'est un argument qui revient souvent pour "contrer les feminazi" et qu'il découle de la relative ignorance par la majorité de la population des méthodes de statistiques.
"Les femmes sont payées moins que les hommes" vient d'une étude statistique de la population active. Et en stats, comme ce sont des maths, on ne peut pas comparer des tomates et des choux (ou mélanger des torchons et des serviettes, lolilol *hum hum* humour matheux, désolée). Bref cela ne parait pas évident de premier abord, mais les stats ne comparent que des population semblables toutes choses égales par ailleurs. Ce qui signifie que l'on a pas comparé une femme qui a eu 4 gosses, 4 arrêts de travail d'1 an chacun, et 1 mec qui a travaillé durant ces 4 ans. On a pas non plus comparé une femme qui a fait un BTS maçonnerie en 93 et un gars qui a fait Sciences Po en 2004. On a comparé des populations strictement semblables : âge, niveau d'étude, milieu social, temps de travail SAUF le sexe qui permet de comparer. Donc on se place du point de vue du sexe de la personne, et on regarde ce qui change en face. Donc oui, les femmes avec le même niveau d'étude, même qualifications, même temps de travail sont en général moins payées que les hommes. Après je ne parle pas de toutes les études. Le "tout chose égales par ailleurs" dépendant de l'unité ou des unités de comparaison choisies.

Une des études les plus récentes : http://www.inegalites.fr/spip.php?article972

Par ailleurs, non ce n'est pas normal de payer moins une femme sous prétexte qu'elle a un utérus en état de fonctionnement.
 
21 Février 2013
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chaj;4831516 a dit :
Je cite juste ce passage étant donné que c'est un argument qui revient souvent pour "contrer les feminazi" et qu'il découle de la relative ignorance par la majorité de la population des méthodes de statistiques.
"Les femmes sont payées moins que les hommes" vient d'une étude statistique de la population active. Et en stats, comme ce sont des maths, on ne peut pas comparer des tomates et des choux (ou mélanger des torchons et des serviettes, lolilol *hum hum* humour matheux, désolée). Bref cela ne parait pas évident de premier abord, mais les stats ne comparent que des population semblables toutes choses égales par ailleurs. Ce qui signifie que l'on a pas comparé une femme qui a eu 4 gosses, 4 arrêts de travail d'1 an chacun, et 1 mec qui a travaillé durant ces 4 ans. On a pas non plus comparé une femme qui a fait un BTS maçonnerie en 93 et un gars qui a fait Sciences Po en 2004. On a comparé des populations strictement semblables : âge, niveau d'étude, milieu social, temps de travail SAUF le sexe qui permet de comparer. Donc on se place du point de vue du sexe de la personne, et on regarde ce qui change en face. Donc oui, les femmes avec le même niveau d'étude, même qualifications, même temps de travail sont en général moins payées que les hommes. Après je ne parle pas de toutes les études. Le "tout chose égales par ailleurs" dépendant de l'unité ou des unités de comparaison choisies.

Une des études les plus récentes : http://www.inegalites.fr/spip.php?article972

Par ailleurs, non ce n'est pas normal de payer moins une femme sous prétexte qu'elle a un utérus en état de fonctionnement.

Alors ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit. Il est effectivement anormal de moins payer les femmes.
Ce n'est absolument pas un argument pour contrer le féminisme ni un manque de connaissance en statistique de ma part puisqu'en sociologie on en pratique pas mal

Pour ce qui est de ces études que je connais bien également, elles sont effectivement effectuées sur des échantillons de population à caractéristique similaire si ce n'est le sexe.  Mais il ne faut justement pas se contenter de ce chiffre statistique qui expose un fait et ne fait rien avancé à part être un argument implacable si on te  rétorque qu'il n'y a pas d’inégalité. Car c'est à partir de ces chiffres que des études sont menées pour l'expliquer. Je ne parlais pas de femmes ayant des enfants et d'homme étant libre de tout engagement. Mais bel et bien de femme et d'homme semblable.

Ce que je voulais dire par cet exemple c'est qu'à mettre en avant un argument coup de poing comme celui-là, que tout le monde trouve aberrant, on en oublie d'étudier les causes.

