lady-von-duck;4832223 a dit :HS changer de religion, pour tout le monde mais surtout pour quelqu'un qui s'est engagé dans les ordres, ce n'est pas si simple que ça. Ce n'est pas comme quitter un simple job pour un autre
Par rapport à Germaine Tillion (pardon du 3615 ma vie) : quand j'étais au collège (6ème ou 5ème), notre prof d'histoire nous a demandé de citer des femmes agissantes importantes historiquement tout en nous précisant que les reines/maitresses de rois et les femmes politiques contemporaines ne comptaient pas. On seulement pu en citer deux :
- Marie Curie
- Olympe de Gouges
Je bouillonnais intérieurement parce que j'étais frustrée de ne pas en trouver plus alors que je savais qu'il y en avait forcément beaucoup plus plus. Le prof nous a laissé réfléchir sur ce constat et on est passé à autre chose
Je comprends qu'on trouve agaçant le fait qu'on puisse s'intéresser à telle ou telle femme scientifique autant pour ses travaux que parce qu'elle est femme, mais il y a un tel déficit de notoriété qu'il est (enfin à mon avis) essentiel d'agir concrètement pour inverser la tendance.
Alors oui, c'est sans doute un peu réducteur, mais le panthéon ce n'est pas tant là pour récompenser une personne pour ce qu'elle a accomplit de son vivant que de transmettre un message aux générations futures. Dans quelques années, quand des élèves de primaire ou du collège apprendront qui est au panthéon et pourquoi, ils ne se diront pas "Germaine Tillion est là parce que c'est une femme" mais "Germaine Tillion est là parce qu'elle a fait ça ça et ça".
Si ça peut inspirer positivement des petites filles et des petits garçons peut importe si au moment de prendre la décision de la transférer là bas son sexe a un peu pesé dans la balance.
Pourtant ça s'est vu de nombreuses fois les changements de religion, à des âges parfois avancés, et sans forcément privilégier les proximités culturelles. Entrer en religion ça fonctionne par révélation, par conviction profonde, et c'est beaucoup moins rationnel que de changer de travail, tout est donc possible.
En revanche je ne comprend pas pourquoi cette professeur avait par principe refusé les reines et assimilé, le chef d'état est pourtant une figue majeure de l'action historique. On trouve de très nombreuses reines dans l'histoire et dans le monde qui ont joué des rôles importants, et ont souvent mené des actions militaires. Le catalogue pourrai être long, mais rien que des figures très célèbres comme les reines de la période antique tel qu'Hatchepsout, Boudicca ou Fu Hao.
L'idée était peut-être de chercher prioritairement des intellectuelles, mais là encore, rien qu'en France il existe de nombreuses figures laïques ou religieuses. Elles sont peut-être proportionnellement moins nombreuses que les intellectuels, mais il n'était pas impossible pour une femme bien née qui avait reçu de l'instruction et des ambitions intellectuelles de se faire publier, et elles seront très nombreuses à le faire en Europe dès le XVe siècle. Le rôle culturel des femmes est important même dans les pays musulmans, où beaucoup ont occupé des positios enviées de poétesses (en Afrique, il y a des griots, mais aussi des griottes); on suppose même que les 1001 nuits auraient été écrit pas des femmes.
Je pense qu'il s'agit ici plus d'une lacune de l'éducation, qui n'a pas le temps de tout aborder. Mais dès que l'on étudie un domaine plus en détail, on se rend compte que les femmes, si elles sont peut-être moins visibles, sont très loin d'être absentes. Et je pense que cette vision très noire, et finalement très fausse de l'histoire ne permet pas de penser le féminisme avec détachement et objectivité.