- la violence et le champ lexical utilisé pour parler de M. Sihamedi, qui sont à des lieues des traitements médiatiques de personnalités tout autant ou plus problématique comme Philippe de Villiers, Christine Boutin, Marion-Maréchal Le Pen, Orelsan, ou d'autres.
En tous cas cet article a le mérite de m'éclairer sur ma théorie de l'époque de la polémique sur Idriss Sihamédi : quand c'est MMLP qui est victime de sexisme, il y a lieu et légitimité à la défendre, alors qu'il n'y avait aucune légitimité à défendre Idriss Sihamedi (et derrière les musulman-e-s victimes du même genre d'attaques) à l'époque de la polémique de "la poignée de main". Tellement peu de légitimité que le topic a été fermé («On ne va pas permettre ici de défendre un salafiste sur plus de pages encore.»). Là où on reprochait à Idriss Sihamedi, plus que ses paroles, l'appartenance à Baraka City et sa proximité avec le « salafisme » (et donc en lui retirant toute autorisation de se désigner comme « musulman normal »), ici l'appartenance de Marion-Maréchal Le Pen à un parti d'idéologie de suprématie blanche et de virilisme patriarcal, innervé de militants néonazis, ne lui retire pas le droit d'être défendue face à ces attaques sexistes (ou à défaut qu'on la défende personnellement, qu'on viennent contrer les attaques qui lui sont destinées).Vous savez, @Esther et moi, on s'est préparées psychologiquement depuis des mois, à devoir un jour écrire un article pour dénoncer le sexisme dont serait victime Marine Le Pen.
Et je vois un autre mécanisme intéressant : dans le cas présent, MMLP est autorisée dans un "nous", qui donne lieu à une défense de groupe. Les attaques qui visent MMLP visent en réalité toutes les femmes, et à ce titre il serait légitime de lutter contre. Mais dans le cas Idriss Sihamedi, le "nous" lui est refusé. Le caractère islamophobe de la polémique de la "poignée de main" (républicaine ) ne visent pas le "nous", et il n'y a donc pas de légitimité à lutter contre les attaques faites aux musulman-e-s via cette exemple. C'est pour moi tout à fait éclairant sur le "nous", et quel "nous" mérite d'être défendu ou pas.Donc juste pour préciser, je ne la défend pas elle spécifiquement, mais toutes celles qui ont été ou seront un jour victime de ce type de remarques qui si elles n'étaient même pas le fruit d'une animosité ici, sont bien discriminantes pour nous toutes.
Je rajoute ça dans mon dossier "qui diabolise-t-on en France, qui défend-on" (je vais avoir besoin d'une deuxième étagère à ce rythme là ).
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