Donc pourquoi une femme à caractéristiques sociales semblables à celles d'un homme est moins payée? Une des théories est celle de la crainte des futures maternités probables, qui entraînerait un congé maternité et beaucoup le suppose un temps de travail amoindri. L’inégalité s'expliquerait par l'anticipation (des fois inconsciente) de ces problèmes par l'employeur. Donc selon moi, pour combattre cela il faudrait militer non directement contre le symptôme qui est les différences de salaires, mais contre les causes, en essayant de faire intérioriser une meilleure égalité dans le partage des tâches et de l’éducation des enfants, ainsi que de plus nombreuse place en crèche.

Ce que je reproche à ce féminisme c'est de rabbacher les conséquences en les mettant en avant par ce qu'elles sont révoltantes et comprises de tous  et de reléguer au second plan ce qui les produit, car les causes sont moins directement compréhensibles. Cela fait perdre du sens au militantisme contre un fait révoltant.

Si le sujet t'intéresse, Flore Mongin féministe a écrit un livre intéressant à ce sujet « Féminité, maternité, précarité ».
 
Dernière édition :
28 Décembre 2012
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Je trouve ça assez triste ce rejet global du féminisme que j'observe ces derniers temps sur le net.

D'un côté je le comprends pour toutes les raisons évoquées dans l'article et dans les commentaires. En fait, j'ai l'impression que le sexisme est tellement omniprésent dans notre quotidien, une fois qu'on a décidé d'ouvrir les yeux dessus, qu'il devient presque "naturel" de s'insurger contre tout et n'importe quoi qui nous choque (et je trouve ça plutôt bien pour ma part).

Quand on est féministe, on se rend tellement compte que c'est un problème global, "englobant", qu'effectivement on en vient à voir le mal partout et à refuser parfois d'accorder de l'importance aux avancées qui nous paraissent toujours trop faibles, trop lentes. (Enfin je parle pour moi en tout cas hein :lol:).

Et pour un observateur extérieur qui ne va voir que certains combats, certaines polémiques, ça peut donner l'effet qu'on ne se bat pas pour les "vrais combats" (mais pour moi tout détail sexiste est à combattre donc bon...).

Bref, tout ça pour dire au final qu'il y a sûrement un problème de communication (dans le sens "marketing") autour du féminisme (il n'y a qu'à voir le nombre de personnes qui, dès qu'on s'identifie ou qu'on est identifiée féministe, se ferment au dialogue). Mais que faire ?

Ça m'embête de me dire "boarf, ces personnes qui se désignent anti-féministes n'ont rien compris ou refusent de s'éduquer". J'ai peur que leur nombre augmente, surtout dans le contexte actuel...
 
3 Novembre 2012
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7) Ignorez les histoires positives, optimistes. La vie est une succession de misère et d’oppression, souvenez-vous.

Ahaha, là dessus elles n'ont pas tord quand même, ça me rappelle un article de Madmoizelle sur la tendance Twee (Pour ceux qui ne connaissent pas : Tendance gentille mignonne dont Zooey deschanel pourrait en être l'ambassadrice.) L'article m'avait un peu dérangé car tout de suite on criait au sexisme.

"Que reproche t-on aux Twee ?

Il s’agirait d’une authenticité feinte. Pour s’amuser à être aussi léger, il faut FORCÉMENT être immature, inconscient des réalités et incapable d’encaisser les frustrations de ce monde abrupt.

Le mouvement twee serait même sexiste par essence ! Avec son esthétique rétro où la femme retrouve son rang de faible créature mignonne, la Manic Pixie Girl, sorte d’émanation sucrée et féminine, égérie de la tendance twee, serait une injure faite à la cause des femmes

Le problème de la mouvance twee selon ces différents articles serait que dans notre monde d’adulte très concret, ses valeurs seraient trop désuètes pour paraître honnêtes, trop belles pour être vraies. Une sorte de déni collectif. Une tendance qu’on épouse non pas par choix mais dans laquelle on se réfugie lorsqu’on s’estime trop faible pour survivre en tant qu’adulte responsable et reconnu comme tel."
 
3 Novembre 2012
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Pour moi, c'est exactement le genre d'argument qui fait que nous en sommes là aujourd'hui.

Ce genre d'argument qui donne l'impression que l'objectif de certaines féministes c'est de faire de la rhétorique, de prouver qu'elles maîtrisent bien le débat, les chiffres et que les autres sont tebê.

Et du coup, on s'éloigne encore une fois de l'objectif premier qui est de faire bouger les choses dans la réalité, le réel, et surtout faire comprendre la légitimité du combat.

La première page est encore un exemple de ce dont je parle ici.

Une mad' s'interroge sur le sens du mot "féministe" et sur ce qu'ils pourraient évoquer et sous-entendre.

Bam' ! On lui balance un article d'une blogueuse qui est censé avoir autorité l'air de dire "la papesse du féminisme en a déjà discuté, donc laisse tomber meuf, ça ne sert à rien."


Encore une fois, aucune possibilité de discussion. Aucune remise en question. Aucune interrogation.On reste camper sur ses positions. On impose nos concepts et si possible avec une ribambelle de termes anglo-saxons histoire que personne ne comprenne, et quelques gifs et tumblr pour terrasser l'ennemi à jamais, car de toute façon, c'est nous qui avons raison et les autres sont trop débiles, t'sais.

Par contre, on continue par la même occasion de se demander pourquoi les gens sont si hermétiques au féminisme.

N'est-ce pas contradictoire?

J'espère que cet article que je trouve très paternaliste au passage, sera l'occasion pour une fois, de respecter le principe du contradictoire.

Un principe bien trop souvent bafoué sur madmoizelle, à commencer par les équipes rédactionnelles, dès lors qu'il est question de faire semblant de débattre sur le féminisme.


Je suis tout à fait d'accord avec toi,  le ton de Chaj était vraiment condescendant et fermé à tout débat constructif...
 
Dernière édition :
26 Avril 2012
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Paris
i-love-you;4831515 a dit :
OK. Je pensais que tu visais les 18-19 ans. Sinon, ça me dérange un peu qu'on oppose jeune vs.femme, sachant que le groupe "jeune" inclut aussi les hommes. Ne serait-il pas plus juste d'opposer les actifs jeunes avec les actifs plus expérimentés? Ou les jeunes femmes versus les jeunes hommes?

Il ne s'agit pas d'une opposition, mais plutôt d'une cumulation.
Le féminisme s'est en grande partie structuré à l'époque où le marxisme avait une très grande importance intellectuelle, ce qui fait qu'il a tendance à penser le groupe "femme" en terme de classe sociale. Pourtant je ne pense pas que ce groupe soit le plus pertinent pour penser la hiérarchie de notre société, il y en a qui séparent beaucoup plus explicitement les activités des hommes et des femmes.

Globalement je trouve que Bourdieu est très pertinent quand il précise que la hiérarchie en France repose sur la maîtrise ou non d'un capital social (dans le sens d'un réseau de connaissance), économique et culturel. Le fait d'être jeune apparaît évidemment comme un facteur majeur car si certains de ces capitaux sont plus ou moins acquis aléatoirement par la naissance, il est nécessaire de les acquérir.

Et c'est pour ça que les femmes sont parfois handicapées car il n'est pas forcément évident de s'insérer dans certains groupes dont elles ne possèdent pas les codes et où il est difficile de se créer un réseau, et plus encore pour les jeunes qui cumulent souvent des manques dans tous ces capitaux.

Pourtant, à l'exclusion des revendications de mai 68, les jeunes jeunes se sont rarement pensé en tant que classe sociale. Il faut dire qu'être jeune recouvre un nombre très varié de réalités différentes et que tout le monde a été jeune. Pourtant, plus de la moitié de la population est constitué de femmes, il n'est donc pas forcément moins pertinent de penser les jeunes ne terme de militantisme et de revendication, d'autant que souvent, les jeunes ne vivent pas aussi bien et ne son pas reconnus autant qu'ils le pourraient ou le voudraient
 
13 Mai 2012
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Strasbourg
J'ai été profondément triste et parfois très en colère en parcourant le tumblr et la page fb (mention spéciale à la jeune femme qui se dit anti-féministe parce qu'elle a un coeur et un cerveau... :goth: )

La façon dont elles crachent sur le féminisme m'attriste beaucoup. Elles ne se retrouvent pas dans les causes féministes actuelles ? Soit, ça peut arriver (même si j'ai du mal à comprendre comment ne pas se sentir concernée par la culture du viol, par le harcèlement de rue, par le sexisme, par les lois qui veulent contrôler nos corps, par les inégalités salariales, ...  mébon).
Mais j'aimerais vraiment qu'elles se rendent compte que si elles se sentent aujourd'hui libres, c'est grâce aux féministes d'autrefois. J'aimerais qu'elles se sentent reconnaissantes un minimum envers le féminisme.

Et puis je suis en colère parce que je me rends compte que le féminisme est encore mal compris en 2014. Les féministes veulent une égalité entre les sexes, lorsqu'elle est possible,  ni plus ni moins. Il n'y a pas de haine de l'homme dans le féminisme comme le laissent suggérer certains panneaux, et ceci explique sûrement la présence d'hommes dans le courant féministe.
Je suis navrée, mais une femme qui se déclare féministe en rajoutant derrière "et puis je déteste les hommes", je lui dirai qu'elle n'est pas féministe mais misandre. Ce qu'elles dénoncent sur certains panneaux, c'est la misandrie, pas le féminisme.

Peut-être qu'en renommant "égalitarisme" le mouvement, il y aurait moins de confusions de genre et je pleurerais moins de larmes de sang. Mais alors ça serait ignorer tout l'historique du mouvement féministes, et je trouverai ça bien dommage.
 
22 Septembre 2010
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lizzou;4831260 a dit :
zebule;4831184 a dit :
Ouais ben je crois que ce que ça montre surtout c'est que les réseaux sociaux (parce que c'est pareil sur twitter, voire pire je crois) sont vraiment pas un bon lieu pour discuter ou éduquer sur n'importe quel mouvement dont les fondements ne s'expliquent pas en une phrase ...
Pas tout à fait d'accord pour les réseaux sociaux (et tumblr) : je sais que moi ça me sert beaucoup, et me donne l'occasion d'apprendre plein de trucs, et ça a pas mal fait évoluer ma vision du féminisme.

En effet ça marche sans doute pas pour les gens qui se sont déjà fermé au féminisme, mais pour les autres plus ouverts, sans avis précis sur la question, ça peut déclencher des réfléxions intéressantes je pense. :)

Oui oui moi aussi, même si je ne suis pas sur les réseaux sociaux ou sur tumblr j'y ai lu des choses qui m'ont fait réfléchir. Mais j'étais déjà convaincue ! Et ce qui m'a convaincu avant c'est la lecture d'articles plus fouillés, avec des références et qui prennent le temps d'expliquer les concepts, de donner des exemples etc ... Ou par exemple les vidéos d'Anita Sarkeesian : elle n'assène pas une vérité, elle démontre son point de vue, ce qui demande du temps.

Au contraire, la première fois que je suis tombée sur le concept du "mâle blanc cishétéro" dans des tweets ou des gifs, je n'avais aucune idée de ce qui se cachait derrière ce concept, et j'ai pensé que les personnes qui l'utilisaient comme ça étaient pédantes. Ça faisait un peu incantation magique et puis en général quand on l'utilise dans un tweet, on finit par faire une vérité générale sur une population qui n'est pas homogène. Donc certaines féministes se plaignent qu'on leur réponde toujours "pas tous les hommes", mais je pense qu'elles le cherchent en s'exprimant avec des raccourcis que des initiés comprennent bien, mais pas tout le monde.

Donc je persiste, je pense que les lieux où on est habitué à consommer des infos très rapidement ne sont pas un bon endroit pour ce genre de débats.

Aussi je trouve que certains commentaires ici font mine de penser que ces filles rejettent le féminisme dans leur ensemble, ce qui ne semble pas être le cas : elles pensent qu'on n'a plus besoin du féminisme parce qu'on a l'égalité en droit dans nos pays. En gros je pense qu'une bonne partie de ces filles sont en fait contre les politiques de quota et toute l'idéologie qui les sous-tendent. Et comme ça a été dit, je pense que ça les énerve qu'une bonne partie du message des féministes consiste à répéter l'existence d'inégalités (d'où les allusions à la victimisation) qu'il est très très complexe de corriger puisqu'elles ne peuvent l'être par la loi mais par une évolution sociale contrôlable uniquement sur le long terme.

En gros, mon point de vue, c'est que ces filles se disent : à quoi servent ces féministes qui passent leur temps à rabâcher les inégalités que tout le monde connaît alors que justement, les rabâcher ne va rien changer au problème ? D'où les message du genre "c'est bon, je me débrouille toute seule, arrête de me dire que je suis opprimée parce que j'ai les mêmes droits que les mecs et j'ai bien l'intention de les utiliser comme eux".

Je ne dis pas que je suis d'accord avec elle, mais c'est comme ça que je prends leur message. Je n'y vois donc pas tant d'ignorance que vous dedans.
 
15 Mai 2009
133
241
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Rennes
@Marion69
En fait ton commentaire m'a tout de suite ramené à un argument récurrent chez les "anti-feminazi" qui est en résumé :
Les feminazi racontent que de la merde. Soit-disant les femmes gagnent moins que les hommes, mais c'est normal aussi quand on travaille à temps partiel et qu'on a fait trois congés maternité !

Donc je répondais à ça.

Ensuite par rapport à ton argument premier qui est (de ce que j'ai compris) :
Les employeurs retirent une partie du salaire d'une femme en "prévision" d'un possible futur congé maternité, paiement de crèche, temps partiel, ou pour "aider à payer" les congés mat et les crèches des autres femmes de la boite.

Ce qui ne va pas (à mon sens) avec cet argument c'est que :
- Si tu "prévois" qu'un employé travaille moins dans le futur pour x raisons, on devrait logiquement moins payer les fumeurs en "prévision" d'un futur arrêt pour chimio.
Ou encore "payer moins" la personne qui a mis comme hobby "sports extrêmes" en prévision d'un futur arrêt pour jambe cassée.
- La personne travaille aujourd'hui. Elle a assumé sa part du travail du jour. Tu la paies pour sa journée de travail. On ne détermine pas sa paie en fonction d'une éventuelle future journée de travail qu'elle ne fera peut-être pas. La paie c'est le temps de travail effectué, pas le temps de travail éventuel futur.
- Si tu dois déterminer le potentiel "risque" de la personne, autant le faire cash et dans toutes les situations. Tu aimes faire la cuisine +50 points en prévision de ton diabète futur, -100 euros sur ton salaire. Tu es sexuellement actif et ne connais pas tous tes partenaires, +250 points potentiel sida ou mst et -500 euros sur ton salaire.
- Il faudrait faire un examen médical à tout le monde à l'entrée de la boite. Et puis pourquoi pas un test adn, histoire de vérifier ton potentiel de crise cardiaque. 30% de risque de faire une crise cardiaque avant 40 ans, -200 euros.
- Vu qu'on réparti le salaire des gens en fonction de ce que font les autres (on paie la crèche de la voisine, vu que c'est une femme et toi aussi), je propose une répartition un peu plus couillue. Tu es un homme, ton voisin aussi ? Bon ton voisin a un arrêt pour prostate mal embouchée et on a du redécorer le bureau de jean-paul après la révélation de son arthrite chronique, il faut bien qu'on récupère quelque part le manque à gagner, sur ton salaire.

Donc non, je ne trouve toujours pas logique de payer moins une femme en fonction de l'état de son utérus.

@i-love-you
Me too <3
Je ne vois pas en quoi remettre les choses à plat pour remettre le débat sur les bonnes rails est un mal. Si on débat 1 heure sur le fait que le ciel est plus rouge que mauve alors qu'en fait il est bleu depuis le départ, ça fait un peu du temps perdu.
Oui les gens extrapolent souvent des théories fumeuses à partie de données fausses. Si je connais la bonne donnée, je la donne pour qu'on puisse repartir à partir de ça. C'est normal.
Ensuite, la rhétorique ce n'est absolument pas ce que j'ai fais. La rhétorique c'est jouer sur les mots. En gros c'est dire de la merde mais de manière bien tournée pour la faire prendre pour du caviar. Là, j'exposais des faits. Ce n'était en rien de la rhétorique. Je n'ai pas inventé ce que j'ai dit.
En plus c'était même pas méchant ce que j'ai dit. C'est juste que j'ai lu ce type de choses tellement souvent que j'ai tendance à dire "stop" direct pour ne pas partir dans un débat creux qui tourne autour de choses erronées.
Si pour toi dire "les stats c'est toute chose égales par ailleurs" c'est être une sorte de "feminazi qui veut juste prouver que les autres sont tebé", ben il ne faut pas parler avec les gens qui connaissent des choses différentes des tiennes. Tu connais sûrement plein de trucs que j'ignore totalement, je connais d'autres choses. Ce n'est pas une insulte quand tu parles d'une chose que tu connais et que l'autre connais moins.
 
  • Big up !
Réactions : Lilicybulle

Clemence Bodoc

Persistante
21 Juillet 2010
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LILLE
www.linkedin.com
i-love-you;4831582 a dit :
J'espère que cet article que je trouve très paternaliste au passage, sera l'occasion pour une fois, de respecter le principe du contradictoire.

Un principe bien trop souvent bafoué sur madmoizelle, à commencer par les équipes rédactionnelles, dès lors qu'il est question de faire semblant de débattre sur le féminisme.

Je suis un peu surprise par ta critique : 

Je n'assène pas que ces femmes sont féministes, je reprends leurs messages pour montrer en quoi ce sont des messages en faveur de l'égalité des individus (ce qui est féministe, par définition), mais je prends en compte leur critique des méthodes de certaines militantes féministes. 

Quels sont les passages de l'article que tu trouves paternalistes, exactement ? 

De mon côté, j'ai un peu le sentiment d'être prise dans un paradoxe : 

- si j'écris un article engagé, genre édito ou manifeste, je passe pour hystérique, émotionnelle, bref : manque de recul sur le sujet. 

- si j'écris un article à visée explicative, pédagogique, en prenant du recul, je frise la condescendance, voire carrément le paternalisme (selon toi, dans ce cas précis). 

Étant donné que dans ce cas précis, mes intentions n'étaient absolument pas d'être paternaliste envers les WAF, mais bien d'analyser leur discours (contrairement à, hum, environ 100% des articles qui se content de les basher), je voudrais vraiment comprendre où tu y vois (toi et d'autres ?) du paternalisme. 
:fleur:
 
  • Big up !
Réactions : Lilicybulle
26 Avril 2012
105
131
424
Paris
@Chaj

Il était question de statistiques.
Personne ne retire préventivement sur salaire ou si ils le font il n'y a aucun moyen de s'en assurer parceque c'est de la discrimination ce qui est illégal. Je suppose qu'à ce niveau le problème provient peut-être plus d'une chance inégale à l'embauche (là encore interdit) mais ça ne me semble encore pas très concluant.

La différence se creuse parceque les femmes s'arrêtent souvent de travailler au moment de la maternité et choisissent assez souvent de ne reprendre qu'à mi-temps voir ne reprennent pas du tout pendant l'élevage des enfants. C'est en grande partie pour ça que l'écart des salaire est monstrueux.
Donc soit en change la façon de calculer l'écart des salaires, en faisant en sorte de ne calculer que parmi les actifs par exemple, et pas sur l'ensemble de la carrière, soit on se pose la question d'une façon plus globale.

Le problème ce n'est pas la maternité en tant que tel, ce ne sont que quelque moi, ce qui n'est pas pire que de longues vacances ou un arrêt de travail. Le problème c'est la gestion de l'élevage, qui doit beaucoup moins reposer sur les femmes, mais qui doit impliquer fortement les pères, et si possible à égalité de temps.
 

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